OGM et Monsanto
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2012
- 2 commentaires
Les médias en ont beaucoup parlé et en mal. Les choses évoluent dans le bon sens. A croire que les grandes multinationales n'arrivent plus à museler les médias. Etonnant...
Il faut voir ce qui se passe en Inde depuis longtemps avec les OGM et ces salauds de MONSANTO.
Ces dernières semaines, 1500 fermiers se sont suicidés collectivement en Inde, dans la province de Chattisgarh. Un phénomène récurrent, puisque les chiffres officiels font état de 1000 suicides mensuels… depuis plus de quinze ans. En cause, l’endettement des paysans lié à l’achat de semences OGM miraculeuses… qui se révèlent catastrophiques.
Depuis le milieu des années 80, l’Inde a accepté d’ouvrir totalement son marché en contrepartie de l’aide du Fonds Monétaire International. Une révolution économique s’en suivit, qui en fit un terrain d’expérimentation mondial en matière agricole. Depuis lors, les paysans sont livrés aux promesses des vendeurs de semences magiques : les rendements devaient être exceptionnels, et les insectes et parasites rangés dans les tiroirs de l’histoire. Les variétés traditionnelles ont même été interdites dans de nombreuses banques de semences gouvernementales. Mais pour toucher le Graal, il fallait débourser 10 fois plus pour la même quantité de semences. Le prix de la gloire. Et les paysans se sont massivement endettés.
What a wonderfull world (Company)…
Sauf que les semences OGM de coton Bt (de Monsanto, faut-il le préciser) sont tombées malades, infestées par le vers (vorace) de la capsule. Les semenciers avaient juste oublié de préciser que les plantes n’étaient pas résistantes aux maladies locales et qu’il fallait donc épandre des tonnes de pesticides en plus. Ils avaient aussi omis d’indiquer que les variétés en question buvaient deux plus d’eau et dégradaient les sols à grande vitesse. Du coup, les sécheresses ont été amplifiées et les rendements réduits à peau de chagrin. Les paysans se retrouvent à sec, paralysés par leurs dettes et sans le sou pour acheter les semences de l’année suivante, puisque les plantes OGM – dotés d’une technologie révolutionnaire affectueusement nommée “Terminator” – sont calculées pour que les grains ne puissent pas se replanter… D’où de nouvelles dettes. Etc.
Disparition des variétés traditionnelles
“Certains des fermiers qui se sont suicidés avaient réalisé jusqu’à cinquante pulvérisations d’herbicide et de pesticide sur leurs champs de coton, mais cela n’a pas empêché leur récolte de dépérir”, affirme le professeur Nanjundaswamy, fondateur du Mouvement pour la Défense des Fermiers du Karnataka (Karnataka Rajya Ryota Sangha – KRRS). Autre conséquence, l’utilisation de ce coton génétiquement modifié aurait “éliminé par pollinisation nombre de nos plantes indigènes qui possédaient par exemple des qualités de résistance à la sécheresse et à certains parasites propres à l’Inde, résistance que n’ont pas les plantes hybrides” affirme le même spécialiste. Pour les défenseurs des OGM, les vraies raisons de cette catastrophe sont la pauvreté rurale, l’alcoolisme, les sécheresses et le “désespoir agraire”.
En 2006, le ministère indien de l’agriculture déclarait que la moitié des foyers paysans étaient endettés. Selon les ONG, le taux de suicide parmi les fermiers pauvres atteint actuellement des records. 150 000 d’entre eux se seraient donnés la mort depuis 1993. Entre 60% et 75% de la population indienne (contre 10% pour la France et 2% pour les États-Unis), qui compte plus d’un milliard d’habitants, vit de l’agriculture, qui représente un quart du Produit intérieur brut indien.
Commentaires
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- 1. Thierry Le 07/10/2012
Merci pour votre lien, je vais le lire attentivement. Je n'ai pas les compétences scientifiques pour juger de tous les tenants de cette histoire mais ayant un garçon en faculté de biologie et très porté sur ce débat, j'entends assez souvent parler de Monsanto et de ses méfaits pour ne plus accorder la moindre confiance à ces gens-là. Quant à savoir si ces suicides sont une "légende", j'en serais tout bonnement très heureux mais en dehors du fait d'aller voir sur place, personne ne sera en mesure je pense de me montrer assurément où est le vrai du faux. Comme dans tout phénomène médiatique d'ailleurs. Par contre, si je décide d'en parler, c'est bien parce que le problème des OGM est gravissime et ne peut pas être passé sous silence. Sans vouloir tout condamner à priori, il est indispensable que les contrôles soient effectués sur du très long terme, par des organismes indépendants, dans plusieurs pays et pas seulement les pays qui les produisent. Immense problème planétaire.
Au plaisir de vous lire. -
- 2. Episteme Le 07/10/2012
Bonjour,
Je découvre votre site via le message que vous avez laissé sur le site aggiornamento auquel à répondu Suzanne Citron. Au gré des messages, j'apprends à vous connaitre. Vous me paraissez être un homme sympathique ayant vécu des épisodes douloureux. Mais ce message sous lequel je réagis est inquiétant tant il sombre dans l'obscurantisme le plus ridicule.
Aucun recul critique, juste une peur irraisonnée, millénariste. Prenez le temps de lire l'article que Yann Kindo a consacré à cet hoax :
http://blogs.mediapart.fr/blog/yann-kindo/101211/nouvelle-version-de-la-legende-des-paysans-indiens-qui-se-suicident-caus
Cordialement.
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