Dépression collective
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/01/2014
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Si je cherche à décortiquer le terme "dépression", j'en extrais surtout le mot "pression" et je n'y vois que l'opportunité de se libérer de cette pression. Il ne s'agit donc pas d'une condamnation mais d'une opportunité. Celle de changer de paradigme.
C'est par conséquent une très bonne nouvelle.
Les Français sombrent dans une «dépression collective»
+ DOCUMENT et VIDEO - La défiance à l’égard de la politique n’a jamais été aussi élevée chez les Français. C’est l’un des grands enseignements d baromètre annuel du Cevipof.

La situation n’était pas bonne. Elle s'aggrave encore. Au point de parler désormais de « dépression collective » des Français, comme le fait Pascal Perrineau, le directeur du Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof). Ce dernier présentait ce lundi la cinquième vague du Baromètre de la confiance politique du Cevipof réalisé par Opinion Way. D’où il ressort que pour la première fois depuis 2009 - date de la création du baromètre- la « morosité », avec une majorité relative de 34 %, est en tête des items cités par les Français, en hausse de 9 points. Devant les tout aussi réjouissants « méfiance » et « lassitude », quand derrière elles, la « sérénité » et le « bien-être » décrochent... Quant aux chances de réussite des jeunes par rapport à leurs parents, les trois quarts des Français estiment qu’elles sont moindres (+5 points depuis 2009) et 69 % des jeunes eux-mêmes partagent cet avis. « Une proportion redoutable pour l'état d’esprit collectif », lâche Pascal Perrineau.
Situation financière dégradée
Et si jusqu’ici la défiance était très forte vis-à-vis du politique, elle se diffuse à la « société de proximité » (« les autres ») et n'épargne pas, loin s’en faut, l’économique. Ainsi, 60 % des Français - en hausse de 5 points sur un an - estiment que leur situation financière va se dégrader sur les douze prochains mois. Pire, ils sont 65 % à le penser pour le pays. Loin de l'idée d’une reprise...
Quant à la perception de la compétitivité des entreprises tricolores, elle est, malgré les discours de l’exécutif autour du CICE, en berne : elles sont compétitives pour 29 % des Français, en chute de 7 points depuis décembre 2012 et ne le sont pas pour 69 % (+ 6 points). « L’effort n’est pas perçu et c'est dans ce contexte que va devoir se développer le discours de François Hollande » note le chercheur.
Une demande croissante de protection
Le durcissement des valeurs constaté par le baromètre (« il y a trop d’immigrés » pour 67 % des Français et la moitié veut rétablir la peine de mort) et la « tentation du repli » se traduisent sur le terrain sur le terrain économique par une demande croissante de protection : pour 47 % des personnes interrogées - soit un bond de 17 points depuis 2009 - la France doit « davantage se protéger du monde d’aujourd’hui ». Seuls 23 % souhaitent qu’elle s’ouvre davantage. En corollaire, à peine 35 % des Français estiment qu’appartenir à l'Union européenne est une bonne chose pour la France. En chute de 17 points depuis octobre 2011. Presque autant pense le contraire (32 %, +9 points en deux ans). Un état de l’opinion qui bien évidemment va peser sur les élections européennes de mai prochain. Et que le Front national, avec son discours très europhobe, a bien perçu.
Petite consolation, si la défiance à l’égard du politique n’a jamais été aussi forte avec 87 % des personnes interrogées jugeant que les responsables politiques ne se préoccupent peu ou pas du tout de leur avis (+ 6 points), la figure du maire se redresse depuis 2010, inspirant majoritairement confiance (61 %). Mais, et c’est le plus grave pour la cohésion sociale et les élections à venir, les Français, critiques sur le politique, estimaient en 2009 à 50 % que la démocratie fonctionnait. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 30 %. Quand 69 % - en hausse de 21 points - jugent que la démocratie ne fonctionne plus.
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