Un gouvernement monarchique
- Par Thierry LEDRU
- Le 26/06/2010
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Le principe fondamental du gouvernement démocratique et populaire, c’est-à-dire le ressort essentiel qui le soutient et le fait mouvoir (…), c’est la vertu (…)." C’est en ces termes qu’en 1794 Robespierre définissait les principes de morale politique devant présider à la conduite des affaires publiques. Ce n’est pas pêcher par anachronisme que d’affirmer que cette logique garde, aujourd’hui encore, toute sa validité. Pourtant, le dernier ouvrage d’Yvan Stefanovitch, La caste des 500. Enquête sur les princes de la République, tend à mettre en lumière la tendance de la classe politique hexagonale à former un microcosme de plus en plus fermé et fort de privilèges exorbitants. Quelles sont la signification et les implications de l’existence même de la "Caste", cette excroissance que l'on ne retrouve pas sous une telle forme dans les autres démocraties occidentales? S’il est difficile de contester que cette "Caste" existe en soi, existe-t-elle pour soi ? Si à l’évidence les "500 princes de la République" ont en commun divers vues, parcours et intérêts, partagent-ils réellement une conscience de "Caste" ?
La politique, un métier à part entière ?
Yvan Stefanovitch renforce le constat selon lequel la politique est devenue un métier. Il n’est d’ailleurs pas le seul à le penser et à l’écrire, à l’étranger comme dans l’Hexagone. C’est, par exemple, le cas de Peter Oborne en Grande-Bretagne. Ce journaliste politique a, en effet, publié en 2007 un livre au titre éloquent : The triumph of the political class. Cette professionnalisation de la vie politique est allée de pair avec une certaine oligarchisation, laquelle n’est toutefois ni un phénomène récent ni propre à la politique. Elle représente la tendance manifestée par un groupe social restreint, collectivement défini à travers la naissance, la fonction et les possessions, à se réserver l’essentiel du pouvoir, sous la forme d’une oligarchie. En grec, d’ailleurs, oligarchia signifie commandement de quelques uns. L’oligarchie s’oppose, par définition, à la fois à la monarchie et à la démocratie. Pourtant, c’est ce qui semble se passer en France avec l’émergence de véritables dynasties républicaines, avec tous les paradoxes que l’expression suppose et toutes les virtualités antidémocratiques que la généralisation du phénomène implique.
Particulièrement discrète, cette "Caste" compterait environ 500 membres cumulant mandats parlementaires et territoriaux. Ils vivent pour et de la politique. Certes ils incarnent la Nation, mais depuis les années 1970 les membres de ladite caste ne font l’objet d’aucune forme de contrôle. "Conjuguant la visibilité de leurs fonctions avec l’opacité de leurs moyens, de leurs privilèges et de leur pouvoir" , les informations les concernant ne sont pas pléthore. Bien qu’opaque et relativement officieuse, la "Caste" serait incontournable. L’essence de son pouvoir est "monarchique". Yvan Stefanovitch avance, à cet égard, deux éléments explicatifs : d’une part, les évolutions de la législation n’ont pas suffi à enrayer la montée en puissance du cumul des mandats ; de l’autre, les lois de décentralisation adoptées depuis 1982 ont élargi les champs de compétence des collectivités territoriales et ont permis aux parlementaires de se hisser à la tête d’exécutifs locaux. "Ainsi débarrassés du contrôle tatillon des préfets, continue Y. Stefanovitch, ces énarques, fonctionnaires et apparatchiks de parti sont devenus les princes de la République, parlementaires respectés à Paris, voire ministres, et roitelets féodaux dans leur lointaine province."
Titre du livre : La Caste des 500. Enquête sur les princes de la République
Auteur : Yvan Stefanovitch
Éditeur : Jean-Claude Lattès
Collection : T'as pas cent balles
Date de publication : 20/01/10
N° ISBN : 2709629879
L’incroyable défense d’Eric Woerth
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/l-incroyable-defense-d-eric-woerth-77237
On savait que Nicolas Sarkozy était un champion de la défausse, voilà qu’il vient d’être rejoint par Eric Woerth qui vient de gagner la médaille d’or du cynisme et de l’invraisemblable. Ce cher (ah ah) homme a utilisé deux arguments :
![](local/cache-vignettes/L300xH200/woerth_defense-8324c.jpg)
- que cet enregistrement du majordome de madame Bettencourt n’a été fait qu’en prévision de la future réforme des retraites, tout en sachant à l’avance que ce serait un an et demi plus tard Woerth le futur ministre ;
- que la fille de Liliane Bettencourt n’a remis à la police cet enregistrement qu’uniquement pour mettre des bâtons dans les roues du cher ministre et certainement pas pour servir ses intérêts ;
- que le procès, qui va avoir lieu début juillet, n’a eu sa date fixée qu’uniquement en prévision anticipée de la future nomination de Woerth au ministère du travail et que la justice avait calculé la date en regard de celle de déclaration d’Eric Woerth des décisions sarkozyennes pour régler le problème des retraites.
- soit en tant que ministre il est d’un incompétence rare car il ignore tout de la première fortune de France - qu’est-ce qu’il faisait donc au ministère du budget ? - soit il ment ;
- soit en tant que trésorier de l’UMP il avait un poste fictif soit il connaissait d’évidence les plus grands donateurs à son parti - comme le prouve l’article du Matin ainsi que le repas offert au Bristol à ceux-ci avec la présence de Nicolas Sarkozy, alors Président de la République(ce qui n’est qu’un scandale de plus) et il ment ;
- soit son épouse (que les conversations enregistrées donc libres et par évidence ne pouvant être un jeu pour accuser l’un ou l’autre), engagée à sa demande (selon ces mêmes conversations enregistrées) dans la société qui gère la fortune de la fortunée dame, n’ignorait rien de ce à quoi sert ce genre d’officine (la fraude fiscale massive) - et le double fait d’être l’épouse d’un ministre et que celui-ci fût celui du budget ne fait qu’empirer les choses - et cela est gravissime (je serais Hermès, je ne serais pas très heureux de cette nouvelle recrue) soit c’est un engagement fictif pour complaire à un ministre du budget et c’est à nouveau gravissime. L’un c’est dire que la femme du ministre - au passage il ment quand il dit qu’il a révélé la liste des fraudeurs, il n’a fait qu’en parler et n’a fait que négocier avec certains fraudeurs - qui a pour vocation de lutter contre l’évasion fiscale, l’organise, l’autre c’est dire que l’on a engagé sa femme fictivement pour obtenir en échange un retour de son ministre de mari car c’est sur son insistance que cela fut fait.
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