Jour du dépassement global.
- Par Thierry LEDRU
- Le 24/08/2012
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En fait, j'en viens à me dire que ça ne sert à rien que j'écrive sur ce blog des réflexions personnelles tant il y a de sujets, d'articles, de vidéos, de conférences à lire, écouter, voir et à "encaisser"...
http://www.maxisciences.com/terre/22-aout-2012-jour-du-depassement-global_art26253.html
Aujourd'hui s'épuisent les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an. Ce "jour du dépassement global" arrive chaque année un peu plus tôt, ce qui implique une accélération importante du mécanisme de dégradation de notre planète.
Ce mercredi 22 août marque le jour où l'humanité a épuisé son budget annuel de ressources naturelles, c'est-à-dire le "jour du dépassement global" ou "global overshoot day". Il correspond au moment où toutes les ressources que peut produire la Terre en un an sont utilisées. Nous allons donc vivre à crédit pendant les 131 jours qui nous séparent du 1er janvier 2013. Pendant toute cette période, les ressources naturelles qui vont être exploitées aggraveront la situation environnementale de la planète.
L'organisation non gouvernementale Global Footprint Network (GFN) indique que "pour la suite de l'année, nous allons entretenir notre déficit écologique en consommant les réserves de ressources locales et en accumulant du dioxyde de carbone dans l'atmosphère". Le groupe a créé en 2003 un indicateur qui "permet de conceptualiser l'écart entre ce que la nature peut régénérer et ce qui est requis pour alimenter l'activité humaine". L'indicateur compare en fait la quantité de ressources naturelles disponibles et la consommation réelle dans chaque pays. Il se nomme "empreinte écologique" et se calcule en hectare global par habitant (hag/hab).
Les dernières données traitées datent de 2008. Cette année-là, l'empreinte écologique mondiale s'élevait à 2,7 hag/hab alors que la capacité limite était de 1,8 hag/hab. Et en 2012, selon le GFN : "En à peine 8 mois, nous avons utilisé les ressources naturelles renouvelables et la capacité de séquestration de CO2 que la planète peut durablement supporter cette année". Les principaux responsables de ces dégâts seraient le rejet massif de CO2 (55% de l'empreinte écologique mondiale) et l'exploitation des milieux naturels.
Un processus qui s'accélère
L'humanité vivrait "au-dessus de ses moyens" depuis les années 1970 et le processus s’accélérerait au fil des années. En 2000, le "jour de dépassement global" avait lieu bien plus tard dans l'année, le 1er novembre. En 2005, les ressources étaient épuisées le 20 octobre et en 2011, le 27 septembre. Le fondateur de GFN, Mathis Wackernagel, souligne "un déficit écologique qui se creuse de manière exponentielle depuis cinquante ans". De plus, l'étude de l'association ne prend pas en compte les risques de pollution (chimique, radioactive, etc.), trop difficiles à mesurer, qui augmentent encore les dommages de la planète. Le président du GFN met en garde : "La dégradation des milieux naturels se traduit inévitablement par une baisse des surfaces productives et notre dette, qui s'alourdit, condamne aux dépens les générations futures".
Actuellement, une planète et demi nous permettrait de tenir toute l'année et nous nécessiterons deux planètes de ressources naturelles d'ici moins de 30 ans, d'après le GFN. Mais certains pays exploitent bien plus de richesses naturelles que cette moyenne. C'est notamment le cas du Koweït et des Émirats arabes unis qui consomment 11,7 hag/hab. Le CO2 produit par le Quatar aurait besoin à lui seul de cinq planètes Terre pour être totalement absorbé. Parmi les 149 pays pris en compte, 60 seraient responsables de la surexploitation. La France se positionnerait en 23ème position des états aux empreintes écologiques les plus élevées. Ses besoins dépasseraient de 70% ses ressources naturelles, bien au-delà de la moyenne mondiale.
Par ailleurs, les chercheurs estiment que la biodiversité a diminué de 30% entre 1970 et 2008 et que pas moins de 0,01% des espèces vivantes s'éteignent annuellement. Selon Florian Kirchner, chargé du programme sur l'extinction des espèces de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) : "Il existerait sur Terre entre 15 et 20 millions d'espèces animales et végétales. Parmi elles, 19 817 sont en train de disparaître". Mathis Wackernagel pense que la non-régénération de la planète causera la faillite du système, que ni l'austérité ni la croissance ne pourront entraver "car la tendance finira par se renverser, que ce soit à dessein ou par désastre".
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