Ostad Elahi

 

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La pensée d’Ostad Elahi en 7 points

Par Emmanuel Comte, le 7 sept. 2008, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer - English version

La pensée d’Ostad Elahi se présente comme l’élaboration à la fois systématique et pratique d’une spiritualité naturelle. « Naturelle » peut s’entendre en deux sens : au sens d’une spiritualité qui correspond à la nature véritable de l’être humain, à ses dispositions et à ses besoins profonds, mais aussi d’une spiritualité moderne, adaptée à l’esprit et aux mœurs des femmes et des hommes de notre époque, par différence avec la spiritualité classique incarnée par la plupart des grands saints ou mystiques du passé, et qui privilégiait systématiquement l’émotionnel aux dépens du rationnel.

 

Parce qu’elle tente de préciser le sens même de la spiritualité en revenant pour cela à ce qui constitue ses fondements, la pensée d’Ostad Elahi fournit également une réponse à la question : Pourquoi l’homme ne peut-il se passer du spirituel ? C’est le premier aspect qu’il faut examiner, pour mieux saisir la manière dont Ostad Elahi parvient à situer la spiritualité dans le cadre de l’existence humaine.

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Introduction : quelle place pour la spiritualité ?

Cette question, posée de la sorte, n’a plus aucune évidence aujourd’hui. Non pas que le problème du spirituel ait disparu de notre horizon : l’éclatement et la redéfinition des cadres religieux de l’existence humaine, la prolifération des courants spiritualistes ou sectaires dans les marges des grandes religions monothéistes, l’émergence d’une spiritualité « sur mesure » où chacun trouve ce qui lui convient sur fond de désarroi, la recherche inquiète des « valeurs » ou du « sens », tous ces phénomènes montrent bien que le sentiment d’insatisfaction et de manque qui poussait les hommes d’autrefois vers les formes traditionnelles de la religion n’a jamais cessé de tarauder l’humanité, quitte à s’exprimer sous des formes détournées ou dévoyées. Cependant, ni l’usage du terme « spirituel », ni même la référence à des principes ou à des dogmes religieux, ne suffisent par eux-mêmes à définir une démarche spirituelle ; a fortiori, rien ne garantit qu’une ligne de conduite qui s’appuierait sur de tels dogmes et principes serait bénéfique à celui qui la mettrait en œuvre. De ce point de vue, le terme de « spiritualité » continue à désigner à peu près tout et son contraire. Il est donc vital de préciser ce que l’on est en droit d’attendre de la spiritualité, et la fonction qu’il faut lui reconnaître dans nos vies.

Or un des intérêts de la réflexion menée par Ostad Elahi est justement qu’elle permet de définir la forme, ou si l’on préfère la place et la fonction de la spiritualité, avant d’avoir à en préciser le contenu. L’exemple même de sa vie, tout comme le point de vue développé à travers ses écrits, témoignent de ce que, contrairement à une conception courante, la vie spirituelle ne saurait être pensée comme une alternative à la vie matérielle. La vie spirituelle n’est pas quelque chose qui doit être mené à l’écart de la vie matérielle, que ce soit en renonçant radicalement au monde, ou en s’en retirant périodiquement pour se « ressourcer ». L’orientation qui conduisait certains mystiques du passé à renoncer complètement aux avantages de leur position et aux biens de ce monde pour mener une vie solitaire et retirée, était fondamentalement juste : elle témoignait, quoique sur un mode extrême, du fait que quelque chose manque irrémédiablement dans la simple existence sociale des animaux-humains que nous sommes. Cependant, cet exemple risque aujourd’hui d’alimenter une idée fausse, selon laquelle il conviendrait de définir la démarche spirituelle dans une relation de séparation avec la vie « normale ».

C’est parce qu’on se figure que le spirituel est un domaine séparé qu’on lui associe parfois l’idée que la spiritualité relève d’une forme de connaissance ésotérique, réservée aux seuls initiés, ou encore qu’elle réclame le développement de facultés d’un genre spécial. Bien des dérives trouvent là leur explication : obéissance aveugle aux maîtres, goût pour les phénomènes paranormaux et les états de conscience « altérés », etc. L’attirance pour l’occulte répond sans doute chez l’homme à une pulsion profonde, mais elle nourrit des formes ostentatoires ou dévoyées de la spiritualité. Quant à l’idée selon laquelle la spiritualité serait un luxe, une espèce de supplément d’âme ou d’accompagnement thérapeutique destiné à alléger le poids d’existences trop rudes, elle traduit une conception encore très mondaine et finalement très matérielle – pour ne pas dire matérialiste – du spirituel : on y cherche une tranquillité et une sécurité psychiques relatives, susceptible de remédier aux maux de la vie moderne, comme l’alimentation « bio » sur un autre terrain.

Mais si la spiritualité naturelle peut finalement conduire à une forme de tranquillité et de sérénité, elle n’en fait pas le but premier ni la motivation principale de sa démarche. La spiritualité, selon Ostad Elahi, n’est pas une technique de bien-être que l’homme pourrait choisir d’utiliser ou non, ou pour laquelle il existerait des substituts durablement efficaces. La spiritualité vise en réalité tout autre chose, que le mot de perfection parvient mieux à évoquer.

En redéfinissant le sens de la spiritualité, Ostad Elahi la replace au cœur de l’affaire : elle n’est pas quelque chose qui viendrait « en plus », comme un luxe ou un soulagement, elle n’est pas quelque chose qui se pratiquerait « à côté », en retrait du monde ; elle est au centre, ou plutôt elle est partout, accompagnant chaque instant de l’existence. D’une certaine façon, nous n’avons pas le choix. On peut négliger ce qui concerne la dimension spirituelle de notre être ; on ne peut jamais s’y soustraire intégralement.

Ce n’est pas là une pétition de principe. Pour Ostad Elahi, la place de la spiritualité dans l’existence humaine peut se justifier par sa fonction et ses conditions de mise en œuvre. Si la spiritualité doit occuper une place centrale, c’est qu’elle n’est rien d’autre finalement que la science expérimentale par laquelle l’être humain, en menant une existence gouvernée par des principes justes et une raison saine, peut parvenir à transformer son être et à le parfaire pour ainsi dire substantiellement. Or c’est là, comme on va le voir, une finalité qui est naturelle à tout être humain, car elle coïncide en fait avec l’idée d’un bonheur parfait et sans mélange, auquel chacun aspire. Mais les conditions extérieures du plus grand bonheur ne suffiraient pas à nous rendre heureux si nous demeurions nous-mêmes l’être inquiet et imparfait, que nous sommes dans le cours ordinaire de nos vies. Pour atteindre un bonheur infini, il faut développer en soi les facultés qui nous permettront de le goûter vraiment, c’est-à-dire d’en comprendre et d’en ressentir pleinement les effets : autrement dit, pour jouir du bonheur parfait, il est nécessaire de se parfaire soi-même. Quels que soient les objectifs qu’on se fixe dans la vie à plus ou moins long terme, c’est bien à cette question que chacun est finalement renvoyé lorsqu’il prend la peine de réfléchir sur sa condition et le sens de son existence : non pas « Que vais-je devenir ? », Mais plus profondément, « Que puis-je faire de moi ? », « Quels potentiels suis-je capable de développer ? ». Et d’abord, qui est ce « moi » ?

Résumons. Qu’une vie humaine digne de ce mot ne se réduise pas à l’affairement de nos existences ordinaires, c’est ce que traduit le besoin de se référer à une forme de transcendance. Peu importe ici le terme : Dieu, Sens, etc. Ce besoin traditionnellement pris en charge par les religions se manifeste aujourd’hui de diverses manières. Mais le point important est que cette dimension de transcendance n’implique nullement que la spiritualité soit un domaine réservé ou séparé. Elle est au contraire l’axe générateur de toute existence humaine, dès lors que l’être humain se ressaisit lui-même comme un être perfectible, capable de transformer sa propre substance, de s’arracher à tout ce qui le détourne de sa vocation véritable.

Le premier point qu’il faut examiner est donc le concept de perfection, ou plutôt de perfectionnement. Tous les autres en découlent. Une fois reconnu que le mouvement de perfectionnement est l’axe générateur de l’existence, il faut se demander ce qui se perfectionne ainsi, et selon quel processus. Autrement dit, il faut s’interroger sur ce qui constitue la nature véritable de l’homme, son essence, son « moi » réel. Il faut ensuite se demander quelle forme prend en pratique le perfectionnement, et quel peut-être son rapport avec ce qu’on entend d’ordinaire par l’éthique : Ostad Elahi envisage justement le perfectionnement comme une pratique, ou un travail. Il faut enfin se demander quelle forme prend le parcours du perfectionnement, et la fonction qu’y remplit la vie terrestre, rapportée à une scène plus vaste où elle prend son sens.

7 points permettent de résumer, dans leurs grandes lignes, ces différents aspects de la pensée d’Ostad Elahi.

  1. Le perfectionnement
  2. L’homme est un être bidimensionnel
  3. La spiritualité comme médecine de l’âme et la perfection
  4. Les fondements de l’éthique : l’éducation de la pensée et le respect des droits
  5. L’entendement spirituel et le système causal
  6. Mondes, intermondes, vies successives
  7. La place du divin : la relation à la source


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