La laïcité à l'école est régulièrement chahutée par diverses polémiques, comme celui des "mamans accompagnantes" voilées lors de sorties scolaires ou la question de la viande halal à la cantine. Suscitant polémiques et clivages droite-gauche, ce dont l'école n'a généralement rien à gagner. En février, l'ancien ministre Luc Chatel et le Haut conseil à l'intégration avaient installé une mission "Pédagogie de la laïcité" afin de donner aux personnels éducatifs "les outils conceptuels et pédagogiques nécessaires pour mieux s'approprier le principe de laïcité". Aujourd'hui, Vincent Peillon veut reprendre tout le dossier, et tout remettre à plat. Le ministre de l'Education, par ailleurs agrégé de philosophie, a lancé pour cela une mission de réflexion avec pour but, comme il l'expliquait mercredi lors de sa conférence de presse de rentrée, d'avoir un enseignement de la "morale laïque" harmonisé pour enseigner aux enfants les principes et comportements du "vivre ensemble".
Dans un entretien au Journal du dimanche, le ministre fixe à la mission "trois objectifs : qu'il y ait une cohérence depuis le primaire jusqu'à la terminale, que cet enseignement soit évalué, qu'il trouve un véritable espace". Il souligne que la morale laïque ne doit pas s'apparenter à l'"ordre moral" ou à l'"instruction civique": "le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s'émanciper, car le point de départ de la laïcité c'est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d'arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix", précise-t-il.
Comment enseigner cette "morale laïque" aux élèves ?
Aux yeux du sociologue Jean Baubérot, spécialiste reconnu de la laïcité, Vincent Peillon lance ainsi une "troisième initiative qui remet la laïcité sur ses fondements au lieu d'en faire soit une laïcité positive à la Sarkozy, mais qui était néo-cléricale, soit une laïcité répressive à la Sarkozy-Guéant". L'universitaire y voit un signal très positif : "D'une manière générale, il me semble qu'il y a des mesures actuellement qui montrent qu'on est en train de repartir du bon pied au sujet de la laïcité". Et de citer la mission présidée par Didier Sicard sur la fin de vie ou la promesse de François Hollande d'ouvrir le mariage aux homosexuels.
Mais pour cela, il faudra en premier lieu définir ce que pourra bien recouvrir cette "morale laïque". Jean Baubérot s'interroge : "Que peut être la morale partagée dans une société pluraliste et où il y a plusieurs morales convictionnelles différentes ? Il ne s'agit pas de porter atteinte à ces morales convictionnelles mais de trouver le fondement partagé qui peut être enseigné sans y porter atteinte". Il faudra ensuite trouver sous quelle forme la transmettre aux élèves. Ce qui, souligne le sociologue, va "nécessairement poser la question de la formation des enseignants".
Bon, on avance un peu là...Mais on retombe quand même dans les travers de l'évaluation cognitive. Ridicule. Si c'est apprendre des leçons par coeur et les réciter, on reste dans un contexte scolaire alors qu'il s'agit d'entrer dans une dimension existentielle. On fait déjà ça avec la philosophie en terminale et on voit bien ce qu'il en reste une fois que les élèves ont le bac en poche. Juste du dégoût pour la plupart d'entre eux. Si on s'y prend de la même façon dès l'école primaire, on va encore marcher sur la tête.
Mais, bon, je reconnais que l'interrogation sur cet "enseignement" a le mérite d'être posé et ça fait du bien. Voyons la suite...
Et bien voilà, fin d'après-midi, une nouvelle info qui tombe : "Connaître la Marseillaise sera une priorité".
Je vais encore avoir un blâme moi...Parce qu'apprendre un chant de guerre à mes élèves, il n'en est pas question. REFUS CATEGORIQUE et sans appel.