Réduire la consommation du plastique
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/08/2018
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Effectivement, bien avant les mesures gouvernementales, la solution passe par les consommateurs;
Il nous arrive d'écrire à la direction de magasins que nous ne serons plus clients tant que leur usage du plastique sera aussi absurde.
J'ai même abandonné l'achat d'une paire de chaussures de montagne dans un magasin de la région lorsque la caissière a sorti un sac en plastique pour emballer la boîte en carton.
"Bon, stop, je ne la prends plus. Je ne cautionne pas la pollution de la planète. Vous n'y êtes pour rien mais vous pourrez toujours faire remonter l'information à votre direction. Merci, au revoir."
J'aurais toujours pu la prendre sans le sac plastique mais ça n'aurait eu aucun impact sur le magasin. Le boycott est notre seule force...
100 % de plastique recyclé en 2025 : voilà l'objectif visé par le gouvernement. Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition écologique, a annoncé dans un entretien accordé au Journal du dimanche l'instauration d'un système de "bonus-malus" pour inciter les consommateurs à privilégier les produits en plastique issus du recyclage. La secrétaire d'État a aussi confirmé la volonté du gouvernement de mettre en place un système de "consigne solidaire" pour les bouteilles en plastique.
Une enquête diffusée au mois de mars par le magazine 60 Millions de consommateurs révélait que seulement 26 % des emballages en plastiquesont actuellement recyclés dans l'Hexagone. Comment réduire sa consommation de plastique au quotidien ? Franceinfo vous donne quelques conseils.
Faire attention au suremballage, notamment des fruits et légumes
Pour réduire sa consommation de plastique, tout commence dans le choix des produits en magasin. Par exemple, au rayon fruits et légumes, il n'est pas rare de trouver des produits sous plastique ou emballés dans du cellophane, comme le souligne franceinfo.
Selon l'association Zero Waste France, 25,8 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année en Europe, dont 60 % proviennent des emballages. Préférez donc les fruits et légumes non-emballés. Plus largement, tous les produits doivent être passés au crible. Au rayon hygiène ou ménage, par exemple, les éco-recharges permettent de réduire considérablement sa consommation d'emballages.
La solution peut aussi résider dans l'achat en vrac, dont l'offre ne cesse de se développer. Le nombre d'épiceries qui proposent ce mode de consommation est passé de 18 en 2015 à 160 en 2018. Et les grandes surfaces ont franchi le cap. Café, graines, pâtes, riz... De plus en plus de produits sont disponibles. L'achat en vrac permet également d'éviter le gaspillage alimentaire, puisque les clients choisissent eux-mêmes la quantité qu'ils estiment nécessaire.
Privilégier les gourdes pour éviter les bouteilles en plastique
L'association de consommateurs UFC-Que Choisir rappelle que l'eau vendue en bouteille génère 10 à 20 millions de m³ de déchets par an. Sauf contre-indication, l'eau du robinet est tout aussi potable. Privilégiez donc les carafes à table et pour la journée achetez une gourde réutilisable, qui représente une alternative aux multiples gobelets à usage unique utilisés à la fontaine. Pour la pause café, il suffit d'apporter sa bouteille isotherme ou sa propre tasse. Chaque seconde, 150 gobelets sont jetés en France.
Arrêter les sacs en plastique à usage unique
Les sachets en plastique à usage unique sont aujourd'hui interdits en France. Depuis le 1er janvier 2017, ils sont officiellement proscrits de tous les commerces, hors caisses (par exemple pour les fruits et légumes), sauf s'ils sont compostables. Le gouvernement rappelait en 2017 que 100 milliards de sacs en plastique à usage unique étaient encore consommés chaque année et "en tout, plus de 700 espèces aquatiques sont impactées par les sacs plastiques". Pourtant, il n'est pas rare que des commerçants les proposent encore, notamment pour écouler leurs derniers stocks.
La solution : investir dans un cabas réutilisable ou un chariot pour les courses. À noter toutefois que l'abus de cabas est mauvais pour la planète. Le ministère britannique de l'Environnement a calculé qu'un sac cabas (pour les sacs non tissés en polypropylène) doit être utilisé au moins onze fois avant que son impact environnemental soit inférieur à celui du sac en plastique. Pour les sacs en coton standard, le nombre s'élève à 131 fois.
Éviter les produits à usage unique
Pailles, couverts en plastique, brosses à dents, rasoirs... Les produits en plastique à usage unique sont une plaie pour l'écologie. Selon l'association Ocean Conservancy, les pailles arrivent en 7e position des déchets les plus trouvés en mer, soit 4% de ces derniers. La ville de Paris a récemment voté la suppression progressive des pailles, à partir de septembre, de tous les équipements municipaux. Une paille en plastique met jusqu'à 400 anspour se décomposer dans la nature.
Pour les couverts, privilégier le métal lavable et réutilisable. Dans la salle de bains, enfin, les pains de savon peuvent remplacer les flacons de gel douche, certains étant épinglés par les associations de protection de l'environnement, comme ceux contenant des microbilles.
Privilégier d'autres matières
Au quotidien, le plastique est bien plus présent qu'on ne l'imagine. Ne serait-ce que dans les vêtements, comme ceux en synthétique. Les matières naturelles ont l'avantage d'être plus résistantes dans le temps. Le coton bio, le chanvre et le lin sont ainsi à privilégier. Attention toutefois au coton conventionnel, le plus couramment utilisé. Selon l'Ademe, il génère de "nombreux impacts environnementaux et sociaux".
Idem pour le mobilier, les objets de décoration ou de rangement : le bois, le verre et le carton offrent une durée de vie plus longue que les objets en plastique et permettent un meilleur recyclage.
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