Glyphosate et vers de terre
- Par Thierry LEDRU
- Le 02/11/2023
- 2 commentaires
Une scientifique vauclusienne alerte des dangers du glyphosate sur les vers de terre et le sol
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Lundi 16 octobre 2023 à 14:54 - Mis à jour le lundi 16 octobre 2023 à 16:47
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Céline Pelosi est chercheuse à l'INRAE d'Avignon. Elle prouve que l'usage du glyphosate a des conséquences dévastatrices chez les vers de terre et donc sur la qualité des sols. Elle a signé une tribune dans Le Monde le 12 octobre dernier.
Les vers de terre sont présents © Radio France - © Photo Radio France / Christophe Noiseux
Céline Pelosi connaît tout des vers de terre et des bienfaits qu'ils apportent à notre sol. La chercheuse travaille à l'INRAE, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, à Agroparc à Avignon. Après avoir compilé de nombreuses études et en avoir mené elle-même, elle alerte sur ce que provoque une utilisation répétée du glyphosate sur les populations de vers de terre.
Des terres moins riches et moins productives
"Une application de glyphosate ne tuera pas nécessairement un ver de terre, explique Céline Pelosi avec beaucoup de pédagogie. C'est l'usage répété de cet herbicide qui va fatiguer les populations de vers, au fur et à mesure. Elles vont devenir de plus en plus basses. Et s'il n'y a plus de vers de terre, alors il y a moins de régulation des flux d'eau, moins de dégradations des matières organiques. Mais surtout, il y a moins de biodiversité. C'est un danger pour les agriculteurs puisque les vers de terre augmentent la croissance végétale".
Dans le détail, l'utilisation répétée du glyphosate provoque des retards de croissance, des défauts de reproduction et des changements de comportement. Le manque de vers de terre sur une parcelle agricole a lui deux conséquences : le rendement est plus faible et les plantes sont plus petites. Céline Pelosi souligne que c'est valable pour le glyphosate et pour tous les herbicides, pesticides ou insecticides.
La scientifique milite donc pour un changement de modèle agricole. "On voit bien tous les dommages que ça a sur la santé de l'homme et de l'environnement. Il faut sortir de tout ça, changer notre façon de faire et ne plus avoir recours aux produits chimiques". Céline Pelosi fait partie de ses scientifiques qui alertent sur la crise climatique ou l'effondrement de la biodiversité. Elle a notamment publié une tribune dans le Monde concernant les vers de terre, avec 16 autres spécialistes des sols. Mais elle regrette de ne pas être entendue par les décideurs. "A quoi ça sert, ce qu'on fait, s'interroge-t-elle ? Pourquoi faire de la recherche si ce n'est pas utilisé pour servir la cause de l'humanité ?"
Céline Pelosi conclut tout de même par une lueur d'espoir. Elle explique que lorsqu'on arrête d'utiliser du glyphosate sur une parcelle, par exemple pour se convertir en agriculture biologique, les vers de terre finissent par revenir. Ils mettent du temps, parfois cinq, 10 ou 15 ans, mais ils reviennent.
Commentaires
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- 1. Thierry Le 07/11/2023
Bonjour Benjamin
Un de nos garçons a un doctorat en écologie et il nous parle parfois du désintérêt des instances politiques au regard des travaux des scientifiques, de la difficulté de trouver les financements pour leurs travaux et lorsqu'ils y parviennent de l'indifférence de leurs conclusions. pas grand-chose de bon à attendre de la part des gouvernants, quels qu'ils soient. Et encore moins lorsque des conclusions scientifiques remettent en question des lobbies agro-industriels. -
- 2. Benjamin Le 07/11/2023
Il est temps de réfléchir à des pratiques agricoles plus durables et de soutenir les chercheurs qui travaillent pour le bien de notre planète. Merci pour cet article très instructif !
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