SEENTHA de Jean-Michel ARCHAIMBAULT

 

Seentha | Jean-Michel Archaimbault | 2009

SEENTHA de Jean-Michel ARCHAIMBAULT

éditions Rivière blanche (2009)

Je ne lis plus de SF depuis bien longtemps après avoir pourtant adoré Asimov, Van Vogt, Silverberg, Anderson, Dick, Sturgeon, Stefan Wul, etc...

Je ne connaissais donc pas Jean-Michel Archaimbault. Et sans aucune hésitation, je le range avec les auteurs cités ci-dessus.

Plus d’une fois, lorsque j’étais jeune, je me suis demandé si ces auteurs de SF n’étaient pas des esprits revenus d’un futur lointain.

Autant, il est aisé de se documenter sur les faits passés pour écrire un roman historique, autant j’ai toujours trouvé fascinant l’imagination de ces auteurs de SF capables de créer des mondes inconnus, des technologies qui dépassent mon entendement, sans aucune possibilité de puiser dans des connaissances étayées, connues de tous, à travers des faits anciens.

Là, tout est à inventer et il faut pour cela une imagination qui me sidère. Ou alors user de souvenirs d’une vie qui n’a pas encore pris forme dans l’époque en cours, une vie qui vient d’un temps qui n’a pas encore existé.

Je pense donc que Jean-Michel Archaimbault vient du futur.

Je ne développerai pas le fond de ce roman parce que la richesse ne se décrit pas, au risque d’en donner une vision appauvrie. C’est un roman de SF, une œuvre totale, un espace au-delà du connu. Pour ce qui est de la forme, c’est magistral. D’une part parce que le foisonnement de termes et de descriptions de technologies dont j’ignore s’ils existent ou s’ils sont pures inventions ne sont jamais source d’égarement ou de lassitude. Bien sûr, il m’a fallu accepter de plonger dans ce bain linguistique et de ne pas en saisir à coup sûr la pleine compréhension. Je me suis donc laissé emporter par le flot et il est arrivé un moment dans la lecture où je lisais ces termes comme si je les avais toujours fréquentés et c’est là que j’ai réalisé que l’ensemble du texte contenait tout ce dont j’avais besoin pour être happé.

L’histoire est complexe mais les personnages ont une densité si forte qu’ils l’emportent sur cette fatigue qui aurait pu survenir s’il ne s’était agi que d’une description de technologies toutes plus fascinantes les unes que les autres. L’humain prédomine. Les relations sont plus prenantes que les vaisseaux les plus sophistiqués, que les technologies les plus étourdissantes.

Bien sûr que la trame a une importance considérable. Aucun roman ne peut être aimé en dehors de son histoire, qu’elle que soit la maîtrise de l’écriture. La technique n’a pas de vie, elle doit la servir. Tout comme un roman dont l’histoire est fascinante n’aura pas d’existence s’il n’est pas nourri par une technique d’écriture incontestable.

Ici, les deux paramètres sont réunis.

Plus d’une fois, j’ai tenté d’imaginer l’auteur devant ce défi de maintenir une écriture aussi riche et une histoire aussi foisonnante d’idées, cette projection dans un futur aussi lointain, des technologies aussi étourdissantes. Quelle est la vie intérieure d’un esprit capable d’imaginer cela ? Quel est son rapport avec la vie quotidienne de notre époque ? D’où viennent des pensées aussi éloignées de notre réalité ? Je n’ai pas la réponse et c’est une interrogation qui me renvoie inévitablement à cette hypothèse qu’il s’agit d’un esprit revenant d’un futur qui nous échappe, à nous, humains contemporains.

Fascinant.

Je ne connais rien à l’œuvre de Wagner et à son « Hollandais volant ». Je ne connais pas grand-chose de la mythologie. Et je n’en ai éprouvé aucun manque. De ce que j’ai lu sur ce roman, des divers commentaires trouvés sur le Net, j’ai toujours vu citées ces références. Mon ignorance n’a aucunement amoindri mon plaisir à cette lecture. Cette histoire, pour moi, existe en dehors de ces cadres artistiques même si j’imagine que l’auteur a tenu à témoigner par ce roman de son admiration pour l’œuvre de Wagner, pour les opéras, pour la mythologie. L’idée d’inclure tout cela dans le cadre d’une histoire appartenant à la science fiction était un défi de taille.

Mission accomplie.

 

Seentha | Jean-Michel Archaimbault | 2009

 

 Un article ajouté/rédigé par  | 23/07/2018 | Lu 1701 fois

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Seentha | Jean-Michel Archaimbault | 2009

Seentha | Jean-Michel Archaimbault | 2009

Cet ouvrage débute par un prologue chargé et peu digeste(1) d’une vingtaine de pages. Là, je dois dire en toute sincérité que j’ai galéré pour affronter ce passage obligé. La lecture du prologue terminée, je souffle un peu. Puis, arrive l’acte premier qui s’ouvre avec la scène 1 qui se déroule dans l’espace, à bord du vaisseau Aniara II, à deux mille six cents années-lumière de l’amas des Hyades. Et là, tout à coup, je retiens mon souffle, happée par les premières phrases du chapitre ! Dès lors, impossible de lâcher cet ouvrage jusqu’à son acte dernier !

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre avec cet ouvrage, et j’ai été agréablement surprise par cette lecture. Quelle belle découverte ! Pour ne point gâcher votre plaisir de lecture, je n’entrerai pas dans les détails du récit. Sachez simplement que « Seentha » est en quelques sortes une revisite à la sauce SF des opéras « Le Hollandais Volants » et « Tristan et Iseut » de Richard Wagner, soupoudrés de mythologie nordique. On y retrouve les thèmes majeurs de ces deux œuvres, tels que l’errance, l’arrivée d’un personnage inconnu, le sacrifice et l’amour absolu qui a un goût de folie et de mort. Chers lecteurs, soyez prêts à prendre part à un jeu cruel aux dimensions du cosmos !

Lire la suite de l’article de Koyolite Tseila pour Le Galion des Etoiles :

Seentha | Jean-Michel Archaimbault | 2009 (legaliondesetoiles.com)


 

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