"Quand la Chine s'éveillera"
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2025
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Que représentons-nous, petits individus insignifiants, dans cette guerre commerciale ?
Croire que nous avons une importance relève du délire ou d'une prétention infantile.
Il faut que je pense à aller chercher la liste (si elle existe) des mouvements de contestation envers le capitalisme libéral qui auraient abouti à des décisions allant dans le bon sens. (ça risque de me prendre du temps avant de trouver quelque chose...)
Pourquoi la Chine est en train de battre les Etats-Unis : l'analyse choc de Dan Wang (https://en.wikipedia.org/wiki/Dan_Wang_(analyst)), article L'Express, interview par Anne Cagan : https://www.lexpress.fr/.../dan-wang-stanford-que-trump.../
"Oubliez l’opposition entre socialisme autoritaire et démocratie capitaliste. Pour ce spécialiste, la Chine est avant tout un "Etat ingénieur" quand les Etats-Unis demeurent un "Etat juriste."
En plus de son regard sur la rivalité sino-américaine, l'analyste décrit bien comment la perte des industries fondamentales (sidérurgie) fragilise l'ensemble d'une économie et d'une société. Lorsqu'un pays a consommé ses seules véritables sources d'énergie (hydrocarbures), impossible de rester longtemps puissant face à d'autres qui appuient encore leur industrie sur les énergies fossiles. Les tentatives de décarbonation ne parviennent manifestement toujours pas, malgré un déploiement désormais suffisamment massif des ENS (énergies dites de substitution) pour l'estimer, à la fois à stabiliser les perspectives économiques, à réduire les émissions de CO₂ tout en garantissant la souveraineté. Les pays qui décarbonent se rendent - bien plus rapidement que nous le comprenons - dépendants de ceux qui conservent les moyens de soutenir toute une chaîne thermo-industrielle fondée sur la chaleur, depuis sa base (explications dans l'article "Transition énergétique et servitude", sur le site
Défi énergie : https://www.defienergie.tech/transition-energetique.../).
(J'invite les plus motivé-es à cliquer sur ce lien et à lire l'analyse qui est proposée. Et ensuite, à retourner au potager)
Citation de Dan Wang :
"Les industries technologiques fonctionnent comme une échelle. Il faut monter les barreaux un à un pour atteindre le sommet. Et si vous retirez les barreaux du bas, votre main-d’œuvre manufacturière n’a plus la capacité de créer un écosystème solide, avec de grandes entreprises et de petites, des entreprises sophistiquées et d’autres plus basiques.
(...)
Je m’attends à ce que les succès chinois accentuent encore la désindustrialisation. L’Europe le voit déjà très clairement dans les données allemandes. La Chine pourrait couler beaucoup d'industries européennes avant que son économie ne connaisse un véritable ralentissement. Et si l’économie européenne se détériore, il est peu probable que sa politique s’améliore."
Je montre dans l'article "Transition énergétique et servitude" que la transition énergétique elle-même constitue un levier de domination géopolitique pour la Chine (https://www.defienergie.tech/transition-energetique.../) :
"La Chine déploie manifestement tous les moyens pour bouleverser la géopolitique au moyen de la décarbonation. Alors que construire une usine de batteries coûte 6 fois plus cher aux États-Unis qu’en Chine, celle-ci exporte pour 22 fois plus, en valeur, de batteries que les États-Unis. Elle exporte également pour 580 fois plus de panneaux et modules solaires et pour 3 fois plus de véhicules électriques que les États-Unis, la prise d’influence sur le marché de l’automobile étant un autre levier essentiel de la rivalité industrielle, économique et géopolitique.
(...)
L’hégémonie sur l’extraction et surtout le traitement des minéraux critiques, la maîtrise technologique, la saturation des marchés, l’endettement des pays (consécutif aux investissements que la Chine y aura faits) ainsi que la laisse des brevets subordonnent totalement aux desiderata de l’Empire du Milieu les territoires qui utilisent ne serait-ce que quelques composants d’origine chinoise pour leur décarbonation. L’espoir de relocaliser tout ou partie de l’industrie de la transition ne suffira pas à reprendre le dessus, alors que les infrastructures de transition ne constituent que les produits d’un processus industriel dont la première étape, celle qui autorise toutes les autres (la rencontre entre la chaleur des hydrocarbures et les minéraux sortis de la mine) a été subtilisée par la géologie et l’histoire."
Qui a dit quand la chine sʼéveillera le monde tremblera ?
ParFrançois Gérard
Publié le29 novembre 2023
Une prophétie ancienne, une réalité contemporaine
Voici une citation, souvent citée, qui continue à résonner dans les couloirs du temps, et qui fait écho, aujourd’hui plus que jamais, à une réalité géopolitique incontournable : « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». A la croisée entre prophétie séculaire et réalité contemporaine, ces mots semblent se matérialiser sous nos yeux. Les débats s’animent autour de son exacte paternité, de son origine, de son sens et de son impact sur l’histoire mondiale. Pour répondre à toutes ces questions, il nous faut remonter le fil de l’histoire.
Napoléon Bonaparte, l’auteur présumé de la citation
L’attribution de cette citation est souvent faite à Napoléon Bonaparte. En effet, l’empereur français aurait eu cette vision prophétique au début du XIXe siècle, alors que la Chine se trouvait encore dans un sommeil relatif sur la scène mondiale. Selon le récit populaire, il aurait déclaré lors d’une de ses conversations : « Laissez donc la Chine dormir, car quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». Selon les historiens, Napoléon, dans sa grande sagacité, aurait perçu le potentiel de cette nation-continent, et aurait prophétisé ses bouleversements futurs sur le monde.
Alain Peyrefitte et l’Occident face à la Chine
Cependant, il faut noter que la citation, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’apparaît pas dans les écrits de Napoléon. Son origine la plus sûre remonte à 1973, lorsque l’écrivain et homme politique français Alain Peyrefitte l’utilise pour le titre de son livre : « Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera ». Dans cet ouvrage, Peyrefitte dépeint une Chine en pleine transition, à la fois grandiose et inquiétante, qui se réveille lentement de plusieurs décennies d’isolement politique et économique. Sous sa plume, la citation prend une nouvelle amplitude, celle de la mise en garde contre l’ignorance de l’Occident, face à ce géant montant.
Une prédiction pour l’ère contemporaine
Avec le recul historique, la citation semble plus pertinente que jamais. Depuis le début du XXe siècle, la Chine est passée d’une dynastie impériale en déclin à une république communiste isolationniste, avant d’émerger en tant que superpuissance économique mondiale. Son éveil a bien secoué le monde, non pas avec la violence d’un tremblement de terre, mais avec la puissance tranquille d’une marée montante, submergeant les marchés mondiaux, et redéfinissant les dynamiques de pouvoir politiques et économiques.
Il était une fois « Quand la Chine s’éveillera… »
Alors, qui a dit « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera » ? La réponse importe finalement moins que le message qu’elle véhicule. Emanait-elle de la vision éclairée d’un empereur envahisseur, du discernement aiguisé d’un érudit politique ou du mythe collectif façonné par l’imagination populaire ? Qu’importe. Sa voix retentit toujours avec force, car elle parle non pas tant du passé, mais du présent et de l’avenir. Cette citation reflète toutes les appréhensions, les enjeux et les fascinations que l’éveil de la Chine suscite aujourd’hui. En fin de compte, elle souligne notre besoin constant de comprendre, d’anticiper et d’appréhender les forces qui façonnent notre monde. Et à cela, il n’y a pas de réponse plus pertinente que celle-ci : « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ».
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