La nature de la Nature (philosophie)

 

Logos désigne le discours (textuel ou parlé). Par extension, logos désigne également la « rationalité, » l’intelligence, conséquente à la capacité à utiliser une langue.

Dans la philosophie platonicienne, le logos est considéré comme la raison du monde.


L’idée de Logos a été développée par Anaximandre, Pythagore, Thalès, Héraclite, Parménide, Anaxagore, Démocrite…Tous ont édicté une idée similaire : le réel est intelligible.

Pour ces philosophes, l’Univers (le Tout) est un ensemble ordonné, le cosmos. Il est donc nécessairement organisé par une puissance de vie inconnue mais compréhensible (la Nature), selon des principes logiques (des lois), que nous pouvons comprendre par la pensée réfléchie, le Logos.

L’idée de sagesse ne peut s’élever que si l’homme parvient à harmoniser l’ordre de sa vie à l’ordre de la Nature.

« Il y a pour les Éveillés un monde unique et commun mais chacun des endormis se détourne dans un monde particulier » Héraclite.

Les Éveillés, ce sont ceux qui ont assimilé à la fois l’ordre de la pensée et l’ordre de la Nature.

Ce qu’Héraclite nomme le Logos correspond au Dharma de Bouddha, au Tao de Lao Tseu, à la phusis (principe vital qui anime l’Univers) des Épicuriens, l’âme du monde des Stoïciens ou encore le Dieu de Spinoza (Deus sive Natura : Dieu, c'est-à-dire la Nature.)

Il ne s’agit bien entendu pas de la Nature dans son sens d’environnement mais de la nature de la Nature. 

Si nous voulons parvenir à la liberté par la sagesse, nous devons comprendre la nature de la Nature.

« Rien n’est sans raison » disait Leibniz.

Voilà le défi. Comprendre par la raison, la raison du Tout ou la nature de la Nature elle-même.

 

C’est là que "notre" raison, aussi exceptionnelle soit-elle, m’interpelle et me trouble. La raison n’est pas seulement source de la logique, de l’entendement, des mathématiques, des sciences… Elle est aussi ce par quoi nous pouvons avoir accès à l’intuition. Non pas la générer elle-même mais parvenir à s’effacer pour que l’intuition surgisse.  L’intuition a besoin pour se manifester de se sentir aimée et que la raison en accepte la flamboyance. C’est une osmose indispensable au risque que l’intuition ne jaillisse jamais ou qu’une fausse raison vienne l’affadir, la rationnaliser, la clore dans un cadre reconnu.

Il s’agit donc, à mon sens, de trouver cet équilibre entre la raison et la nature de la Nature en nous. C’est là le sens du Tout.

La raison est à la source du bon sens. Elle n’est pas que raisonnement mais également résonnance avec ce Tout.

Nietzsche parle de la sagesse du corps comme une raison supérieure.

« Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse. »

 

L’intuition est une pensée directe sans le passage par le raisonnement. Ne serait-ce pas la plus grande sagesse que d’y parvenir en toutes circonstances ? De parvenir à rester ancré dans la compréhension du réel en joignant la raison à cette perception directe, spontanée, immédiate, fulgurante…

 

L’intuition est la captation directe du réel par la conscience alors que la raison explore longuement ce réel jusqu’à commettre l'effroyable erreur d'en faire « sa » réalité…

Mais il est délicat de s’en tenir à cette intuition dès lors que s’y adjoint ainsi une raison non domptée, un catalogue de conditionnements jamais analysés. Car cette intuition peut n’être dès lors qu’une extension de cette raison falsifiée, une sorte d’enluminures, une hallucination. Cette raison est même capable d'anéantir l'intuition, de la brider, de la falsifier, de culpabiliser l'individu, de se moquer de lui, de le torturer jusqu'à ce qu'il abandonne, épuisé et honteux, toute tentative de captation, plus aucune fulgurance, plus aucun ressenti qui ne soit raisonné, plus aucune flamboyance, plus jamais ce rayonnement foudroyant... Etre raisonnable jusqu'à tuer en soi toute vie...

Je le refuse. Je veux comprendre, je veux aimer l'intégralité de ce qui m'est proposé.

C'est la Vie que j'aime.

 

Il me semble indispensable pour atteindre une quelconque sagesse d’établir au préalable un état de conscience absolument libre. Non pas qu’il soit possible de se défaire intégralement des données éducatives, des concepts issus de la société, de la morale, de l’autre…Mais il est possible d’en établir la liste, d’en identifier chaque paramètre, comme un archéologue.

Je ne crois pas que l’intuition puisse être libre si la raison ne l’est pas.

Connaître les errances intérieures permet d’œuvrer à la lucidité. C’est là que l’intuition peut naître.

Je ne crois pas un état de béatitude absolu, pas à mon niveau, je n’en ai pas les capacités. Mais je peux me lancer sur la route. Raisonnablement et intuitivement, les deux entités associées dans un cheminement commun, une osmose constante.

 

Qu’en est-il de cette intuition ?

Elle contient à mon sens la nature de la Nature.

« Quelle est la nature de ce problème ? »

L’expression s’intéresse non pas au problème lui-même mais à sa source.

Je voudrais comprendre la nature de la Nature…

Quelle est sa source ?

A-t-elle une intention ?

La question de l’intelligence de la Nature ne se pose plus pour moi. C’est une évidence. Mais je n’en ai aucune preuve. Je n’ai pas un niveau de connaissances suffisant. C’est juste une intuition…Justement.

Est-ce que la Nature elle-même éveille cette intuition en moi ou est-ce juste une imagination débridée, un désir qui prendrait forme, qui se persuaderait lui-même d’avoir raison. La raison… Dans ce simple exemple, on voit bien à quel point, il est déraisonnable de se croire maître de la raison.

Les hommes peuvent toujours trouver de multiples raisons aux errements de notre raison. La science, par exemple, s'évertue encore, dans ses retranchements les plus conservateurs, de nier l'impensable.

 

Mais je suis une énigme pour la science. Cinq hernies discales, jambe gauche paralysée. Une médium magnétiseuse. Quatre heures entre ses mains, entre ses mots. Je suis sorti en marchant, j’aurais pu rentrer chez moi à pied.

Je portais l’âme de mon frère et mon dos n’en pouvait plus. Mon âme mortifiée coulait son mal être dans ma colonne, la pièce qui tient debout…Dans quelle dimension étais-je parti ? Qui est intervenu ? Qui a libéré l’âme de mon frère ? Comment cette entité a-t-elle fait entrer dans leur fourreau mes disques vertébraux ? Médicalement parlant, c’est impossible…

La Nature a une intention, une capacité d’intervention. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs ? De quel droit pourrions-nous considérer que l’entité créatrice n’a pas de pouvoir d’intervention ? La source de Tout n’aurait aucun pouvoir sur elle-même ?

C’est absurde.

Je ne crois pas que nous soyons lancés dans la vie sans intention. Il y a quelque chose à comprendre. La nature de la Nature. Quel est son projet ?

La Vie a ouvert une brèche en moi. Une déchirure dans le voile qui couvrait ma conscience. Pourquoi ?   

J’ai l’intuition qu’il s’agissait de m’apprendre à user de ma raison, à en user pleinement, non pas dans les schémas archaïques des transmissions mais dans un cheminement individuel, épuré.

J’ai eu l’intuition d’une vraie raison.

Et je chercherai jusqu’à ma mort à en explorer les tréfonds.

 

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