De l'école.
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/11/2010
- 1 commentaire
Un excellent blog.
http://www.everyoneweb.fr/gdevecchi/
Gérard De Vecchi.
De remarquables réflexions, unr profonde connaissance du milieu enseignant.
EXTRAIT
« Evaluer »… un mot à la mode ! Une orientation actuelle de la pédagogie tend à donner à l’évaluation une place prépondérante : « il faut tout évaluer » (dans le sens contrôler). D’ailleurs, de plus en plus, les élèves ne travaillent plus pour apprendre… mais pour avoir des notes qui leur permettent de ne pas être trop remis en cause par leurs professeurs et leurs parents. L’évaluation est devenue un "but en soi" alors qu’elle ne devrait être qu’un moyen ! Et pour nos dirigeants, la culture de l’évaluation constitue une véritable religion : on doit évaluer pour comparer, pour récompenser ou sanctionner, pour mettre en compétition les élèves, les enseignants et les établissements scolaires… Peu importe ce qui est important pour les futurs adultes, il faut que la France fasse meilleure figure dans les tests comparatifs internationaux… pour montrer que les réformes entreprises étaient les bonnes (!!!) Et les types de connaissances enseignées, pour se construire en tant que personne ou pour avoir de meilleures notes à une somme d’exercices, sont très différents ! Répondre à des tests demande l’appropriation de "trucs", de recettes à savoir souvent "par cœur", sans forcément en comprendre le sens. Apprendre pour soi sert à connaître le monde environnant et permet d’agir sur lui. C’est bien différent ! Pour faire simple, on peut dire qu’évaluer constitue une activité essentielle… pour apprendre. Mais cela ne se résume pas en un certain nombre d’interrogations, écrites ou orales, de devoirs notés et autres bacs ou brevets blancs… Evaluer est un travail de tous les instants. Un enseignant digne de ce nom (pas celui qui récite son cours assis à son bureau, en se gargarisant de belles formules et en faisant des effets de manche !) analyse continuellement la progression de son travail, à travers les réactions de ses élèves qu’il observe sans cesse (donc qu’il "évalue" !). Cela lui permet d’affiner son parcours, de revenir sur un point qui n’a pas suffisamment été intégré, de remédier par un autre chemin à un obstacle non encore renversé par tous… Voilà ce qu’est une "évaluation" véritablement efficace (dite évaluation formative), qu’il ne faut pas confondre avec les "contrôles" sommatifs en fin de parcours… qui le plus souvent ne font que constater sans rectifier réellement ! L’évaluation ne doit donc pas rechercher la faute mais l’erreur… sans oublier tout ce qui est réussi : une erreur est un constat qui signale un obstacle une faute est un jugement négatif sur l’erreur. Pourquoi certains élèves en difficulté réussissent particulièrement bien à apprendre sur ordinateur : parce que celui-ci signale les erreurs (sans jugement), permet de les rectifier… et ne sanctionne pas les échecs ! Il est fondamental d’évaluer sans dévaluer, si on ne veut pas détruire la confiance qu’un enfant peut avoir en lui-même, confiance qui est le moteur principal des apprentissages !
Commentaires
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- 1. debernardi antoine Le 26/06/2016
Et oui tout est une histoire de contrôle; si on ne contrôle plus ce qu'on fait on disparaît vit,e on fait des erreurs mais c'est en forgeant que l'on devient forgeron, on apprend de nos erreurs ...
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