Sauvegarde du lynx
- Par Thierry LEDRU
- Le 25/10/2021
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On a ici un exemple flagrant de la marge entre le discours politique et la réalité.
Après la lecture de ce texte issu du gouvernement, il convient de lire les commentaires des gens concernés, habitants des Vosges.
Et c'est là qu'on réalise à quel point les projets de sauvegarde sont quasiment irréalisables. Et c'est à se demander pour quelles raisons ils sont annoncés. Intention électoraliste ? On peut le craindre.
Le discours et les actes.
Plan national d’actions en faveur du Lynx boréal (2022-2026)
Du 05/10/2021 au 27/10/2021 - 1537 commentaires
Cette consultation a pour objet de porter à la connaissance du public le projet de Plan national en faveur du Lynx boréal (2022-2026)
Dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité, la France consacre un effort particulier à la préservation des espèces les plus menacées présentes sur son territoire.
Pour ces espèces, le ministère de la transition écologique met en place des plans d’actions, qui sont complémentaires au dispositif législatif et réglementaire les protégeant. Ces plans visent à coordonner les actions de sauvegarde des espèces végétales et animales les plus vulnérables pour lesquelles la France a une responsabilité patrimoniale.
C’est le cas du Lynx boréal (Lynx lynx) dont l’aire de présence en France présente des situations contrastées suivant les massifs : la population du massif des Vosges a décliné de façon dramatique, celle du Jura est stable et celle des Alpes peine à progresser.
Le Lynx boréal est le plus grand félin sauvage présent en Europe. Il est l’un des trois grands carnivores présents en France métropolitaine avec l’Ours brun (Usus arctos) et le Loup gris (Canis lupus).
Cette espèce protégée au niveau international (Convention de Berne, Directive Habitat, Faune, Flore) comme au niveau national (Arrêté ministériel du 27 avril 2007), est classée « en danger » (EN) sur la liste rouge française de l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN).
L’impact des collisions routières, des destructions illégales, le manque de connexion entre les populations ainsi que le manque d’acceptation constituent des menaces pour la conservation à long terme de l’espèce.
Ce plan d’actions détermine les actions à mettre en œuvre en France afin de rétablir l’espèce dans un bon état de conservation sur l’ensemble de son aire de présence actuelle et les nouveaux espaces de colonisation spontanée. Pour cela, 14 objectifs ont été définis, répartis en 4 axes d’intervention :
1. Amélioration des conditions de coexistence avec les activités humaines
2. Réduction des menaces sur la viabilité de l’espèce et suppression des freins à son expansion
3. Communication, sensibilisation et valorisation
4. Animation du PNA
Ce document a été élaboré avec l’ensemble des partenaires concernés par l’espèce, et sous la coordination de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) Bourgogne-Franche-Comté appuyée de l’Office Français pour la Biodiversité (OFB).
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a donné un avis favorable le 06 juillet 2021 sur ce plan national d’actions en y apportant des recommandations.
La prise en compte de l’avis du public et des recommandations du CNPN sera réalisée à l’issue de la consultation.
Le projet de plan national d’actions (version complète), la plaquette synthétique de présentation, et l’avis du CNPN sont téléchargeables ci-dessous.
En application du dernier alinéa du II de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.
La consultation est ouverte du 5 octobre au 27 octobre 2021.
Télécharger :
plaquette presentation (format pdf - 6 Mo - 04/10/2021)
Plaquette synthétique de présentation
Temps de téléchargement estimé : 1 min 37 s (512 K), 48 s (1024 K), 24 s (2 M), 9 s (5 M).pna lynx versioncnpnv2 annexes (format pdf - 12 Mo - 04/10/2021)
Plan national d’actions en faveur du Lynx Boréal
Temps de téléchargement estimé : 3 min 17 s (512 K), 1 min 38 s (1024 K), 49 s (2 M), 19 s (5 M).2021 16 avis cnpn pna lynx boreal du 06 juillet 2021 2 (format pdf - 168.8 ko - 04/10/2021)
Avis du CNPN du 6 juillet 2021
Commentaires
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La sauvegarde du lynx, par Goslar Michèle , le 25 octobre 2021 à 17h03
C’est tellement rare que la France de M. Macron s’intéresse à l’écologie, à la vie animale et végétale, que cet intérêt pour le lynx semble suspecte puisque toutes les autres espèces sont menacées...
Favorable aux objectifs, mais défavorable quant à la méthode, par OUDIN Dominique , le 25 octobre 2021 à 17h03
Bonjour,
Les objectifs du PNA Lynx sont très bien, mais les moyens pour y parvenir suscitent de sérieux doutes.
Une place très importante est accordée à la communication, comme si l’image du lynx posait problème, alors qu’il est notoire que les ruraux comme les citadins aiment et admirent les lynx, tout randonneur, tout promeneur, rêve d’en croiser un.
On se demande ce que ces actions de communication vont apporter concrètement à la sauvegarde du lynx, par contre on découvre d’ores et déjà que la Fédération Nationale de la Chasse (FNC) reçoit un financement de 20 000 € par an (soit 100 000 sur 5 ans), et d’autres aides en cours d’estimation.
Pour les associations de terrain qui œuvrent depuis plusieurs décennies à la protection du lynx, notamment le Centre Athenas : aucune aide. Pire, le Centre Athenas est écarté des actions qui le concernent directement et auxquelles il pourrait apporter son expertise, sa participation, et ses bases de données.
L’impact catastrophique de la chasse, et surtout des battues, souvent deux par semaine sur un même secteur, parfois plus, est sous estimé bien qu’il soit évoqué. A cela s’ajoute le braconnage, mentionné également, mais avec « pudeur ».
Or il est évident que la principale menace qui pèse sur le lynx, c’est la chasse, le dérangement qu’elle implique et le braconnage sans vergogne.
Ne nous leurrons pas, les chasseurs font la guerre au lynx, et pourtant ils sont les principaux partenaires de l’Etat dans ce PNA, si le but est de les responsabiliser, cela parait un peu illusoire.
La solution la plus rapide et efficace pour protéger le lynx c’est de limiter le nombre de jours de chasse, limiter drastiquement voire interdire les battues, délimiter des zones refuges sans chasse, supprimer définitivement le permis de chasse en cas de destruction d’espèce protégée. Tout le reste n’est que littérature.
Autre sujet d’inquiétude, les instances de direction et de conseil.
Les membres du Comité de pilotage et du Conseil scientifique seront nommés par le Préfet, sans aucune garantie quant à leur qualification et quant à leur volonté réelle de défendre les intérêts du lynx et de la biodiversité plutôt que ceux de la chasse.
Il n’y a pas de contre pouvoir aux décisions de nomination du Préfet, cela pose un problème de démocratie et d’efficience de ce PNA.
Sauvegarde du lynx boréal, par Agnes Cimolino , le 25 octobre 2021 à 17h02
Je constate qu’il n’a pas été prévu de renforcer la présence de femelles dans les Vosges, ce qui manque cruellement à cette zone. Par ailleurs,il est nécessaire de prendre en compte le nombre impressionnant de jeunes orphelins, plus de 78 jeunes de 1989 à 2021 (source : Centre Athénas).
Le financement alloué à la lutte contre la destruction de l’espèce est dérisoire face au désastre actuel.
Il est très important de faire la promotion de la présence du lynx d’un point de vue écologique. Sensibiliser le grand publique me semble être un moyen évident pour préserver les zones peuplées, les lynx et faire connaître cet animal.
Protection du Lynx, par BUISSON , le 25 octobre 2021 à 17h02
Bonjour ,
Il est important de prendre conscience que
Cette espèce protégée au niveau international (Convention de Berne, Directive Habitat, Faune, Flore) comme au niveau national (Arrêté ministériel du 27 avril 2007), est classée « en danger » (EN) sur la liste rouge française de l’Union Internationale de Conservation de la Nature .
On se doit de le protéger .
Mes salutations distinguées
Pour la sauvegarde du lynx, par Claude , le 25 octobre 2021 à 17h01
Sans entrée dans de grandes considérations philosophiques, il est de notre devoir, si ce n’est pour notre propre survie, de protéger toutes les espèces animales, sans distinction aucune. Habitant dans le parc naturel régional des Vosges du Nord, je me désole, à chacune de mes sorties quotidienne, du peu de diversités rencontré. La réintroduction, la protection et le suivi du lynx (mais également celle du loup) dans les régions françaises, d’où il fut jadis éradiqué, sont le fruit du simple bon sens.
D’autre part, il est inadmissible qu’une poignée d’individus, habillés d’un gilet rouge les week-ends et sous le simple prétexte d’une tradition ancestrale, mais est surtout pour des raisons mercantiles puisse massacrer et exterminer sans contrôle aucun, des êtres vivants qui ne demandent qu’à vivre.
Notre environnement est déjà bien assez fréquenté, surexploité et détruit. Il est plus que temps que les choses évoluent dans le bon sens pour le bien-être de tous, animaux compris.
C.H.
Sauvegarde du Lynx boréal, par RUBIROLA , le 25 octobre 2021 à 16h59
Pour améliorer la coexistence des lynx avec les activités humaines, il s’agirait de mettre l’accent sur les avantages économiques et écologiques que peut rapporter leur présence.
Les lynx devraient être plus protégés contre le braconnage ou les tirs illégaux. Les moyens budgétaires alloués à leur protection devraient être plus importants.
L’impact des activités de loisirs, de la chasse, etc., source de dérangement, devrait faire l’objet d’une étude approfondie.
Protection du Lynx, par BUISSON , le 25 octobre 2021 à 16h58
Bonjour ,
Il est important de prendre conscience
Cette espèce protégée au niveau international (Convention de Berne, Directive Habitat, Faune, Flore) comme au niveau national (Arrêté ministériel du 27 avril 2007), est classée « en danger » (EN) sur la liste rouge française de l’Union Internationale de Conservation de la Nature .
On se doit de le protéger .
Mes salutations distinguées
Avis favorable même si la copie doit être revue, par Andolfatto Aymerick , le 25 octobre 2021 à 16h57
On doit protéger le lynx mais les moyens budgétaires (5 000 €) dédiés à la lutte contre les destructions illégales sont totalement insuffisants, il faut plus.
la preuve par les chiffres, par Olivierb , le 25 octobre 2021 à 16h57
Population française en êtres humains : 65.5 millions (Worldometer)
Estimation du nombre de lynx : 100-150 individus selon le journal l’Est Républicain du 14.02.2021. Si on prend 125 lynx, cela fait 520000 humains pour un animal. Le journal nous ’informe’ que la population de lynx est presque à saturation...
urgence d’action pour sauver le lynx, par MARINGUE , le 25 octobre 2021 à 16h56
il s’agit de faire connaitre au grand public la biologie du lynx
avant qu’il ne devienne un souvenir sur des photos.
en parlera-t-on à GLASGOW????
TRES CORDIALEMENT
lynx, par matthieu nappée , le 25 octobre 2021 à 16h56
Bonjour ! faut mieux tard que jamais ! en ésperant qu il soit pas trop tard (ps : des lachers d ourses serrait pas un luxe en passant) bonne journée !
Plan d’actions en faveur du lynx boréal (2022-206), par BOMPA , le 25 octobre 2021 à 16h56
Je suis tout à fait favorable à ce qu’un plan d’actions en faveur de la sauvegarde du lynx boréal soit mis en oeuvre afin que ce splendide félin ne disparaisse pas à jamais de nos paysages.
Quelques actions pourraient être rajoutées au plan comme :
un renforcement des populations de femelles où elles sont absentes (dans le massif des Vosges notamment),
compléter le plan par une liste des mesures nécessaires à mettre en place pour la protection des jeunes lynx orphelins (plus de 78 jeunes de 1989 à 2021 selon les données du centre Athénas),
améliorer l’image et faire mieux accepter le lynx en développant tous les avantages écologiques et économiques induits par sa présence,
prévoir le remplacement des lynx braconnés afin de maintenir un bon niveau des populations,
répertorier, afin de les amoindrir voire les éliminer, les sources de dérangement telles que la chasse, le braconnage, les activités de plein air dérangeantes...
privilégier le financement d’actions concrètes sur le terrain plutôt que les études bibliographiques,
augmenter les moyens budgétaires dédiés à la lutte contre les destructions illégales de lynx.
J’espère de tout coeur qu’humains et lynx pourront enfin cohabiter avec plus de sérénité, et que nous n’aurons pas à vivre la disparition totale d’une espèce déjà bien mise à mal par nos activités - comme, hélas, toute la biodiversité...
Je garde encore la foi en la sagesse de l’espèce humaine pour faire le nécessaire afin que ne soient pas anéanties tant de beautés...
Avis favorable à la protection de l’habitat, par Olivier Adam , le 25 octobre 2021 à 16h54
J’exprime un avis favorable aux éléments de protection du biotope du lynx. En tant qu’espèce parapluie, la protection de son habitat sera aussi favorable à de nombreuses autres espèces moins médiatiques mais tout aussi écologiquement importantes.
A ce titre, au-delà des seuls aspects réglementaires liés à une espèce protégée, une véritable action ambitieuse à l’égard de son environnement et de sa quiétude constituerait un pas vers une moindre dégradation de la biodiversité dans sa globalité...
Protection du lynx boreal, par Gavand Jeanine , le 25 octobre 2021 à 16h50
Protection du lynx boréal, la chasse et le lobby des chasseurs deviennent vraiment détestables : ces espèces menacées méritent protection et non la barbarie des chasseurs et braconniers ! Je suis totalement pour la protection renforcée du lynx boréal !
Plan national en faveur du lynx, par Christophe Abonnat , le 25 octobre 2021 à 16h50
Action urgente et indispensable, mais hélas pas assez ambitieuse, comme toujours la place laissée aux chasseurs est exorbitante au regard de leur rôle néfaste vis à vis de la faune sauvage et dans le domaine de l environnement en général.
Toujours être pertinent, par NICOLAS Vincent , le 25 octobre 2021 à 16h49
Bonjour, Serait-il possible de prendre en compte les points suivants svp :
Les femelles lynx ne persistent pas dans les Vosges. Peut-être serait-il pertinent de les renforcer ?
Concernent les orphelins, il n’y a rien de mis en place. Peut-on savoir pourquoi sachant que cela concerne 78 animaux (source : Athena) ?
Les moyens de lutte dédies à la destruction illégale me semble être très légèrement (ironique) sous évalué. Que comptez-vous faire avec 5000€ ?
Serait-il possible d’avoir une communication claire sur les avantages écologiques du lynx dans l’éco-système, car tout commence par la connaissance.
Le ratio actions bibliographiques et actions terrains semble aussi mal réparti. Investir plus sur le terrain est pertinent.
Enfin le meilleur, les lynx braconnés, pourrait-on les concidérer et les remplacer svp ?
"protection", oui, par Dimitri Minassian , le 25 octobre 2021 à 16h48
Je ne suis pas familier du sujet mais si WWF juge cela suffisamment important pour me solliciter, je leur apporte ma voix. Je suis naturellement en faveur de toutes actions pouvant amener à "protéger" (terme à définir, en particulier les matérialisations de cette "protection") la faune et la flore, en particulier cet animal.
avis favorable mais PNA encore insuffisant, par vincent schmitt , le 25 octobre 2021 à 16h46
Je soutiens le PNA mais certaines insuffisances me semblent devoir être pointées.
Il conviendrait de plus mettre en avant les bénéfices écologiques (un maillon nécessaire de l’équilibre forestier) et économiques (aura touristique) de la présence du lynx et aussi le fait qu’il ne représente pas de danger ni de concurrence pour l’homme. Point à travailler en partenariat avec le ministère de l’éducation et les écoles.
La protection des individus existants n’est pas suffisante pour permettre à l’espèce de se réinstaller (en particulier dans le massif vosgien). Il faudrait renforcer sa présence (notamment les femelles) et "remplacer" les individus braconnés.
Protection du lynx boreal, par Gavand Jeanine , le 25 octobre 2021 à 16h44
Protection du lynx boréal, la chasse et le lobby des chasseurs deviennent vraiment détestables : ces espèces menacées méritent protection et non la barbarie des chasseurs et braconniers ! Je suis totalement opposée à la chasse du lynx boréal !
Avis très favorable , par Dominique Delmotte , le 25 octobre 2021 à 16h44
La faune sauvage ne représente plus désormais dans le monde que 3% de la biomasse des vertébrés contre 72% d’animaux d’élevage et 25% d’humains, comment accepter la disparition de ce félin dans nos contrées ?
POUR COMPRENDRE LES ENJEUX ET PARTICIPER
Crédit : Charles Metz
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DÉMOCRATIE
LYNX : UN PETIT CLIC POUR SAUVER UN GRAND FÉLIN
Publié le 21 octobre 2021
Le ministère de la transition écologique vient d’ouvrir une consultation publique sur le plan national d’actions en faveur du lynx, espèce menacée. Pour aider cette espèce encore très menacée, nous vous invitons à donner votre avis sur le site web du ministère avant le 27 octobre 2021.
LE LYNX, LE PLUS GRAND FÉLIN SAUVAGE D’EUROPE
Comme le loup et l’ours, le lynx est un grand carnivore. C’est un félin au corps relativement court avec un pelage constellé de petites ou grandes taches plus ou moins sombres en forme de points ou d’ocelles. Ses pattes sont longues et ses pieds larges.
Le lynx est reconnaissable à sa tête arrondie et à son museau court, aux pinceaux de poils noirs au bout des oreilles, aux favoris, ces longs poils qui ornent le cou, et à une queue courte terminée par un manchon noir. Il se déplace généralement au pas, avec l’allure souple propre aux félins.
En France, le lynx fréquente essentiellement les forêts de montagne où il va chasser à l’affût ses proies, principalement des chevreuils et des chamois. A l’exception de la période de rut (février-mars) et de l’élevage des jeunes pour la femelle (naissances en mai, séparation de la mère au 10e mois), le lynx vit seul sur un territoire assez important de 100 à 400 km2.
POURQUOI SE MOBILISER EN FAVEUR DU LYNX ?
Le lynx a progressivement disparu de France entre le XVIIe et le début du XXe, suite à la régression des forêts, à la raréfaction de ses proies et aux persécutions directes dont il a été la cible. Grâce à des réintroductions menées en Suisse dans les années soixante-dix, l’espèce a recolonisé lentement le Jura, puis les Alpes. Des réintroductions ont aussi été conduites dans les Vosges dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix, mais ont échoué, essentiellement à cause des tirs illégaux de la plupart des animaux relâchés.
En dépit de son statut d’espèce protégée au niveau national et de son classement en tant qu’espèce « En danger » de disparition sur la liste rouge de l’UICN, le lynx boréal reste aujourd’hui très menacé :
par les collisions avec les véhicules sur les routes ;
par des axes de transport et constructions humaines qui empêchent les différentes populations de se rencontrer ou de se disperser ;
par les destructions illégales qui perdurent,
par un rejet d’une partie du monde de la chasse qui le considère comme un concurrent ;
par des éleveurs qui craignent de voir leurs élevages menacés, même si les prédations du lynx sur les ovins sont rares.
A QUOI VA SERVIR LE PLAN NATIONAL D’ACTIONS EN FAVEUR DU LYNX ?
Les données de suivi de terrain et les expertises scientifiques ont révélé que l'état de la population de lynx en France est particulièrement inquiétant, l’espèce étant même considérée en voie d’extinction dans le massif des Vosges.
L’objectif du plan national d’action est de mettre en œuvre une stratégie sur 5 ans dans un premier temps, pour rétablir la population de lynx dans un bon état de conservation.
Comment ? En mobilisant les différents acteurs concernés (scientifiques, administrations, socio-économiques, associatifs) autour d’actions-clés permettant :
d’améliorer les connaissances sur la biologie et le comportement du lynx ;
de définir les menaces et les actions à mettre en place selon les massifs où l’espèce est présente ;
d'informer les acteurs concernés et le public ;
d'améliorer la prise en compte de l’espèce dans les activités humaines ;
de permettre une meilleure cohabitation avec l’élevage ovin en aidant les éleveurs à mettre en place des mesures de protection adéquates.
COMMENT PARTICIPER À LA CONSULTATION ?
Rendez-vous avant le 27 octobre sur la page web de la consultation pour avoir plus d’informations et postez votre commentaire sur la page prévue à cet effet. Il est important de personnaliser votre réponse et de ne pas faire un simple copier-coller des arguments proposés, pour que votre réponse soit bien comptabilisée lors de la synthèse de cette consultation.
QUE DIRE ?
Nous vous invitons à répondre à la consultation en donnant un avis favorable à ce plan national d’actions en reprenant les réserves et remarques énoncées ci-après.
Les recommandations exprimées par le Conseil national de protection de la nature dans son avis du 6 juillet 2021 doivent être impérativement mises en œuvre.
Le projet de plan national d’actions mentionne explicitement le rejet de toute régulation du lynx (tirs légaux). Cette mention doit impérativement être conservée dans la version finale du plan national d’actions.
Certaines actions prévues dans le plan national d’actions ne sont toujours pas budgétisées et leur financement n’est pas encore assuré. Il est surprenant que l’Etat, qui se targue sur la scène internationale d’être mobilisé pour sauver la biodiversité, fasse appel à des fondations et des financeurs privés pour boucler son budget. L’Etat doit prendre ses responsabilités en consacrant des moyens financiers et humains importants pour assurer la mise en œuvre rapide et efficace des différentes actions prévues dans ce plan national d’actions.
Face aux réticences de chasseurs et d’éleveurs, les opérations de réintroductions sont conditionnées, y compris dans le noyau vosgien où l’espèce est pourtant en voie d’extinction, à la mise en place d’une part d’une expertise scientifique et d’autre part à l’adhésion de tous les acteurs. L’Etat a déjà beaucoup tardé avant de proposer ce plan national d’actions. Il faut impérativement que l’expertise scientifique sur les réintroductions soit lancée au plus vite. Conditionner les opérations de réintroductions à l’accord unanime de toutes les parties invite les chasseurs et les éleveurs à camper sur leurs positions. Au regard de la situation critique du lynx, il faut que l’Etat prenne une décision courageuse en dépit des blocages. Le lynx n’aura pas le temps d’attendre le changement des mentalités.
En réponse aux destructions illégales de lynx qui perdurent, l’Etat doit montrer que ces destructions renforcent sa motivation et son engagement en procédant dans les meilleurs délais au remplacement des animaux détruits illégalement, notamment dans le massif des Vosges. Les enquêtes conduites pour retrouver les auteurs des faits sont compliquées (découverte tardive des cadavres, omerta...), mais ces difficultés ne doivent pas être renforcées par une insuffisance de moyens humains et financiers alloués à l’Office français de la biodiversité, chargé de la police de l’environnement.
Sans les résultats de l’étude sur l’impact du dérangement du lynx et ses habitats par les activités humaines (chasse, tourisme de nature, exploitation forestière, aménagement, …), la création des zones de tranquillité ne doit pas être écartée ce que demandent pourtant massivement les chasseurs dans la présente consultation.
L’accompagnement des éleveurs à la présence du lynx, la généralisation des moyens de protection et leur adaptation à la variété des conditions locales doit être une priorité. Cette généralisation est utile à plusieurs titres : elle permet d’éviter les rares attaques du lynx, mais aussi les prédations par les chiens ou les vols de brebis, et de préparer les éleveurs au retour du loup dans les secteurs où le canidé est aujourd’hui absent.
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