Des pluies de pesticides
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/09/2025
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Rien que pour l'année 2022 les industries de l'agrochimie ont produit 3,7 millions de tonnes de pesticides et leurs productions sont en augmentation constante, objectifs de profits obligent. Ces industries sont florissantes et rapportent des milliards de dollars. Leurs productions n'ont pas commencé en 2022 mais depuis le début du 20ème siècle ( ça en fait des millions de tonnes. )
Quand des études scientifiques expliquent qu'un produit est nocif pour la vie en générale, il est remplacé par un autre dont on mettra des années avant de se rendre compte de ses effets. C'est un cercle vicieux sans fin, d'autant que ces industries se présentent comme les chantres de " la nouvelle agriculture " aidées par leurs collaborateurs aux seins de certains syndicats agricoles.
Ensuite, il faut la chaîne de distribution pour arriver à déverser toutes leurs productions sur la planète, et les agriculteurs ( pas tous, mais ceux qui osent crier pour être autorisés à empoisonner et trouvent des " politiques " pour proposer une loi Duplomb ) ne sont que le dernier maillon, c'est à dire l'homme de main qui vise à gagner de l'argent en se facilitant la tâche et en oubliant qu'il n'existe que pour nourrir des hommes et des animaux ce qui n'autorise pas de faire n'importe quoi et devrait être un grand honneur.
Ceci démontre qu'aujourd'hui une partie du monde agricole doit changer de métier et être remplacé.
Le paradoxe et le comble c'est que ces industries produisent aussi les médicaments dont on a besoin pour se soigner des effets des pesticides. Pour couronner le tout, les molécules des médicaments produits par ces industries se retrouvent également dans la nature par le simple fait que les consommateurs les évacuent en allant aux toilettes faisant d'eux des pollueurs " à l'insu de leur plein gré ".
J'aimerais bien que des études soient faites sur les résidus de pesticides et de molécules médicamenteuses arrivant dans les stations d'épuration avant que les processus de "purification" soient enclenchés.
Le dernier article donne une idée de "l'intérêt" du Mercosur pour nous, consommateurs.
"Qui n'a pas encore son cancer, levez la main ?"
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Les nuages sont-ils un réservoir de pesticides ?
Publié le 10 septembre 2025 – Mis à jour le 10 septembre 2025
La contamination par les pesticides est une préoccupation croissante et alarmante pour l’environnement et la santé humaine. Dans ce travail, 446 composés, appartenant aux classes des pesticides, biocides, et leurs produits de transformation, ont été recherchés dans six échantillons d’eau de nuage collectés au puy de Dôme en fin d’été 2023 et au printemps 2024.
Figure © Laboratoire de Météorologie Physique (LaMP)
Après mesures et analyses, tous les échantillons contenaient des pesticides, avec un total de 32 composés identifiés : fongicides, insecticides, herbicides, additifs, biocides et produits de dégradation. Dans deux échantillons, la concentration totale dépassait la limite européenne pour l’eau potable (0,5 µg/L, Directive UE 2020/2184).
Il n’a pas été observé de lien clair entre les familles de pesticides retrouvées et la période d’échantillonnage, ce qui suggère un transport atmosphérique sur de longues distances et la persistance de certains composés. La présence de pesticides interdits en France, mais encore utilisés dans d’autres pays, supporte cette hypothèse. De plus, l’identification de produits de transformation montre que certains pesticides réagissent efficacement dans l’atmosphère.
En supposant que la concentration mesurée au puy de Dôme soit représentative des nuages de basse et moyenne altitude, la quantité totale de pesticides présents dans les nuages au-dessus de la France a été estimée entre 6,4 et 139 tonnes. Ces résultats indiquent que les nuages contiennent des quantités significatives de pesticides, capables d’affecter également des zones éloignées des zones agricoles.
Auteurs de l'étude : Angelica Bianco, Pauline Nibert, Yi Wu, Jean-Luc Baray, Marcello Brigante, Gilles Mailhot, Laurent Deguillaume, Davide Vione, Damien J. E. Cabanes, Marie Méjean, Pascale Besse-Hoggan
Publiée dans la revue scientifique Environmental Science & Technology
Contact :
Angelica Bianco
a.bianco@opgc.fr
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Brève : Les nuages sont-ils un réservoir de pesticides ?
Face à l’urgence : protéger les générations futures des pesticides
Animations, Saint-Gély-du-Fesc
Publié le 18/09/2025 à 05:06
https://www.midilibre.fr/2025/09/18/face-a-lurgence-proteger-les-generations-futures-des-pesticides-12937160.php
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C’est au cœur d’une actualité brûlante que s’est tenue, mardi 16 septembre, la conférence animée par le Professeur Charles Sultan. Ce même jour, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) publiait les résultats de l’étude PestiRiv révélant que, chez les riverains de vignobles, les concentrations de quarante pesticides sont de 10 à 50 % supérieures à celles du reste de la population. Parallèlement, la Cour des comptes rendait un rapport accablant sur la pollution environnementale.
"Les cancers ont augmenté de 40 %"
La conférence organisée par l’ASTEC-PSL a suscité un vif intérêt du public.
"Cela fait vingt-cinq ans que je me bats sur ce terrain, rappelle Charles Sultan. La dégradation avérée de notre environnement appelle une action urgente, aux niveaux individuel, familial, local et, surtout, politique."
Le pédiatre se félicite que la mobilisation citoyenne ait parfois freiné certaines décisions. "La loi Duplomb, qui voulait réintroduire les néonicotinoïdes, a été rejetée grâce à une large mobilisation. Or, ces insecticides sont tueurs d’abeilles, cancérigènes et perturbateurs endocriniens." Il pointe aussi l’accord du Mercosur, qui ouvrira la voie à l’importation massive de fruits et légumes fortement traités d’Amérique du Sud.
Les conséquences sanitaires sont particulièrement visibles chez les plus jeunes. "Les cancers de l’enfant ont augmenté de 40 % en quarante ans. Aux États-Unis, un jeune de moins de vingt ans a un risque sur 285 de développer un cancer", alerte-t-il. Chacun peut toutefois réduire son exposition : privilégier une alimentation biologique, aérer son logement, surveiller la composition des cosmétiques, utiliser des filtres pour l’eau, vérifier l’origine des fruits et légumes. "L’un des messages fondamentaux est d’informer et protéger la femme enceinte", insiste le médecin. La contamination n’épargne pas même les zones isolées. Au sommet du Mont-Dore, des chercheurs ont détecté dans les nuages plus de dix pesticides interdits. "Ces substances voyagent, s’accumulent, et lorsqu’il pleut, elles retombent sur nos terres. On estime entre six et 139 tonnes de pesticides au-dessus de nos têtes."
Pour le Professeur Charles Sultan, le message est clair : "La situation est critique et exige une mobilisation générale pour protéger l’environnement et la santé des générations futures."
Consommation de pesticides dans le monde: où en sommes-nous ?
https://www.geo.fr/environnement/consommation-de-pesticides-dans-le-monde-ou-en-sommes-nous-224816
S'ils font partie intégrante de nos cultures, les pesticides sont depuis longtemps pointés du doigt pour leur impact sur l'environnement et la santé. Selon un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, leur utilisation continue d'augmenter à l'échelle mondiale, avec toutefois des diminutions significatives dans de nombreux pays.
Vidéo GEO - Les fruits et légumes contenant le plus de pesticides
Par GEO avec AFP
Publié le 25 février 2025 à 10h22.
Lecture : 2 min
Utilisés pour protéger les cultures des organismes jugés nuisibles - plantes, animaux, champignons - les pesticides affectent aussi l'environnement et la santé. Leur consommation a encore augmenté en 2022, tirée par le Brésil, mais l'Europe et l'Asie commencent à limiter leur usage.
Une croissance toujours présente à l'échelle globale
Les agriculteurs ont utilisé 3,70 millions de tonnes de substances actives en 2022, en hausse de 4 % par rapport à 2021 et deux fois plus qu'en 1990, selon les dernières données disponibles de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Les herbicides, qui combattent les mauvaises herbes, en représentent près de la moitié ; les fongicides et bactéricides, utilisés contre les champignons et les bactéries, 22 % ; et les insecticides, destinés à tuer les insectes nuisibles aux récoltes, 22 %.
Le Brésil reste de loin le premier pays utilisateur (801 000 tonnes, +11 % en un an), devant les États-Unis (468 000 tonnes, +2 %). Dans ces deux pays, les agriculteurs limitent souvent les labours dans les champs de grandes cultures (blé, maïs, soja), ce qui nécessite plus d'herbicides.
L'Indonésie figure en 3e place (295 000 tonnes), suivie de l'Argentine (263 000 tonnes) et de la Chine (225 000 tonnes). Viennent ensuite le Vietnam, le Canada, la Russie, la Colombie et la France, 10e de la liste et plus gros pays européen consommateur (68 000 tonnes).
En quantité par hectare au sein des plus gros utilisateurs mondiaux, le Vietnam et le Brésil forment le duo de tête avec plus de 10 kg par hectare.
Pas de freins pour l'Amérique
En raison du poids du Brésil (21 % de la consommation mondiale de pesticides) et des États-Unis (13 % de la consommation mondiale), le continent américain est depuis le milieu des années 1990 le plus gros consommateur au monde, avec un nouveau bond de 10 % en 2022, à 1,89 million de tonnes. Tous pays confondus, ce continent représente la moitié (51 %) de la consommation mondiale.
Cette tendance ne fait que s'accentuer : alors que les autres continents commencent à réduire leur usage ou en limiter la hausse, sur le continent américain, la consommation de pesticides a triplé depuis 1990 (+210 %). C'est aussi là où, entre 1990 et 2022, a été répandu en moyenne le plus gros volume de pesticides à l'hectare, surtout des herbicides (67 % du total).
Une légère baisse pour l'Asie
Deuxième région consommatrice, l'Asie a diminué l'usage des pesticides de 1 % en 2022 par rapport à 2021, à 1,05 million de tonnes, après des années de hausse. Sa consommation reste encore supérieure de 76 % par rapport à 1990.
L'Asie est aussi de très loin le plus gros exportateur de ces substances (3,5 millions de tonnes pour 21,7 milliards de dollars). En revanche la quantité de produit par hectare y est inférieure à la moyenne mondiale, à 1,60 kg/ha.
L'Europe bonne élève
Au 3e rang des régions consommatrices, l'Europe (13 % de la consommation mondiale) a réduit l'utilisation de pesticides de 7 % entre 2021 et 2022, à 480 000 tonnes.
Par rapport à 1990 la consommation s'est réduite de 5 %, reflet d'une stabilisation. Les agriculteurs européens répandent 1,66 kg de pesticides par hectare en moyenne, moins que la moyenne mondiale. À noter que c'est le continent qui a le plus limité l'utilisation d'insecticides, qui ne représentent plus que 13 % des produits consommés, sous l'effet des législations européennes.
Chaque État de l'Union européenne a l'obligation de développer un plan stratégique de réduction des pesticides. Le Danemark a ainsi mis en place un système de taxes plus élevées pour les produits les plus dangereux.
La France en répand 3,45 kg par hectare. L'étude signale de fortes disparités en Europe, l'Europe de l'est étant bien moins consommatrice que l'ouest.
L'Afrique modeste et en baisse
En Afrique, la consommation s'est stabilisée en 2022 par rapport à 2021, à 209 000 tonnes contre 210 000, mais elle a bondi de 185 % depuis 1990. Ce continent n'a représenté que 5 % de la consommation mondiale ces dix dernières années.
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