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  • Changement climatique à l'école

    Je vous invite à aller lire les commentaires de cet article en cliquant sur le lien en bas de page.
    C'est juste hallucinant ce qu'on peut lire. Il y a une frange de la population française qui me révulse.

     

    Comment l'enseignement du changement climatique fait petit à petit son nid à l'école

    Article rédigé par Lucie Beaugé

    France Télévisions

    Publié le 25/03/2024 06:02

    Temps de lecture : 7 min Des enfants de la ville de Poitiers (Vienne) font école dehors, le 9 mars 2023. (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)

    Des enfants de la ville de Poitiers (Vienne) font école dehors, le 9 mars 2023. (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)

    Si l'éducation au développement durable progresse dans les manuels, les professeurs s'emparent encore peu des projets pratiques et manquent de formation sur le sujet.

    "Il faut donner des clés aux élèves pour qu'ils comprennent la complexité du climat. Aujourd'hui, on trouve des aberrations sur internet. En parler en classe, c'est faire en sorte qu'ils ne tombent pas dans des certitudes ou des théories complotistes." Pour David Boudeau, président de l'Association des professeurs de biologie et de géologie, l'école a un rôle clair à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Face à l'urgence, les projets pédagogiques sur le sujet gagnent en popularité ces dernières années.

    Exemple avec la Fresque du climat : depuis sa création en 2018, 300 000 élèves ont été sensibilisés aux causes et aux conséquences du changement climatique grâce à l'outil, selon l'association. Du lundi 25 au vendredi 30 mars, une semaine sur le thème "J'peux pas, j'ai climat" est organisée par l'Agence du service civique et l'Agence de la transition écologique (Ademe), en lien avec l'association Unis-Cité. En appui des enseignants, des jeunes engagés viennent animer de courtes séances de sensibilisation des élèves.

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    Dans les programmes scolaires, la sensibilisation aux enjeux environnementaux a fait son apparition dès 1977 dans sous l'appellation "éducation à l'environnement". A partir de 2004, on a parlé d'éducation au développement durable (EDD), selon un rapport parlementaire sur le sujet rendu public en décembre 2023, porté par les députées Francesca Pasquini (Nupes) et Graziella Melchior (Renaissance). "A la suite d'une lettre de saisine du ministère de l'Education nationale, adressée au Conseil supérieur des programmes en 2019, des évolutions notables ont été introduites dans tous les cycles", précise Anne-Françoise Gibert, référente pédagogique "culture scientifique et durabilité" du réseau Canopé, chargé de la formation des enseignants. 

    En fin de maternelle, comme le prévoit le programme (PDF), il est désormais attendu que les enfants commencent à "adopter une attitude responsable en matière de respect des lieux et de protection du vivant". En langage adapté aux tout-petits, cela signifie par exemple éteindre la lumière en sortant d'une pièce ou jeter un emballage en carton dans la bonne poubelle. En terminale, les trois thèmes abordés dans l'enseignement scientifique sont liés au changement climatique : "Science, climat et société", "Le futur des énergies" et "Une histoire du vivant".

    Un besoin d'interdisciplinarité

    Face aux effets de plus en plus visibles du changement climatique, l'urgence se fait ressentir. Au lycée, "on évoque de plus en plus les rapports du Giec et les différentes COP", illustre David Boudeau. Mais l'enseignant constate que les conséquences sur la biodiversité restent "trop peu" présentes dans les manuels. Il observe aussi que l'interdisciplinarité est difficile à mettre en œuvre, alors que les enjeux climatiques peuvent infuser dans toutes les matières enseignées. "Au collège, les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), créés durant la réforme de 2015, disparaissent progressivement, car on n'a plus les moyens de les assurer", regrette David Boudeau.

    "Les disciplines manquent de lien entre elles, y compris sur l'éducation au développement durable."

    Anne-Françoise Gibert, référente pédagogique du réseau Canopé

    à franceinfo

    Des syndicats, comme SUD Education, relèvent par ailleurs un manque de cohérence dans les manuels scolaires. Ils dénoncent un "verdissement des programmes" et réclament une "refonte en profondeur des programmes scolaires, qui cesse de faire de la croissance un modèle économique incontournable". Le syndicat critique des "solutions technophiles" présentées "comme seules issues à la crise environnementale", ce que contestent les rapports du Giec, qui soulignent l'importance de la sobriété et de la réduction de la consommation d'énergies émettrices de gaz à effet de serre.

    Du concret pour rendre l'urgence réelle

    Pour intéresser les enfants aux enjeux climatiques, une approche concrète est indispensable, selon tous les interlocuteurs interrogés par franceinfo. Depuis le début des années 2000, les circulaires sur l'école "encouragent les chefs d'établissement et l'ensemble de la communauté éducative à mettre en place des projets pédagogiques" autour du développement durable, note le rapport de Francesca Pasquini et Graziella Melchior. Mais l'impulsion donnée à ces projets dépend de la sensibilité de l'école et de ses professeurs, ainsi que du temps et des moyens mis à leur disposition pour s'en emparer.

    à lire aussi Éducation : quand les enfants font classe dans la forêt

    Benjamin Gentils, président de La Fabrique des communs pédagogiques, fait partie des fervents militants de l'école du dehors. L'association forme des cadres de l'Education nationale à cette pratique de l'enseignement en extérieur et son confondateur estime qu'"il n'y a pas à avoir un choix exclusif entre dehors et dedans, mais [que] l'extérieur reste une approche primordiale pour parler de l'éducation au développement durable". Les enfants peuvent ainsi aborder des questions environnementales de manière indirecte (faire des maths en comptant des insectes, par exemple), ou grâce à des activités directement liées aux enjeux climatiques.

    Fin décembre, relate Benjamin Gentils, "dans une école à Bagnolet, des élèves ont réalisé des relevés de pollution grâce à un capteur. Ils doivent bientôt se rendre à la montagne et pourront comparer. On les met dans une position scientifique pour qu'ils prennent conscience des risques à proximité de chez eux, tout en abordant des notions du programme". Il assure que de plus en plus d'académies se montrent "intéressées" par l'initiative.

    Dans celle de Poitiers, une demi-journée par semaine, près de 14 000 élèves ont classe dehors, dans la forêt, un parc ou encore la cour de récréation. Depuis la victoire municipale en 2020 de Léonore Moncond'huy (EELV), cette initiative d'éducation à la nature fleurit partout dans la préfecture de la Vienne. "On fournit à qui le veut un kit nature, comprenant une bâche pour s'asseoir en extérieur, des outils de jardinage ou encore des outils d'observation de la nature", illustre Hélène Paumier, adjointe éducation à la mairie de Poitiers, à laquelle chaque kit coûte entre 600 et 800 euros. 

    Une formation des profs insuffisante

    Pour aborder aisément le sujet du changement climatique en classe autant que pour monter des projets pédagogiques, les enseignants sont en quête de connaissances. Dans leur rapport, Francesca Pasquini et Graziella Melchior pointent un accompagnement largement insuffisant des professeurs, qu'il s'agisse de leur formation initiale ou continue. Dans le premier degré en particulier, "les enseignants ont du mal à s'engager, car ils ont moins cette culture scientifique" sur les enjeux climatiques, note Anne-Françoise Gibert. Seuls 14% des professeurs des écoles ont reçu une formation universitaire scientifique, selon une étude de l'Académie des sciences et de l'Académie des technologies publiée en 2020 (PDF).

    S'il existe de nombreuses ressources sur des plateformes destinées aux enseignants, comme Eduscol, Guislaine David, co-secrétaire générale du syndicat SNUipp-FSU, estime que la consultation de "fiches techniques dans l'urgence" ne peut pas se substituer à une formation au contact de professionnels. Selon Francesca Pasquini, les professeurs ressentent in fine "un manque de légitimité".

    Pourtant, tous peuvent être concernés par les questions liées au changement climatique. Autant qu'un enseignant de SVT ou de physique-chimie, "un professeur de lettres est tout aussi légitime à en parler durant son cours", plaide Anne-Françoise Gibert. Durant le cycle 4 (5e, 4e et 3e), le thème "Imaginer des univers nouveaux" en français peut, par exemple, être une porte d'entrée. Signe que la transition écologique s'immisce dans toutes les matières, la technologie et l'enseignement moral et civique intègreront ses enjeux dès la rentrée 2024, a annoncé le ministère en juin.

    à lire aussi TEMOIGNAGES. Ils veulent être "utiles", "sensibiliser" au réchauffement climatique : quels choix d'orientation professionnelle pour la jeunesse écolo ?

    Les objectifs d'une sensibilisation aux enjeux environnementaux à l'école sont de taille : réduire l'éco-anxiété des élèves, lutter contre la désinformation climatosceptique en ligne et, bien sûr, en faire des citoyens responsables. "Plus tôt on les sensibilise, plus tôt ils auront une conscience et pourront agir sur leur environnement", souligne Guislaine David. "Il ne faut pas oublier qu'ils peuvent devenir des décideurs plus tard : ingénieur, chef d'entreprise, responsable politique...", se projette même Francesca Pasquini.

    Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

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  • Jasmin Paris, au bout de la Barkley

     

    Il lui restait 99 secondes pour franchir la ligne, avant dépassement de la barrière horaire des 60 heures de course...

     

    La Barkley (un ancien article)

     

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    Jasmin Paris première femme finisher de la Barkley Marathons : un évènement !

     

    22 mars 2024

    4 minutes

    La rédaction

    La rédaction Sous la direction de Sylvie Sanabria, l'équipe de rédaction est un noyau dur de journalistes passionnés, tous basés depuis un bon spot de grimpe, de trail, de ski ou de surf.

    Celle que des milliers de «Barkley maniacs » ont suivi sur les réseaux depuis trois jours sous le surnom de « #SmallEuropeanWoman » est incontestablement la star de la Barkley 2024. La Britannique de 40 ans, vétérinaire, scientifique et mère de deux enfants, vient en effet de boucler une épreuve que son créateur, Gary Cantrell, n’avais jamais imaginé voir gagnée par une femme. Jasmin Paris vient aujourd’hui de lui prouver le contraire en 59:58:21. Respect Lady !

    C’est un petit gabarit – ce qui lui a valu tout au long des trois jours de course le surnom de #SmallEuropeanWoman » ( la petite femme européenne) – mais une sacrée pointure. La Britannique Jasmin Paris est entrée dans l’histoire de la Barkley marathons en s’imposant comme la première femme à finir les cinq boucles de cet ultra (160 km) mâtinée de course d’orientation. Son chrono ? 59:58:21. Sur le fil, à quelques secondes du cut off.

    Ce n’est pas un miracle, mais la suite logique d’une carrière éblouissante dans l’ultra endurance. Déjà l’année dernière elle faisait l’événement en bouclant trois tours sur cinq de cette course cauchemardesque. Depuis près de dix ans aucune femme n’avait réussi cette performance. De quoi lui donner envie de revenir cette année, car disait-elle après cet exploit : « Je comprends pourquoi on peut devenir obsédée par la Barkley. Et je crois bien que ça y est, je suis accro moi aussi ».

    Dire qu’on l’attendait cette année à Frozen Head Park, était un euphémisme. Lazarus Lake, qui a pourtant dit pendant très longtemps que d’après ses calculs, aucune femme ne pourrait jamais remporter la Barkley, compte tenu des écarts relevés dans les épreuves d’utra endurance par rapport à leurs compétiteurs masculins, semblait s’être ravisé ces derniers temps. Et cette année, il a eu la bonne idée de la sélectionner à nouveau.

    On ne sait à ce jour combien de femmes ont participé à cette édition, mais ce qui est sûr c’est que si l’une d’entre elles devait gagner, c’était Jasmin Paris. Redoutable compétitrice, sportive militante – elle est une des fondatrices de Green runners – c’est une athlète hors du commun que ses pairs masculins n’ont cessé d’encourager tout au long de la course. A commencer par Damian Hall, son ami et son coach. 

    Son truc, plus jeune, c’était la natation

    Une gloire nouvelle que cette femme aura certainement un peu de mal à gérer, tant elle aime rester discrète sur ses exploits. « Il suffit de continuer à mettre un pied devant l’autre et de bien s’alimenter. Si nous nous donnons vraiment la peine d’y arriver, nous pouvons réaliser beaucoup plus de choses que ce que nous imaginons » expliquait humblement au média américain I Run Far celle qui n’est pas tombée dans la course à pied dès le plus jeune âge. 

    Au départ, c’est la natation qui la passionne. « L’eau froide procure une véritable poussée d’adrénaline » explique-elle. Elle continue encore aujourd’hui de nager en eaux libres. Lorsqu’elle se tourne vers l’équitation, il lui arrive tout de même, avec ses bottes et sa grosse veste en cuir, de parcourir en courant les cinq ou six kilomètres qui la séparent de chez elle. Une fois arrivée à l’université, elle fait quelques footings, « peut-être 15 à 20 minutes, une fois par semaine. Je ne me qualifiais pas de coureuse ».

    Ce n’est qu’en 2008, de retour près de sa ville natale (Hadfield, non loin de Manchester) après avoir quitté l’université et décroché son premier emploi en tant que vétérinaire, qu’elle commence à courir vraiment. « J’avais entendu parler d’un truc appelé hashing (un mélange de course à pied et de course d’orientation) ». Six mois plus tard, Jasmin vient à bout de son premier ultra, le Howarth Hobble (53 km). « J’ai vraiment aimé ça, les gens, l’atmosphère. Je me souviens encore des points de ravitaillement : il y avait des beignets à l’un, des hot-dogs à l’autre ou encore des biscuits et des doubles shots de whisky ».

    Un esprit libre, une force mentale impressionnante

    Ensuite, les épreuves s’enchaînent. Viennent alors les premiers succès – championne britannique de trail running, records (aux 95 kilomètres de la Fellsman ou encore aux 321 km de la Dragon’s Back Race) et de nombreux top 10 au classement général. 2016 est pour elle une année que cette jeune femme discrète qualifiera de  » incroyable ». Au programme: le célèbre Bob Graham Round (106 kilomètres), le Charlie Ramsay Round (24 sommets, 8 600 mètres de dénivelé positif, où elle bat le record de la course, hommes et femmes confondus), une 6e place à l’UTMB (son premier 160 kilomètres) et elle décroche le titre de championne des Skyrunner World Extreme Series, entre autres…

    Inarrêtable, Jasmin ne cesse jamais de courir, pas même le jour de son accouchement, en novembre 2017, où elle ajoute huit kilomètres au compteur. « J’ai eu plutôt de la chance avec la grossesse. Je ne me suis pas sentie trop mal […] Courir est un temps très précieux, un moment juste pour moi. Avec la maternité, je perçois ce sport de façon différente » confie l’athlète.

    Pour se motiver à retrouver la forme après la naissance de son enfant, Jasmin s’inscrit donc à la Spine Race, 429 km, 16 000 mètres de D+ et aucune assistance entre les points de contrôle. Quelques mois plus tard, en janvier 2019, elle devient la première femme à remporter cette épreuve d’ultra-trail hivernale. Un exploit mis en lumière par les médias du monde entier. En effet, Jasmin a battu le précédent record (détenu par un homme) de plus de 12 heures… le tout en allaitant son bébé de 14 mois. Une performance pour le moins inspirante, comme celle réalisée sur la Barkley cette année. Mais qui ne devrait pas lui faire perdre la tête pour autant. Jasmin ne courant ni pour la gloire, ni pour l’argent.

    Ses sponsors ? Un seul, la petite entreprise britannique inov-8, pour le matériel et les chaussures. À vrai dire, elle repousse les offres de parrainage des grandes marques. « J’ai déjà une carrière – je suis scientifique et vétérinaire – donc je n’ai pas besoin d’une deuxième », insiste-t-elle. « Et je n’ai absolument aucune envie de me lier à un contrat ou que quelqu’un me dise quoi faire et quand. Je veux juste que ça reste un plaisir ». Bel esprit.

    Le point sur la fin de course

    • 21h04 : L’Ukrainien Ihor Verys remporte la redoutable Barkley Marathons en 58:44:59 et devient le 18e finisher
    • 21h33 : l’américain John Kelly termine la Barkley Marathons pour la 3e fois en 59:15:38
    • 21H36 : Damian Hall arrive dans la mauvaise direction et ne valide pas sa 5e boucle
    • 21h49 : Jared Campbell – 4 fois finisher – termine sa cinquième boucle en 59:30:32
    • 21h56 : Greig Hamilton devient le 19e finisher de la Barkley avec un temps de 59:38:42
    • 22h03 :
    Sébastien Raichon échoue dans la 5e boucle pour sa première participation
    • 22h17 : Jasmin Paris termine sa 5e boucle sur le fil en 59:58:21 et devient la première femme finisher (et 20e finisher)
    • 22h20 : La Barkley 2024 est terminée, elle compte 5 finishers dont la première femme

     

    Ultra-trail

    Jasmin Paris, première femme à terminer la Barkley

     

    Jasmin Paris rentre dans l'histoire de la Barkley en étant la première femme à terminer cette course mythique. (A. Berg/L'Équipe)

     

    https://www.lequipe.fr/Ultra-trail/Actualites/Jasmin-paris-premiere-femme-a-terminer-la-barkley/1456323

    Jasmin Paris rentre dans l'histoire de la Barkley en étant la première femme à terminer cette course mythique. (A. Berg/L'Équipe)

    L'Écossaise Jasmin Paris, spécialiste de l'ultra-trail, est rentrée dans l'histoire de la mythique épreuve américaine en étant la première femme à la terminer.

     

    (avec D. M.) mis à jour le 23 mars 2024 à 15h13

     

    Jasmin Paris est rentrée dans l'histoire de la Barkley, ce défi immense, cette course mythique disputée dans la forêt inhospitalière de Frozen Head Park dans le Tennessee (États-Unis). Sur les réseaux sociaux, les organisateurs ont annoncé qu'elle était la première femme à achever cette course qui doit se réaliser en moins de 60 heures. L'Écossaise a terminé le défi de 160 kilomètres avec 20 000 mètres de dénivelé positif en 59 heures et 58 minutes.

     

    L'ÉQUIPE

     

    Aurélien Sanchez, la Barkley à ses pieds

     

    Paris, âgée de 40 ans, est une habituée des courses d'ultra-trail : elle avait terminé 6e de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc en 2016 et surtout remporté au scratch (classement hommes et femmes confondus) la terrible Spine Race (420 km dans le nord du Royaume-Uni en hiver) en 2019. En 2023, elle avait déjà surpris en bouclant trois tours sur cinq de la Barkley.

    Fait inédit, cinq coureurs ont terminé la Barkley cette saison. Le plus rapide est l'Ukrainien (émigré au Canada depuis huit ans) Ihor Verys qui a terminé l'épreuve en 58 heures et 44 minutes, devant John Kelly (59h15'38), finisher pour la 3e fois, Jared Campbell (59h30'32), pour son 4e succès, et Greg Hamilton (59h38'42).

    L'ÉQUIPE

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    Le Français Aurélien Sanchez, vainqueur de l'épreuve en 2023, avait dû abandonner, blessé, à l'entame de la troisième boucle. Pour sa première participation, Sébastien Raichon était en lice dans la 5e et dernière boucle mais il n'a pas fini dans les temps.

    publié le 23 mars 2024 à 00h07 mis à jour le 23 mars 2024 à 15h13

    434203281 915822287216013 5497916511492968214 nLes cinq finisseurs de l'année.

  • Ecrans et développement cognitif de l'enfant

    C'est une étude de l'INSERM.

    Pour ma part, au vu de mes 37 ans à travailler avec les enfants (CM1 et CM2), il est clair que l'affaiblissement du langage et les difficultés d'attention étaient flagrants dans mes dix dernières années. Les écrans de télévision ordinateurs, playstation, smartphones, c'est indéniable que ça a un impact mais j'ajouterais le nombre croissant de parents, soit débordés, soit incompétents, soit indifférents... J'ai vu une disparité immense s'installer entre les familles. Et des enfants possédant une tablette être très éveillés quand d'autres étaient complètement absents...

    https://presse.inserm.fr/ecrans-et-developpement-cognitif-de-lenfant-le-temps-dexposition-nest-pas-le-seul-facteur-a-prendre-en-compte/

    Écrans et développement cognitif de l’enfant : le temps d’exposition n’est pas le seul facteur à prendre en compte
    13 Sep 2023 | Par INSERM (Salle de presse) | Santé publique

    Enfant déjeunant en regardant l'écran d'un ordinateur portableDans quelle mesure l’exposition précoce ou excessive aux écrans influence-t-elle le développement cognitif de l’enfant ? © AdobeStock

    Dans quelle mesure l’exposition précoce ou excessive aux écrans influence-t-elle le développement cognitif de l’enfant ? À l’heure actuelle, cette question divise les scientifiques. Une équipe de recherche dirigée par le chercheur Inserm Jonathan Bernard au sein du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Inserm/INRAE/Université Paris Cité/Université Sorbonne Paris Nord) a travaillé sur les données de près de 14 000 enfants de la cohorte française Elfe[1] de leurs 2 ans à leurs 5 ans et demi. Si comme d’autres avant elle, cette nouvelle étude montre une relation négative entre le temps d’exposition et le développement, elle met aussi en évidence que cette relation n’est pas vraie pour tous les domaines de la cognition et qu’elle est beaucoup plus faible lorsque le cadre de vie familial est correctement pris en compte. Ses résultats confirment[2] également une relation négative non négligeable entre l’exposition à la télévision pendant les repas familiaux et le développement précoce du langage. Ces travaux, publiés dans The Journal of Child Psychology and Psychiatry, suggèrent que, si le temps d’écran a son importance, le contexte d’exposition compte également.

    Face aux évolutions rapides des usages et à une place toujours plus importante des écrans dans le quotidien, une question continue de diviser les scientifiques : dans quelle mesure l’exposition trop précoce et/ou excessive aux écrans influence-t-elle le développement infantile ? Si le développement du langage a été au cœur d’une majorité d’études, d’autres domaines cognitifs ont été moins étudiés. Il en est de même pour l’influence que pourraient avoir le cadre familial ainsi que les activités quotidiennes de l’enfant.

    L’équipe de recherche dirigée par le chercheur Inserm Jonathan Bernard au sein du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Inserm/INRAE/Université Paris Cité/Université Sorbonne Paris Nord) a cherché à évaluer les associations entre utilisation d’écran et développement cognitif dans la petite enfance, en prenant en compte les facteurs liés au contexte social, périnatal, familial et aux habitudes de vie. Pour cela, elle s’est intéressée aux données de près de 14 000 enfants de la cohorte française Elfe, collectées de leurs 2 ans à leurs 5 ans et demi, entre 2013 et 2017.

    Les parents ont rapporté le temps d’écran quotidien chez leur enfant à 2, 3,5 et 5,5 ans. Il leur a également été demandé de rapporter s’ils allumaient la télévision durant les repas en famille lors de la 2e année de l’enfant. De nombreux facteurs liés aux habitudes de vie et aux activités quotidiennes de l’enfant devaient également être précisés. Enfin, différents domaines cognitifs ont été évalués : développement du langage à 2 ans, raisonnement non verbal à 3,5 ans et développement cognitif global à 3,5 et 5,5 ans.

    L’équipe de recherche a ainsi observé qu’aux âges de 3,5 et 5,5 ans, le temps d’exposition aux écrans était associé à de moins bons scores de développement cognitif global, en particulier dans les domaines de la motricité fine, du langage et de l’autonomie. Cependant, lorsque les facteurs relatifs au mode de vie et susceptibles d’influencer le développement cognitif étaient pris en compte dans les modèles statistiques, la relation négative se réduisait et devenait de faible magnitude.

    Les résultats de l’étude montrent aussi que, indépendamment du temps d’exposition, avoir la télévision allumée pendant les repas en famille à l’âge de 2 ans (ce qui concernait 41 % des enfants) était associé à de moins bons scores de développement du langage au même âge. Ces enfants présentaient également un moins bon développement cognitif global à 3 ans et demi.

        « Cela pourrait s’expliquer par le fait que la télévision, en captant l’attention des membres de la famille, interfère avec la qualité et la quantité des interactions entre les parents et l’enfant. Or, celle-ci est cruciale à cet âge pour l’acquisition du langage », explique Shuai Yang, doctorant et premier auteur de l’étude. Il poursuit : « De plus, la télévision ajoute un fond sonore qui, lorsqu’il se superpose aux discussions familiales, va rendre difficile le déchiffrage des sons pour l’enfant et limiter la compréhension et l’expression verbales. »

    Ces résultats suggèrent ainsi que le temps d’écran n’est pas le seul facteur à prendre en compte : le contexte dans lequel a lieu l’utilisation de l’écran pourrait également représenter un facteur important. En outre, tous les domaines de cognition ne seraient pas touchés de façon similaire.

        « Les premières années de vie sont décisives pour le développement cognitif, mais aussi dans la mise en place des habitudes de vie, ajoute Jonathan Bernard. Lorsqu’un enfant utilise un écran excessivement, il le fait au détriment d’autres activités ou interactions sociales essentielles pour son développement. »

    La robustesse de cette étude tient à la fois au grand nombre de participants, mais également à la prise en compte de facteurs liés au profil social des familles et aux activités des enfants.

        « Si nos résultats suggèrent que les effets délétères de l’utilisation des écrans dans la petite enfance présentent un faible impact sur le développement cognitif au niveau individuel et peuvent être compensés dans les années suivantes, ils justifient cependant de rester vigilants à l’échelle de la population. En santé publique, les petits ruisseaux font les grandes rivières », précise Jonathan Bernard.

    Il ajoute que davantage d’études de long terme sont nécessaires pour évaluer l’impact cumulatif de ces effets de la petite enfance à l’adolescence. Les travaux de son équipe se poursuivent grâce au suivi des enfants de la cohorte Elfe pour chercher à répondre à ces questions.

    [1]Elfe est la première étude longitudinale française d’envergure nationale consacrée au suivi des enfants de la naissance à l’âge adulte. Plus de 18 000 enfants nés en France métropolitaine en 2011 ont été inclus dans l’étude (soit 1 enfant sur 50 parmi les naissances de 2011). Depuis le premier contact avec les familles à la maternité, les parents participant sont régulièrement interrogés pour mieux comprendre comment l’environnement, l’entourage familial et les conditions de vie influencent le développement, la santé et la socialisation des enfants. L’étude Elfe mobilise environ 150 chercheurs appartenant à diverses disciplines scientifiques.

    [2]Voir à ce sujet le communiqué du 8 juin 2021 : La télévision allumée pendant les repas associée à un plus faible développement du langage chez les jeunes enfants

  • Passeport carbone

    "C'est une atteinte à la liberté de se déplacer".

    "On en assez de ces Khmers verts, des dictateurs"

    "C'est pas un ou deux voyages par an qui vont changer quelque chose, alors je continue."

    "De toute façon, que je prenne cet avion ou pas, il décollera quand même."

    "Je bosse toute l'année pour partir en vacances alors je ne vais pas me priver."

    Etc etc...

     

    Voilà quelques phrases glanées sur France Info ou autres médias quand on parle aux voyageurs de l'idée d'un passeport carbone.

    On n'est pas sorti du sable...

     

    Vendredi 8 décembre 2023

    Environnement

    Actualité

    Qu’est-ce que le passeport carbone, qui pourrait bientôt régir nos déplacements ?

     

    Ross BENNETT-COOK, conférencier invité à l’école d’architecture et des villes et à l’université de Westminster.

    Face à l’urgence climatique, de nombreuses voix se font entendre pour réclamer une régulation des trajets polluants. Un universitaire britannique décrypte la piste d’un passeport carbone.

    L’été 2023 a marqué un tournant pour l’industrie du voyage. À la fin du mois de juillet, les arrivées de touristes internationaux dans le monde ont atteint 84 % des niveaux d’avant la pandémie. Dans certains pays européens, comme la France, le Danemark et l’Irlande, la demande touristique a même dépassé son niveau prépandémique.

    C’est peut-être une excellente nouvelle sur le plan économique, mais il est à craindre que ce retour au statu quo n’ait déjà des conséquences désastreuses sur les plans environnemental et social.

    L’été 2023 a été marqué par des vagues de chaleur record dans de nombreuses régions du monde. Les gens ont dû fuir les incendies de forêt en Grèce et à Hawaï, tandis que des alertes météorologiques extrêmes ont été émises dans de nombreuses destinations de vacances populaires telles que le Portugal, l’Espagne et la Turquie. Les experts ont conclu à la responsabilité du changement climatique dans ces conditions météorologiques extrêmes.

    Le tourisme fait partie du problème. Le secteur du tourisme génère environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre à l’origine de la crise climatique.

    Les effets négatifs du tourisme sur l’environnement sont devenus si graves que certains suggèrent que des changements radicaux dans nos habitudes de voyage sont inévitables. Dans un rapport de 2023 sur l’avenir des voyages durables, le voyagiste Intrepid Travel a proposé l’idée de « passeports carbone » pour aider l’industrie du tourisme à survivre.

    Un quota annuel

    L’idée du passeport carbone repose sur l’attribution à chaque voyageur d’un quota annuel de carbone qu’il ne peut pas dépasser. Ces quotas permettent ensuite de « rationner » les déplacements.

    Ce concept peut sembler extrême. Mais l’idée de quotas de carbone personnels n’est pas nouvelle. Un concept similaire – appelé « échange personnel de droits d’émission de carbone » – a été discuté à la Chambre des communes du Royaume-Uni en 2008, avant d’être abandonné en raison de sa complexité apparente et de la possibilité d’une résistance de l’opinion publique.

    L’empreinte carbone annuelle moyenne d’une personne aux États-Unis est de 16 tonnes, l’un des taux les plus élevés au monde. Au Royaume-Uni, ce chiffre s’élève à 11,7 tonnes, soit plus de cinq fois le chiffre recommandé par l’accord de Paris pour maintenir l’augmentation de la température mondiale en deçà de 1,5 °C. (En France, celle-ci est du même ordre de grandeur, ndlt)

    Pas plus d’un Londres – New-York par an

    Au niveau mondial, l’empreinte carbone annuelle moyenne d’une personne est plus proche de quatre tonnes. Mais pour avoir les meilleures chances d’empêcher la hausse des températures de dépasser les 2 °C, l’empreinte carbone mondiale moyenne doit baisser à moins de deux tonnes d’ici à 2050. Ce chiffre équivaut à environ deux vols aller-retour entre Londres et New York.

    Le rapport d’Intrepid Travel prévoit que les passeports carbone seront utilisés d’ici 2040. Cependant, plusieurs lois et restrictions ont été mises en place au cours de l’année écoulée, ce qui suggère que nos habitudes de voyage sont peut-être déjà sur le point de changer.

    Le transport aérien premier pollueur

    Entre 2013 et 2018, la quantité de CO2 émise par les vols commerciaux dans le monde a augmenté de 32 %. Certes, les améliorations en matière d’efficacité énergétique réduisent lentement les émissions par passager. Mais une étude de 2014 a révélé que, quels que soient les efforts déployés par l’industrie pour réduire ses émissions de carbone, ils seront contrebalancés par la croissance du trafic aérien.

    Malgré les améliorations, les avions sont encore trop polluants. (Photo : Franck Dubray / Ouest-France)

    Pour que les réductions d’émissions aient un effet significatif, les prix des billets devraient augmenter de 1,4 % par an, ceci afin de décourager certaines personnes de prendre l’avion. Or, en réalité, les prix des billets sont en baisse.

    Certains pays européens commencent à prendre des mesures pour réduire les voyages en avion. En Belgique, depuis le 1er avril 2023, les passagers des vols court-courriers et des avions les plus anciens sont soumis à des taxes plus élevées afin d’encourager d’autres formes de voyage.

    Moins de deux mois plus tard, la France a interdit les vols intérieurs court-courriers lorsque le même trajet peut être effectué en train en deux heures et demie ou moins. On s’attend à ce que l’Espagne fasse de même prochainement.

    Un projet similaire pourrait également voir le jour en Allemagne. En 2021, un sondage YouGov a révélé que 70 % des Allemands soutiendraient de telles mesures pour lutter contre le changement climatique si des parcours alternatifs par train ou par bateau étaient disponibles.

    Les croisières aussi visées

    Le transport aérien n’est pas le seul à être sous le feu des critiques. Une enquête menée en 2023 par la Fédération européenne pour le transport et l’environnement a révélé que les navires de croisière rejettent quatre fois plus de gaz sulfuriques – dont il est prouvé qu’ils provoquent des pluies acides et plusieurs affections respiratoires – dans l’atmosphère que l’ensemble des 291 millions de voitures en circulation en Europe.

    À Venise, les paquebots sont devenus indésirables. (Photo : Miguel Medina / AFP)

    De telles statistiques ont contraint les destinations touristiques européennes à prendre des mesures contre l’industrie des croisières. En juillet, le conseil municipal d’Amsterdam a interdit aux bateaux de croisière d’accoster dans le centre-ville afin de réduire aussi bien le tourisme que la pollution, une initiative qui a fait ses preuves ailleurs.

    En 2019, Venise était le port européen le plus pollué, en raison du grand nombre de bateaux de croisière. Mais elle est tombée à la 41e place en 2022 après l’interdiction faite aux grands navires de croisière d’entrer dans les eaux de la ville, ce qui a permis de réduire de 80 % la pollution atmosphérique à Venise provenant des navires.

    Changer de destination

    Le rapport d’Intrepid Travel souligne également que le changement climatique aura bientôt un impact non seulement sur la façon dont nous voyageons, mais aussi sur là où nous voyageons. Les températures brûlantes diminueront probablement l’attrait des destinations balnéaires traditionnelles, incitant les touristes européens à rechercher des destinations plus fraîches pour leurs vacances d’été, telles que la Belgique, la Slovénie et la Pologne.

    Plusieurs agences de voyages ont signalé une augmentation sensible des réservations de vacances vers des destinations européennes plus fraîches comme la Scandinavie, l’Irlande et le Royaume-Uni pendant la saison haute de l’été 2023.

    Quelle que soit la solution, changer nos habitudes de voyage semble inévitable. Des destinations du monde entier, de Barcelone à la Riviera italienne en passant par l’Everest, appellent déjà à limiter le nombre de touristes pour lutter contre la foule et la pollution.

    Les vacanciers doivent se préparer à modifier leurs habitudes de voyage dès maintenant, avant que ce changement ne leur soit imposé.

    La version originale de cet article a été publiée dans The Conversation.

     

  • Période de jeûne.

    En mode jeûne depuis hier soir.

    Ce matin, j'ai continué à casser à la masse une ancienne salle de bain, carrelage, placo et murs. Puis à charger les gravats dans des seaux pour les amener à la remorque. Puis à aller à  la déchetterie pour vider le tout. Très physique...

    Puis une sortie de vélo, pour finir la journée.

    Juste pour dire que l'idée que le jeûne est incompatible avec l'activité physique est fausse. Le jeûne enclenche le phénomène de l'autophagie et il n'y a pas mieux pour se purifier.

    L'autophagie dans le jeûne (1)

    L'autophagie dans le jeûne (2)

    Thierry 16:09, le mardi 19 mars 2024

    Petite sortie

     

    En mode jeûne pour éliminer les cellules mortes

    32,09 km

    1:17:42

    415 m dénivelée

    Moy.Max.

    Moyenne Vitesse 24,8 km/h // Max 50,0 km/h

    Temps écoulé1:18:41

    Strava Android App

  • Tous hétéronomes

    L'hétéronomie est la capacité d'un être vivant à s'adapter au milieu environnant.

    Chez l'homme, l'hétéronomie représente l'incapacité à se donner ses propres lois et à se régir d'après elles. L'hétéronomie est l'inverse de l'autonomie.

    En philosophie, chez Emmanuel Kant (1724-1804), l'hétéronomie est le caractère de la volonté quand elle se détermine en fonction de principes extérieurs à elle-même.

    ""Pour Kant, l'hétéronomie est la dépendance à l'égard de mobiles pathologiques sensibles ou d'une loi extérieure. Il distingue le domaine de l'hétéronomie, soumission inévitable au socius politique, de l'autonomie, capacité de se donner à soi-même ses propres lois, qui ne se conçoit valablement que dans le domaine de la liberté morale. Il évite d'envisager la morale comme domaine de la soumission aux normes, dans le respect des pouvoirs établis et la conformité aux exigences de la raison. Kant soutient que la Raison morale ne se définit pas par rapport au politique, domaine par excellence de l'hétéronomie, mais par la liberté.""

    Wikipédia

    En grec, "autonomos" signifie "ce qui se gouverne selon ses propres lois."

    On peut légitimement se poser la question de notre rapport à cette idée de liberté.

    Dans notre intégration sociale, nous sommes immanquablement amenés à tendre vers l'hétéronomie. Et cela depuis la petite enfance, en passant par l'école, jusqu'au monde professionnel. Il s'agit de créer les conditions favorables à une vie grégaire.

    Le problème vient évidemment du fait que nous déléguons à certains individus le droit de constituer les termes et les actes de cette soumission.

    Le fait, par exemple, que la constitution soit écrite par les gens qui sont tenus de s'y soumettre, reviendrait en fait à ce qu'on demande aux élèves d'écrire le règlement de l'école...Peut-être d'ailleurs seraient-ils capables de se montrer plus justes, honnêtes, équitables, restrictifs que les politiciens qui oeuvrent principalement à l'autonomie de leurs privilèges par l'extension de l'hétéronomie sur la masse. La constitution, par ce principe inique, génère une contradiction absolue dans le principe même du lien social. Les règles sont établies avec une intention inavouée au détriment de la classe sociale qui a délégué son pouvoir. Les individus qui travaillent à cette constitution, pilier même de l'hétéronomie du groupe humain, sont des individus qui répondent prioritairement à des intérêts personnels, c'est à dire à une incapacité à se détacher de leur propre hétéronomie passionnelle. Ils ont choisi la voie politique pour assouvir des désirs de puissance et d'autonomie financière en se servant des fondements de la démocratie. Ils ne sont pas autonomes au regard de leurs passions vénales. La populace, habituée, conditionnée, manipulée, validera ce cheminement pervers par une délégation électorale. On entre dans l'hétéronomie démocratique...

     Tout cela serait acceptable si les individus étaient capables de discerner lucidement ce qui les motive.

    Si la populace se soumet par abandon, pour pouvoir profiter d'une lobotomie existentielle, philosophique, intellectuelle, il s'agit d'une condamnation auto-proclamée. Elle n'a pas à se plaindre.

    Si la populace a conscience du détournement de l'hétéronomie à des fins personnelles et que cette soumission lui devient insupportable, qu'elle devine à quel point "le contrat social" est souillé, rompu, avili par des hommes avides, elle se doit de reprendre son autonomie. Non pas une autonomie dévastatrice qui brûle ce qui appartient à tous, (cela s'appelle l'anomie) mais une autonomie philosophique, politique, existentielle.

    Sans une analyse minutieuse de ce qui constitue la liberté intérieure de l'homme, il est impossible d'englober ce qui concerne le rapport au monde. Tout le problème est là. Personne ne peut oeuvrer à créer une hétéronomie justifiée, équilibrée, planifiée, reconnue, comprise si ce travail n'a pas été effectué préalablement dans la dimension intérieure.

    La liberté n'existe que lorsque chaque individu a atteint et bénéficie de la capacité à agir sur le monde en y imprimant sa volonté dans le cadre restrictif de l'ordre instauré, non pas un ordre imposé mais un ordre universel, moral, solidaire, protecteur, respectueux, égalitaire... Il est par conséquent totalement absurde de demander aux individus de décider d'un contrat social sans que ces mêmes individus n'aient au préalable établi en eux cette lucidité indispensable. Cela reviendrait à laisser des individus instables et névrosés décider des conditions de leur internement.  

    Cette absence de réflexion existentielle confère à la vie sociale une condamnation à la fatalité. "On n'y peut rien ma pauvre dame". La liberté n'est plus qu'une résignation volontaire et l'abrutissement de chacun dans des dérives consuméristes, matérialistes, une soif de pouvoir sur les objets à défaut de pouvoir sur soi. L'illusion devient la norme. Et elle dirige le monde humain.

    Le déterminsime a au moins cet avantage d'offrir la possibilité d'agir sur la connaissance des causes. Nous sommes attachés par des contraintes, limités par des devoirs, contenus par des liens sociaux, conduits par nos passions, dirigés par nos instincts, abrutis par nos espoirs. Mais nous possédons néanmoins la capacité à les identifier et par conséquent ultérieurement à agir sur ces phénomènes, qu'ils soient internes ou issus de notre vie grégaire. Il n'est pas question de destin ni de fatalité mais d'observation et de liberté de choix dans la mesure de nos limites.

    Rien de raisonné n'est envisageable sans un état des lieux personnels. La société actuelle n'est que le reflet de cette absence d'analyse intérieure. On voudrait constituer un groupe humain équilibré, lucide, intelligent, respectueux, avant même que les individus esseulés n'aient envisagé de se connaître. Si nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, comment pouvons-nous envisager de nous en remettre à des individus tout aussi égarés ?

      Cette hétéronomie est une geôle mais nous en constituons nous mêmes l'enceinte. La société n'existe pas en elle-même. Elle n'a pas de vie propre. Elle n'est que l'extension de ce que nous sommes. 

    L'hétéronomie désigne la soumission à une autorité extérieure.

    L'autonomie désigne la capacité à se gouverner selon ses propres règles.

    Ces règles doivent être le produit d'une activité rationnelle et d'une haute conscience morale et non celui de désirs immédiats et purement égoïstes.

    On voit bien que le système civique actuel prône l'hétéronomie au détriment de l'autonomie en raison de l'incapacité de certains individus à produire en eux des règles universelles.

    Le comportement "incivique" qui consiste à empiéter sur la liberté d'autrui conduit les instances dirigeantes à élaborer et à faire appliquer des lois coercitives. 

    Il n'est pas question dans mes propos de remettre en cause la sécurité de tous et le rôle "protecteur" de l'État.

    Mais qu'en est-il lorsque l'État, lui-même, va à l'encontre du bien-être des Citoyens, lorsque ses projets réduisent la liberté d'être pour l'obligation d'avoir, lorsque les intentions des Puissants sont devenues plus perverses que n'importe quel comportement de truand ?

    "L'État n'est pas un assassin."

    Vous en êtes certain ? Vous avez des preuves ?  Le cancer, les OGM, le Sida, l'amiante, l'alimentation, les tonnes de produits chimiques déversés dans la Nature et qui finissent immanquablement dans nos organismes, le diktat des laboratoires, les guerres, cette folie de la mondialisation...

    "L'État ne savait pas, il n'était pas au courant"

    Mais alors, c'est qu'il n'avait pas l'envergure pour cette tâche....Et qu'il vaut mieux laisser les Citoyens faire leurs propres choix...

    "L'État n'est pas un voleur."

    Bon, là, il vaut mieux rire un bon coup. Les exemples ne tiendraient pas sur la page. 

    Je m'interroge en fait sur la légitimité actuelle des Gouvernements. Sur cette hétéronomie qui persiste alors que tous les signes d'une déliquescence de cette Pyramide sociale se font jour.

    La Floride a interdit à la population de vivre en autonomie énergétique. Il y a obligation à être connecté au réseau électrique et au réseau d'eau potable.

    On peut voir dans cette interdiction une métaphore spirituelle.

    "Un bon Citoyen est un citoyen "hétéroïnomane", c'est à dire accro à une dépendance gouvernementale.

    Et si certains individus se montrent rebelles, il s'agira de créer des lois qui les rendront "inciviques", "asociaux", "marginaux"......L'État, sous le couvert d'une allégence spirituelle de la population, renforce constamment ses pouvoirs et va jusqu'à fabriquer artificiellement des catégories d'individus "inadaptés"..... 

    L'autonomie alimentaire sera un jour interdite. L'ensemencement proposé par l'association Kokopelli qui lutte pour la biodiversité est banni par l'État qui répond aux injonctions des grands groupes alimentaires.

    Les potagers seront taxés. Les poulaillers seront interdits. Tout est possible puisqu'ils ont les Lois pour eux.

    L'hétéronomie, dès lors qu'on l'accepte, a des avantages certains mais son lot de désagréments. Ceux-là sont plus insidueux, pervers, cachés et s'ils éclatent au grand jour, l'État se chargera de les faire accepter par la population à grands renforts de médias ou de peurs, ou de culpabilités.

    Je pense pour ma part que le gigantisme de la mondialisation est une folie.

    Que l'hétéronomie grandira inévitablement parce que les Peuples seront exclus de l'élaboration des lois, que la complexité volontaire des structures étatiques, administratives, financières...découragera les masses. Ces masses ne seront pas sollicitées pour comprendre, elles ne seront instruites que par des instances formatées. L'école en est le pilier.

    L'autonomie sera associée aux "autonomistes" et donc aux "terroristes". Et les peurs programmées répandront leurs virus. Il n'est qu'à lire les commentaires de la populace concernant Greta Thunberg : "une terroriste".

    Mais tout ça n'est pas inéluctable.   

    Il s'agit de comprendre le système et ne pas chercher à le changer. C'est impossible.

    Il s'agit de s'en extraire.

    Spirituellement. 

    Le reste suivra. 

  • Sur la route de Jarwal

     

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    Aujourd'hui, 12 mars 2024, j'ai signé le contrat avec les éditions du 38 pour le tome 1 de JARWAL LE LUTIN.

    Le huitième roman publié.

    Mais quand on n'est pas auteur, a-t-on réellement conscience du parcours d'un roman ?

    Première étape : l'idée. D'où vient-elle ? A-t-elle un point de départ précis, un évènement, une situation particulière où nait-elle après une longue gestation dans le mystère fécond d'une matrice cérébrale ? 

    Deuxième étape : il faut nourrir l'idée, l'alimenter, en prendre soin, la câjoler, l'encourager, la motiver, lui donner confiance. Il arrivera inévitablement des moments de doute, des impressions pénibles, l'idée entêtante d'une impasse. C'est là qu'il faudra garder à l'esprit que si cette idée est là, c'est qu'elle a pensé que vous étiez la bonne personne pour elle, que c'est avec vous qu'elle peut tracer sa route.

    Troisième étape : écrire, penser, écrire, penser, écrire, penser, écrire, penser, écouter ce qui se tient caché, au plus profond et qui ne demande qu'à émerger, écrire, râturer, recommencer, corriger, modifier, écrire, penser, rêver.

    Quatrième étape : lorsque les rêves deviennent récurrents, c'est que l'histoire ne vous quittera plus, elle est en vous, elle se nourrit de vous, elle vous appartient, à moins que ça soit l'inverse.

    Cinquième étape : ne pas oublier que l'histoire a besoin de phases de repos, ne pas oublier que la précipitation n'est pas de mise, qu'il est nécessaire d'accorder des périodes de paix aux personnages, qu'il n'est pas bon qu'ils soient toujours sur le grill. Ne pas oublier pour autant qu'il serait irrespectueux de les délaisser au-delà du raisonnable. Ils pourraient vous en vouloir. Leur existence est encore incertaine, ils ne sont pas pleinement constitués, ils guettent la fin de l'histoire comme une délivrance. Eux aussi, ils connaissent l'impatience.

    Sixième étape : poser le point final et s'éloigner. Plusieurs jours, semaines, mois, peu importe. Il faut prendre soin de soi aussi. Plus rien ne disparaîtra désormais. Tout est là. Les personnages sont emplis de la matière que vous leur avez insufflée. Ils ne peuvent plus être dilués dans le néant d'où ils sont sortis.

    Septième étape : relire, relire l'histoire, une première fois, juste l'histoire, d'une traite, comme si vous étiez dans une salle de cinéma. Il faut que ce livre soit un film et que pas un instant, vous ne vouliez le quitter. Relire une deuxième fois en vous appliquant à corriger la langue, c'est une traque que vous devez mener, le fusil effaceur à la main, et vous montrer sans pitié. Si votre lecture est ralentie par une tournure, c'est qu'elle n'est pas bonne et qu'elle doit disparaître. Tout doit être fluide, ou heurtée si tel était l'objectif, léger ou pesant, poétique ou grossier, romantique ou assassin, si le sang doit couler il doit se voir, si l'amour doit jaillir, il doit vous enflammer, si la peur est nécessaire, tourner la page doit se faire le souffle haché, si la beauté du monde est appelée, c'est un hymne qui doit retentir.

    Chaque phrase a un sens, un but, une visée, un horizon, une présence. Ou alors, il faut la reprendre.

    Oui, ce travail sera long, peut-être même aussi long que l'écriture du livre. Peut-être même davantage.

    Au total, l'écriture de ce livre vous aura pris un an, deux, trois, ou peut-être six mois et peut-être moins. Il n'y a pas de règles, pas de cadre, pas de frontières, c'est une terra incognita et vous êtes l'explorateur.

    Huitème étape : l'envoi à l'éditeur est un moment particulier. Celui où vous allez partager cette histoire avec la personne qui sera susceptible d'en faire un livre. Vous avez écrit une histoire mais elle pourrait rester en l'état. La suite ne vous appartient déjà plus. Vous entrez dans l'attente. Longue et incertaine. Si vous avez bâti cette histoire avec en tête l'idée qu'elle deviendra un livre, vous avez construit vous-même l'ampleur d'une éventuelle désillusion et pendant l'écriture, vous avez inséré dans l'histoire elle-même une menace. Il faut écrire pour écrire et rien d'autre. La suite ne vous appartient pas, la suite ne vous appartient pas, la suite ne vous appartient pas. C'est une idée qui ne doit pas vous quitter. La réponse négative, vous l'avez déjà. Des milliers de réponses négatives sont envoyées par les éditeurs. Parfois, c'est un oui.

    Il ne s'agit même pas d'espérer quoi que ce soit. L'espoir n'est que le ferment de la désillusion.

    Neuvième étape : un jour, vous revevez un mail de l'éditeur. Le comité de lecture a retenu votre roman. Là, vous pouvez être heureux et fier du travail accompli. L'histoire entre dans le domaine de la littérature, dans cet espace gigantesque qui remonte à l'aube de l'humanité. Les peintures de Lascaux racontaient des histoires.

    Dixième étape : l'éditeur vous propose une couverture, vous lui donnez votre avis, le projet prend forme, les idées se rejoignent, le graphisme s'affine puis la dernière mouture est retenue, l'éditeur vous demande d'écrire une quatrième de couverture, de son côté il s'applique à corriger les dernières erreurs orthographiques, celles que vous n'avez pas vues parce que vous connaissez votre texte par coeur, que vous n'arriviez plus à le lire mais seulement à le réciter et que vous ne pouviez pas voir le s qui manque, l'accord d'un participe passé, une virgule oubliée...

    Onzième étape : un jour vous recevez un colis, vous l'ouvrez, vous sortez un exemplaire. Il est là. Votre livre. L'émotion est immense. Mais il faut comprendre alors que ça ne doit pas rester votre livre mais devenir le livre des lecteurs et lectrices, le livre de tous les gens qui seront attirés par la couverture et le résumé. Ces gens devront payer ce livre et c'est un geste fort parce qu'un livre n'est pas un élément vital. C'est un luxe. Des millions de personnes à travers le monde ne lisent pas de romans. Et ils survivent pourtant. Et il n'est pas de mon ressort de dire s'ils ont tort ou raison. Peut-être que leurs conditions de vie sont trop rudes pour se payer ce luxe de lire, peut-être que leurs intérêts sont ailleurs, peut-être qu'ils ont été trop souvent déçus, peut-être que l'école les a dégoûtés de la lecture. Ils sont nombreux dans ce cas-là, d'ailleurs.

    Douzième étape : par reconnaissance envers votre éditeur, vous vous appliquez à faire connaître ce livre, vous le présentez, vous l'accompagnez au mieux sur la route.

    Treizième étape :  la suite ne vous appartient plus.

    Et puis vient ce jour étrange où une nouvelle idée émerge...

     

  • "Le chemin des neuf mondes"

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    Comme l'écrivent les lecteurs et lectrices, ce livre est essentiel.

    Les Kogis devraient être référencés parmi les lanceurs d'alerte. Mais quand on sait que la plupart des scientifiques les plus compétents et objectifs ne sont pas écoutés, ni par les dirigeants, ni par la majeure partie de la population mondiale, comment espérer que des "sauvages" le soient...

    Pour ma part, je pense que je connais ce livre par coeur, pour une raison simple, il se lit avec le coeur avant l'intellect.

     

     

    Le chemin des neuf mondes

     

     

    infosCritiques (7)Citations (6) Forum

    Le chemin des neuf mondes par Julien
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    EAN : 9782226128072
    289 pages

    Albin Michel (02/11/2001)

    4.05/5   19 notes

    Résumé :

    Géographe et alpiniste,Éric Julien a découvert la Colombie en 1985. Il rencontre les Kogis dans des circonstances exceptionnelles. Victime d'un oedème pulmonaire, le jeune homme est soigné par cette peuplade avec des plantes et des savoirs d'un autre temps. De retour à Paris, il apprendra que ces Indiens sont les derniers héritiers des grandes cultures pré-colombiennes du continent sud-américain.
    Dix ans plus tard, après de multiples difficultés, Eric Julien rejoint, confinée dans de secrètes montagnes, une société qui a su préserver ses rapports avec la nature. En 1997, il crée l'association Tchendukua, qui depuis la France, rachète et restitue leurs terres aux Kogis. En échange, il reçoit leur philosophie, qui révèle une connaissance intime des écosystèmes. Un message dont le monde moderne a besoin.

     

     

     

    Alexbeauregard

     

    Alexbeauregard

    03 novembre 2022

    Un véritable coup de coeur! Ce livre m'a touché jusqu'au plus profond de mon âme.

    Les Kogis vivent en harmonie avec la nature, avec notre terre mère. Ils ont mit des mots sur ce que l'humain a fait et nous accusent avec raison de tout détruire. Une belle claque en plein visage et une certaine honte aussi, de vivre dans cette société irrespectueuse de la nature. Nous avons oublié que nous sommes la nature et avons cru être supérieur.

    J'ai été choqué par certains propos plein de vérité. J'ai été touché par cette ouverture d'esprit et cette vision des choses magnifiques. J'ai aimé suivre l'aventure de Éric Julien qui ne savait absolument pas ce qu'il allait trouver dans ces montagnes.

    Ce livre restera cher à mon coeur.


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    Laissepastrainertonlivre

    Laissepastrai...

    27 juin 2018

    Mon avis :

    Ce livre a été écrit en 2001 et ce qui m'a vraiment frappée c'est le message d'urgence écologique qui en découlait déjà à l'époque.

    On découvre dans ce livre une civilisation très méconnue : Les kogis.
    Ceux-ci sont issus des Tayronas qui furent exterminés au 16éme siècle par les conquistadors européens à peine sortis du moyen-âge.
    Ils vont donc se réfugier suite au massacre dans la montagne de la Sierra Nevada afin de se couper totalement du monde.
    Cette montagne est située en Colombie du nord à 6000 mètres d'altitude et se trouve être la plus haute du monde en bordure de mer.

    Les kogis un peuple d'une grande sagesse
    Le livre est touchant de par l'humilité de son auteur.
    On y apprend comment vivent les kogis avec une morale élevée, une organisation sociale et politique au sein de leur tribu et surtout une connaissance élevée du milieu naturel.
    Ils ritualisent beaucoup , font des offrandes pour protéger les forêts, lacs, montagnes ..
    Pour eux la terre est un grand corps humain qu'il faut soigner et préserver.

    Les kogis font partie des derniers gardiens de la terre dits également peuple racine.
    Il en reste environ 15 000 au nord de la Colombie.
    Leurs sages , appelés « mamus » disent que nous sommes en danger et que les faits sont déjà avérés ( de plus en plus de maladie apparaissent , phénomènes climatiques, extinctions de certaines espèces etc ).

    La formation de leurs « mamus » s'effectue exclusivement dans l'obscurité et dure entre 9 à 18 ans. Ils accèdent alors à un niveau de conscience hautement élevé.

    Eric Julien les as rencontré par hasard car il fut victime d'un oedème pulmonaire lors d'une expédition.
    Il sera sauvé in extremis par les kogis et ne les oubliera jamais.

    Un jour il finit par tout plaquer et part de nouveau à leur rencontre. Une relation de confiance s'instaurera au fil des années. Les kogis sont vulnérables et nous évitent nous « les petits frères » le plus possible.
    On devine au fil des pages tout le chemin initiatique de l'auteur.

    Au travers de conférences, de rencontres organisées Eric Julien révèlent au grand public l'existence de ces descendants de civilations anciennes de plus de 4000 ans, il va récolter des dons et rendre aux kogis plus de 2000 hectares de terre.

    La tâche ne fut pas aisée car de nos jours les kogis sont tolérés en Colombie mais pas pour autant acceptés.
    Peu de notaires acceptent d'établir des documents pour cette tribu.

    Un livre écrit il y a 17 ans mais toujours d'actualité
    Ce livre est d'une écriture simple , humble et bien réelle. Une véritable prise de conscience sur l'absurdité du monde moderne.
    Avant de le lire je n'avais aucune idée que des indiens vivaient encore de manière ancestrale en Colombie.
    Le livre permet de revenir à l'essentiel également , se rappeler d' être plus responsable quant à nos modes de vie .

    Il est triste également de savoir qu'un peuple aussi sage soit aussi peu considéré de nos jours.

    Je recommande vivement le chemin des neufs mondes d'Eric Julien car il nous apprend des bribes d'histoire d'hier et d'aujourd'hui et surtout rend un magnifique hommage aux indiens kogis !
    Lien : https://laissepastrainertonl..


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    Commenter  J’apprécie          20

    Acidus

    Acidus

    18 juin 2022

    « Le chemin des neuf mondes » est la rencontre entre le français Éric Julien et le peuple des Kogis situé dans une Sierra colombienne.


    Dans ce livre, l'auteur nous raconte ses contacts avec cette tribu sud-américaine et son double combat pour le rachat de terres au bénéfices des indiens et la transmission de leur spiritualité, portée sur le respect de la nature, auprès des occidentaux. Éric Julien réserve d'ailleurs de nombreuses pages à nous expliquer leur vision du monde et de la vie afin que l'Homme s'en inspire et arrête de détruire la planète sur laquelle il vit.


    Lecture instructive qui m'a permis de faire connaissance avec ce peuple indigène. L'approche étant plus celle d'un témoignage et d'un récit que d'un essai sur la spiritualité de ce peuple, j'admets n'en avoir retirer aucun enseignement, ni profonde réflexion en ce domaine.


    Un bon livre toutefois qui a le mérite de placer sous les projecteurs un de ces rares peuples peu touchés par la modernité et conservant ses traditions ancestrales ainsi que d'alerter (s'il est encore nécessaire) sur les dangers de la domestication de la nature par l'Homme.


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    Meryammout

    Meryammout

    09 février 2018

    Ce livre est une véritable prise de conscience. Il nous permet de voyager dans la Sierra Nevada où nous rencontrons les Kogis, qui nous apprennent une autre façon de voir le monde dans lequel nous vivons. Par leurs enseignements, j'ai ressenti comme une gêne en lisant les conséquences de notre civilisation dite ''moderne''. Préparez-vous à apprendre une leçon d'humilité, de respect envers la nature, et préparez-vous à vouloir guérir la Terre des souffrances que nous lui infligeons.

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    lehibook

    lehibook

    03 janvier 2022

    Ce livre est d'abord un récit de voyage et un témoignage , celui de l'auteur qui , gravement malade , lors d'une expédition en Colombie est soigné au sein d'une tribu indienne , les Kogis, dont la culture est l'héritage des grandes civilisations pré-colombienne . Dans un deuxième temps Eric Julien , développe ce qu'il a appris auprès d'eux , particulièrement en ce qui concerne les liens de l'homme et de la nature . Il met en évidence l'actualité de ce point de vue . Intéressant.

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    Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation

    terrevive

    terrevive

    10 mai 2010

    L'interrelation, l'interdépendance lient les connaissances conceptuelles et expérimentales, coeur, conscience et esprit, hommes, nature et objets. Tout est équilibre entre un ensemble de composantes vivantes qui ont chacune un rôle et une fonction. L'ensemble ne fonctionne que parce que chacune des parties est reliée aux autres et remplit au mieux son rôle. D'après les Kogis, c'est parce que nous avons oublié cette règle élémentaire que nous provoquons de nombreuses ruptures qui menacent l' équilibre de la planète. "Ce qui compte dans la vie, et c'est si évident que l'on s'étonne que cela ne soit pas plus souvent dit, ce sont les relations entre les objets, et non les objets eux-mêmes."

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    Danieljean

    Danieljean

    03 janvier 2019

    On a longtemps dit que les sociétés amérindiennes étaient des sociétés sans écriture, signe de leur faible niveau de développement. Mais pour nombre d'entre elles, écrire, c'est risquer de perdre la mémoire, de s'éloigner de l'expérience qui fait sens. Ils ont préféré investir dans la tradition orale et le symbole, cette autre écriture qui, au delà des mots, touche le physique, l'inconscient et le mental. Cette écriture qui relie à l'essence du monde.

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    Meryammout

    Meryammout

    09 février 2018

    Pour eux, la nature n'est pas belle, harmonieuse en soi, c'est un univers d'épreuves où l'homme doit apprendre à cheminer entre le jour et la nuit, entre la droite et la gauche, entre le bien et le mal.

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    Ludivine

    Ludivine

    26 janvier 2014

    Il est temps de penser à des choses essentielles. Il faut commencer par penser que la terre c'est la vie. Si nous ne construisons qu'un monde artificiel, la terre va mourir. Si elle meurt, alors nous allons tous mourir, car la terre c'est la mère, c'est la vie.

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    lehibook

    lehibook

    03 janvier 2022

    Or qui sont les plus grands "écosophes" si ce n'est ces peuples dont le fonctionnement économique et politique semble directement s'inspirer d'un lien, d'une relation jamais interrompue avec le monde du vivant? Bien sûr ilne s'agit pas de devenir indien , mais sans doute de réinventer , réincarner ces principes de vie au sein de nos sociétés contemporaines.

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    Videos de Eric Julien (8) Voir plusAjouter une vidéo

    Vidéo de Eric Julien

    Le CERA a invité Eric Julien pour parler des indiens Kogis : Les gardiens de la planète.
    Eric Julien, géographe (DEA) et diplômé en Sciences Politiques, a complété son parcours par une Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication (MSTC) et un DESS Informatique et Systèmes Multimédias.
    En 1997, il a créé le réseau « Nouveaux territoires », associations de consultants spécialisés dans l’ingénierie du changement et la création de nouveaux paradigmes.
    Eric Julien, également accompagnateur de montagne, fut sauvé d’un oedème pulmonaire par les Indiens Kogis à plus de 5000 mètres d’altitude alors qu’il découvrait leur territoire au cœur de la Colombie.
    Il y reviendra des années plus tard et oeuvre désormais à plein temps pour faire connaître la cause des Kogis en fondant une ONG, Tchendukua – Ici et Ailleurs, spécialisée dans l’accompagnement des peuples « racines » et la préservation / reconstitution de la Biodiversité, plus particulièrement en Amérique du Sud Soutenue, entre autre, par Pierre Richard et Edgar Morin, l’association a racheté et rendu aux Kogis près de 2000 hectares de Terre.