Sur la route des frères Patison, un bel article.

Un bel article sur le roman de mon ami Max.

Des louanges amplement méritées et auxquelles j'adhère totalement.

 

Max Mercier : Sur la route des Frères Patison
A consommer sans modération !



Il y a des livres qui sont des rencontres. Rencontre avec une histoire solide. Avec une écriture du même calibre. Avec un auteur dont on se dit : « Il est des nôtres. » Eh bien, Sur la route des Frères Patison, de Max Mercier, est de ceux-là. Un vrai roman. Des personnages vrais. Une énigme, des rebondissements, de la patte, de la chair, de dru, du vécu. C’est suffisamment rare pour être signalé. Et salué !

Tout commence le jour où Didier Tonfale, cinquante ans, démissionnaire d’un boulot chiant comme la pluie dans une routinière – et donc barbante – province française, décide d’aller vivre – d’aller vivre enfin – son rêve américain. Et pas n’importe où, bien sûr : dans le Grand Ouest, le Far West, le Wild West. Pour y retrouver ces paysages qu’il porte en lui depuis toujours sans le avoir pourtant jamais vus. Pour se retrouver aussi…

Du rêve, de l’insolite, de l’aventure ? Il ne va pas être déçu. Une Chevrolet Impala (what else ?). La Highway 93. Un arrêt dans un de ces road cafés comme on les aime, en l’occurrence le Rosie’s Den (« le repaire de Rosie »). Et là, un p’tit vieux. Qui lui claque entre les mains en lui confiant une enveloppe jaunie par les ans : « A remettre aux… frères… Patison… »

Voilà. Je ne vous en dirai pas plus, bien évidemment. Sinon que Didier Tonfale va se faire un devoir de retrouver ces frangins dont il ne sait rien et même pas s’ils sont encore vivants.

Mais, dans le même temps que le Frenchie mène son enquête et croise des personnages hauts en couleurs et parfois forts en gueule (le shérif Robert Ponting, Lizbeth, Sherryl, Shane, Susie, Scott, etc.), Max Mercier – et c’est là qu’il fait preuve d’un vrai talent d’écriture – nous tricote une autre histoire qui débute en 1955, une histoire de mineurs, de prospecteurs un peu filous, d’attrapeurs de rêves. Une autre histoire ? Justement pas : une histoire dans l’histoire et qui va éclairer l’ensemble, expliquer l’inexplicable, démêler l’écheveau. Une histoire qui a pour protagoniste central un certain Lucius Komolsky. A savoir le vieux bonhomme qui a laissé son dernier souffle – et son enveloppe – entre les mains de Tonfale.

Sur la route des Frères Patison, qui ferait, disons-le en passant, un excellent film, nous entraîne au bout du rêve. Très loin (1). Dans ces paysages – on a presque envie de dire : ces décors – où l’on a l’impression d’être dans un film, justement, sauf que ce n’est pas un film et que nous sommes néanmoins les acteurs d’une bal(l)ade rythmée par les accents toujours présents de la country music.

Pas question, vous ai-je dis un peu sadiquement plus haut, de vous dévoiler les arcanes de l’histoire. Mais je vous dirai cependant qu’au final – happy end, veut-on croire – Didier Tonfale, pris par la magie ensorcelante (et je sais de quoi je parle) des grands espaces, des petits honky tonks, du feu qui tombe du ciel, des routes sans fin, va décider de faire le grand saut. Pour vivre et travailler (et aimer, mais chut…) dans ce pays qui est un continent. C’est le bon choix. Celui qui s’impose ou s’imposera fatalement à ceux qui ne supportent plus les petits hommes gris. Pour « voir sans limite ni contrainte. »

Alain Sanders

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(1) « On ne va jamais aussi loin que lorsque l’on ne sait pas où l’on va » (Christophe Colomb).

 

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