L'année la plus chaude.

Le titre exact est incomplet parce qu'il ne sert plus à rien de préciser que l'année en cours est la plus chaude : la plus chaude sera la prochaine. C'est ça qui est gravisssime.

Les débats entre climato-septiques et adeptes de l'apocalypse n'ont aucun intérêt. Il n'est plus vraiment important de savoir s'il s'agit d'un réchauffement essentiellement naturel ou anthropique, ça n'apporte plus rien au problème. L'urgence, maintenant, c'est de changer de modèle. A tous points de vue. Mais pour cela, il faudrait déjà s'entendre. Il est toujours intéressant, quoique parfois déprimant, de lire les commentaires qui suivent les articles de ce genre. Les conflits entre groupes de pensées relèvent parfois de la foire d'empoigne.

Alors, faire quoi ?

Eh bien, planter son potager, sur un terrain avec un puits ou une source, planter des arbres fruitiers, ne plus se déplacer en voiture dans la mesure du possible, économiser tout, absolument tout, récupérer, trier, recycler, refaire du neuf avec du vieux, sortir du système commercial, réduire ses besoins, éliminer les manques qui se nourrissent de désirs, s'enrichir intérieurement.

 

2020, année la plus chaude en France : "Il va falloir diversifier les cultures, renforcer les sols et revoir la manière dont on gère l'eau"

 

Les éleveurs ont dû "prélever dans leur stock d'aliments pour l'hiver" et "chercher de l'eau parfois jusqu'à 80 km pour abreuver les animaux" affirme Jean-François Soussana.

Article rédigé par

franceinfo

Radio France

Publié le 30/12/2020 14:44Mis à jour le 30/12/2020 15:16

 Temps de lecture : 2 min.

Un champ de blé en Moselle avant le début des moissons. (VICTOR VASSEUR / RADIOFRANCE)

Un champ de blé en Moselle avant le début des moissons. (VICTOR VASSEUR / RADIOFRANCE)

L'année 2020 a été la plus chaude jamais enregistrée, selon Météo France. Conséquence : l'agriculture a souffert de ces conditions climatiques "réellement défavorables", a déclaré mercredi 30 décembre sur franceinfo Jean-François Soussana, vice-président en charge de la politique internationale à l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), avec notamment "une baisse des rendements des cultures d'hiver". 

franceinfo : Dans quelle mesure l'agriculture est-elle victime du réchauffement climatique ?

Jean-François Soussana : Cette année, on peut dire que les conditions climatiques ont été réellement défavorables. Avec cette année 2020 chaude, mais aussi sèche pendant l'été, on a enregistré une baisse des rendements des cultures d'hiver. La production des céréales a baissé, en volume, de 18 à 19%, avec, en particulier, un recul pour le blé et l'orge. Tandis que les cultures d'été, comme le maïs, ont été peu affectées. Les prairies ont également été très affectées, avec un recul de production de 30% par rapport à la moyenne : c'est donc un problème pour les éleveurs.

Le réchauffement, c'est plus d'eau l'hiver à cause des inondations et plus de chaleur et de sécheresse l'été ?

C'est ça. On a eu une année très contrastée, avec des événements extrêmes, des tempêtes en début d'année, des épisodes de pluie exceptionnels à l'automne, mais aussi une sécheresse tout à fait marquée et deux épisodes de canicule. Cette sécheresse a touché en particulier des zones qui ne sont pas historiquement habituées au déficit. On peut dire que la zone allant de Cherbourg à Grenoble se trouvait à un niveau de sécheresse décennal. Les cultures ne sont pas bien adaptées, les animaux non plus. Et on a vu que les éleveurs étaient particulièrement pénalisés. Ils devaient prélever dans leur stock d'aliments pour l'hiver, chercher de l'eau parfois jusqu'à 80 km pour abreuver les animaux. Cela crée des problèmes économiques puisqu'ils doivent vendre plus tôt. L'Insee a récemment estimé que, malgré une hausse pour certains produits agricoles comme par exemple les céréales (+ 8%), la valeur ajoutée de l'agriculture, donc le revenu de l'activité agricole par actif, diminuerait de 6,5% en 2020.

À l'avenir, y aura-t-il des produits dont il faudra se passer ?

Je pense que ça, c'est sans doute un peu excessif. Mais lorsque l'on regarde les projections pour 2050, il y a de fait des impacts négatifs généralisés, sur la façade méditerranéenne en particulier. Pour les cultures qui ne sont pas irriguées, on a des reculs de production attendus qui sont tout de même assez marqués. Donc ça pose cette question de l'adaptation au changement climatique, mais aussi des outils économiques pour aider les agriculteurs. On peut noter que dans le plan de relance, il y a un petit budget qui figure pour l'adaptation au changement climatique. Mais il faudra probablement mettre en œuvre des mesures de transformation. C'est-à-dire qu'à court terme, on peut s'adapter aux aléas, mais à plus long terme, si les problèmes persistent, il va falloir diversifier les cultures, renforcer les sols pour leur permettre de mieux stocker l'eau et revoir la manière dont on gère l'eau.

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