"C'est normal, c'est l'été".
- Par Thierry LEDRU
- Le 03/08/2020
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On les entend, on les lit, les commentaires de ce genre.
"Il fait chaud, c'est normal, c'est l'été".
Thomas Blanchard est météorologiste, un très bon météorologiste.
Sa page "MétéoAlpes" est une référence dans les Alpes.
Voilà son commentaire
· 31 juillet ·
" C'EST NORMAL C'EST L’ÉTÉ " ? => NON
Le tableau ci-contre représente les températures maximales attendues cette après-midi sur certaines villes, mais également la moyenne normalement observée à cette période de l'année puis l'écart à la moyenne.
Enfin, j'ai également indiqué la température potentielle si l'écart à la moyenne avait été similaire mais en négatif. Lirions-nous toujours " c'est normal c'est l'été" avec +16 degrés en pleine après-midi de juillet à Lyon ?
Ces températures sont exceptionnelles, et la répétition ou fréquence de ces épisodes de canicule depuis 2015 est un signe de changement du climat qui ne trompe pas ...
Pour l'anecdote nous devrions également atteindre : +39 degrés à Chambéry, +38 degrés à Albertville ou encore +37 degrés à Annecy.
Le tout sous un grand soleil et sans orages aujourd'hui (sauf proche des Ecrins en toute fin de journée).
Le billet vert consacré tout l’été à la façon dont nous vivons avec le changement climatique. Les effets sont de plus en plus sensibles. Les scientifiques prévoient une accentuation dans les années qui viennent. Et cela affecte tous les pans de notre société.
Le Sud n’est plus le secteur à risque. Les feux sont de plus en plus intenses au nord de la Loire. On est dans la caserne des pompiers de l’Eure-et-Loire à Chartres. C’est un bon indicateur de ce qui est en train de se passer. L’été dernier ces pompiers ont été confronté à un phénomène nouveau. En une journée, ils ont eu 40 départs de feux. C’était des feux de moissons, dans la Beauce, provoqués par les moissonneuses-batteuses. L’intensité du feu à atteint un niveau jamais vu. Les 330 pompiers ont été mobilisés. On était face à quelques chose de hors norme raconte le chef des pompiers de l’Eure-et-Loire, le colonel Jean François Gouy : "Un feu de récolte est un feu de récolte. Par contre les conditions météorologiques ont entrainé des vitesses de propagation que l'on a rarement connus."
Ce que l’on constate c’est que les conditions climatiques sont en train de gommer la traditionnelle frontière Sud-Nord en matière d’incendies. Le risque a franchi la Loire. Le colonel Arnaud wilm est chargé des risques au ministère de l’Intérieur : "L'année dernière on a eu 23 500 hectares de brûlés dont 8 500 en région méditerrannéne et les autres incendies ont concerné la moitié Nord." Le colonel Grégory Allione est le président de la fédération des sapeurs pompier : "Les feux d'espaces naturels concernent tout le territoire national et de manière régulière. C'est ça qui est perturbant. Lutter contre ces feux va devenir le commun de tous les départements du territoire français."
Les pompiers du Nord sont donc en train de changer de stratégie. Ils vont importer la doctrine du Sud en se pré-positionnant les jours les plus chauds pour attaquer au plus vite les départs de flammes. Pour la première fois des pistes d’atterrissage ont été désigné pour deux canadairs à Angers et Châteauroux cet été. Et le prochain congrès des sapeurs-pompiers a mis le changement climatique à son programme.
Un triste record. Juillet 2020 sera "probablement" au premier rang des mois de juillet les plus secs depuis 60 ans, selon Météo France. Parallèlement, 68 départements sont désormais concernés par une restriction d'utilisation de l'eau, selon le site Propluvia du ministère de la Transition écologique. Et la situation ne devrait pas s'arranger, alors qu'une nouvelle vague de chaleur est attendue à partir de jeudi ou vendredi.

De trop faibles précipitations
"Du 1er au 28 juillet 2020, les précipitations en moyenne sur la France n'atteignent que 28 % des valeurs normales pour cette période", indique Météo France. Un déficit de pluie qui touche particulièrement les régions du Sud-Ouest à la vallée de la Loire, et celles du Nord-Est. Malgré les orages qui ont frappé le pays en fin de semaine dernière, le mois de juillet 2020 devrait être le mois de juillet le plus sec depuis 1959, explique l'institut de météorologie.
La situation est particulièrement difficile pour les agriculteurs, qui expériment différentes méthodes pour lutter contre le manque d'eau. "Le cru 2020 est particulièrement mauvais pour les céréaliers français", s'est notamment inquiété Arthur Portier, consultant chez Agritel, société française de conseil sur les marchés agricoles, auprès de franceinfo.
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