C'est assez hallucinant ce qui se passe en ce moment. Cette focalisation des gouvernements et par mimétisme des médias et des populations, m'interpellent considérablement. Il ne s'agit pas de la grippe espagnole, du virus Ebola qui aurait quitté l'Afrique pour d'autres horizons, d'un virus extrêmement violent, avec un taux de mortalité considérablement élevé... Il suffit de lire quelques articles scientifiques pour réaliser que ce pataquès dépasse l'entendement. Dès lors, il faut essayer de comprendre ce qui pourrait justifier une telle dépense d'énergie de la part des gouvernements...
Avec quelques recherches sur le net, on trouve des articles, en Anglais, émanant de scientifiques, qui montrent à quel point, la situation actuelle est quelque peu disproportionnée et incomprénhensible...
"L'année dernière, nous avons eu 34 000 décès dus à la grippe", explique l'épidémiologiste Brandon Brown de l'Université de Californie à Riverside. En moyenne, la grippe est responsable de 12 000 à 61 000 décès par an. "Et ce n'est qu'aux États-Unis", explique Brown."
"Cette saison de la grippe (qui commence généralement aux États-Unis en octobre et culmine pendant les mois d'hiver), les Centers for Disease Control and Prevention estiment que plus de 15 millions de personnes aux États-Unis sont tombées malades de la grippe. Plus de 150 000 Américains ont été hospitalisés et plus de 8 000 personnes sont décédées de leur infection. Et, ce n'est même pas une année de grippe particulièrement mauvaise.
Un site recense les statistiques de mortalité due à la grippe dans le monde :
3 à 5 millions de personnes sont affectées sévèrement par le virus de la grippe chaque année dans le monde et 500 000 en meurent. Cela représente plus de 13000 décès par jour à cause de la grippe en moyenne annuelle.
> Selon l'OMS, la grippe saisonnière est responsable dans le monde de 250 000 à 500 000 décès par an.
L’Organisation mondiale de la santé estime qu’elles entraînent entre 3 et 5 millions de cas graves et 250 000 à 500 000 décès par an dans le monde. Les hospitalisations et les décès surviennent principalement dans les groupes à haut risque (personnes âgées, malades chroniques,…).
Les épidémies de grippe surviennent entre octobre et avril dans l’hémisphère Nord et entre avril et octobre dans l’hémisphère Sud. . Sous forme d'épidémies saisonnières classiques, la grippe touche déjà chaque année des millions de personnes dans le monde, et provoque des centaines de milliers de décès.
On connait la grippe depuis l'Antiquité et le Moyen-âge.
> Tout au long de l'histoire, la grippe a été une cause d'épidémies au fil des siècles. La forte variabilité génétique des virus responsables fait craindre la survenue d'une épidémie touchant l'ensemble de la planète, trois « pandémies » ayant frappé au cours du XXème siècle, dont celle provoquée en 1918 par la grippe « espagnole »
Les grandes épidémies de grippe dans le monde
4 sous-types de grippe A ont provoqué des épidémies importantes aux 19 et 20 ème siècle :
1918 A(H1N1) grippe espagnole (près de 20 millions de morts)
1957 A (H2N2), grippe asiatique partie de Chine (environ 2 millions de morts)
1968 A (H3N2), grippe de Hong Kong (un million de morts donc 40 000 en France)
Puis, en cherchant dans les domaines économiques, on trouve des commentaires qui mettent en avant le problème de la mondialisation et on peut déjà davantage comprendre tout ce que cela implique...Comme je l'avais écrit dans mon premier aticle sur le coronavirus, le problème est avant tout économique et non pas, prioritairement, sanitaire.
"Il faut savoir que quasiment toutes les branches sont dépendantes de la Chine. Les antibiotiques sont tous fabriqués en Chine, les génériques également. Plus de personnel dans les usines, plus de médicaments. L’industrie automobile fait produire des pièces en Chine... Apple fait rassembler leur téléphones en Chine. Il y a des Callcenters avec support techniques qui agissent depuis la Chine et ainsi de suite. Ca va ralentir l’économie dans le monde entier... Une guerre entre l’Iran et l’Iraq n'aurait qu’un impact sur le pétrole et non pas sur l'économie toute entière.
Après cette crise les entreprises vont diversifier leur chaine de fournisseurs pour ne plus être dépendant d’un pays... et ça va couter de l’argent... moins de bénéfices..."
Un article du jour indique déjà les réflexions que tout cela engendre :
D'année en année, la France est de plus en plus dépendante du reste du monde pour produire ses médicaments. 80% des principes actifs, les composants essentiels du produit, sont fabriqués hors de l'Union européenne, dont 60% en Chine et en Inde. En Chine, beaucoup d'usines sont à l'arrêt à cause du Covid-19. Pour l'instant, il n'y a pas de risque de pénurie. Les laboratoires ont du stock, mais pour combien de temps ? Pour la députée centriste Agnès Firmin Le Bodo, qui est également pharmacienne, il est nécessaire de relocaliser la production.
Des coûts de production trop élevés ?
La Chine compte plus d'un millier d'usines, contre moins d'une centaine en France. Parmi elles, le site de Pithiviers, dans le Loiret. Ici sont fabriqués des principes actifs, ensuite vendus aux laboratoires. Aujourd'hui, le téléphone du patron n'arrête pas de sonner. Depuis la crise du Covid-19, une dizaine de laboratoires qui achetaient habituellement en Chine lui demandent de l'aide. Relocaliser une partie de la production est possible, mais beaucoup de laboratoires sont encore réticents. En cause, selon l'Académie nationale de pharmacie : des coûts de production en France souvent trop élevés par rapport au prix de vente des médicaments. Le groupe Sanofi vient d'annoncer vouloir réorganiser son activité et créer en France un site dédié à la production de principes actifs. Il deviendrait le numéro 2 mondial du secteur.
Un autre article qui détaille la différence avec le SRAS sur le plan économique :
Avec 8.100 cas et 774 morts, le Sras avait amputé le produit intérieur brut (PIB) chinois de 1,2 point de pourcentage et la croissance mondiale de 20 points de base.
Le coronavirus 2019 a pour l'instant fait plus de 400 morts et contaminé plus de 20.000 personnes mais le bilan gonfle tous les jours.
"Le problème, c'est que la Chine a changé de taille", a expliqué mardi Julien Manceaux, économiste d'ING, lors d'un point de presse à Paris.
"En 2003, elle représentait 4% du PIB mondial, contre 16% aujourd'hui."
L'épidémie a donné lieu à la plus grande opération de quarantaine collective jamais mise en place, avec plus de 40 millions d'habitants concernés, a-t-il souligné.
Avec 11 millions d'habitants, Wuhan, épicentre de l'épidémie, est le fief du secteur automobile chinois avec la présence de Dongfeng, deuxième constructeur du pays, mais aussi de PSA et Renault.
En 2018, 1,7 million de véhicules sont sortis des usines de la région, selon des chiffres fournis par ING.
"Le simple fait que les usines restent longtemps à l'arrêt aura nécessairement des conséquences sur la production", a dit Julien Manceaux.
En provoquant des ruptures dans les chaînes d'approvisionnement et un manque à gagner pour certains secteurs comme l'hôtellerie, l'épidémie devrait avoir un impact réel sur le commerce mondial.
L'impact sur les matières premières, avec une contagion inévitable aux pays émergents les plus dépendants des exportations de ressources de base, sera quant à lui considérable, a-t-il ajouté.
L'épidémie de coronavirus, facteur conjoncturel comme les tensions commerciales, vient s'ajouter à d'autres facteurs, structurels ceux-là, qui ont contribué à précipiter en 2019 la croissance chinoise à son plus bas niveau depuis près de 30 ans (+6,1%).
Ce ralentissement devrait se poursuivre cette année et peser sur les perspectives de l'économie mondiale, selon ING.
"Tout dépendra de la durée de l'épidémie et de la capacité des autorités chinoises à l'enrayer mais quel que soit le choc du virus sur l'économie, la contagion sera plus importante aujourd'hui qu'en 2003", a dit Julien Manceaux
"Simultanément au déclenchement de la crise sanitaire, les inquiétudes économiques et financières apparaissent. Même s’il est trop tôt pour évaluer les conséquences de l’épidémie chinoise du coronavirus, la consommation des ménages dans la deuxième puissance économique mondiale est déjà durement touchée, faisant planer une menace sur le reste du continent. Un ralentissement en Asie, qui génère près des deux tiers de la croissance du PIB mondial, pourrait avoir des conséquences sur les grandes entreprises du monde entier. Les principales places financières mondiales ont clôturé en baisse, lundi 27 janvier. Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, cédait 1,57 % à 3 243,63 points. L’indice Nikkei de Tokyo, qui a terminé mardi en baisse de 0,55 %, avait déjà chuté la veille de 2 %, sa plus lourde perte depuis cinq mois. La perspective d’une contraction de l’activité chinoise a également fait chuter les cours du pétrole qui ont atteint lundi leur plus bas niveau depuis fin octobre.
L’épidémie pourrait « potentiellement avoir un impact élevé mais de courte durée » en Chine selon le cabinet Oxford Economics qui fonde son analyse sur les effets qu’avait eus l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002 et en 2003, à l’origine de la mort de 800 personnes en Asie. La croissance chinoise en rythme annuel avait décéléré à 9,1 % au deuxième trimestre 2003, contre 11,1 % au trimestre précédent. Ce ralentissement avait frappé plus durement les secteurs de la distribution, du tourisme et du transport aérien. Mais la croissance avait vite rebondi pour atteindre les 10 % au deuxième semestre 2003. Faut-il s’attendre au même scénario ? « La consommation est devenue aujourd’hui un moteur plus important de l’économie chinoise », met en garde Julien Marcilly, économiste en chef de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface), une société d’assurance-crédit. Un moteur d’autant plus important que les exportations chinoises ont ralenti au cours des derniers trimestres, affectés par la guerre économique entre Pékin et Washington avant l’annonce d’une trêve mi-janvier.
Economie « mondialisée »
La consommation intérieure contribue aujourd’hui à hauteur de 57 % des richesses produites chaque année en Chine. Or l’épidémie tombe au pire moment : en plein Nouvel An lunaire, une période où les Chinois consomment et voyagent plus que d’habitude. Le cabinet Standard & Poor’s a calculé qu’un recul de 10 % des dépenses des consommateurs chinois, dans les secteurs des divertissements, des transports ou du tourisme, pourrait freiner la croissance du pays d’environ 1,2 point de PIB. Tandis que la panique se propage dans d’autres provinces, les habitants restreignent leurs déplacements pour éviter les risques de contamination, et reportent leurs achats, ce qui pourrait peser sur la consommation et augmenter le taux d’épargne déjà élevé dans le pays."
Tout ce que cela m'amène à penser, c'est bien que les Etats, dans leur majorité, s'inquiètent de la santé des concitoyens, non pas au regard des décès possibles mais de l'effet délétère sur les salariés et par contre-coup sur les consommateurs. Des usines à l'arrêt, des populations confinées, une chute considérable des échanges économiques par une baisse de la production et de la demande, des déplacements suspendus, des contrats repoussés, c'est comme une engrenage qui s'arrête de tourner par contagion, d'étage à étage...
L'usine mère de PSA (Peugeot) attend par exemple des containers de pièces venant de Chine. Elle n'a aucune idée de la date de livraison... Rupture des chaînes de production, chômage technique, , perte de parts de marché...Toutes les entreprises qui vont devoir ralentir leur activité seront à même d'engager des périodes de chômage technique...Baisse du pouvoir d'achat, baisse de la consommation, baisse du PIB...
Quant à ce principe de précaution qui fait que les gouvernements apparaissent aux yeux d'une partie de la population comme des gens responsables, c'est juste de la poudre aux yeux. "Tuez-vous au travail sans modération. On vous remplacera."
Là, il n'y a plus aucun frein. Il suffit de regarder l'état des personnels médicaux dans les hôpitaux. Il y a sans doute plus de morts parmi eux qu'à cause du coronavirus...Et les exemples sont très nombreux, dans bien d'autres secteurs économiques. Les agriculteurs... La misère dans laquelle une bonne partie d'entre eux se tuent au travail...Les retraités les plus démunis, "charge inutile", qui n'a plus de pouvoir d'achat... Le nombre considérable d'ouvriers travaillant dans des milieux toxiques et qui devront se battre en justice pour faire reconnaître une maladie professionnelle...
On entre là dans la mise en évidence de tout ce que la mondialisation a engendré comme risques planétaires en plus des dégâts environnementaux. Tous les Etats sont dépendants des uns des autres, ils sont tous reliés, enchaînés de surcroît à quelques leaders, Chine, Usa, Asie du sud-est. Notre consommation occidentale a une origine étrangère. Que ces zones soient ralenties et c'est toute notre économie qui s'enrhume, elle aussi...
La baisse des actions, sur les marchés financiers, prend une ampleur vertigineuse...
Il est certain que dans les laboratoires, tous les scientifiques compétents en virologie, doivent bosser comme jamais... Le laboratoire qui sortira en premier un vaccin entrera au panthéon des hausses les plus faramineuses de l'histoire de la bourse... Et comme en plus, ce coronavirus entre dans la catégorie des virus saisonnier, ça sera le jackpot annuel...
""Le consensus qui émerge parmi les épidémiologistes est un scénario dans lequel cette épidémie va devenir une nouvelle maladie saisonnière – un cinquième coronavirus endémique".
Il existe en effet quatre coronavirus humains circulant de manière endémique toute l'année en France, lesquels "donnent des rhumes bénins alors que le nouveau coronavirus est l'équivalent d'une grosse grippe", expliquait le 9 février, dans Le Parisien, Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. "Avec ces quatre autres [coronavirus], les gens ne développent pas d'immunité à long terme", poursuit The Atlantic, imaginant un futur dans lequel "la saison des rhumes et de la grippe" deviendrait "la saison des rhumes, de la grippe et du Covid-19".
Il y aurait encore beaucoup à dire sur cette situation.
Mais il est clair pour moi que tout ça n'est pas sain du tout.
Il n'est jamais bon de jouer avec la peur...Les médias qui comptabilisent les morts sans jamais préciser leur état de santé initial, comme ce patient qui avait une pathologie cardiaque et dont le décès est uniquement porté au crédit du virus...
Je ne suis pas médecin, je ne sais pas comment va évoluer ce virus, si les températures printanières vont le faire disparaître, si une mutation peut être envisagée, si son retour l'an prochain sera plus virulent, si un vaccin aura été trouvé...
Mais sur un plan économique et politique, il y aura beaucoup de leçons à en tirer...