Le champ profond de Hubble
- Par Thierry LEDRU
- Le 31/12/2024
- 0 commentaire
Le champ profond de HUBBLE
Le 30 décembre 1924, Edwin Hubble (1889-1953), après une série d’observations réalisées quelques mois plus tôt, annonçait officiellement une découverte qui allait changer radicalement notre connaissance de l’univers : des nébuleuses, que l'on croyait situées à l’intérieur de notre Galaxie (le terme s’écrit avec une majuscule quand il s’agit de la nôtre, appelée aussi la Voie lactée), s’avéraient être d’autres galaxies indépendantes et beaucoup plus éloignées qu’on ne le pensait.
La Voie lactée, n’était donc pas l’univers, mais juste une partie infinitésimale, une galaxie parmi des milliards d’autres. Quelques précurseurs, tels Emmanuel Kant ou William Herschel soupçonnaient déjà cette réalité, les travaux d’Edwin Hubble la confirmèrent de manière irréfutable. Troublant de penser qu’à l’époque où les relativités restreintes et générales d’Einstein avaient déjà révolutionné notre vision de l’univers, la tendance majoritaire était de croire que la Galaxie (la nôtre donc, c’est bien de le repréciser) représentait en quelque sorte l’univers tout entier !
Un télescope spatial, lancé en 1990 et toujours en activité, fut baptisé Hubble en hommage aux travaux d’Edwin.
Belle intuition car en 1995, ce télescope réalisera le fameux « champ profond de Hubble » sur une minuscule zone du ciel assez sombre où seules 4 étoiles de faible luminosité sont visibles (et serviront de guides).
Quand j’écris « minuscule zone du ciel » c’est plus qu’un euphémisme : la zone représente un 30 millionième du ciel. En gros, imaginez vous, dans un champ, tendre une épingle à bout de bras ; la tête de cette épingle représentera la zone photographiée. On peut aussi opter pour un bouton de chemise à 25 mètres, un ballon de foot à 900 mètres etc. Dans cette minuscule zone du ciel, totalement sombre hormis les 4 étoiles à faible luminosité citées plus haut, après des durées d’exposition de plusieurs dizaines d’heures (pour capter un maximum de lumière) sur quatre longueurs d’onde différentes, le télescope spatial produira une image devenue légendaire où l’on dénombrera pas moins de 3000 galaxies.
C’est peu dire que, face à l'immensité, nous sommes bien peu de chose...
Robert Loï
Ajouter un commentaire