Court-métrage en classe.
- Par Thierry LEDRU
- Le 26/01/2019
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Là, je suis émerveillé. Très ému. Il y a une petite fille "particulière" dans ma classe. Une très grande sensibilité, une intelligence vive, étendue à tout ce qu'elle fait, alliée à une joie de vivre qui rayonne.
Il y a quelques jours, j'ai passé ce court-métrage dans la classe. Puis, on a beaucoup parlé.
L'empathie...L'intuition...L'expression des émotions...Le respect...La reconnaissance...
On a détaillé aussi la mise en scène, le jeu des acteurs, le travail du cameraman, les prises de vue, le symbolisme du râteau qui tombe, les feuilles emportées par le vent, le fait de planter la fleur parmi les autres, comme le retour de la petite fille avec les autres enfants...
Le travail cinématographique comme le travail d'écriture d'une histoire.
Je viens de corriger le texte de cette petite fille "particulière". Et elle a écrit ça :
"A la fin du film, quand le jardinier et la petite fille mettent la plante parmi les autres, on voit du pollen qui vole et je sais pourquoi. Le pollen, c'est la vie qui revient. C'est pour dire que la petite fille est guérie. La vie est la plus forte, elle revient toujours".
Voilà les moments qui me manqueront quand je fermerai ma classe pour de bon.
Lundi, on va travailler sur cette vidéo-là.
Je vais constituer deux groupes qui auront pour mission de raconter l'histoire sous les deux angles de vue : le passager occidental et l'Arborigène.
Ensuite, on cherchera ensemble à définir précisément la morale de l'histoire.
Objectifs :
Réfléchir sur les raisons qui nous amènent à une mauvaise compréhension de la situation au début de l'histoire : l'allure "riche", soignée et connue de l'occidental contre l'allure "étrange", hirsute et inconnue de l'Arborigène.
Analyser ce que représentent les préjugés et d'où ils viennent : éducation familiale, conditionnement sociétal, impact des médias, transmission historique (école...)
Observer en soi les émotions éprouvées au début de l'histoire.
Observer en soi les émotions éprouvées à la fin de l'histoire.
Comprendre l'origine des émotions de la première partie.
Comprendre l'origine des émotions de la deuxième partie.
Quelles leçons tirer de cette histoire ?
Pour ma part, après les avoir laissé exprimer tout ce qui viendra, je leur dirai :
- qu'il ne faut pas se fier qu'aux apparences.
- "Il ne faut pas se fier aux apparences", c'est pour les bisounours et c'est dangereux.
Il y a des gens que je peux croiser et dont je me méfierai. Non pas nécessairement en raison de leur apparence mais en raison de leurs regards... Parce que le regard va plus loin que l'apparence : il sonde l'esprit.
Il faut se fier à son intuition, pas nécessairement à l'éducation. Il faut surtout apprendre à identifier les deux puis à passer la situation au tamis de ces deux méthodes d'analyses. Qu'est-ce que me dit mon intuition ? Qu'est-ce que me transmet mon éducation ? Que me conseille l'assemblage des deux ?
On va certainement beaucoup discuter :) Les enfants me parlent souvent de l'intuition. C'est quelque chose qui les interpelle beaucoup et quand on lance le sujet, on n'en voit pas la fin :)
Le travail d'expression écrite contiendra bien évidemment comme objectif d'appliquer toutes les règles de la langue déjà étudiées.
Le travail artistique sera de dessiner les visages des deux personnages, côte à côte, de face.
L'occasion aussi de leur faire écouter ça et de leur montrer ces images.
On vient d'étudier en Histoire l'époque des grands voyages maritimes, les explorations des océans et les colonisations qui ont suivi.
Géographie et Histoire.
On finira par les sciences avec la faune endémique de l'Australie.
Semaine bouclée.
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