Les poissons d'élevage pourront à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volailles à compter du 1er juin, annonce ce jeudi 14 février la Commission européenne. Ce mode d'alimentation était prohibé dans l'UE depuis la crise de la "vache folle".
Approuvée par les experts des Etats membres en juillet 2012, la mesure autorise le recours aux protéines animales transformées (PAT) dans l'alimentation des poissons d'élevage et des autres animaux de l'aquaculture.
"Elle améliorera la durabilité à long terme du secteur de l'aquaculture, car ces PAT pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare", indique la Commission. "Elle est conforme aux avis scientifiques les plus récents selon lesquels le risque de transmission d'ESB entre animaux non-ruminants est négligeable pour autant qu'il n'y a pas de recyclage entre les espèces" [cannibalisme, NDLR], souligne Bruxelles.
L'utilisation des farines animales pour les ruminants est interdite depuis 1997 en raison des risques de contamination par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou "maladie de la vache folle". L'interdiction avait été étendue en 2001 aux aliments pour tous les animaux de consommation.
Une réintroduction pour les volailles et les porcs ?
"La situation épidémiologique actuelle de l'ESB montre que l'UE est désormais dans la phase finale de l'éradication de l'ESB au sein de son cheptel bovin", souligne la Commission.
En juillet 2010, Bruxelles avait décidé d'entamer une réflexion sur les assouplissements pouvant être apportés à l'interdiction des farines animales dans l'alimentation des animaux.
Ainsi, après l'autorisation des farines pour poissons, la Commission "entend proposer une autre mesure pour réintroduire l'utilisation des PAT de porc et de volailles pour les volailles et les porcs". Le cannibalisme (à l'intérieur de mêmes espèces) étant interdit, les volailles ne pourront pas être nourries avec de la farine de volailles, mais en l'occurrence de porc, et inversement.
Mais cette autorisation ne devrait pas intervenir avant 2014, selon un porte-parole de l'exécutif communautaire.
Les PAT resteront en revanche interdits dans l'alimentation des ruminants (bovins, ovins et caprins), de même que les PAT de ruminants à destination des animaux d'élevage non-ruminants.