"La bataille du climat"
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/12/2017
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Bon, on va dire que ça va dans le bon sens et si M Macron arrive à fédérer les Etats et à parvenir à engager une lutte réelle contre le réchauffement, je lui décernerai de vives acclamations.
J'attends de voir la suite.
C'est clair par exemple que pour le roi du Maroc, on est loin du compte...
Quant à la solution que j'ai choisie de développer dans le roman en cours, elle n'entre certainement pas dans les projets de ces Messieurs...
En tout cas, on ne pourra pas dire que ça n'est pas en phase avec l'actualité la plus "brûlante"...
Ce mardi se tient à l'île Seguin, en région parisienne, le One Planet Summit consacré à la finance verte, pour les deux ans de l'Accord de Paris.
Une mini-COP (conférence onusienne sur le climat). Avec son fourmillement d’acteurs du monde entier, c’est l’impression que donne le One Planet Summit organisé dans les bâtiments de la Seine musicale sur l’île Seguin, mardi. Seulement trois semaines après la COP 23 de Bonn, les regards se tournent vers le secteur privé pour ce sommet consacré à la finance verte et organisée par le président français, la Banque mondiale et l'ONU.
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17h30, le solide bilan carbone du roi du Maroc
Bus électriques, bateaux-mouches également non polluants, la France a soigné, dans les moindres détails, le transport des chefs d’Etats présents ce mardi 12 décembre à Paris, pour le sommet sur le climat. Il s’agit d’être exemplaire en matière d’émissions de carbone.
La tonalité n’est pas tout à fait la même pour les conditions de l’arrivée du roi du Maroc. L’avion de Mohammed VI a été précédé par quatre appareils C 130 des forces royales marocaines qui se sont posés sur l’aéroport du Bourget. Dénommées «Hercule», ces machines ne passent pas vraiment inaperçues puisqu’elles mesurent 30 m de long pour une envergure de 40 m. Dans une note en date du 10 décembre, le service du protocole de l’ambassade du Maroc indique que ces avions transportent «les effets personnels de sa majesté le roi et de son altesse le prince héritier». Pas vraiment ce qui s’appelle voyager léger.
Ces volumineux bagages doivent en outre être transportés. Les autorités marocaines ont donc demandé que le tarmac de l’aéroport du Bourget soit accessible pour qu’une cohorte de pas moins de 21 voitures puissent charger «les effets personnels» de la famille royale et les emmener dans leur résidence.
Bizarrement, ni Aéroports de Paris, gestionnaire du Bourget, ni la préfecture de Roissy, ni l’ambassade du Maroc n’ont souhaité réagir à cet important déploiement de moyens pour l’arrivée d’un seul chef d’Etat, parmi la cinquantaine présent durant ces deux jours à Paris. (Franck Bouaziz)
16h08 : Macron fait de l’ombre aux négociations onusiennes
Le président français s’est défendu de faire de la concurrence aux conférences sur le climat des Nations unies, dont la dernière a eu lieu il y a trois semaines en Allemagne. C’est raté. Dans la salle plénière de l’île Seguin, une grande partie des dizaines de chefs d’Etats et de gouvernement présents n’avaient pas pris la peine de venir à la COP 23. Bien que les Nations unies et la Banque mondiale ont coorganisé le sommet, c’est Emmanuel Macron qui a fait le premier discours. Avant Antonio Guttieres, et après la diffusion d’une courte vidéo convoquant rien moins que Gandhi, Einstein, Mère Teresa, Luther King ou Mandela. Le discours de Macron a été déclamé sans texte, le sourire aux lèvres, comme s’il improvisait : «Je remercie tous mes homologues d’être venus. Je sais que certains ont des difficultés à la maison. On passe un très bon moment ici, mais on ne doit pas oublier qu’on est en train de perdre la bataille.» Et d’inviter à s’exprimer uniquement ceux qui auront des engagements concrets à annoncer.
16 heures : débarquement à l’île Seguin
Macron est arrivé sous les ovations de la salle. La cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernements annoncée par l’Elysée vient d’arriver en bateau à l’île Seguin. Puis ont été introduits tour à tour par les deux journalistes chauffeurs de salle, en mode cérémonie d’ouverture des JO. Aux côtés d’Emmanuel Macron, le président mexicain, Enrique Peña Nieto, une alliance symbolique vis-à-vis de la sortie de l’accord de Paris annoncée par Trump en juin. De même, Theresa May, la Première ministre du Royaume-uni, dont la venue n’était pas assurée, est présente. Pour combler l’absence de Trump, qui n’a pas été invité, John Kerry, l’ex-secrétaire d’Etat de Barack Obama représente l’Amérique «We are still in», qui s’est engagée à respecter l’Accord de Paris malgré la sortie du gouvernement fédéral. Sont présents les Premiers ministres danois, suédois, grec, portugais, estonien, croate, belge, finlandais, irakien, tchèque, luxembourgeois, norvégien, espagnol, néerlandais, bengladais, de Sainte-Lucie, haïtien, de Dominique, des îles Fidji ainsi que les présidents bulgare, serbe, des Comores, suisse, nigérian, des Iles Marshall, de Madagascar, tunisien, malien, du Niger, hongrois, ivoirien, guinéen, mauritanien, gabonais, bolivien, congolais, du Djibouti, tchadien et camerounais, le prince de Monaco, le roi du Maroc et, enfin, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutierres.
13 heures : la Banque mondiale tourne (presque) le dos aux énergies sales
La course au désinvestissement des énergies fossiles se poursuit. La Banque mondiale vient de déclarer qu’elle cessera de financer l’exploration de pétrole et de gaz à partir de 2019. Tout en laissant une porte ouverte: «Dans des circonstances exceptionnelles, nous pourrons envisager le financement de projets de gaz dans les pays les plus pauvres où ils seraient un bénéfice clair en termes d’accès à l’énergie pour les pauvres, et que les projets remplissent les engagements de ces pays dans l’Accord de Paris.»
12h35 : le discours militant de Nicolas Hulot
«Les énergies fossiles appartiennent aux modèles économiques et énergétiques du passé, a lancé le ministre français dans l’amphithéâtre du One Planet Summit. Elles ne sont plus la solution, elles sont devenues le problème.» Nicolas a appelé à mettre un terme aux subventions publiques aux énergies fossiles. Parle-t-il en tant que ministre du gouvernement Philippe ? Est-ce un nouvel engagement français? Difficile à croire quand, lundi, plusieurs ONG publiaient un rapport dénonçant les investissements publics français encore importants dans les énergies fossiles.
«Il faut organiser la fiscalité pour permettre la décroissance des énergies fossiles et soutenir le développement des énergies renouvelables», a aussi déclaré Hulot, alors que du côté de Bercy, on assure ne préparer «aucune vague de nouvelles taxations». «Il est fini le temps où l’écologie était sous-traitée à un ministre dans un gouvernement», a rappelé Hulot. Dernière remarque qui laisse penser qu’Hulot parlait plus en tant que militant que ministre : «Quand on se fixe un objectif, même s’il y a alternance politique, un gouvernement ne peut revenir sur ces engagements en cours de route.» Pourtant, début novembre, c’est bien lui qui a annoncé que l’objectif français de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix énergétique français pour 2025 ne pourrait être tenu. Une sortie de route d’un ministre sur le départ ?
Nicolas Hulot a aussi confirmé que l’initiative de l’OCDE d’intégrer les enjeux climatiques dans la gestion des finances publiques étatiques «était à l’ordre du jour» pour la France. Et de conclure: «Ce qu’on a été capable de faire pour sauver le système financier lors de la crise de 2008, soyons capables de le faire pour sauver la planète.»
11h30 : les Etats-Unis toujours présents, même sans Trump
Mike Bloomberg a profité de cette conférence de presse pour tacler le président américain. «En annonçant la sortie des Etats-unis de l’accord de Paris, Trump a réussi à rallier les Américains qui sont prêts à agir contre le changement climatique, sans attendre le gouvernement fédéral, a-t-il lancé, suscitant quelques rires dans la salle. On doit avoir de la gratitude pour Trump car il nous aide à atteindre nos objectifs climatiques.»
Bloomberg a aussi précisé, qu’en 2018, la coalition America’s pledge, qui représente la moitié de l’économie américaine, rendra compte de ses avancées aux Etats-unis, «comme n’importe quel pays du monde» va le faire avec ses Contributions nationales, engagements pris à la COP 21 de Paris.
11 heures: un appel général à la transparence financière
«Transparence» semble être le maître-mot de ce sommet. Investisseurs publics, privés, banques centrales. Ils sont nombreux à demander plus d’informations financières sur les risques climatiques auxquels s’exposent les sociétés. «Les entreprises aident à lutter contre le changement climatique aux Etats-unis comme dans le monde entier car c’est dans leur intérêt, a assuré Mike Bloomberg, ancien maire de New York à l’origine de la coalition America’s pledge en soutien à l’accord de Paris. Les entreprises ont envie de réduire les risques climatiques auxquels elles sont exposées. Personne ne survivrait à un conseil d’administration s’il dit ne pas reconnaître les dangers du changement climatique.»
Le multimilliardaire a alors annoncé que 237 entreprises, représentant une capitalisation de marché de 6 300 milliards de dollars (5 350 milliards d’euros), s’engagent à respecter les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) publiées en juin, qui portent sur la transparence des risques financiers liés au changement climatique.
10 heures : première série d’annonces
Cela n’aura pas tardé. Dans le premier panel de discussion «Verdir la finance en faveur d’une économie durable», en présence de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, Thomas Buberl, directeur général d’Axa, a présenté les nouvelles orientations de la banque-assurance française. «En 2015, nous nous étions engagés à investir 3 milliards d’euros dans les investissements verts d’ici 2020, nous avons déjà atteint cet objectif, a-t-il assuré. Nous décidons maintenant d’augmenter cet objectif à 20 milliards d’euros d’ici 2020.» Axa refusera aussi d’investir dans les entreprises dont 30% et plus des revenus sont liés au charbon, l’énergie la plus polluante. «Pour être cohérent, du côté de nos services d’assurance, nous ne couvrirons plus de projet de charbon et de pétrole de sable bitumineux, a aussi déclaré Thomas Buberl. Notre trajectoire actuelle qui nous mène sur une trajectoire de hausse des températures de 4 degrés à la fin du siècle n’est pas tenable.» Axa s’engage aussi à suivre les orientations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures dans son prochain rapport financier, c’est-à-dire à être transparent sur le bilan carbone et le risque climatique qui pèse sur leurs activités. Des annonces applaudies par les ONG les Amis de la terre et Urgewald.
La Commission européenne s’est, elle, engagée, ce mardi matin, à faciliter des investissements en Afrique et dans «les régions voisines» de l’Union européenne, à hauteur de 9 milliards d’euros d’ici 2020, dans le cadre de son plan d’investissement extérieur, orienté vers «le développement de villes, de mobilités et d’agricultures durables, ainsi que vers l’agribusiness». Un dernier sujet qui n’est pas souvent synonyme de lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement.
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