Effrayant
- Par Thierry LEDRU
- Le 08/10/2013
- 2 commentaires
Si j'exclus toute image individuelle, toute idée de souffrance humaine et que je me contente "d'observer" tout ça d'un point de vue global, je ne peux m'empêcher de voir une dégénérescence effroyable.
L'humain qui crève quand tout est à sa portée pour vivre bien. Et je me demande vraiment où est le "projet" de cette humanité ? A-t-elle même la capacité à élaborer un projet autre que le matérialisme, la croissance, la jouissance. Jusqu'à en crever.
Chroniques émergentes : le diabète, maladie de la croissance
En quelques années, la Chine est devenue un concurrent sérieux au titre d’Empire du Gras, jusqu’à présent détenu par les Etats-Unis. En 2008, 200 millions de Chinois étaient en surcharge pondérale et 90 millions obèses. Les autorités s’attendaient alors à ce que ces chiffres doublent d’ici à 2028. Une prédiction qui risque même d’être dépassée car, en 2011, les derniers chiffres officiels indiquaient que le nombre de Chinois atteints d’obésité atteignait les 120 millions.
L’obésité infantile atteint – selon les sources – entre 8 et 12%. Un chiffre qui flambe dans les villes. A Pékin, 25,6% des enfants de 12 ans sont obèses. Symbole de cette Chine nouvelle, noyée sous le gras, Xia Lei, le “bébé Michelin”, qui à l’âge de 10 mois affichait déjà 20 kg sur la balance – soit le poids moyen d’un enfant de 6 ans.
Par comparaison, le pourcentage d’Américains obèses est estimé entre 27 et 34%. Alors certes, l’empire du Milieu avec moins de 10% d’obèses est encore loin des Etats-Unis, mais la progression est fulgurante. Inflation du tour de taille qui, en Chine comme en Occident, est en grande partie due à l’évolution des modes de vie et du comportement alimentaire.
Depuis une trentaine d’années, avec l’ouverture de la Chine à l’économie de marché et le développement du niveau de vie qui en a résulté, le régime alimentaire des Chinois a été complètement bouleversé. Un régime plus gras, avec plus de viande, plus sucré aussi – même si dans une moindre mesure. Le nombre de calories ingérées par jour provenant du porc est ainsi passé de 22 en 1961 à 586 en 2009.
Autre révolution de poids : l’invasion des fast-food. KFC, qui a ouvert la voie en ouvrant son premier restaurant en 1987 à Pékin, McDonald’s (qui a attendu 1990 pour oser se lancer en s’installant à Shenzhen) ou Burger King sont tous présents dans l’empire du Milieu. Le pays possède même sa propre chaîne de fast-food, Dico’s, qui a été lancée en 1994 et possède 54 restaurants dans 13 villes.
La sédentarisation et l’urbanisation favorisent elles aussi l’obésité. Près d’1,4 milliard de Chinois, plus de 690 millions d’urbains… Or ce sont essentiellement les urbains qui sont frappés de surpoids : 12,3% des Chinois vivant en ville sont obèses contre 3,1% de leurs concitoyens des champs.
Des pays malades de leur croissance
Qui dit mode de vie plus occidental dit aussi maladies occidentales. Parmi les principales conséquences du surpoids et de l’obésité, outre les problèmes cardio-vasculaires, on trouve l’hypertension vasculaire, l’arthrose, l’apnée du sommeil et le diabète de type 2. Alors que l’embonpoint des Chinois ne cesse de s’aggraver, les maladies corolaires gagnent du terrain et deviennent épidémiques.
En matière de diabète, la Chine rattrape même les Etats-Unis. Depuis cinq ans, le taux de croissance de la maladie atteint 25% par an – contre 4 à 6% en moyenne dans le monde. Un développement de la maladie qui, contrairement à ce qui s’est passé dans les pays occidentaux, s’est fait en quelques années. Dans les années 1970, seul 1 Chinois sur 150 était diabétique. Aujourd’hui, 10% de la population est atteinte de diabète et le nombre de malades dépasserait largement les 92 millions. En France, le diabète touche environ 3,5% de la population et 8,3% aux Etats-Unis.
La Chine n’est évidemment pas la seule concernée. Parmi les 347 millions de diabétiques, de plus en plus vivent dans les pays émergents. L’OMS a ainsi dénoncé “une épidémie mondiale émergente de diabète imputable aux augmentations rapides enregistrées dans la fréquence du surpoids, de l’obésité et de la sédentarité“.
Toujours selon l’OMS, d’ici à 2030, le diabète devrait devenir la septième cause de mortalité au monde. Tous les pays et les continents sont concernés mais les plus touchés, ceux qui connaîtront la progression la plus rapide de la maladie et une prévalence la plus élevée (le nombre de malades par rapport à la population totale), seront les pays émergents.
D’après des projections de l’International Diabetes Federation (IDF), d’ici à 2030, parmi les 10 pays les plus touchés par le diabète, 7 seront situés en Asie – Inde et Chine en tête.
Car, tout comme sa voisine, l’Inde est noyée sous l’excès de gras et de sucre. 63 millions d’Indiens en sont victimes, soit 9% de la population totale. Chiffre auquel il faut ajouter environ 4,4 millions de malades qui ne savent pas qu’ils sont atteints de la maladie. Dans les grandes villes du sous-continent, la proportion de diabétiques atteint 12 à 13%.
L’Amérique latine est loin d’être épargnée par le fléau. D’après l’IDF, près de 25 millions de Sud-Américains étaient atteints de diabète en 2011 – un chiffre qui devrait grimper à 40 millions d’ici à 2030 (soit une augmentation de près de 60%). Le Brésil est le plus touché avec environ 12,5 millions de diabétiques.
Un lourd poids à payer pour les pays émergents
Sur les plus de 92 millions de Chinois atteints du diabète, 60% des malades ne seraient pas détectés. Un manque de détection qui est commun à tous les pays émergents. Très logiquement, c’est donc dans ces pays que le nombre de pathologies graves et de décès dus directement au diabète est le plus élevé. En Chine, le nombre d’admission pour des pathologies graves liées au diabète est proportionnellement trois fois plus élevé qu’aux Etats-Unis.
Sur les 4,8 millions de personnes qui mourront du diabète cette année, 80% vivent dans des pays en voie de développement. La cause principale n’est pas forcément le manque de soins – l’insuline est de moins en moins coûteuse – mais le manque d’information sur la maladie. Plus la maladie est identifiée tôt, plus les effets à long terme sur la santé sont maîtrisés.
Et tout ceci a évidemment un coût. Pas de cynisme là-dedans, une simple constatation. Un malade détecté tard coûtera beaucoup plus cher à soigner qu’un malade détecté à un stade précoce de la maladie, voire en phase pré-diabétique.
Demain, nous verrons le poids économique grandissant des dépenses de santé liées au diabète… ainsi que la réaction des Etats face à cette épidémie.
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Commentaires
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- 1. JM Le 09/10/2013
Trop drôle... sur ton blog petite pub sur les pompes à insuline : Prestation pompe insuline
www.DinnoSante.fr
Prestation en insulinothérapie par pompe à insuline
C'est à mourir de rire ce cynisme non ? -
- 2. JM Le 09/10/2013
Salut Thierry
Allez c'est super bien rôdé reconnais le : l'industrie agro alimentaire te gave, l'industrie pétrolière et nucléaire fournissent l'énergie pour transporter transformer la bouffe originelle en fast food puis l'industrie chimico-pharmaceutique te fourni les remèdes à tous tes bobos. Si ce n'est pas de l'efficacité ! Ah j'oubliais dans l'ombre la finance elle aussi obèse... Et les individus ? Quelle prise de conscience ? Allez crevons ensembles très chers frères .o°
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