Jardin-Forêt : Une Alternative à l'Agriculture
- Par Thierry LEDRU
- Le 24/07/2020
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« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il nous prenne par la gorge. » » Winston Churchill
Je passe beaucoup de temps à me documenter sur le jardin-forêt et je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt.
Tout ce que je lis également sur les effets du réchauffement climatique trouve des parades dans cette façon de concevoir une agriculture parfaitement capable de répondre aux besoins alimentaires tout autant qu'à résoudre les problèmes liés à ce réchauffement climatique.
Fabrice Desjours est une référence dans le domaine. C'est un plaisir de l'écouter et c'est également très révélateur du fourvoiement économique dans lequel l'agriculture moderne nous a entraînés. Cette agriculture moderne est une aberration qui a été conçue pour les marchands et aucunement pour le bien-être des populations ou de la planète. Il est donc urgent d'en sortir, volontairement et de façon réfléchie avant que les problèmes ne soient devenus insolubles.
JARDINS-FORÊTS
28,00 €
TTC
Un nouvel art de vivre et de produire. Une révolution sociétale et vivrière. Comment créer votre forêt gourmande : philosophie, conception et retours pratiques.
« Forêt-jardin », « jardin boisé », « agroforêt tempérée » ou « forêt comestible » : autant de mots désignant des techniques prometteuses, au carrefour de la production alimentaire, des changements sociétaux, du bien-être et des grands enjeux environnementaux.
En édifiant des paysages comestibles en trois dimensions grâce à une palette végétale pérenne, il est possible de retrouver abondance et autonomie tout en prenant soin de la nature. Née du mariage de la permaculture et de l’agroforesterie, cette technique qui imite le fonctionnement d’un jeune espace boisé fait déjà des émules aux quatre coins de la Terre, dans les campagnes comme dans les villes, autour de projets collectifs ou privés, à but professionnel, pédagogique, esthétique ou vivrier.
Tout premier titre sur un retour d’expérience française, cet ouvrage renseigne sur les techniques de conception – ou design – comme sur les flores associées en fonction des climats et des paysages que vous souhaitez créer. Pratique et illustré, il présente une centaine d’arbres, arbustes, lianes et herbacées originaux, souvent méconnus, complémentaires de fruitiers et de légumes classiques.
Les jardins-forêts apparaissent plus que jamais comme une exaltante aventure à vivre et à partager !
Pour argumenter tout ce qui est dit, voilà un des nombreux exemples de l'impasse dans laquelle le monde agricole est entré. Et le mur se rapproche à grands pas. Il n'est pas anodin de voir que cet article est paru sur un site financier...
Les sécheresses vont-elles mettre fin à l'élevage de Charolaises ?
BOURSORAMA AVEC MEDIA SERVICES•24/07/2020 à 10:17
Les sécheresses à répétition mettent en danger la filière d'élevage de vaches charolaises, emblématique de la région Saône-et-Loire. Les éleveurs se disent inquiet devant le manque de repreneurs.
C'est une race à viande incontournable du paysage gastronomique français. Pourtant, l'élevage du charolais se porte mal. La faute au climat, avertissent les acteurs du secteur. "Avant, c'était exceptionnel. Maintenant, on a des sécheresses quasiment tous les ans. Comment on fait pour vivre avec ça?": en Saône-et-Loire, leader en France pour le charolais, les éleveurs se demandent si leur système n'est pas "à bout".
"C'est du sable", dit Jean-Michel Rozier en tapant sur une motte d'herbe grillée qui part en poussière sous le coup de pied. "Encore un peu, on va devenir le Sahel", raille l'éleveur de vaches charolaises à Trivy (Saône-et-Loire).
Dans un coin de la prairie grillée, un petit troupeau cherche l'ombre rare sous un arbre asséché, sans même plus tenter de brouter la terre pelée.
"Une charolaise normalement, ça broute l'herbe verte dix mois sur douze", explique à l'AFP Jean-Michel, 49 ans, en reprenant l'argument de vente de la vache à la robe blanc-crème, vantée comme "la meilleure viande au monde". "Mais maintenant, on doit leur donner du fourrage dix mois sur douze".
Comme 2019, comme 2018, comme 2015..., 2020 est synonyme de sécheresse. Alors que vient à peine de sortir le décret portant catastrophe naturelle après le manque d'eau de ... 2019.
L'élevage du charolais, pratiqué sur des prés naturels non irrigables, est totalement dépendant de la pluviométrie et la situation devient délicate pour ces exploitations de 80 vaches et 110 ha de moyenne, caractéristiques qui les situent dans la norme nationale.
"Les racines brûlent"
"Avant, on avait des sécheresses exceptionnelles. On pouvait faire face. Mais, depuis 2015, c'est quasiment tous les ans", explique Pierre Rozier, 54 ans, frère et associé de Jean-Michel sur l'exploitation d'une centaine de vaches.
La prairie nourricière qui, avant, permettait aux vaches de brouter tout en apportant le fourrage nécessaire pour l'hiver, s'est tarie. "A force, les racines brûlent et ça ne repousse plus". La sécheresse est devenue si régulière qu'elle menace dorénavant jusqu'à la pérennité des prés... et de l'élevage.
"On était autonome jusqu'en 2015", se souvient Pierre Rozier. "Depuis 2015, Il manque 50% de fourrage", dit-il en montrant l'aire de stockage des bottes de foin déjà à moitié vide. "Ca devrait être plein pour l'hiver. Va falloir en racheter. C'est la moitié de nos revenus annuels".
"C'est comme une pile de factures qui s'accumulent", résume Jean-Michel Labrosse, exploitant non loin de là, à Chassigny-sous-Dun (Saône-et-Loire). "L'achat du fourrage mange presque tous mes revenus", calcule l'éleveur d'une quarantaine de vaches.
Christian Bajard, président du syndicat agricole FDSEA du département, confirme: "Le surcoût du fourrage est de 15 à 30.000 euros, soit à peu près l'ensemble des revenus annuels moyens d'un éleveur, qui est de 15.000 euros".
Les jeunes ne reprennent plus
"Comment on fait pour vivre avec ça? Ca va finir par faire disparaître des exploitations", avertit le syndicaliste. Déjà, le nombre de têtes de charolais est passé en quatre ans de 230.000 à moins de 200.000 dans le département, faisant douter de l'avenir même de ce type d'élevage.
"Franchement, on se pose la question: les personnes âgées partent et les jeunes ne veulent pas s'engager", résume M. Bajard.
A cinq ans de la retraite, M. Labrosse cherche ainsi toujours un successeur, comme "la moitié des 12 éleveurs de la commune", dit-il.
"Plus de la moitié" des quelque 3.000 éleveurs du département "ont plus de 53 ans", rappelle Christian Decerle, président de la Chambre régionale d'agriculture Bourgogne-Franche Comté et lui aussi éleveur de charolaises.
"Oui, le charolais est un secteur très inquiet. Un nombre croissant d'éleveurs se posent la question de leur devenir", confesse-t-il.
Des vaches charolaises le 13 novembre 2000 à Trémont. ( AFP / VALERY HACHE )
"On était trente éleveurs il y a 50 ans sur la commune. Dans deux ans, il ne restera plus que nous", renchérit Jean-Michel Rozier, par ailleurs premier adjoint de Trivy. "Notre peur, c'est la génération des 40-50 ans qui arrête: ça devient récurrent . Et de plus en plus d'éleveurs conseillent à leurs enfants de faire autre chose", lâche-t-il, s'estimant très heureux que lui, son fils Benoît ait décidé de reprendre la ferme.
"Faut être motivé", reconnaît le jeune homme de 21 ans. "On arrive au bout d'un système mais je ne me vois pas faire un autre métier".
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