Vibrio Choleare
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/10/2020
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Dans le tome 3 de la trilogie que j'ai mise de côté, j'avais imaginé une pandémie. C'était en décembre 2019. Juste avant le covid.
J'avais déjà beaucoup lu sur les zoonoses et notamment ce que les scientifiques ont nommé la "plastisphère"
J'en ai déjà parlé ici :
Chapitre 5
Genève. Bâtiment de l’OMS. Réunion des pays concernés par l’épidémie de plastisphère. État des lieux par le Docteur Huang.
« Nous comptabilisons à ce jour 8456 victimes et 42458 personnes hospitalisées. Les symptômes sont toujours les mêmes : diarrhée très abondante avec atteinte de tout le système digestif. Le choléra, vous l’aurez compris. Se sont ajoutées des atteintes pulmonaires et neurologiques. Les patients traités dès les premiers symptômes diarrhéiques et supportant le traitement succombent parfois de complications qui relèvent d’une mutation du vibrio choleare. La plupart des décès surviennent dans une fourchette de trois à huit jours. Certains décès se sont produits quelques heures après le début des diarrhées. Des traitements sont en cours avec des succès partiels. Très partiels, je ne vous le cache pas. Les neufs pays concernés actuellement ont mis en place une alerte sanitaire la plus drastique possible. Il est malgré tout très délicat d’atténuer la propagation de l’épidémie au regard des populations atteintes. La majorité de cette population côtière est désœuvrée, n’a pas accès aux soins d’urgence et vit principalement des ressources marines. On savait déjà que les crevettes pouvaient participer à la propagation du virus. Nous avons découvert que tous les éléments marins peuvent être contaminés, que ça soit la faune marine ou la flore. Quelques études scientifiques avaient déjà évoqué cette possibilité, il y a une dizaine d’années mais rien ne laissait présager une telle extension et une telle contamination. Il semble que la concentration exponentielle de plastique dans les océans ait accéléré le processus de symbiotique entre les divers micro-organismes relevés sur les déchets flottants ou immergés. C’est à une véritable jungle microbienne que nous sommes désormais confrontés. Il est d’ailleurs probable que le vibrio choleare ne soit pas le seul à avoir muté. Nous avons établi des restrictions préventives auprès des pays épargnés pour l’instant mais nous n’avons guère de doute sur l’extension à venir. Il est fort probable que des pays occidentaux seront concernés dans un avenir assez proche. La contamination semble se produire de façon totalement atypique. Les symptômes sont ceux du choléra mais la contamination est celle d’une grippe H5N1. Contacts physiques et postillons. Nous avons eu des cas qui semblent le confirmer. Des études bactériologiques sont en cours dans la Manche, la mer du Nord, la mer Méditerranée, sur la côte Pacifique de l’Amérique latine, sur la côte Atlantique de l’Afrique. Actuellement, l’épidémie frappe fortement l’Asie du sud-est et le pourtour de l’océan Indien. La pollution au plastique est fortement implantée dans ces zones. On peut envisager également que des lacs d’eau douce, des fleuves, des rivières sont ou seront impactés. Il suffit de penser à l’état du Gange par exemple. De nombreuses équipes scientifiques sont en alerte maximale dans toutes les zones urbanisées où les rejets plastique sont établis depuis bien longtemps. Il faut bien entendu tenir compte des courants marins qui contribuent à la propagation de ces bactéries à l’échelle planétaire. Le régime alimentaire des populations jouera un rôle prépondérant. Toutes les populations côtières attachées à l’exploitation marine sont les premières cibles de nos interventions préventives. Le rythme de propagation depuis l’apparition des premiers cas suggère une croissance exponentielle pouvant atteindre le million de personnes dans un délai de deux mois. La létalité est très élevée. Si nos soupçons de contamination par simple contact physique se révèlent exacts, nous n’échapperons pas à une pandémie qui pourrait se révéler dévastatrice. L’objectif prioritaire est donc de trouver un traitement adéquat et d’accompagner les populations les plus fragiles par une aide alimentaire. Il reste à convaincre les gouvernements. L’impact sur le tourisme se révèle déjà dévastateur pour l’Asie du sud-est. Les états les plus réticents, dans les premiers jours, se montrent désormais totalement réceptifs à nos interventions. On sait tous, par expérience, que la croissance économique des gouvernements a toujours été l’élément déterminant pour la prise en considération des populations. »
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