La Femme Guide (spiritualité)
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/06/2016
- 2 commentaires
« La plus haute vocation de la femme est de conduire l’homme à son âme afin de l’unir à la Source.
La plus haute vocation de l’homme est de protéger la femme afin qu’elle soit libre de marcher sur la terre, saine et sauve. »
Parole Cherokee
J’imagine que certains hommes ne comprennent pas l’image de « la Source » et que certaines femmes considèrent qu’elles n’ont pas besoin d’être « protégées » par un homme.
Pourquoi ?
Parce que ce sont leurs egos qui s’expriment.
L’homme a perdu son attachement au Sacré, à la Vie, à la Création. Il se contente d’exploiter la dimension de « l’avoir » et ignore celle de « l’être. »
Mais en répudiant cette dimension spirituelle en lui, il interdit par la même à la Femme de tenir ce rôle de Déesse initiatrice à l’Amour.
Dès lors, la Femme ne peut pas explorer en elle cette expérience du lien avec la Création et la diffuser en l’homme. Elle n’est pas reconnue dans son statut de Guide vers la Source et elle se retrouve par conséquent engagée dans une « lutte » pour exister dans la dimension de « l’avoir » initiée par l’Homme.
Le Féminisme a sans doute contribué à cette « involution » mais il s’agissait bien évidemment d’intentions louables. Le problème tient dans le fait que cette voie de reconnaissance générait une compétition perverse. La Femme devant devenir « l’égale de l’Homme ».
C’est à mes yeux une aberration étant donné qu’il s’agit dès lors, non pas d’une « ascension » mais d’une chute.
La Femme porte en elle un potentiel bien plus favorable à la Vie que tout ce que l’Homme réalise parce qu’elle est porteuse de la Vie, parce qu’elle est reliée à la Source de Création.
Le rôle de « Mère » devait être sacralisé. Protégé, béni, honoré.
L’Enfant devait être accompagné par l’Amour bienveillant de la Mère et la Vigueur inspiratrice du Père.
La Famille devait être un Sanctuaire.
Le Couple devait être une Unité tournée vers le Sacré.
La Sexualité devait être un chemin vers l’Eveil à Soi et un tremplin commun vers la Source, non pas une sexualité « masculinisée » mais une sexualité comme un hommage à l’Énergie en chacun et à l’extension de cette Énergie dans la fusion des âmes.
Nous nous sommes égarés.
Si on observe la dimension Homme / Femme chez les Peuples Premiers et le lien spirituel que la femme initie, transmet et développe pour que l'Homme accède lui aussi à la dimension spirituelle, je me dis que les civilisations matérialistes de "l'avoir"ne sont que des pilleurs, des destructeurs, des individus égarés.
Si un jour, cette partie matérialiste de l'Humanité se retrouve confrontée à une situation de survie liée aux effets dévastateurs des ego, les Peuples Premiers seront bien plus aptes à survivre.
Et ils deviendront par la même les "Peuples Derniers".
Commentaires
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- 1. Thierry LEDRU Le 26/10/2020
Bonjour Quentin
Mille mercis pour ce commentaire et la réflexion qu'il propose. Il est clair que sous son premier abord, ce texte Cherokee peut paraître comme réducteur. ce qu'il n'est pas. Je m'intéresse depuis fort longtemps aux peuples premiers. Les Indiens Kogis notamment en Colombie. Et les Amérindiens également.
"L'homme n'a pas de vocation à protéger la femme, pas plus que la femme n'a de vocation à guider l'homme vers quoi que ce soit. Chacun à juste à retrouver l'Amour de soi-même."
Il ne s'agit pas de cantonner l'homme à un rôle de protecteur avec la connotation machiste occidental et la femme au foyer. Il s'agit de permettre justement à chacun d'évoluer dans la dimension de l'Amour que vous mentionnez. J'ai travaillé comme instituteur pendant 37 ans et je peux vous assurer qu'en voyant les mères devenir des individus salariés, j'ai vu se dégrader année après année, la situation des enfants. Par manque de présence, par manque d'amour, parce que les mères ne peuvent pas assumer le rôle de mère et le rôle de salariée avec toute l'énergie que ça réclame. Les enfants ont besoin d'un parent à leurs côtés, une présence forte et non celle d'un parent épuisé. On me dira que c'est rétrograde et que cela prive la femme-mère de son développement dans la société. Mais quel développement ? Celui d'un individu consommateur en priorité et je suis convaincu que les intentions inavouées se tenaient dans ce statut. Je n'aime pas ce que les combats féministes ont obtenu dans certains domaines J'aurais voulu que le statut de mère devienne un statut salarié afin que la place des mères soient reconnues socialement et non plus considérées comme une tâche secondaire. Rien n'est plus important pour un enfant que la présence d'un parent. Un père pourrait tenir ce rôle, c'est certain. Je l'ai fait avec mes enfants lorsque ma femme a repris ses études à 38 ans. Mais j'avais la disponibilité offerte par mon métier. Un retour à la maison à 17 heures et les mercredis à la maison. Peu d'hommes salariés ont ce privilège. Je ne vois aucunement le statut de femme-mère comme une tâche de seconde zone. C'est là que le regard de la société a été dévié par les combats féministes. Ma mère a été obligé d'aller travailler lorsque j'avais dix ans et c'est une période sombre dans mon existence. Et j'ai vu des dizaines d'enfants vivre la même chose. C'est là que se pose justement la question de l'Amour. Peut-on parler d'Amour lorsqu'une mère reprend le travail alors que son enfant a un an et qu'elle doit le confier à une nourrice ? C'est là que se pose la question du rôle de père. C'est lui qui doit protéger sa femme de la nécessité de quitter les enfants. C'est eux aussi qu'il protège. La société actuelle ne permet pas ce fonctionnement. Ou a très peu de couples. Ma dernière année de classe, j'avais 31 enfants de CM1. 28 avaient leur mère qui travaillait. 11 étaient en grosses difficultés scolaires. C'est un fait, un constat, l'expérience de toute une vie professionnelle.
Chez les indiens Cherokee, l'homme chasse, la mère s'occupe du camp et des enfants. Alors oui, ça paraît très réducteur dit comme ça mais la base de la famille tient en ces quelques mots.
J'aurais vraiment aimé pouvoir subvenir aux besoins financiers de ma famille. Nous avons eu trois enfants. Un salaire d'instituteur est dérisoire quand on souhaite avoir une maison, un terrain, un potager, voyager, faire découvrir le maximum de choses aux enfants. Ma femme était donc salariée, institutrice. Puis psychologue clinicienne. Des années très intenses sur le plan professionnel et la chance pour nos trois enfants que nous ayons les mêmes vacances qu'eux, les mercredis, les week-end entiers.
Je ne m'éloigne pas de votre texte en racontant tout cela. Je le place simplement dans une réalité quotidienne.
Non, la Femme n'a pas pour mission de guider l'Homme vers l'Amour. L'Amour est en lui, tout comme il est en elle. Mais la vie en société nous prive beaucoup trop de l'exploration de cet Amour partagé. Et je pense comme beaucoup de peuples premiers que le fonctionnement de la société ne doit pas détourner les humains de ce qu'ils portent au plus profond.
Rien n'a été plus important, dans toute ma vie, que d'explorer l'Amour, de le libérer de ses entraves, de le laisser s'exprimer, de l'étendre toujours plus loin.
Je sais aussi combien mon statut professionnel, aussi intense soit-il dans la responsabilité immense qu'il contient, a été un facteur favorable pour cette exploration.
Bien amicalement
Thierry -
- 2. Quentin Le 26/10/2020
Bonjour,
Je suis assez très interpelé par le texte que je viens de lire. Il me semble être une interprétation bien réductrice et romantique de la place et du rôle des femmes et des hommes dans l'incarnation. Si la parole Cherokee peut donner à réfléchir, en la replaçant dans le contexte d'une culture indienne, son interprétation ne peut pas être de cantonner l'homme et la femme à des places aussi définies, pour ne pas dire rétrogrades.
Les rôles de masculin et de féminin, de père et de mère, de protecteur et d'initiatrice... sont des archétypes humains. On ne les retrouve nul part ailleurs, et certainement pas dans la nature, ou toutes les places et tout les "rôles" sont possibles.
L'homme n'a pas de vocation à protéger la femme, pas plus que la femme n'a de vocation à guider l'homme vers quoi que ce soit. Chacun à juste à retrouver l'Amour de soi-même.
Le masculin et le féminin sont des énergies, des polarités, dont la vie a besoin pour se matérialiser, pour s'incarner dans la matière. Ne nous donnons pas de missions supplémentaires. Laissons notre partie incarnée faire ce qu'elle est venue faire, sans la charger davantage. Nous n'avons pas besoin de compter sur une fée ou un chevalier pour nous sauver de nous-même.
L'égo nous dévie de la connexion au divin de bien des façons, en nous racontant bien des histoires, y compris en nous inventant des responsabilités que nous n'avons pas.
Nous sommes reliés à chaque instant à la source. Nous sommes protégés, car nous sommes des êtres de lumières et des créateurs.
Amicalement.
Quentin
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