Crise(suite)
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/08/2011
- 0 commentaire
Le XXI° siècle vient de commencer pour de bon.
MICHEL DRAC
Crise Systémique Globale - Eté 2009 : Cessation de paiement du gouvernement américain
- Communiqué public GEAB N°28 (15 octobre 2008) -
A l'occasion de la parution du GEAB N°28, LEAP/E2020 a décidé de lancer une nouvelle alerte dans le cadre de la crise systémique globale car nos chercheurs estiment qu'à l'été 2009,(un peu en avance sur le calendrier en fait, il a fallu attendre l’été 2011 pour que le relèvement du plafond de la dette entre sur le devant de la scène…) le gouvernement américain sera en cessation de paiement et ne pourra donc pas rembourser ses créditeurs (détenteurs de Bons du Trésor US, de titres de Fanny Mae et Freddy Mac, etc.). Cette situation de banqueroute aura bien évidemment des conséquences très négatives pour l'ensemble des propriétaires d'actifs libellés en dollars US. Selon notre équipe, la période qui s'ouvrira alors deviendra propice à la mise en place d'un « nouveau Dollar » destiné à remédier brutalement au problème de la cessation de paiement et de la fuite massive de capitaux hors des Etats-Unis. Ce processus découlera des cinq facteurs suivants qui sont analysés plus en détail dans le GEAB N°28 :
1.L'évolution récente, à la hausse, du Dollar US est une conséquence directe et provisoire de la chute des bourses mondiales
2.Le « baptême politique » de l'Euro vient juste d'avoir lieu donnant une alternative « de crise » au Dollar US, en tant que « valeur-refuge » crédible
3.La dette publique américaine s'enfle de manière désormais incontrôlable
4.L'effondrement en cours de l'économie réelle des Etats-Unis empêche toute solution alternative à la cessation de paiement
5.« Forte inflation ou hyper-inflation aux Etats-Unis en 2009 », là est la seule question.
Mais on peut déjà se faire une idée de l'évolution à venir en regardant l'Islande que notre équipe suit à la loupe depuis début 2006. Ce pays constitue en effet un bon exemple de ce qui attend les Etats-Unis, et également le Royaume-Uni. On peut considérer, comme d'ailleurs bon nombre d'Islandais aujourd'hui, que l'effondrement du système financier islandais est venu du fait qu'il était surdimensionné par rapport à la taille de l'économie du pays.
Evolution de l'inflation en Islande 2003-2008 - Source Banque centrale d'Islande
L'Islande s'est en fait prise en matière financière pour le Royaume-Uni (1). Comme le Royaume-Uni en matière financière s'est lui-même pris pour les Etats-Unis et que les Etats-Unis se sont pris pour la planète entière, il n'est pas inutile de méditer le précédent islandais (2) pour appréhender le cours des évènements des douze prochains mois à Londres et Washington (3).
Nous assistons en effet actuellement à un double phénomène historique :
-d'une part, depuis le mois de Septembre 2008 (comme annoncé dans le GEAB N°22 de Février 2008), l'ensemble de la planète est désormais conscient de l'existence d'une crise systémique globale caractérisée par un effondrement du système financier américain et sa contagion au reste de la planète.
-d'autre part, un nombre croissant d'acteurs mondiaux entreprennent d'agir par eux-mêmes devant l'inefficacité des mesures préconisées ou prises par les Etats-Unis, pourtant centre du système financier mondial depuis des décennies. L'exemple du 1° Sommet de l'Euroland (ou Eurozone ), qui s’est tenu Dimanche 12 octobre 2008 et dont les décisions, par leur ampleur (près de 1.700 milliards EUR) et leur nature (4), ont permis un retour de confiance sur les marchés financiers de toute la planète, est à ce titre tout-à-fait exemplaire du « monde d'après-Septembre 2008 ».
Carte des garanties de dépôts bancaires dans l'Union européenne Source AFP - 09/10/2008
Car il y a bien un « monde de l'après-Septembre 2008 ». Pour notre équipe, il est désormais évident que ce mois restera dans les livres d'histoire de l'ensemble de la planète comme celui « datant » le déclenchement de la crise systémique globale ; même s'il ne s'agit en fait que de la phase de « décantation », la dernière des quatre phases de cette crise identifiée dès Juin 2006 par LEAP/E2020(5). Comme toujours quand il s'agit de grands ensembles humains, la perception du changement par le plus grand nombre n'intervient que lorsque le changement est en fait déjà bien engagé.
En l'occurrence, Septembre 2008 marque l'explosion majeure du « détonateur financier » de la crise systémique globale. Selon LEAP/E2020, ce second semestre 2008 est en effet le moment où « le monde plonge au cœur de la phase d'impact de la crise systémique globale » (6). Ce qui veut dire pour nos chercheurs qu'à la fin de ce semestre, le monde entre dans la phase dite de « décantation » de la crise, c'est-à-dire la phase où l’on voit les conséquences du choc se mettre en place. C'est de facto la phase la plus longue de la crise (entre trois et dix ans selon les pays) et celle qui va affecter directement le plus grand nombre de personnes et de pays. C'est l'étape qui va voir également se dégager les composantes des nouveaux équilibres mondiaux dont LEAP/E2020 présente deux premières illustrations graphiques dans ce GEAB N°28 (7).
Ainsi, comme nous l'avons répété à plusieurs reprises depuis 2006, cette crise est beaucoup plus importante, en termes d'impact et de conséquences, que celle de 1929. Historiquement, nous sommes tous les premiers acteurs, témoins et/ou victimes d'une crise qui affecte toute la planète, avec un degré sans précédent d'interdépendance des pays (du fait de la globalisation de ces vingt dernières années) et des personnes (le degré d'urbanisation, et donc de dépendance pour les besoins de base - eau, nourriture, énergie, ... - est aujourd'hui sans précédent dans l'Histoire). Cependant, le précédent des années 1930 et ses terribles conséquences destructrices semblent à nos chercheurs assez présents dans les mémoires collectives pour nous permettre, si les citoyens sont vigilants et les dirigeants lucides, d'éviter un bis repetita conduisant à une (ou des) conflagration(s) majeure(s).
Europe, Russie, Chine, Japon,... constituent sans aucun doute les acteurs collectifs pouvant assurer que l'implosion en cours de la puissance dominante de ces dernières décennies, à savoir les Etats-Unis, ne conduise pas la planète dans une catastrophe. En effet, à l'exception de l'URSS de Gorbatchev, les empires ont tendance à tenter vainement d'inverser le cours de l'Histoire quand ils sentent leur puissance s'effondrer. C'est aux puissances partenaires de canaliser pacifiquement le processus, ainsi qu'aux citoyens et élites du pays concerné de faire preuve de lucidité pour affronter la période très pénible qui se prépare.
Evolution des emprunts des institutions financières US auprès de la Réserve fédérale américaine (08/01/1986 – 09/10/2008) - Source Federal Reserve Bank of St Louis
La « réparation d'urgence » des canaux financiers internationaux, réalisée avant tout par les pays de la zone Euro en ce début de mois d'Octobre 2008 (, ne doit pas masquer trois faits essentiels :
-cette « réparation d'urgence », nécessaire pour éviter une panique qui menaçait d'engloutir tout le système financier mondial en quelques semaines, ne traite provisoirement qu'un symptôme. Elle ne fait qu'acheter du temps, deux à trois mois maximum, car la récession globale et l'effondrement de l'économie américaine (le tableau ci-dessus montre ainsi la vertigineuse croissance des fonds prêtés aux banques américaines par la Réserve fédérale) vont s'accélérer et créer de nouvelles tensions économiques, sociales et politiques qu'il faut traiter par anticipation dès le mois prochain (une fois les « paquets financiers » mis en œuvre.)
-même s'il était absolument nécessaire de remettre en marche le système de crédit, les gigantesques moyens financiers consacrés sur toute la planète aux « réparations d'urgence » du système financier mondial seront autant de moyens qui ne pourront pas être mis à disposition de l'économie réelle dans les mois à venir pour faire face à la récession globale
-la « réparation d'urgence» constitue une marginalisation, et donc un affaiblissement supplémentaire des Etats-Unis, puisqu'elle met en place des processus contraires à ceux prônés par Washington pour les 700 Milliards USD du TARP de Hank Paulson et Ben Bernanke : une recapitalisation des banques par les gouvernements (décision qu'Hank Paulson est obligé de suivre maintenant) et une garantie des prêts interbancaires (en fait les gouvernements de l'Euroland se substituent aux assureurs de crédits, une industrie au cœur de -la finance mondiale et essentiellement américaine depuis des décennies). Ces évolutions détournent toujours plus de relais décisionnels et de flux financiers hors de l'orbite américaine à un moment où l'économie des Etats-Unis et l'explosion de leur dette publique (9) et privée en auraient plus que jamais besoin ; sans même parler des retraites qui s'envolent en fumée (10).
Le dernier point illustre comment, dans les mois à venir, les solutions à la crise et ses différentes séquences (financière, économique, sociale et politique) vont diverger de plus en plus : ce qui est bon pour le reste du monde ne le sera pas pour les Etats-Unis (11) et désormais, Euroland en tête, le reste du monde semble déterminer à faire ses propres choix.
Le choc brutal que générera la cessation de paiement des Etats-Unis à l'été 2009 est en partie une conséquence de ce découplage décisionnel des grandes économies du monde par rapport aux Etats-Unis. Il est prévisible et peut être amorti si l'ensemble des acteurs commencent dès maintenant à l'anticiper ; c'est d'ailleurs l'un des thèmes développés dans ce GEAB N°28. LEAP/E2020 espère seulement que le choc de Septembre 2008 aura « éduqué » les responsables politiques, économiques et financiers de la planète afin qu'ils comprennent qu'on agit mieux par anticipation que dans l'urgence. Il serait dommage que l'Euroland, l'Asie et les pays producteurs de pétrole, tout comme les citoyens américains d'ailleurs, découvrent brutalement au cours de l'été 2009, à la faveur d'un week-end prolongé ou d'une fermeture administrative des banques et bourses pour plusieurs jours sur le territoire américain, que leurs Bons du Trésor US et leurs Dollars US ne valent plus que 10% de leur valeur car un « nouveau Dollar » vient d'être instauré (12).
---------
Notes:
(1) L'Islande a adopté depuis plus de 10 ans tous les principes de dérégulation et de financiarisation de l'économie qui ont été développés et mis en œuvre aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Reykjavik était devenu une sorte de « Mini-Me » financier de Londres et Washington, pour reprendre le personnage du film très britannico-américain Austin Powers. Et les trois pays ont entrepris de jouer financièrement à « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf », pour reprendre la fable de Jean de la Fontaine dont la fin est fatale à la grenouille.
(2) Ainsi la bourse islandaise s'est effondrée de 76% après avoir été fermée quelques jours pour « éviter » la panique ! Source : MarketWatch, 14/10/2008
(3) A ce titre, attardons-nous sur le montant du « paquet financier » annoncé par Londres, soit 640 milliards EUR dont 64 milliards EUR pour recapitaliser les banques et 320 milliards EUR pour renflouer les dettes à moyen terme de ces mêmes banques (source : Financial Times, 09/10/2008). Avec une économie en chute libre à l 'image du marché immobilier, une inflation galopante, des retraites par capitalisation qui s'évanouissent en fumée, et une monnaie au plus bas, à part accroître la dette publique et affaiblir encore plus la Livre, on voit mal comment cela peut « sauver » des banques déjà très mal en point. A la différence des banques des pays de la plupart de la zone Euro, le système financier britannique, comme son homologue américain, est au cœur de la crise, et non pas une victime collatérale. Et Gordon Brown peut bien jouer à Churchill et Roosevelt réunis (Source : Telegraph, 14/10/2008), mais dans sa méconnaissance évidente de l'Histoire, il oublie que ni Churchill ni Roosevelt n'étaient aux commandes de leurs pays depuis 10 ans quand ils ont dû affronter chacun leur « grande crise » (cela vaut d'ailleurs pour les Etats-Unis et l'administration Bush - Paulson et Bernanke inclus - qui viennent tous du « problème » et font donc très peu probablement partis de la « solution »). Sans compter que Roosevelt et Churchill organisaient les sommets comme Yalta ou Téhéran en laissant Français et Allemands à la porte, alors que c'est lui qui a dû rester à la porte du Sommet de l'Euroland.
(4) Source : L'Express, 13/10/2008
(5) Source GEAB N°5, 15/05/2006
(6)Source GEAB N°26, 15/06/2008
(7)LEAP/E2020 présente ainsi une synthèse de ses anticipations sur la phase de décantation de la crise grâce à une carte du monde de l'impact de la crise différenciant entre 6 grands groupes de pays ; ainsi qu'un calendrier anticipatif 2008-2013 des 4 séquences financière, économique, sociale et politique pour chacune de ces régions.
( Car c'est bien la zone Euro, l'Euroland, qui a permis d'arrêter la spirale de panique globale. Depuis des semaines, les initiatives américaines et britanniques se sont succédées sans effet. C'est l'irruption d'un nouvel acteur collectif, le « sommet de l'Euroland » et ses décisions d'envergure, qui ont constitué le phénomène nouveau et rassurant. C'est d'ailleurs un nouvel acteur que Washington et Londres ont systématiquement empêché d'émerger depuis le lancement de l'Euro il y a 6 ans. Et il a fallu toute une mise en scène diplomatique (réunion préalable, photo de groupe pré-sommet,... ) pour permettre au Premier Ministre britannique de faire croire qu'il n'était pas marginalisé dans ce processus, alors qu'il n'appartient de facto pas aux sommets de la zone euro. Dans ce GEAB N°28, LEAP/E2020 revient sur ce phénomène et les conséquences systémiques durables de la tenue du 1er sommet de l'Euroland.
(9)Le plan de sauvetage financier américain a déjà accru de 17.000 USD la dette de chaque Américain. Source : CommodityOnline, 06/10/2008
(10) Ce sont en effet 2.000 milliards USD de retraites par capitalisation qui ont disparu en fumée ces dernières semaines aux Etats-Unis. Source : USAToday, 08/10/2008
(11) En tout cas à court terme. Car notre équipe est persuadée que pour le peuple américain, à moyen et long termes, il n'est pas mauvais du tout que le système dominant à Washington et New-York soit fondamentalement remis en cause. C'est en effet ce système qui a plongé ce pays dans les problèmes dramatiques où des dizaines de millions d'Américains se débattent aujourd'hui, comme l'illustre parfaitement cet article du New York Times du 11/10/2008
(12) Même si c'est une mesure de peu d'ampleur par rapport à la perspective de cessation de paiement des Etats-Unis, ceux qui pensent qu'il est temps de réinvestir dans les marchés financiers peuvent trouver utile de savoir que le New York Stock Exchange vient de réviser tous ses seuils d'interruption des cotations pour cause de chute trop forte des cours. Source : NYSE/Euronext, 30/09/2008
___________________________________________________________________________
26-10-2008
par Jan Dahinten et Andrew Roche
SINGAPOUR/LONDRES, 26 octobre (Reuters) - Les grandes banques centrales devraient lancer une nouvelle initiative d'urgence coordonnée la semaine prochaine pour calmer la panique sur les marchés financiers, qui pourraient tanguer davantage avec des indicateurs économiques allant dans le sens d'une récession.
La Réserve fédérale américaine devrait procéder mercredi à une baisse marquée de ses taux d'intérêt, à la suite de la chute des marchés boursiers et des changes dans les économies des pays développés et dans celles des émergents en Asie et Amérique latine.
L'estimation du Produit intérieur brut américain du troisième trimestre publiée jeudi devrait elle marquer une contraction de 0,5% de l'activité au troisième trimestre, après une croissance de 2,8% au deuxième trimestre.
"De plus en plus, il y a des signes d'une récession profonde et synchronisée", constate Bruce Kasman, économiste chez JPMorgan. "Il est encore trop tôt pour mesurer l'ampleur de ce creux, les perspectives dépendant de l'effet des politiques publiques pour limiter la crise financière".
La probabilité d'une baisse de taux d'intérêt de la Fed américaine de 50 points de base ressortait désormais dimanche dans les futures sur les taux à 74%, et à 26% pour une baisse de 75 points de base, à 0,75%.
Les dirigeants européens et asiatiques ont de leur côté serré les rangs ce weekend pour rassurer des investisseurs confrontés à la pire crise depuis 80 ans.
PROTEGER L'ECONOMIE REELLE
"Nous devons utiliser tous les moyens pour éviter que la crise financière n'ait un impact sur l'économie réelle", a estimé le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, lors de la conférence de presse de clôture du sommet ayant réuni les 27 Etats membres de l'UE et 16 Etats asiatiques.
La situation de l'économie chinoise reste globalement bonne malgré les défis posés par la crise financière mondiale, a estimé de son côté le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, cité par des médias locaux dimanche.
Zhou a expliqué que le système financier chinois était stable et que les banques se trouvaient globalement dans une bonne situation pour affronter la crise mais il a prévenu que Pékin devait rester prudent afin de parer aux risques.
Le ministre japonais de l'Economie, Kaoru Yosano, a déclaré dimanche que le gouvernement devrait renforcer son plan de sauvetage des banques et le porter à 10.000 milliards de yens (84 milliards d'euros), contre 2.000 milliards de yens prévus pour l'instant.
La Corée du Sud, dont les marchés actions et la devise ont aussi été touchés par la tempête sur les marchés financiers, a estimé nécessaires des mesures d'urgence pour soutenir l'économie. Certains analystes tablent sur une baisse de taux d'intérêt de la banque centrale sud-coréenne lundi.
La banque centrale du Koweit a elle été contrainte de sauver la Gulf Bank, qui a essuyé des pertes sur des opérations sur des dérivés, et le gouvernement de l'Emirat a déclaré qu'il allait garantir les dépôts bancaires des établissements locaux.
L'Arabie saoudite a présenté de son côté un projet de dépôt de 10 milliards de riyals (2,13 milliards de dollars) auprès de la Saudi Credit Bank, pour développer les taux à intérêt zéro destinés à des citoyens pauvres.
Les Bourses du Golfe sont tombées dimanche à des plus bas de plusieurs années. Celles du Qatar et d'Oman ont perdu plus de 8%, Dubaï a abandonné 5,53% et l'indice de la place saoudienne a reculé de 1,83%, après avoir perdu 8,7% samedi.
Les gouvernements de par le monde ont promis au total environ 4.000 milliards de dollars pour soutenir les banques et relancer les marchés monétaires et ils envisagent des règles financières plus strictes pour qu'une telle crise ne se reproduise pas.
(Amusant, n’est-ce pas ?...)
Certains pays comme la Hongrie, l'Islande, la Biélorussie ou la Serbie, se sont tournés vers le Fonds monétaire international pour soutenir leur secteur financier.
ACCORD DU FMI AVEC L'UKRAINE
Le FMI a annoncé dimanche avoir signé un accord de principe portant sur un prêt de 16,5 milliards de dollars à l'Ukraine, pour aider ce pays à équilibrer sa balance des paiements courants face à la crise financière internationale.
Le Fonds devrait finaliser cette semaine un accord avec l'Islande, dont le système financier menace de s'écrouler.
En Russie, des responsables ont assuré ce weekend que la banque centrale russe avait les moyens de contrôler des mouvements brusques du rouble mais qu'elle ne voyait pas le besoin de limiter les mouvements de capitaux ou de changer la marge de fluctuation de la devise nationale.
Les marchés vont à présent scruter une salve de résultats d'entreprises la semaine prochaine et se préparer à des chiffres décevants et à des perspectives moroses, pour ce qui devrait être un mauvais trimestre.
A partir du moment où les banques occidentales sont entrées dans la crise financière, le monde est entré dans une crise économique et donc sociale. Tout l'occident s'est construit sur le fonctionnement et l'extrême puissance des banques. Les hommes politiques alliés aux argentiers ont laissé faire et se sont gavés. Les hedge funds ont été créés avec leur assentiment.
La crise obligataire démarrera en 2009 et là, on verra vraiment la puissance de cette crise.
Actuellement le dollar monte de façon totalement injustifiée. Les Chinois le soutiennent parce qu'ils ne veulent pas se retrouver avec des bons du trésor qui ne valent plus rien. S'ils se décident à tout vendre, les USA seront en faillite réelle et devront appeler le FMI à l'aide, comme l'Islande ou la Biélorussie...Impressionnant, non!
Et du coup les hedge funds, les banquiers, les milliardaires, tous les possesseurs d'or physique et papier, dérivés(warrant, turbo), pièces, napoléon etc...vendent tout leur stock parce qu'ils doivent rembourser leurs pertes, débloquer les positions en SRD (levier 5!!!), les assureurs comme AIG doivent récupérer du cash pour rembourser les particuliers qui se retirent du marché, des milliards de dollars, rembourser les prêts qu'ils ont pris auprès des banques qui réclament elles-mêmes les soldes, effet domino...Les plans financiers sont destinés à arrêter l'effondrement des pièces. Mais l'endettement, comment on le gère lorsque l'économie réelle s'écroule?...C'est là qu'on va voir les dégâts... La première erreur dans ce piège à cons a été de laisser couler Lehman Brothers. Quand on met en place un jeu de domino on ne renverse pas la première pièce.
Site Contre Info
http://contreinfo.info/
--------------------------------------------------------------------------------
Publication originale Washington post, traduction Contre Info
24/10/2008
Devenu célèbre pour avoir prédit la crise des "subprimes", l'économiste américain Nouriel Roubini reste toujours aussi pessimiste à court terme. Lors d'une conférence à Londres, hier, l'économiste américain a estimé que les autorités boursières pourraient être amenées à fermer les Bourses jusqu'à deux semaines, face aux ventes paniques des hedge funds.
Ce dernier estime en effet que des centaines de fonds spéculatifs sont au bord de la défaillance, sous la pression des demandes de retrait de leurs clients, ce qui pourrait les forcer à procéder à des ventes massives sur les marchés : "Nous avons atteint une situation de panique pure. Ne soyez pas surpris si les autorités décident dans les prochains jours de fermer les marchés pour une semaine ou deux (...) Nous payons le prix pour la plus grande bulle d'actifs et de crédit de l'histoire !", a ajouté ce professeur de l'université de New York, pour qui cette crise marquera "le début du déclin de l'Empire financier américain".
Lors de cette même conférence, d'autres experts ont prédit une hécatombe pour les hedge funds... Ainsi, Emmanuel Roman, le patron de GLG Partners, l'un des plus grands fonds d'Europe, a estimé que 25% à 30% des 8.000 fonds spéculatifs dans le monde allaient disparaître, selon un "processus darwinien", soit par faillite, soit en clôturant des fonds aux bénéfices insuffisants. Ce phénomène sera "une bonne chose à long terme", mais restera dans l'histoire comme "l'un des plus grands fiascos bancaires du siècle" , a-t-il ajouté.
Selon l'institut Hedge Fund Research, les investisseurs ont retiré environ 31 Mds$ des fonds pendant le trimestre juillet-septembre. Malgré cela, à fin septembre, les actifs des seuls fonds spéculatifs américains s'élevaient encore à 1.700 Mds$...
Par V.A
09-08-2011
par Andy Sullivan
Pour éviter un défaut de paiement de la dette publique américaine, les démocrates majoritaires au Sénat cherchaient samedi à prendre l'initiative en ajustant leur plan de réduction du déficit aux éventuelles possibilités de compromis avec une opposition républicaine divisée.
A l'approche de la date couperet du 2 août, les divergences des deux camps font encore obstacle à un compromis, les dirigeants démocrates accusant leurs homologues républicains d'obstructionnisme.
Le président Barack Obama est intervenu pour la deuxième fois de la semaine afin d'exhorter les parlementaires des deux bords à conclure un accord et à repousser le spectre d'un défaut qui serait à ses yeux "impardonnable".
"Il y a maintes façons de résoudre ce problème", a dit le chef de la Maison blanche dans son allocution radio-diffusée hebdomadaire. "Le Congrès doit trouver un terrain d'entente sur un plan que les deux parties puissent approuver à la Chambre. Et il doit s'agir d'un plan que je puisse signer d'ici mardi."
Le Sénat a rejeté vendredi soir comme prévu une proposition républicaine de réduction du déficit votée peu avant par la Chambre des représentants, dominée par les républicains. Mais son adoption par la chambre a suscité l'espoir qu'elle s'intègre à un compromis final.
PROJET DÉMOCRATE MODIFIÉ
L'atmosphère a cependant viré à l'aigre au Sénat, les dirigeants démocrates accusant Mitch McConnell, chef du groupe républicain à la chambre haute, de refuser de leur parler.
Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a modifié son projet de réduction du déficit en reprenant des éléments d'une proposition précédente de Mitch McConnell dans l'espoir de rallier des voix républicaines.
Mais il a repoussé une suggestion de Mitch McConnell qui proposait que l'on vote immédiatement sur ce plan remanié. Ce qui laisse penser que Harry Reid ne dispose pas encore de soutiens suffisants.
Le Sénat devrait voter sur ce projet dimanche matin, en vue d'une adoption définitive lundi matin, peu avant l'ouverture des marchés. La Chambre des représentants doit quant à elle voter samedi vers 18h00 GMT sur une version du plan de Harry Reid. Le gouvernement pourrait se trouver à court de fonds mardi pour payer ses créanciers si le Congrès ne relève pas le plafond de la dette, actuellement fixé à 14.300 milliards de dollars.
"Le pays est en crise. Ce n'est pas le moment de faire de la politique à la petite semaine", a déclaré le sénateur démocrate Charles Schumer lors d'une conférence de presse.
Certains espèrent voir les tractations menées en coulisses déboucher sur un compromis durant le week-end. Selon des démocrates, de nombreux élus républicains de la base y sont prêts même si ce n'est pas le cas de Mitch McConnell.
Ce dernier veut s'assurer que la Maison blanche est partie prenante pour que tout projet final obtienne l'aval de Barack Obama, déclarent des collaborateurs d'élus républicains.
NOTE SOUVERAINE
Investisseurs et gouvernements étrangers resteront dans l'incertitude jusqu'au bout, du fait notamment que des questions de procédure rendent difficile au Congrès de transmettre un accord à Barack Obama avant lundi soir.
La proposition révisée de Harry Reid, qui fixerait la baisse du déficit à 2.200 milliards de dollars sur dix ans, intègre des éléments d'un "plan de soutien" d'abord avancé par Mitch McConnell. La nouvelle version permettrait à Barack Obama de relever en trois temps le plafond de la dette pour couvrir les besoins d'emprunt en 2012, année où le président briguera sa réélection.
Le président démocrate et ses alliés avaient espéré éviter des votes parlementaires en série avant l'élection.
Le texte adopté par la Chambre prévoyait 917 milliards de dollars d'économies sur les dix prochaines années ainsi qu'un relèvement pour quelques mois seulement du plafond de la dette d'un montant de 900 milliards de dollars, avant une nouvelle décision au printemps 2012, en pleine année électorale.
Le Trésor, qui a atteint son plafond d'endettement en mai et a besoin du feu vert du Congrès pour emprunter davantage, a averti qu'il serait à court d'argent mardi, ce qui fait courir aux Etats-Unis le risque d'un défaut de paiement vis-à-vis de leurs créanciers, d'un abaissement de leur note souveraine et de graves dysfonctionnements dans les versements fédéraux.
Barack Obama a dit que les querelles politiques pourraient provoquer la perte du triple A des Etats-Unis, leur note souveraine qui leur permet de se financer à des taux avantageux.
Si le pays perd son triple A, a-t-il expliqué, ce sera "parce que nous n'avons pas un système politique AAA à la hauteur de notre note souveraine".
Le jeu politique qui s'éternise provoque l'inquiétude des marchés, mais aussi des acteurs de l'économie mondiale.
Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale, a estimé vendredi que les Etats-Unis jouaient avec le feu.
La Chine, premier créancier des Etats-Unis, a dénoncé vendredi une économie mondiale "prise en otage" par des "jeux politiques dangereusement irresponsables". Samedi, le Quotidien du Peuple déplore que la perspective de l'élection de 2012 paralyse la situation. "La farce qui se déroule sur la scène politique américaine a montré au monde entier où sont les problèmes politiques des Etats-Unis", écrit le quotidien.
L'agence de notation Moody's a apporté un peu de répit aux marchés en annonçant vendredi qu'une absence d'accord à Washington ne provoquerait sans doute pas immédiatement la dégradation de la note souveraine AAA des Etats-Unis.
(avec Michael Erman, David Gaffen et Richard Cowan; Gregory Schwartz, Henri-Pierre André et Philippe Bas-Rabérin pour le service français)
Ils vont être fâchés les Chinois si le dollar est dévalué avec leurs milliards de Bons du Trésor américain...Des centaines de millions qui vont brûler comme le vulgaire papier que c'est au final. Les USA, par contre, vont mécaniquement réduire leur dette...Bras de fer.
Personnellement, je rêve d'un peuple instruit.
Ce qui signifierait qu'il n'y aurait pas cette acceptation aveugle à des choix catastrophiques sur le long terme, mais politiquement intéressant sur le court terme, c'est à dire une réelle démocratie dans laquelle l'usage du référendum serait à la base de toute décision. C'est ce qui se passe chez les Indiens Kogis par exemple. Le problème de nos sociétés occidentales vient de la masse dans le sens où elle représente une sorte de "boulet" que les politiciens et les financiers s'efforcent de traîner après les avoir amadoués alors que c'est au peuple d'imposer par des systèmes démocratiques les choix qui les concernent.
Le fonctionnement de l'Europe est incompréhensible pour la majorité des gens. C'est devenu une gigantesque machine politico financière, dé corrélée de la réalité des peuples. C'est encore pire aux USA où les sondages faits ces derniers jours sur la population montrent un consternant niveau d'ignorance quant à la gravité de la situation économique du pays.
C'est à la base qu'il faut tout reprendre. Internet aurait pu jouer ce rôle d'ouverture des consciences et de cet engagement dont je rêve de la part des peuples. Je continue à y croire.
Tiens, au fait, les Républicains et les Démocrates sont sur le point de signer un consensus sur le relèvement de la dette aux USA. Avec une économie obligatoire de 1000 milliards sur dix ans. Sauf que depuis dix ans, les USA s'endettent de 2000 milliards de plus par an...Le Medicare va très vite disparaître. Mais pas les dividendes versés aux actionnaires. APPLE a davantage de cash (76 milliards en caisse ce jour) que le gvt américain (73 miiliards). Ces 73 milliards lui permettent d'honorer ces créances jusqu'au mardi 2 août...
_________________
Mais à quoi bon prêcher ces milliards de somnambules, qui marchent au chaos d'un pas égal, sous la houlette de leurs séducteurs spirituels et sous le bâton de leurs maîtres ? Ils sont coupables, parce qu'ils sont innombrables, les masses de perdition doivent mourir, pour qu'une restauration de l'homme soit possible. Mon prochain n'est pas un insecte aveugle et sourd, mon prochain n'est pas un automate spermatique [...]. Que nous importe le néant de ces esclaves ? Nul ne les sauve ni d'eux-mêmes ni de l'évidence, tout se dispose à les précipiter dans les ténèbres, ils furent engendrés au hasard des accouplements, puis naquirent à l'égal des briques sortant de leur moule et les voici formant des rangées parallèles et dont les tas s'élèvent jusqu'aux nues. Sont-ce des hommes ? Non. La masse de perdition ne se compose jamais d'hommes [...]. »Bréviaire du Chaos »Caraco
http://drorlof.blogspot.com/2007/11/in-girum-imus-nocte.html
« Quelles que soient les tentatives pour sauver le système économique mondial, elles échoueront à plus ou moins court terme pour une raison simple : la crise n'est plus conjoncturelle mais structurelle.
C'est toute la structure même du système qui se disloque. L'économie financière vis à vis de l'économie réelle a atteint un tel poids qu'une crise majeure est désormais inévitable. Et le pire, c'est que tout cela s'est fait au prix d'un endettement irresponsable et même irrationnel.
Enfin, le seul point positif est que le mythe de la croissance perpétuelle va se terminer. Avec un monde fini, des ressources naturelles finies, la croissance ne peut être exponentielle et permanente, c'est un leurre. On l'a alimenté par des richesses virtuelles, une tertiarisation à outrance, un endettement kafkaïen et maintenant, on arrive au point de non retour. »
Le Condor.
Pour résumer très brièvement…
Crise de liquidité paralysant le commerce et l'industrie.
Reprise de l'inflation.
Menace de récession des US avant l'Europe.
Les états étranglés par les dettes souveraines.
La zone euro intenable ce qui nécessitera de percer l'abcès.
Conclusion : Faites un potager.
Ajouter un commentaire