Conscience cosmique (spiritualité)

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Notre conscience est-elle cosmique ?

Dans ce texte inédit, le philosophe Ervin László se penche sur la conscience. En postulant l’existence d’un champ de mémoire dans la nature, au-delà de l’espace et du temps, il nous montre comment celle-ci est reliée au cosmos.

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Qu’est-ce que la conscience ? Estelle produite par le cerveau ? S’y limite-t-elle ? Jusqu’à récemment, seul quelqu’un de profondément spirituel ou religieux aurait osé fournir une définition alternative. Aujourd’hui cependant, nombreux sont ceux pour qui une nouvelle approche est nécessaire ; et, parmi les scientifiques d’avantgarde, les penseurs et toutes les personnes à l’écoute de leur intuition, une idée se fait jour : la conscience pourrait se situer au-delà du non local et s’avérer cosmique...

Qu’est-ce que la conscience ? Est-elle produite par le cerveau ? S’y limite-t-elle ? Jusqu’à récemment, seul quelqu’un de profondément spirituel ou religieux aurait osé fournir une définition alternative. Aujourd’hui cependant, nombreux sont ceux pour qui une nouvelle approche est nécessaire ; et, parmi les scientifiques d’avantgarde, les penseurs et toutes les personnes à l’écoute de leur intuition, une idée se fait jour : la conscience pourrait se situer au-delà du non local et s’avérer cosmique. 

 

La conscience, produit du cerveau


En Occident, la conception la plus répandue veut que le flot d’expériences que nous appelons « conscience » soit produit par un cerveau vivant, à la manière dont une turbine en marche produit un courant d’électrons. Tant que la turbine fonctionne, elle produit un flux d’électrons : l’électricité. Tant que le cerveau fonctionne, il produit une profusion de sensations : la conscience. Quand ils s’arrêtent, leurs flots disparaissent : il n’y a pas plus de conscience dans un cerveau mort que de charge électrique dans une turbine à l’arrêt. 

L’image de la turbine fournit une métaphore valable car elle fait référence à un objet tangible produisant quelque chose d’intangible. Nous ne voyons ni n’entendons l’électricité ; nous savons seulement qu’elle existe par les effets qu’elle produit. C’est tout à fait proche de ce qui se passe avec la conscience. Nous faisons l’expérience d’une multitude de sensations, de sentiments, d’actes de volonté et d’intuitions que nous appelons conscience, mais nous ne percevons pas la conscience en elle-même. Aucun examen minutieux du cerveau ni de son fonctionnement ne pourra isoler ce que nous pourrions désigner comme un élément de la conscience : tout ce que nous observons, c’est de la matière grise et des réseaux de neurones s’agençant de façon complexe. Autant de processus qui régissent l’organisme vivant, coordonnant d’innombrables réactions lui permettant de se maintenir en vie. En produisant cela, le cerveau engendre aussi une onde de sensations, de sentiments, d’intuitions et d’actes de volonté. Quand ses fonctions de coordination et de régulation diminuent, le flot se réduit ou s’altère. Quand le cerveau arrête de fonctionner, le flux cesse. La présence de la conscience chez l’homme n’a donc rien de mystérieux : ce flot que nous appelons conscience est une conséquence indirecte de notre fonctionnement cérébral. 

Cette conception rencontre un épineux problème : comment quelque chose d’aussi tangible qu’un ensemble de neurones peut-il produire des choses aussi intangibles que des émotions, des sensations, des intuitions et des actes de volonté ? Ce problème peut cependant être dépassé en supposant que les phénomènes dans l’espace et le temps ont un double aspect : l’un physique et l’autre psychique. Le dernier n’est pas produit par le premier : il s’agit d’une caractéristique de l’univers tout aussi fondamentale. Un principe similaire apparaît dans le nouveau paradigme du concept de conscience selon lequel la conscience appartient à la dimension profonde du cosmos, à la différence du cerveau qui appartient, lui, à la dimension visible. La conscience ne se limite cependant pas au cerveau humain. Car si je ne peux faire que l’expérience directe de ma propre conscience, je n’ai aucune raison de nier que d’autres cerveaux peuvent en faire autant. Les hommes produisent des formes humaines de conscience tandis que d’autres espèces peuvent générer, en fonction de leur niveau d’évolution, des formes mineures. De simples organismes en font peut-être aussi l’expérience : celle d’une « sensation » rudimentaire du monde qui les entoure. Ceci découle logiquement d’une vision du monde dans laquelle des « systèmes » – à savoir des groupes d’éléments contenus dans des ensembles qui s’auto-entretiennent et évoluent – émergent dans l’espace et le temps. 

La thèse selon laquelle la conscience est produite dans la nature à tous les niveaux d’échelle et de complexité est décisive d’un point de vue logique. Il n’existe ainsi aucun point d’arrêt qui puisse me faire dire : au-delà de ce stade, il y a de la conscience et en deçà, il n’y en a pas. Cependant, indépendamment du caractère universel du phénomène de la conscience, si l’on s’en tient à l’image de la turbine, il s’agit toujours d’un phénomène local. La conscience survient dans les systèmes qui la génèrent, et s’y confine. 

 

Une fausse piste…


L’exemple de la turbine est pertinent tant que les faits correspondent aux présupposés. L’instant où le cerveau arrête de fonctionner et où la conscience se volatilise – de même que lorsqu’une turbine ne marche plus, le courant électrique disparaît –, est à ce titre crucial. A première vue, cela relève de l’évidence : lorsque les fonctions cérébrales stoppent, la conscience cesse. Impossible à observer directement, soit, mais nous pouvons raisonnablement tirer cette conclusion en observant des personnes victimes de mort cérébrale ou bel et bien mortes : elles ne se comportent pas comme celles dont la conscience fonctionne. 

Cette vérité ne devrait pas souffrir d’exception : nous ne pouvons pas constater la présence d’une conscience dans un cerveau mort tout comme il est impossible d’observer la présence d’une charge électrique dans une turbine à l’arrêt. La preuve du contraire remettrait en cause les affirmations de la science moderne. Mais c’est exactement ce qui s’est produit récemment, et ce dans un cadre clinique contrôlé où un protocole rigoureux a été suivi. On sait aujourd’hui que, dans certains cas, le dysfonctionnement du cerveau ne met pas fin à l’expérience consciente. 

Les preuves en ont été fournies grâce à l’étude de personnes ayant atteint le seuil de la mort mais qui en sont revenues. Placés sous contrôle clinique, certains individus affichaient, l’espace d’un instant, des fonctions cérébrales : ils souffraient de mort cérébrale. Cependant, ils pouvaient se rappeler, après coup, avoir connu des épisodes conscients durant cette phase critique. C’est ce que l’on appelle une EMI : une expérience de mort imminente. Si ceux qui ont effleuré la mort n’ont pas tous vécu d’EMI, cette dernière se manifeste dans un nombre de cas suffisant (autour de 25 %) pour considérer ce phénomène comme significatif. 

L’EMI apporte un démenti cinglant au concept basé sur l’image de la turbine qui considère la conscience comme la manifestation locale d’un phénomène local ne pouvant se produire sans le cerveau qui la génère. A ce stade, il est légitime de s’interroger : ces témoignages d’EMI se basent-ils sur d’authentiques souvenirs ou s’agit-il de simples chimères ? Nous penchons pour la première hypothèse. L’EMI provoque des questionnements qui vont bien au-delà de la remise en cause de la conception de la turbine. Car des signes indiquent que l’expérience consciente peut se poursuivre, sous certaines formes, non seulement quand les fonctions cérébrales stoppent mais aussi en leur totale absence, lorsque la personne est irréversiblement morte. 

Prenons le cas des médiums : ils semblent capables de communiquer avec des défunts qui leur rapportent leurs expériences post mortem. Ces messages ont fait l’objet de nombreuses critiques : on a dit que les médiums pouvaient les inventer ou les collecter auprès de personnes vivantes grâce à leurs facultés psi. Dans plusieurs cas cependant, ces objections ont été clairement écartées. Les messages transmis par les médiums semblaient émaner d’entités détenant des informations que ni ces premiers, ni des personnes qui auraient pu les contacter, ne possédaient. 

Les informations transmises par les médiums ne sont pas les seules preuves de la présence d’une forme de conscience après la mort. Des messages émanant de personnes décédées ont également été interceptés par voie musicale, par le biais de voix inattendues, parfois d’images, via des magnétophones, des radios, des postes de télévision et même des téléphones classiques. Citons également ces expériences de transcommunication instrumentale qui ont été menées, dont beaucoup dans des conditions rigoureusement contrôlées. 

De telles informations contredisent la théorie de la turbine. Et si cette dernière fait partie intégrante de la conception que la science se fait du monde, il convient alors d’interroger celle-ci. 

 

La conscience, version « non locale »


La conscience persistant indépendamment du cerveau qui l’a générée coïncide avec une expérience que beaucoup d’entre nous font au quotidien : celle d’entrer des informations dans un ordinateur fonctionnant en réseau. 

Si l’on applique l’image de l’ordinateur à la conscience, alors chaque acte conscient constitue un élément d’information. Si l’on entre cet élément dans un vieil ordinateur dépourvu de mémoire intégrée et sans lien à d’autres machines, nous revenons au mode de fonctionnement de la turbine : les données entrées restent locales. Elles sont contenues dans le seul ordinateur et, quand celui-ci s’éteint, elles sont perdues. Mais nous pouvons tout à fait nous servir d’une machine dotée d’une mémoire et reliée à d’autres ordinateurs ou systèmes d’information. Ce que nous entrons dans notre ordinateur peut alors être « sauvegardé ». Notre machine peut être endommagée, voire même détruite, l’information demeure. Et bien qu’il ne soit pas possible de retrouver cette information sur notre ordinateur, nous pouvons le faire grâce à n’importe quel autre machine en état de marche pour peu que nous ayons le code ayant permis de sauvegarder ledit renseignement. 

L’ordinateur programmé pour sauvegarder de manière automatique tout ce qui entre dans le système de stockage de sa mémoire constitue une métaphore adéquate pour une conception non locale de la conscience. L’information entrée est ici présente dans un système de données accessible universellement, comme c’est le cas sur Internet pour lecloud par exemple. Le système range et intègre tous les éléments d’information, quelle que soit leur origine, et peut les retrouver. Ce type de fonction mémorielle intégrale est aussi à l’œuvre dans la pratique des psychiatres transpersonnels. En plongeant leurs patients dans des états modifiés de conscience, les psychiatres ont pu constater que la conscience de certains d’entre eux pouvait s’étendre dans l’espace et le temps. On peut remarquer la même chose chez des personnes ayant des liens de parenté directs ou des relations très fortes entre elles : mères, jumeaux, amoureux semblent ainsi « branchés » sur la conscience de l’autre. Les médiums possèdent la même capacité. 

La conscience ne serait donc pas un phénomène individuel et local mais bien plutôt transpersonnel et non local. Cette théorie suppose que les traces de conscience présentes dans le cerveau le soient également indépendamment de lui. Elle ne conteste pas le fait que la conscience soit générée par le cerveau mais le fait qu’elle soit limitée à celui qui la produit. 

 

Vers l’existence d’un champ akashique


La théorie de l’ordinateur en réseau suppose l’existence d’un champ de mémoire dans la nature. Ce dernier fait référence à l’idée bien connue du « champ akashique » : une mémoire naturelle universelle qui conserve la trace de toutes les choses qui se produisent dans l’espace et le temps. Une telle conception constitue une véritable avancée pour la théorie de la conscience mais elle n’épuise cependant pas l’étendue des récentes découvertes. Car certains éléments conscients qui persistent indépendamment du cerveau ne sont pas de simples traces ni des copies d’éléments surgissant dans le champ de la conscience normale : ils apparaissent comme autant de consciences vivantes. C’est le cas lorsque quelqu’un ne se souvient pas seulement d’un défunt mais entre en communication avec lui. Ce dernier point constitue une sérieuse objection pour la théorie de l’ordinateur en réseau. 

Dans un champ normal d’information, l’élément rappelé devrait posséder la même forme que l’original : le champ conserve et transmet l’information mais ne l’élabore pas. Dans certains cas cependant, un sujet humain peut communiquer avec « quelque chose » qui ressemble à une conscience vivante sans pour autant être la conscience d’une personne vivante. C’est ainsi le cas dans la « communication après la mort ». Ici, dans un état de conscience légèrement modifié, le sujet entre en communication avec des personnes proches décédées. Celles-ci se comportent comme des êtres vivants doués d’intelligence, capables de répondre aux questions et de fournir des informations. Ces expériences n’ont rien d’exceptionnel : Raymond Moody, spécialisé dans la recherche sur l’après-vie, a ainsi signalé des milliers de cas de contacts se produisant spontanément après la disparition d’individus ; le thérapeute Allan Botkin a affirmé, pour sa part, avoir provoqué des milliers de fois des communications après la mort. Dans leurs transes, certains médiums expérimentent de tels échanges au cours d’un « channeling ». Des consciences désincarnées semblent donc pouvoir se remémorer ce qui leur est arrivé juste avant et après leur disparition. 

Nous avons affaire ici à des intelligences actives fonctionnant sans être reliées à un quelconque cerveau. Elles font preuve d’une conscience d’elles-mêmes et possèdent des souvenirs d’une existence physique. Dans certains cas, elles indiquent clairement vouloir entrer en communication avec des personnes existantes. Cette « transcommunication » dépasse de loin tout ce que l’on peut envisager comme propriétés d’un champ de mémoire dans la nature. 

 

La conscience cosmique, l’image de la matrice


Rendre compte des expériences de transcommunication nécessite une théorie qui admette la possibilité que la conscience demeure active indépendamment de l’organisme auquel elle a été associée. Une telle théorie exige une vision totalement inédite de la nature du monde. 

Dans la conception de la turbine, la conscience est générée au sein d’organismes vivants et de systèmes qui s’auto-alimentent et se développent dans l’espace et le temps. Dans le concept du champ akashique, les traces d’une conscience vivante sont conservées au sein d’un champ d’information universel. Les récentes découvertes évoquées ici indiquent cependant que la conscience est non seulement conservée indépendamment du cerveau mais qu’elle existe comme une intelligence dynamique et créative en soi. La conscience, dans cet état désincarné, ne peut être expliquée ni par la théorie de la turbine ni par celle du champ d’information. Elle réclame une vision du monde dans laquelle elle n’est pas un phénomène temporaire mais bien une caractéristique permanente. 

La vision du cosmos s’actualisant à partir d’une dimension profonde et invisible permet d’élaborer un tel concept de la conscience. Cette dernière n’est plus ici un phénomène local limité à un organisme vivant ; elle n’est pas non plus un phénomène non local provoqué par la conservation et l’intégration des consciences produites par les organismes vivants. La conscience dont nous faisons l’expérience – ce flot de sensations, de sentiments, d’intuitions et d’actes de volonté – fait partie intégrante de la conscience qui se propage dans tout le cosmos. Il n’y a qu’une seule conscience dans l’univers et celle qui apparaît en nous en fait partie intégrante. 

Erwin Schrödinger déclarait : « Le nombre total des esprits se ramène à un… En vérité, il n’y a qu’un seul esprit. » La conscience n’existe pas au pluriel. Dans ses dernières années, Carl Gustav Jung parvint à la même conclusion : la psyché n’est pas un produit du cerveau et n’est pas localisée dans la boîte crânienne. Elle fait partie intégrante du principe générateur et créatif du cosmos, l’unus mundus

La conscience individualisée que nous connaissons est un élément de la conscience présente de façon continue au sein de la dimension profonde du monde. Il s’agit d’une conscience qui reçoit, élabore et retransmet un système traitant de l’information. Et cette information qu’elle traite n’est rien d’autre que la conscience qui imprègne le cosmos. 

La conscience indépendante du cerveau n’est donc ni une anomalie, ni un phénomène inexplicable et inexpliqué : il s’agit bien d’une manifestation de la présence de la conscience dans le cosmos. Une présence que la mort du cerveau auquel elle a été associée ne dissout pas.

 

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