Des questions et des réponses (2)

 

 

Les conséquences du réchauffement climatique

 

 

Quelles sont les premières conséquences du réchauffement climatique ?

La première est évidente : la température moyenne sur Terre va augmenter. Elle a déjà commencé (+1,1°C par rapport à 1850) et pourrait atteindre +5,7°C d'ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre continuent leur escalade. Mais ce n'est pas tout, car la chaleur de l'air accélère l'évaporation des étendues d'eau. Et tout le régime des pluies en est bouleversé, causant l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes extrêmes tels qu'on en connaît déjà : canicules, sécheresses, inondations, cyclones, fonte des glaciers… Autant d'épisodes qui menacent le vivant dans les zones touchées, de plus en plus nombreuses.

Ces bouleversements affectent aussi les océans. Comme l'explique l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son bulletin sur les gaz à effet de serre (en anglais), ils absorbent 26% des émissions de CO2 – elles aussi grandissantes – liées à l'activité humaine. Par réaction chimique, ce phénomène participe à la montée des eaux et à l'acidification des océans. Ce qui provoque la destruction d'écosystèmes vitaux pour la biodiversité.

 

Quel est lien entre météo et climat ?

La météo correspond aux conditions quotidiennes de l'atmosphère (température, nuages, vent, précipitations). Elle s'inscrit dans le climat, qui décrit les conditions atmosphériques sur le long terme. Lorsque les scientifiques évoquent une augmentation de 2°C d'ici 2100, c'est une moyenne annuelle à l'échelle de la Terre, qu'il ne faut pas directement transposer à la température d'un jour donné à un endroit précis. L'augmentation sera bien plus forte certains jours et dans certaines régions. "Si le climat est un film, la météo est l'une de ses scènes. L'un n'est pas compréhensible sans l'autre", résume le climatologue Christophe Cassou, co-auteur des rapports du Giec.

 

Où vivre en France avec le réchauffement climatique ?

Difficile à dire, tant les territoires, où qu’ils se trouvent, ont ou vont subir des conséquences diverses. Les littoraux sont menacés par la montée du niveau de la mer, les villes par les vagues de chaleur, l’outre-mer par les tempêtes… "En l'état, la France n'est pas prête à faire face aux évolutions climatiques actuelles ou à venir. Tous les territoires doivent évoluer pour identifier et réduire leurs risques climatiques", dresse tristement le Haut Conseil pour le climat.

Si, toutefois, vous souhaitez échapper (le plus possible) aux fortes chaleurs, le sud de la France ne semble pas la destination idéale. Tous les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre futures montrent une augmentation du nombre de journées particulièrement chaudes en dessous de Bordeaux et Lyon, et une baisse des précipitations, favorisant le risque de feux de forêts, de canicules et de sécheresses, comme le montre le Drias. Les territoires allant de la Bretagne aux Hauts-de-France ne sont pas épargnés, mais semblent être moins rapidement touchés.

 

Où en est le réchauffement climatique aujourd'hui ?

Sur la période 2011–2020, la température moyenne sur Terre était plus élevée de 1,09°C par rapport à celle entre 1850 et 1900, avant la combustion massive d'énergies fossiles par l'homme, expose le sixième rapport du Giec. Pour la montée des eaux, le niveau moyen de la mer s'est élevé de 20 centimètres entre 1901 et 2018, sur l'ensemble du globe. Les conséquences se font déjà largement ressentir, comme en 2022, où les sécheresses, incendies ou orages de grêle se sont multipliés en France.

 

La France est-elle déjà touchée par le réchauffement climatique ?

Oui, souvenez-vous de la canicule de l’été 2003, des inondations meurtrières de 2018, de l'ouragan dévastateur Irma dans les Antilles en 2017 ou de la sécheresse de 2022… Autant de phénomènes extrêmes liés au réchauffement des températures (+1,7°C en France). Le niveau de la mer a déjà grimpé, grignotant les littoraux et affectant les populations des côtes. Les agriculteurs sont déjà victimes du manque d'eau. Quant aux forêts, elles sont chaque année brûlées par des incendies favorisés par le réchauffement climatique.

Ces phénomènes dramatiques pourraient devenir plus fréquents, si ce n'est la norme. Par exemple, sous un climat à +4°C par rapport aux températures de l’ère préindustrielle, les chaleurs extrêmes qui frappaient une fois tous les dix ans surviendraient neuf années sur dix, selon le Giec, le groupe international d’experts sur le climat.

 

Comment le réchauffement climatique menace-t-il la biodiversité ?

Un million d'espèces sont déjà menacées d'extinction dans le monde, selon l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), l'organisme scientifique de référence sur le sujet. L'une des causes de ce déclin massif de la biodiversité est le changement climatique d'origine humaine (ainsi que l'expansion des terres agricoles, l'exploitation des ressources, les pollutions ou les espèces invasives). En cause : la dégradation des écosystèmes vitaux aux espèces en raison de l'assèchement des sols, la multiplication et l'intensification des incendies ou encore des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les tempêtes et les inondations. Le réchauffement climatique pousse par ailleurs les espèces à chercher de nouvelles zones où les températures leur seront plus adaptées, en laissant parfois derrière elles celles qui ne se déplacent pas assez vite.

Quant aux espèces marines, elles sont confrontées à un problème supplémentaire : en absorbant une partie du CO2 que nous émettons, l'océan s'acidifie, ce qui empêche ou fragilise la formation de coquilles chez certains organismes (les planctons, les huîtres...).

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Pourquoi le niveau de la mer monte-t-il ?

Plusieurs éléments participent à la hausse du niveau de la mer. Tout d'abord, la fonte des réservoirs terrestres de glace que sont les glaciers et les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique, provoquée par le réchauffement des températures en surface. L'eau s'écoule jusqu'à la mer, remplissant plus encore les étendues bleues de la planète. Ensuite, les océans absorbent une partie de la chaleur atmosphérique, causée par nos émissions de gaz à effet de serre. En se réchauffant, l'eau se dilate : elle prend donc davantage de place. Entre 1901 et 2018, le niveau de la mer a déjà grimpé de 20 centimètres en moyenne dans le monde, d'après le Giec. "Le niveau moyen de la mer à l'échelle du globe s'est élevé plus rapidement depuis 1900 qu’au cours de tout autre siècle lors des trois derniers millénaires", s’alarme le groupe d'experts. Il va continuer d’augmenter d'au moins 28 centimètres d’ici 2100 si nous réduisons nettement et rapidement nos émissions de gaz à effet de serre. En continuant sur la trajectoire actuelle, l’élévation pourrait atteindre de 63 cm à 1,01 m, avec des conséquences catastrophiques pour les populations côtières.

 

La France est-elle menacée par la montée des eaux ?

La montée des eaux affecte déjà la France, au bord de la Manche, de l’Atlantique ou dans les Caraïbes. Des communes comme Gouville-sur-Mer (Manche), Dolus-d'Oléron (Charente-Maritime), Biscarrosse (Landes), Etretat (Seine-Maritime) ou Le Prêcheur (Martinique) font déjà face à un recul de leur littoral sous l'effet de l'érosion et des tempêtes. Des bâtiments sont d'ores et déjà inhabitables et détruits, à l’image de l’immeuble Signal à Soulac-sur-Mer (Gironde).

La situation pourrait encore s'aggraver. Selon le Giec, le groupe international d’experts sur le climat, le niveau de la mer pourrait grimper d'un peu plus d'un mètre en 2100, si nos émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas, comme c'est le cas actuellement. De nombreuses régions et leurs habitants seraient affectés, comme le montrent des simulations : l'estuaire de la Gironde, les marais du Cotentin, les boucles de la Seine normande, la Camargue ou encore la Côte d'Azur. Dans le monde, jusqu’àun milliard de personnes pourraient se trouver sous le niveau de la mer à la fin du siècle.

 

Le changement climatique est-il responsable des phénomènes météorolgiques extrêmes ?

Le changement climatique engendre une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes. Le Giec note ainsi : ”Le changement climatique affecte déjà toutes les régions habitées de la planète, l'influence humaine contribuant à de nombreux changements observés des extrêmes météorologiques et climatiques."

La France ne fait pas exception. L'Hexagone connaît déjà une augmentation des chaleurs extrêmes, des très fortes précipitations et des épisodes de sécheresse. Et la situation devrait empirer. Par exemple, sous un climat à +4°C par rapport aux températures de l’ère préindustrielle, les vagues de chaleur qui survenaient d'ordinaire une fois tous les dix ans seraient amenées à frapper neuf années sur 10.

Après les phénomènes météorologiques extrêmes, les scientifiques, notamment ceux du World Weather Attribution (en anglais) réalisent ce qu'on appelle des "études d'attribution", pour établir ou non le lien entre un événement météo et le changement climatique. Ils ont ainsi démontré (en anglais) le lien de causalité entre le réchauffement climatique et les inondations dévastatrices survenues au Pakistan en 2022.

 

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