"Mais qui aurait pu le prévoir ?"

Anticiper.

Ni le gouvernement actuel, ni les précédents, qu'ils soient de gauche ou de droite ne l'ont jamais fait. Il ne s'agit pas de bords politiques mais de deni de réalité pour une seule et unique raison : la croissance. Et deuxièmement parce que la masse a toujours refusé de changer ses habitudes. 

Donc, maintenant, que la prise de conscience commence à faire son chemin dans les esprits, les politiques vont commencer à réfléchir. Ils vont donc organiser des commissions qui étudieront les tenants et les aboutissants pour écrire un rapport. Rapport qui sera lu, critiqué, contesté par tous ceux qui trouveront les restrictions beaucoup trop lourdes et qui crieront à l'atteinte à la liberté d'exploiter la planète : FNSEA, industriel de l'alimentaire, éleveurs, céréaliers, industrie chimique, nucléaire, etc etc... Et donc, une deuxième commission d'enquête sera créée... Et ainsi de suite. 

Que les consommateurs franchissent le pas en acceptant l'idée que l'élevage intensif et la consommation de viande contribuent à la crise de l'eau et qu'ils rejettent en masse cette pratique relève de l'utopie. Combien de personnes connaissent quelque peu le dossier de l'eau ? En dehors d'une hausse énorme du prix de l'eau, le problème ne sera pas pris en compte par la majorité des gens. 

De notre côté, je viens d'installer la douzième citerne de mille litres pour la récupération d'eau pluviale. Toute cette eau sert au potager et au verger, elle retourne donc à la terre. Le puits (cinq mètres de hauteur d'eau) complète l'ensemble. Même en pleine sécheresse, il reste opérationnel si on ne tire pas trop dessus. 

Pour ce qui est de la rupture en approvisionnement en eau potable, on a acheté un filtre BERKEY, gros investissement pour nous mais une sécurité totale. 

 

Sécheresse : un rapport gouvernemental appelle à "un changement radical" pour éviter de futures ruptures d'approvisionnement en eau potable

 

La mission interministérielle formule de nombreuses recommandations pour mieux connaître l'étendue du problème, anticiper et informer.

Article rédigé par

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 08/04/2023 14:03Mis à jour le 08/04/2023 14:47

 Temps de lecture : 1 min.

Le lac de Serre-Ponçon (Alpes-de-Haute-Provence) partiellement asséché, le 16 mars 2023. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Le lac de Serre-Ponçon (Alpes-de-Haute-Provence) partiellement asséché, le 16 mars 2023. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Le "pire" a été évité lors de la sécheresse de l'été 2022 en termes de rupture d'approvisionnement en eau potable et des "mesures fortes" s'imposent pour éviter un tel scénario à l'avenir, selon le rapport d'une mission interministérielle dont Libération s'est fait l'écho samedi 8 avril. La mission évoque une "prise de conscience" qui "appelle un changement radical dans nos modes de gestion de l'eau et nos pratiques", dans ce rapport commandé par le gouvernement. La publication officielle est prévue mardi.

Cette mission interministérielle relève que la catastrophe a été évitée en 2022 "grâce, d'une part, à la mobilisation exceptionnelle de l'ensemble des acteurs, et, d'autre part, à un niveau de remplissage élevé des nappes et des retenues à la sortie de l'hiver 2021-2022". Mais elle ajoute : "De telles conditions pourraient ne plus être réunies si un phénomène similaire se reproduisait dans les prochaines années, voire dès 2023".

Un "cadrage plus précis" pour aider les préfets

La période de plus d'un mois sans pluie début 2023 en France et l'organisation d'événements exceptionnels, "susceptibles d'agir sur la pointe de consommation d'eau potable dans plusieurs grandes villes à la même période, comme à l'été 2023 la Coupe du monde de rugby, puis en 2024, les Jeux olympiques et paralympiques, imposent une vigilance particulière quant au risque de rupture d'approvisionnement en eau potable", peut-on encore lire dans le rapport.

L'administration formule 18 recommandations destinées à mieux connaître l'étendue du problème, anticiper et informer. Les auteurs s'attaquent notamment à l'épineuse question de la sobriété, rappelant l'objectif d'une réduction de 10% des prélèvements d'ici 2024, un objectif désormais repoussé à 2030 par le président Emmanuel Macron lors de la présentation du "plan eau", le 30 mars.

Les auteurs suggèrent aussi un "cadrage national plus précis" pour aider des préfets submergés de demandes de dérogation en cas de restrictions de prélèvement, et face à des mesures perçues par le public comme trop sévères ou trop laxistes, comme par exemple l'arrosage des golfs.

L'usage de l'eau en chiffres : qui prélève et qui consomme quoi en France ?

 

30/03/2023

L'irrigation, l'eau potable et le refroidissement des centrales nucléaires sont les principaux usages de l'eau douce en France, susceptibles de causer des conflits d'usages en cas de pénuries. Le point secteur par secteur.

 

La France prélève en moyenne 33 milliards de mètres cubes d'eau par an sur les près de 208 milliards disponibles en moyenne chaque année dans les cours d'eau, les lacs ou les nappes, selon le ministère de la Transition écologique. Mais cette abondance n'est qu'apparente. D'une part, l'essentiel de la ressource doit impérativement rester dans les milieux naturels pour préserver un équilibre satisfaisant. D'autre part, ce renouvellement est soumis à de fortes variations annuelles (142 milliards de m3 seulement en 2019) et surtout saisonnière. Car l'essentiel de la consommation a lieu l'été, quand la disponibilité est au plus bas, provoquant des conflits d'usages voire des pénuries, comme dans les quelque 700 communes privées d'eau lors de la canicule en 2022.

Et si les prévisions du Giec ne permettent pas d'affirmer que les précipitations vont diminuer, il est établi que l'augmentation des canicules se traduira par des sécheresses plus sévères. Pour bien mesurer l'usage de l'eau, il faut toutefois distinguer les "prélèvements" et la "consommation". Les prélèvements correspondent à l'ensemble des volumes puisés dans les rivières, les lacs ou les nappes, dont plus de 85 % retournent ensuite dans ces milieux aquatiques. La consommation, c'est la part restante de ces prélèvements, environ 15 %, qui sont absorbés par les plantes irriguées, les sols ou qui s'évaporent, interrompant le cycle qui conduisait ces volumes d'eaux vers la mer.

Prélèvements : près de la moitié pour refroidir les centrales nucléaires

Les prélèvements sont mesurés avec précision, étant soumis dans la plupart des cas à déclaration. Hors hydroélectricité, les 32,84 milliards de m3 prélevés en moyenne sur la période 2010-2019, derniers chiffres connus, se répartissaient ainsi :

- 16,8 milliards de m3 d'eau douce utilisés pour le refroidissement des centrales électriques, essentiellement les centrales nucléaires

- 5,3 milliards pour l'eau potable

- 5,2 milliards pour l'alimentation des canaux

- 2,9 milliards dévolus à des usages principalement agricoles

- 2,6 milliards pour les autres usages, essentiellement industriels

Consommation : 4,1 milliards de m3, essentiellement pour l'irrigation et l'eau potable

La consommation d'eau en France s'établit à 4,1 milliards de m3 en moyenne par an sur la période 2010-2019, selon la nouvelle estimation publiée mercredi par le Service des données et études statistiques (SDES) du Ministère de la Transition écologique. Celle-ci revoit considérablement à la baisse l'estimation jusqu'à présent retenue de 5,3 milliards de m3.

L'intégralité de la différence s'explique par la réévaluation de la consommation des centrales nucléaires. La nouvelle estimation - 0,5 milliard de m3 par an - se fonde sur les rapports environnementaux d'EDF, qui a fourni au ministère ses chiffres depuis 2010. "Les données d'EDF sont jugées fiables car elles ont déjà été rendues publiques dans ses rapports environnementaux" où l'énergéticien "explique bien ses trois méthodologies", a expliqué Béatrice Sédillot, cheffe du SDES, selon qui les précédentes estimations reposaient sur des "hypothèses fragiles".

Cette réévaluation majeure de ces chiffres, régulièrement brandis dans les débats sur l'impact environnemental du nucléaire, intervient au moment où le gouvernement tente de relancer cette source d'énergie en France.

En conséquence, l'agriculture reste la première activité consommatrice d'eau avec 58 % du total, devant l'eau potable (26 %), le refroidissement des centrales nucléaires (12 %) et les usages industriels (4 %). Dans la précédente estimation, l'agriculture était déjà la première consommatrice, mais avec seulement 45 % du total, tandis que les centrales comptaient pour 31 % et l'eau potable pour 21 %.

Cette prévalence de l'agriculture s'explique par le fait que l'eau utilisée pour irriguer les cultures est considérée par le SDES comme "consommée à 80 %". "On estime que 100 % de l'eau prélevée est absorbée par les plantes ou les sols, sauf pour la technique d'irrigation gravitaire où 82 % de l'eau retourne au milieu aquatique", explique Mme Sédillot.

La part de l'agriculture irriguée - environ 7 % des surfaces cultivées - est relativement limitée en France, mais la majeure partie de la consommation se fait en été. L'eau consommée naturellement par les plantes n'est pas comptabilisée.

Avec AFP.

 

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