Voilà sept ans que l’administration de l’Éducation nationale me passe au rouleau compresseur, un morceau de vie tout de même ! A la suite d’un harcèlement moral perpétré par le principal du collège où j’enseignais, je suis passée par la filière « obligatoire » des Congés longue maladie, Congés longue durée renouvelables… soumise aux visites des médecins psychiatres dits « experts »… et à leurs désidératas, leurs injonctions de traitements médicamenteux etc.
Souhaitant travailler, et non être payée à ne rien faire sinon « ruminer », je souhaitais entamer une reconversion au sein de l’Éducation nationale. Le système et ses représentants – entre autres médecins de prévention, assistante sociale, conseillers X Y… – collaborateurs etc. – m’ont fait croire que c’était possible, par la voie d’un « poste adapté », exigeant une lettre de motivation et des pseudo-entretiens ! En réalité, ils m’ont tous menée au casse-pipe orchestré ! Cette reconversion n’était qu’un leurre !
Mon côté rebelle et mon refus d’accepter ces dysfonctionnements à répétition, qui sont en réalité LE mode de fonctionnement du système et sa marque de fabrique, sont sans doute les raisons de ma « survie » et ce qui m’a donné le courage de consulter quatre avocats avant de trouver « la » bonne avocate il y a quelques mois, qui a bien voulu s’emparer de ce boulet de dossier, qui au fil des années est devenu lourd, très lourd ! Oui, un seul exemple pour illustrer un dysfonctionnement : cette administration est capable de vous envoyer une mise en demeure de reprise de fonction en recommandé avec accusé de réception, alors qu’elle vous a elle-même placé en Congé longue durée quelque temps auparavant, avec l’assentiment d’un médecin expert et d’un comité médical ! Alors quand le feuilleton dure depuis sept années…
Mais la « reconnaissance » du dossier par un avocat n’est qu’une victoire morale, capitale certes, car le Tribunal administratif, ce ne sont pas les Prud’hommes ! Et c’est au prix de démarches encore très longues, qui enseignent la patience, et de beaucoup d’énergie, quand il vous en reste, qu’il s’agira seulement de limiter la casse par rapport à une carrière (et une vie !) de toutes façons foutues.
Alors le drame de Béziers m’a fait l’effet d’un électrochoc ! Et j’ai décidé quelques jours après de commencer à écrire le livre racontant mon histoire, ce qui n’était qu’un vague projet jusque là.
Je n’ai écrit que quatre pages, pour donner le ton, et qui pourraient servir d’introduction. Le ton sera évidemment explosif, quoique teinté d’humour. C’est un « coup de gueule », comme la société a besoin qu’on en pousse parfois pour que les choses se sachent ! J’essaye de divulguer ces pages par ci, par là, suite aux nombreuses études et articles qui se multiplient depuis des mois pour dénoncer le mal-être enseignant au sein de l’Éducation nationale. J’ai déjà reçu des soutiens et des encouragements, en premier celui de mon avocate. Comme elle m’a dit : « Ce sera d’abord une thérapie, et puis ce sera utile si cela peut aider à sauver quelques vies. » J’ai reçu aussi des encouragements de profs du lycée de Béziers où s’est déroulé le drame.
Alors en effet, ce « Grand spécialiste de l’école », qui n’a de courage que celui de taire son nom, mériterait de se faire lyncher ! Qu’il aille d’abord faire un tour à « La Verrière », le centre de réadaptation psychiatrique de l’Éducation nationale, que l’institution réserve à ses enseignants en déroute psychologique, faute de pouvoir leur offrir une autre voie ! Alors ensuite, ce Monsieur pourra revenir nous parler de ce grand gâchis humain !!!
B. Levent