Comprendre l'économie
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/02/2021
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Oui, c'est complexe et il faut rester concentré et attentif. Mais ne pas comprendre le monde économique, c'est continuer à le subir.
Cette complexité fait le jeu des gouvernements et bien plus encore celui des banques.
Maintenant, le jour où la délaftion explosrea et que nous entrerons dans un cycle similaire à celui du Japon, il sera trop tard.
Gaël Giraud, né le 24 janvier 1970, est un économiste et prêtre jésuite français. Spécialiste en économie mathématique, il a été économiste en chef de l'Agence française de développement (AFD) de 2015 à 2019.
Sommaire
1.2Recherche, enseignement et autres activités
Biographie[modifier | modifier le code]
Jeunesse et études[modifier | modifier le code]
Après deux années de classes préparatoires B/L (Lettres et Sciences économiques et sociales) au lycée Henri-IV, à Paris, il intègre l’École normale supérieure de la rue d'Ulm et l’École nationale de la statistique et de l'administration économique (ENSAE) en 1989.
Pendant ses deux années de service civil au Tchad (1995-1997), il enseigne les mathématiques et la physique au lycée Saint-Charles-Lwanga (Sarh) et fonde le Centre d'accueil des enfants de la rue de Balimba1.
En janvier 1998, il soutient sa thèse de doctorat en mathématiques appliquées (à l'économie) au laboratoire d'économétrie de l’École polytechnique et à l'université Panthéon-Sorbonne2.
En 2004, il obtient l'habilitation à diriger des recherches (HDR). La même année, le 27 septembre, il entre chez les jésuites. Il est ordonné prêtre le 14 décembre 20133. Il soutient une thèse de doctorat en théologie le 22 septembre 2020 au Centre Sèvres de Paris sur le thème de la théologie politique des communs à l'ère anthropocène4, sous la direction de Christoph Theobald.
Recherche, enseignement et autres activités[modifier | modifier le code]
Après une année passée en tant que fellow au CORE (Centre For Operations Research, Louvain-la-Neuve, Belgique), il entre au CNRS en 1999 comme chargé de recherche en économie. Sa première affectation est au BETA (Bureau d'économie théorique et appliquée, Strasbourg), puis, en 2001, il est affecté au CES (Centre d'Économie de la Sorbonne). Il est chercheur associé à l’École d'économie de Paris de sa fondation jusqu'en 2014, tout en ayant une activité de consultant scientifique5. Il est, de début 2015 jusqu'à 2019, l'économiste en chef et directeur exécutif de l'Agence française de développement6.
Il exerce en outre la fonction de quant (consultant chargé de la conception des modèles mathématiques utilisés en finance de marché) dans les équipes de Jean-Michel Lasry auprès de la CPR et de Calyon entre 1999 et 2004. Il y travaille notamment à la tarification des actifs dérivés de crédit. En 2003, un poste de trader lui est proposé à New York, qu'il décline pour pouvoir devenir jésuite7.
Gaël Giraud enseigne la théorie des jeux et l’économie mathématique à l’université Panthéon-Sorbonne, à la Faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg et à l’université de Hanoï au Viêt Nam. Il enseigne aujourd'hui l'économie au corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées, à l’École polytechnique - où il fonde et dirige depuis 2015 la chaire Énergie et Prospérité, et au Sustainability Institute de l'Université de Stellenbosch (Afrique du Sud).
En 2007, il est professeur affilié à l'ESCP Europe8. Depuis lors, il a été membre du conseil scientifique de Finance Watch, de la Fondation Nicolas Hulot, du Shift Project et du Campus de la transition écologique. Depuis 2018, il est fellow associé à l'Institut d'études avancées de Nantes.
Membre du Centre de recherche et d'action sociales, il tient régulièrement une chronique sur l'actualité économique et financière dans la revue Projet.
En 2020, Gaël Giraud devient président d'honneur de l'Institut Rousseau, un nouveau cercle de réflexion qui se définit comme étant « apartisan, indépendant des partis » et « au croisement de la social-démocratie, de l’écologie et de la pensée républicaine », et considéré par Le Monde comme se situant « à la gauche de la gauche »9,10.
Travaux[modifier | modifier le code]
Ses travaux portent notamment sur le rôle de la monnaie, le rôle des marchés financiers et de leur réglementation dans la prévention des krachs économiques, ainsi que sur les dynamiques économiques hors équilibre. Gaël Giraud travaille également sur les obligations indexées sur l’inflation, les enchères pour les introductions en bourse (IPO), les dérivés de crédit et les méthodes de fixing pour les chambres de compensation des marchés internationaux.
Dans sa chronique pour la revue Projet, depuis 2007, il prend également position sur le « pic pétrolier », en faveur d'un protectionnisme aux frontières de l'Europe11, d'un plafonnement des revenus, d'un financement massif de la transition écologique, du passage de l'euro monnaie unique à l'euro monnaie commune12. Il considère que l'énergie est le facteur essentiel de la croissance économique : l'élasticité, autrement dit la sensibilité du PIB par habitant par rapport à la consommation d'énergie est, d'après lui, de l'ordre de 60 %, et non de moins de 10 % (soit le coût de la facture énergétique dans la production) selon la littérature économique habituelle13.
Les travaux de Gaël Giraud explorent et développent les aspects éthiques, voire théologiques, des sciences économiques14. Depuis 2012, il alerte sur les risques liés au réchauffement climatique, et à l'épuisement des ressources énergétiques15[source insuffisante].
Avec une équipe de chercheurs de l’Agence française de développement, il développe depuis 2015 un nouvel outil de modélisation macroéconomique : GEMMES (General Monetary and Multisectoral Macrodynamics for the Ecological Shift). Cet outil d'aide à la prise de décision intègre les enjeux de la transition écologique16.
Prix et distinctions[modifier | modifier le code]
Gaël Giraud est nominé pour le prix du meilleur jeune économiste de France 2009 décerné par le journal Le Monde et le Cercle des économistes17,18.
En 2013, son livre l'Illusion financière reçoit le prix « Lire l'économie », décerné par des lycéens français et organisé par le ministère de l'Éducation nationale19.
En 2019, il reçoit le prix du « MOOC of the year » de l'AFD et de l’École normale supérieure pour le MOOC « Transition écologique et énergétique dans les pays du Sud »20.
Prises de position[modifier | modifier le code]
Gaël Giraud a contribué à la préparation de la loi Moscovici portant sur la séparation des banques21, dénonçant avec (entre autres) Alain Grandjean et Olivier Berruyer l'inefficacité prévisible des nouvelles dispositions réglementaires. Il a à ce titre organisé un colloque-débat à la Sorbonne le 21 janvier 201322.
Dans un entretien de février 2017, il explique l'importance économique et écologique du concept de communs23 : « Plus globalement, ma conviction est que nous devons travailler à l’émergence de communautés capables d’administrer intelligemment des communs, à égale distance de la gestion bureaucratique soviétique ou néo-libérale. »
Dans le contexte de la crise économique découlant de l'épidémie de COVID-19, il plaide pour l'annulation des dettes souveraines détenues par la Banque centrale européenne24, afin de permettre aux États d'investir dans un plan de reconstruction écologique des économies européennes.
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