La Nature est notre avenir

C'est ridicule comme titre et pourtant des millions de personnes n'ont aucune conscience de ça. 

Une très grande partie de l'humanité vit "hors sol".

Le changement climatique est une réalité qui est ignorée ou niée par ces individus.

Une très grande partie des gouvernements en sont là aussi d'ailleurs. Ils peuvent toujours se gausser de leurs mesurettes, rien ne changera fondamentalement. Pour une seule raison : la sacro-sainte croissance. Cette idée est tellement ancrée dans le fonctionnement de la majeure partie des pays, gouvernements et populations, que rien de salvateur n'est possible. 

Il ne reste aujourd'hui comme objectif envisageable, non pas de stopper le changement climatique, mais d'en atténuer les effets. Il reste également, et l'urgence est tout aussi importante, de s'y préparer.

Gilles Boeuf est un scientifique de renom. Il convient donc de prendre le temps de l'écouter.

 

Un exemple de ce qui se produit déjà. On me dira que c'est en Amérique du Sud, c'est loin...Bon, là, devant des réponses de la sorte, je tourne le dos et je m'en vais m'occuper de mon potager, du verger, des arbres qu'on plante et des réserves d'eau de pluie qu'on est en train d'installer.  

 

Argentine : une vague de chaleur hors-norme a privé d’électricité plus de 700 000 habitants

 

Il est illusoire de continuer à croire que la technologie va forcément nous préserver du changement climatique. Les conséquences directes des vagues de chaleur sur les systèmes électriques des pays normalement tempérés en sont une brutale illustration. Et ces vagues de chaleur sont tout aussi éprouvantes pour le corps humain.

13 janvier 2022 - Laurie Debove

L’Argentine est frappée par une vague de chaleur historique, les températures dépassant 40°C dans la majeure partie du pays, et montant jusqu’à plus de 50°C à certains endroits, faisant du territoire l’endroit le plus chaud de la planète pendant un bref moment. Cette vague de chaleur a provoqué de nombreuses coupures de courant à Buenos Aires, privant au moins 700 000 habitants d’électricité, en plus d’avoir des conséquences délétères sur les humains, les cultures et les animaux dans tout le pays.

Une fournaise sans électricité

En plein été sud-américain, où le temps sec et chaud entraîné par le régime climatique de La Nina fragilise déjà les cultures, une vague de chaleur historique frappe cette semaine l’Amérique du sud et particulièrement l’Argentine. Hier, il faisait 45,0 ºC à Rivadavia et mardi, la température a atteint 41,1 degrés à Buenos Aires, la capitale du pays.

Selon le Servicio Meteorológico Nacional (SMN), l’homologue argentin de Météo France, c’est la première fois en 65 ans qu’il fait aussi chaud dans la ville, pourtant située au bord de l’Atlantique. La dernière fois, c’était en janvier 1957, lorsque les 43,3°C avaient été atteints, le record depuis le début des relevés en 1906.

Cette vague de chaleur hors-norme a fait exploser la demande en électricité pour faire fonctionner les climatiseurs et autres équipements réfrigérants. Couplée à des incendies, cette augmentation soudaine de la consommation électrique a provoqué de nombreuses coupures de courant, les infrastructures électriques n’étant pas adaptées à cette situation.

Lire aussi : Emballement climatique : les frigoristes subissent la hausse record des températures

Plus de 700 000 foyers d’électricité ont ainsi été privés d’électricité dans cette ville de plus de 14 millions d’habitants. Le service en ligne de l’ENRE, le gestionnaire du réseau, a lui-même cessé de fonctionner. 28 000 foyers étaient toujours privés d’électricité hier.

« Le service a été interrompu après que la demande d’électricité a dépassé 27.000 mégawatts et alors qu’elle était sur le point de battre un nouveau record de consommation, deux semaines seulement après le précédent pic de 27.088 mégawatts », a détaillé le quotidien La Nación.. « En seulement 20 minutes, la consommation a chuté à 24 450 MW, ce qui témoigne de la coupure massive du service, selon les données en temps réel publiées par Cammesa, la société chargée des répartitions de l’électricité. »

Ces coupures électriques ont mis la métropole à rude épreuve : la plupart des commerces étaient à l’arrêt, les feux de circulation ont cessé de fonctionner, les climatiseurs, ventilateurs et les frigos inutiles, détruisant bon nombre de denrées essentielles. Même le système d’épuration d’AySA, qui fournit de l’eau potable à Buenos Aires, a été touché.

La population a dû économiser sa consommation d’eau en pleine canicule, un cauchemar.

« Même tôt le matin, il faisait très chaud, environ 31 degrés », a déclaré Gustavo Barrios, 34 ans, alors qu’il était assis à l’ombre de quelques arbres, pour Reuters. « Je n’ai pas de climatisation à la maison et nous étions avec juste le ventilateur qui soufflait de l’air chaud. C’était intenable. »

Face à cette situation extrême, l’une des premières mesures du gouvernement argentin a été de réactiver les importations d’électricité en provenance du Brésil, en demandant aux distributeurs d’énergie de renforcer leurs équipes et en partant à la recherche d’énergies fossiles pour produire de l’électricité.

Les autorités ont également recommandé aux habitants de rester à l’abri du soleil, porter des vêtements légers, et rester hydratés le plus possible.

L’impact du changement climatique

Selon le météorologue Lucas Berengua, cette vague de chaleur hors-norme pourrait établir de nouveaux records de température dans le pays.

« Il s’agit d’une vague de chaleur aux caractéristiques extraordinaires, avec des valeurs de températures extrêmes qui seront analysées lorsqu’elle prendra fin. Elle pourrait générer des records historiques pour les températures et la persistance de la chaleur en Argentine », a-t-il déclaré.

Aujourd’hui, la température mondiale a augmenté d’environ 1,1° par rapport à l’ère préindustrielle à cause des activités humaines. Si les vagues de chaleur ont toujours existé, le réchauffement climatique accélère leur fréquence et leur intensité

L’Organisation météorologique mondiale rappelle que les vagues de chaleur sont de loin les événements météorologiques extrêmes les plus meurtriers dans la plupart des régions du monde. La crise climatique multiplie par 600 le risque de voir de telles vagues de chaleur se reproduire !

L’Argentine subit de plein fouet les conséquences néfastes du changement climatique. Ces dernières années, l’Argentine a connu des quantités inhabituelles d’incendies de forêt autour du delta principal du Parana, causés par les pratiques de l’agrobusiness et un climat plus chaud, et le niveau du fleuve a dramatiquement baissé.

Lire aussi : Incendies en Argentine: un drame, symbole de notre modèle de civilisation

« Je suis toujours née ici dans un climat tempéré et j’ai vu comment la température changeait au fil des ans, et ce n’est pas ce à quoi nous sommes habitués », a témoigné Marta Lorusso, 59 ans, architecte, pour Reuters. « Cela avec l’humidité ambiante me tue vraiment, je ne peux pas le supporter. Je bois des litres d’eau et je fais ce que je peux. Et en plus, je n’ai plus d’électricité. Je ne sais pas quoi faire. »

Il est illusoire de continuer à croire que la technologie va forcément nous préserver du changement climatique. Les conséquences directes des vagues de chaleur sur les systèmes électriques des pays normalement tempérés en sont une brutale illustration. Et ces vagues de chaleur sont tout aussi éprouvantes pour le corps humain.

Lire aussi : En 2100, 3 personnes sur 4 pourraient mourir à cause de la chaleur

Comme le décrit Marta Lorusso, ce n’est pas un « chaud sec » qui est le plus dangereux pour l’organisme, mais bien un « chaud humide ». Les scientifiques nomment cette combinaison la « température humide » ou « température du thermomètre mouillé ». Combinant la température et le taux d’humidité dans l’air, elle est notée Tw, le « w » correspondant au mot anglais wet, signifiant « humide ».

Quand les 35 degrés Tw sont atteints, l’air est si chaud et humide que le corps humain ne peut plus assurer sa thermorégulation grâce à la transpiration. En effet, pour que la sueur joue son rôle de régulateur, il faut que l’air à la surface de la peau soit plus humide que l’air ambiant.

Les argentins ne sont pas au bout de leur peine. Les températures élevées devraient se poursuivre tout au long de la semaine avec des pics dépassant souvent les 40 °C, selon le Service météorologique national (SMN).

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L’impact sur les cultures et la faune

Évidemment, les humains ne sont les seuls à être menacés par cette vague de chaleur. Des alertes ont déjà été lancées sur son impact sur les cultures et les végétaux, et les associations de protection de l’environnement sont extrêmement inquiètes de son impact sur les animaux et écosystèmes du pays.

En 2019, des températures extrêmes avaient provoqué la mort de 354 manchots de Magellan, une espèce menacée, sur le site de Punta Tombo. Cet épisode avait provoqué l’inquiétude majeure des scientifiques qui étudient ce site de reproduction majeur de l’espèce.

La position dans laquelle ont été retrouvés de nombreux manchots de Magellan suggère qu’ils sont décédés en haletant, à la recherche de fraîcheur… Crédit : Katie Holt, Université de Washington 

L’Argentine est aussi le deuxième exportateur mondial de maïs après les Etats-Unis, et le principal fournisseur mondial d’huile et de farine de soja. Cette vague de chaleur intense et prolongée va affecter la majeure partie de la zone agricole, avec des pertes énormes aggravées par l’absence de précipitations, a rapporté la Bourse des céréales de Buenos Aires dans son rapport agroclimatique hebdomadaire.

Quant à l’impact sur la faune locale, pour l’heure l’impact le plus visible et le plus impressionnant est l’arrivée de millions de scarabées à la recherche de fraîcheur, dans plusieurs villes de la province de La Pampa. Attirés par la lumière, ils trouvent refuge partout : maisons, parcs, jardins, terrasses, immeubles, toits, canalisations, égouts…

Les argentins les ramassent par seaux entiers. S’ils sont inoffensifs pour l’humain, leur nombre est si grand que le poids de ces millions de scarabées a endommagé certains bâtiments, menaçant notamment de faire s’écrouler des plafonds, et bouché des canalisations. Pour éviter des collisions avec ces insectes imprévisibles, les habitants doivent se couvrir les yeux et le visage à leur passage.

Ce jeudi, la vague de chaleur entre dans sa phase la plus extrême en Amérique du Sud centrale, avec l’attente de nouveaux maximums records en Argentine et en Uruguay. Le Paraguay est également touché par ce phénomène.

Plus il fait chaud, plus il y aura des problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité. La technologie ne pourra pas tout régler car elle a ses limites dans un environnement extrême, à l’image de ce qu’observent les frigoristes et les ingénieurs dans les centrales nucléaires en France. Face aux aléas climatiques, la sobriété énergétique semble la piste la plus pérenne pour adapter le fonctionnement de nos sociétés et limiter les dégâts que nous vivons déjà.

Pour aller plus loin : Canicule, eau et électricité : seule la sobriété pourra nous sauver

Crédit photo couv : Relevés de température en Argentine – European Union, Copernicus Sentinel-3 imagery

 

 

 

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