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  • Et celle-là quand j'écris

     

     

     

    LE DESERT DES BARBARES

    Page 600

    Walter Zorn n'avait plus supporté l'absence d'informations.

    Il avait construit son empire parce que rien ne lui était inconnu, parce que même ce qui n'existait pas encore avait déjà été conçu par son esprit. Mais pour que l'anticipation soit possible et qu'elle s'élève au-delà de la pensée commune, il fallait nécessairement être informé de tout, absolument tout, non pas l'information qui emplissait l'existence formatée des individus mais l'information qui permettait de contrôler toutes les existences, de les mener là où sa volonté le souhaitait, de décider pour eux ce qu'ils imaginaient leur appartenir. Il avait réalisé dans cet effacement des contacts avec le colonel Nichols et de la disparition de toutes les données qu'il amassait quotidiennement à quel point sa puissance dépendait d'éléments extérieurs : la technologie, internet, les satellites. Et la conscience de cette dépendance dont il n'avait jamais voulu voir la portée le rongeait, jour et nuit.

    Il avait décidé d'utiliser le personnel militaire du camp. Une mission en aveugle destinée à éclairer les zones sombres : qu'en était-il des survivants, du gouvernement, de l'armée officielle, des attentats, de l'épidémie de choléra et celle du Hum, des dégâts sur les infrastructures, de l'état des villes, de Christchurch et de toutes les autres ?

    Cinquante hommes répartis par groupe de cinq dans les 4X4, tous ultra armés. Ordre d'abattre toutes personnes présentant des symptômes épidémiques. Revenir avec le maximum d'informations. L'ensemble du territoire de l'île sud devait être parcouru.

    Les deux hélicoptères avaient pour mission de transporter et déposer dix hommes sur l'île nord. L'approvisionnement en carburant se ferait sur la base militaire de Trendham. Wellington et Auckland devaient être survolées. Si possible établir des contacts avec des survivants. Pas de soutien possible. Mission extrêmement incertaine. Aucune communication radio possible.

    Zack sélectionna dix hommes. Les deux équipages étaient constitués. Pilotes et seconds.

    Les groupes quittèrent le domaine au matin du 5 octobre.

     

    L'ignorance ne pouvait pas perdurer. Est-ce qu'un Dieu peut se permettre de ne pas savoir ?

    Ce matin-là, Walter avait proposé à Fabiola une petite marche dans le domaine mais elle avait décliné l'invitation. Fatiguée par sa grossesse et des nuits agitées, elle souhaitait se reposer.

    Walter n'avait pas insisté et il s'était équipé pour son footing quotidien.

    Il sentit dès les premières foulées qu'il n'avait aucune énergie et qu'il risquait de se blesser à vouloir forcer son corps. Une amertume profonde le saisit. Lui, l'homme tout-puissant, incapable de courir, affaibli par son ignorance. L'origine de cette pesanteur qui l'empêchait de lancer ses jambes, de retrouver le goût délicieux de la puissance. Il ne restait que cette faiblesse lourde. Le poids de son aveuglement et de sa surdité et de son mutisme car tout était là, toute sa vie. Voir l'intégralité du monde et l'écouter jusqu'au murmure les plus secrets et prendre la parole pour dicter ses ordres. Il avait été élevé dans cette exigence, celui qui voit tout, entend tout, celui qui sera écouté quand il parle.

    Les ingénieurs du domaine avaient tout essayé. Aucun contact satellite. Tous perdus dans le noir de l'Univers, consumés par les vents solaires. Machines sans âme qui coupaient les esprits de tout échange. Le soleil avait joué le rôle de juge de paix, là où Walter Zorn ne rêvait que de suivre l'avancée de sa guerre totale contre l'humanité.

    Il décida de marcher puis dût admettre qu'il ne décidait rien. Il avait perdu l'énergie de son corps en perdant la maîtrise. Il marcha donc parce que rien d'autre n'était possible et il s'obligea à regarder la nature pour quitter les horizons sombres de son monde intérieur.

    Il erra entre les arbres du parc, ne cherchant pas à reproduire son trajet habituel. Il ne releva pas les premiers signes du printemps, les bourgeons et les chants des oiseaux, la lumière palpitante et les cieux épurés, il ne perçut aucunement la beauté du monde renaissant parce que le goût acre de sa mort pourrissait ses sens. Non pas la mort réelle mais un chaos existentiel et c'est l'usage du chaos dans sa tête qui le fit réagir, comme un électrochoc, une évidence, l'inévitable correspondance. Il était en lui ce qu'il avait propagé par-delà les océans, au-delà des murailles, dans les villes les plus lointaines, dans les pays les plus puissants. Il était dans le chaos lui-même quand il s'était toujours imaginé à l'abri. Un guerrier ne peut pas être mis en danger par ses propres armes, il ne peut être vaincu que par celles de son ennemi. La nature toute entière était devenue son plus redoutable adversaire et elle l'avait plongé dans le chaos. Et il redouta à l'instant la prochaine épreuve.

    Redouter. Un mot qui n'aurait jamais dû trouver une faille en lui.

  • "Aphrodite's child : 666"

    Aux gens de ma génération, c'est à dire le siècle dernier, est-ce que vous vous souvenez de ça ?

    Aphrodite's child 666.

    Collector. Une richesse musicale fabuleuse. Au-delà des choses connues pour l'époque, totalement révolutionnaire, compositions et textes.

    Vangélis et Demis Roussos.

     

     
    APHRODITE'S CHILD - 666 (1972)
     
     
     
     
    Par TOMTOM le 28 Août 2013          Consultée 6560 fois
     

    D’instinct, il n’y a pas grand monde pour aller chercher les chefs d’œuvres du rock progressif en Grèce, encore moins du côté de la discographie de Demis Roussos. L’amateur pressé se contente plutôt de grands noms anglais (Pink Floyd, Yes, King Crimson, etc.), ceux qui ont initié le genre tout en le popularisant. Et pourtant, en 1970, c’était au tour d’un groupe grec de composer une des plus brillantes strophes de l’internationale progressive.

    Depuis son premier succès en 1968 (la bluette vaguement psychédélique : « Rain And Tears »), Aphrodite's Child avait enchaîné les single pop uniquement destinés à remplir les caisses, formule convenant parfaitement au chanteur et bassiste de la formation : Demis Roussos. Le compositeur du groupe, lui, préfère nettement l’expérimentation sonique et a les yeux rivés sur la vague progressive venue d’Angleterre. Son nom : Vangelis Papathanassiou, le pas encore oscarisé compositeur de la bande originale du film « les Chariots de feu » mais déjà génie du synthétiseur.

    666 est le disque de Vangelis. C’est lui qui impose cette idée saugrenue (même pour l’époque): enregistrer un double album concept, adaptation musicale de l’apocalypse de saint Jean. D’où cette pochette bardée d’un 666 noir sur fond rouge sang et ces quelques vers qui allaient se retrouver une dizaine d’années plus tard dans l’introduction du « Number of The Beast » d’Iron Maiden : « Anyone who has intelligence may interpret the number of the beast. It is a man’s number. This number is 666. »

    Si on prend la peine de passer outre les délires satanico-progressifs quelque peu pompeux de quatre Grecs shootés au salep (dixit les notes de pochette), ainsi que l’inutile « ∞ » où l’actrice Irene Papas simule un orgasme de cinq minutes sur fond de cymbales épileptiques, on ne peut rester qu’admiratif devant l’univers sonore développé par Vangelis. 1h18, 24 titres et autant d’ambiances différentes : écouter 666 revient à effectuer un voyage où les influences, les thèmes et les sonorités s’entrechoquent.

    Du garage sixties de « Babylon » et « Hic et Nunc », mélange des Who et de Traffic, au médiévalisme de « The Wedding Of The Lamb », Vangelis invoque au détour du diptyque « The Battle Of The Locusts/Do It » les plus belles heures du jam psychédélique. Sur le potache « The Beast », on retrouve les accents des premiers Frank Zappa alors que les saxophones d’ « Altamont » rappellent les plus belles heures de King Crimson, le groupe de Robert Fripp, inventeur et roi vénéré du rock progressif. Et en termes de prog, les épiques 20 minutes de « All The Sits Were Occupied » n’ont rien à envier aux autres chefs d’œuvres du genre.

    Dans ce projet dément, rien n’aurait été possible si Vangelis n’avait pas été accompagné par un groupe de tueurs. Dans la bataille, l’œuvre du guitariste Silver Koulouris est primordiale. Se glissant avec aisance dans la peau d’Hendrix (« The Battle Of The Locusts ») et préfigurant le jeu de David Gilmour sur l’oriental « Aegian See », Silver Koulouris est au premier plan sur tout l’album, des accords de « Babylon » au solo de la ballade finale « Break ». De même, ce n’est pas le chant virginal et la basse volubile de Demis Roussos mais bien l’envolée du guitariste qui magnifie « The Four Horsemen », chef d’œuvre indéniable de 666. Ecouter cette pièce ne serait-ce qu’une fois revient à graver à jamais dans son esprit ce refrain incantatoire : « The leading horse is white/The second horse is red/The third one is a black/The last one is a green. »

    Au final, 666 est l’album qui signe autant l’apogée de l’idéal hippie que sa chute inexorable. Car si Demis Roussos et ses compères parviennent à mobiliser ici l’intégralité des influences qui ont émaillé les expériences psychédéliques (guitares pyrotechniques, orientalisme, ésotérisme, etc.) n’est-ce pas pour les dévoyer et les faire rentrer dans l’ère malsaine et hystérique du rock progressif ? Quand on connaît les futurs travaux de Vangelis (la bande son de l’oppressant Blade Runner en particulier), on se dit que le claviériste portait déjà ici un coup fatal à la génération Woodstock.

    D’ailleurs, l’évocation d’Altamont dans un disque voulu comme transcription sonore de l’Apocalypse n’est pas anodine. En 1969, le festival organisé par les Rolling Stones à Altamont se solde par la mort d’un spectateur, poignardé par les Hells Angels censés assurer le service d’ordre de l’événement. Quand il enregistre ce disque, Vangelis a compris (et probablement avant tout le monde) que ce désastre marque la fin d’une époque et que le futur irait se jouer loin des rivages oniriques de l’idéal hippie.

    Finalement sorti en 1972 après des bisbilles avec la maison de disque (« ∞ »…), 666 sera un succès incroyable. Entre temps, Demis Roussos aura quitté le navire, ne goûtant que peu aux dérives de son groupe et préférant embrasser la carrière variéto-pop qu’on lui connaît. Vangelis suivra son exemple, signant définitivement la fin des fils d’Aphrodite. Reste ce disque, probablement la plus belle pierre qu’un groupe grec pouvait apporter à la cathédrale du rock progressif.

    Note : 4,5/5

     

     

     

     

    Ce morceau final reprend les thèmes de tous les autres et les associent avec une puissance de fou. Dans les oreilles, à vélo, c'est au-delà de la fatigue, comme une batterie qui recharge l'organisme :

  • Eric Cantona

    Eric Cantona quiere dar el salto del fútbol a las presidenciales ...

     

    Je ne regarderai pas cette coupe du monde qui est une aberration écologique et un massacre humain avec presque 7000 ouvriers morts dans la construction des stades.

    « Réduisez votre consommation d’énergie mais regardez des matchs dans des cimetières climatisés !! » A gerber 
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  • L'empreinte carbone du sport professionnel.

    Il est clair que le sport professionnel cumule une empreinte carbone considérable et même chez les amateurs d'ailleurs.

    Quand je vois les compétitions de type "spartan" à des milliers de kilomètres pour aller se faire plaisir sur des parcours "naturels", vraiment, vraiment, je me dis qu'on n'est pas sorti de la vase.

    Voilà en tout cas, un exemple à suivre pour les footeux, les rugbymens, les tennismen, les cyclistes (championnats du monde en Australie cette année...) et les JO etc etc ...

    Il faut que je trouve des infos sur les JO à Paris par rapport à l'empreinte carbone, rien que pour les infrastructures et l'impact environnemental. Oui, je sais, ça va piquer...

     

    Stand Up For The Planet

     

    Peut être une image de 3 personnes, personnes debout et plein air

    Andy Symonds, l’un des plus grands coureurs de Trail du Monde, ne participera pas aux mondiaux pour raison de Bilan carbone annuel et individuel déjà trop lourd.

    Son récit ici :

    « J'ai pris la décision de décliner la proposition de participer aux championnats du monde de trail cette année, suite à ma sélection dans l’équipe britannique.

    Mon empreinte carbone pour 2022 sera d’environ 6,3 tonnes équivalent C02.

    Ce qui est déjà trop.

    Afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à un niveau qui ne soit pas trop dévastateur, nous devons viser 2 tonnes chacun.

    Nous sommes la cause du problème, nous qui vivons et habitons dans les pays les plus riches de la planète. C’est donc nous qui pouvons faire la différence. Il y a tant de choses que nous pouvons faire, dont certaines sont impactantes sur nos vies, et d'autres qui sont plus faciles. Autant mettre en œuvre dès que possible les « efforts faciles », et ensuite se mettre au défi de cumuler les « gains marginaux ».

    C'est principalement pour cette raison que j'ai refusé l'opportunité de représenter la Grande-Bretagne aux Championnats du monde de Trail.

    J'adore concourir à un niveau international et il n'y a pas grand-chose que j'apprécie plus que de courir en portant les couleurs de la Grande-Bretagne. Cependant, cette année, les championnats du monde se déroulent en Thaïlande et je ne peux tout simplement pas justifier, surtout à moi-même, l’ajout de 4 tonnes supplémentaires à mon empreinte carbone de 2022.

    Environ un tiers de mon empreinte carbone personnelle cette année provient des déplacements. Les quelques courses que j'ai faites loin de chez moi ont contribué le plus à mes émissions personnelles, en particulier lorsqu'un vol était pris.

    Je ne culpabilise personne, j’ai moi-même mes contradictions dans l’affaire ; je mange un burger de temps en temps, j’ai une maison individuelle avec piscine… mais il me semble particulièrement incohérent de tenter de tenir un discours public en faveur de pratiques responsables et ensuite de sauter dans un avion pour la Thaïlande pour faire un footing de huit heures.

    Voici quelques efforts faciles que je vais adopter davantage pour tenter de réduire mes 6,3 tonnes actuelles :

    ✈️ supprimer les voyages en avion non essentiels (qu'est-ce qui est « essentiel » ? !).

    
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  • Coupe du monde de foot au Qatar

    Les appels au boycott se multiplient sur les réseaux sociaux et à juste raison, bien évidemment.

    Bon, moi, déjà, je n'aime pas le football et je ne regarde jamais rien. Je n'aime pas ce sport et je déteste ce milieu. Et ça n'est pas la "blague de Galthier et le fou rire de M'bappé qui vont me faire changer d'avis.

    Le seul joueur que j'estimais, c'était Eric Cantona et c'est toujours le cas. 

    Pour ce qui est du Qatar, il ne faut pas compter sur nos politiciens pour soutenir l'idée du boycott. Le premier qui s'y risquerait mettrait un terme immédiat à sa carrière. Il suffit d'imaginer l'impact financier. Pour ceux qui ne connaîtraient pas les investissements des Qataris en France, en voici un aperçu :

    La France est le deuxième pays d’investissement en Europe pour le Qatar

      Lecture 1 min

    Accueil France

    La France est le deuxième pays d’investissement en Europe pour le Qatar

    L’émir du Qatar Sheikh Tamim bin Hamad Al-Thani et le président français Emmanuel Macron à Doha en décembre 2021. © Crédit photo : THOMAS SAMSON/AFP

    Par SudOuest.fr avec AFP
    Publié le 08/06/2022 à 18h22

     

        

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    La France est le deuxième pays d’investissement en Europe pour le Qatar

    00:00

    Les Qataris investissent particulièrement dans l’immobilier en France

    La France est le deuxième pays européen dans lequel le Qatar investit le plus, à égalité avec l’Allemagne et derrière le Royaume-Uni, avec des participations de 25,3 milliards d’euros en 2019, selon une étude publiée mercredi par le cercle économique franco-qatari Qadran avec HEC. Sur ce total, 7,1 milliards sont investis dans l’immobilier (hors hôtellerie et investissements de particuliers).

    Dans le détail, l’étude réalisée avec le « Junior Conseil » de l’école de commerce française qui dispose également d’un campus au Qatar, précise que les actifs du pays organisateur de la prochaine Coupe du Monde de football sont valorisés à 5,3 milliards d’euros dans les secteurs de l’industrie et de la construction avec « des participations importantes dans des fleurons nationaux » comme Vinci, Total, Suez ou Airbus.

    Les participations du Qatar dans le commerce de détail pèsent pour 4,2 milliards d’euros, celles dans le transport et le tourisme pour 3,4 milliards d’euros, celles dans les télécoms et médias pour 2,3 milliards d’euros.

    Gaz et hydrocarbures

    Le chiffre de 7,1 milliards d’euros pour l’actif immobilier correspond aux « activités immobilières et (à) la valeur totale de l’actif net immobilier détenu par des sociétés qataries ou affiliées ». « Les investissements immobiliers résultant de personnes physiques ne sont pas comptés », précisent les auteurs de l’étude, selon qui « la valorisation des titres des entreprises et participations qataries en France fin 2021 est semblable à celle de 2019. »

    Les échanges commerciaux entre les deux pays, tirés « par les exportations françaises de biens d’équipement » et le matériel militaire, « et les exportations qataries de gaz et produits dérivés des hydrocarbures », ont cru en moyenne de 16 % par an depuis 2000.

     

    Le président de ce cercle économique créé en 2015, Omer Acar, a dit dans un communiqué s’attendre « à ce que cette dynamique se poursuive et s’intensifie dans les années à venir, notamment grâce à l’impulsion donnée dans le cadre de la Coupe du Monde ».

     

    On a donc la ministre de la transition écologique (MDR) qui rejette l'idée du boycott. 

     

    Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’Je ne crois pas que le fait de boycotter la Coupe du monde change malheureusementles émissions de gaz à effet de serre de cet évènement[ [...] Ily a des équipes qui se préparent depuis des années. Cette décision a été prise dans un autre contexte climatique AGNÈS PANNIER-RUNACHER ministre de la Transition énergétique, dans l'émission "Grand Jury RTL-Le 11/09/22 JOHN THYS AFP’

     

    Immobilier, sport et luxe : les investissements du Qatar en France

    Le Qatar a multiplié les acquisitions et les prises de participation en France depuis 2008. Désormais, le petit émirat du Golfe persique consolide ses positions et s'intéresse aux PME tournées vers l'international.  

     

    Immobilier, sport et luxe : les investissements du Qatar en France

    Par  

    Le 3 décembre 2015 à 18h44

    Plus de 12 milliards d'euros. C'est, au bas mot, le montant des investissements effectués par le Qatar en France depuis 2008. Le petit émirat du Golfe persique applique ainsi sa stratégie de diversification économique, qui vise à le rendre indépendant de la manne gazière.

    Après une période d'acquisitions tous azimuts entre 2009 et 2013, les différentes filiales du fonds souverain créé en 2005 (Qatar Holding, Qatari Diar, Katara Hospitality, Qatar Sport Investment etc) consolident leurs positions dans l'immobilier, l'hôtellerie et le luxe.

    Cet automne, le projet d'acquisition du Parc des Princes a été démenti par la mairie de Paris. Mais les hommes de Doha n'ont pas dit leur dernier mot. Aux commandes de 260 milliards de dollars d'actifs dans le monde, le Qatar est entré dans une «deuxième phase de son développement, plus réfléchie et sélective», affirment «Les Echos». Il vise désormais les petites entreprises françaises spécialisées dans la recherche, la santé ou l'agroalimentaire (lire encadré).

    Le fonds banlieues remplacé par un soutien aux PME

    Une enveloppe de 50 millions d'euros destinée aux banlieues. Cette idée avait été évoquée par des investisseurs du Qatar en 2011. Mais la proposition avait suscité de vives critiques, élus de droite comme de gauche redoutant des arrière-pensées idéologiques ou religieuses. Dès 2012, cette idée a été remplacée par celle d'un fonds dédié aux petites et moyennes entreprises à vocation internationale. Baptisé «Future French Champions», ce programme de 300 millions d'euros a été officiellement présenté en 2014. Il est abondé à parts égales par la Caisse des dépôts et consignations et le fonds souverain qatarien. Objectif : attirer dans l'émirat des sociétés dans le domaine de la recherche, de la santé ou de l'agroalimentaire. Après sélection, les PME choisies pourront bénéficier d'une injection de capital allant jusqu'à 60 millions d'euros. De quoi donner des ailes.

    Tour d'horizon des secteurs qui ont aiguisé l'appétit du Qatar dans l'Hexagone.

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    L'IMMOBILIER

    C'est le domaine économique où l'argent du Qatar est le plus présent. Les nombreux investissements de l'émirat ont été favorisés par le vote d'une niche fiscale spéciale votée par le Parlement en 2009, qui exonère les Qatariens de l'impôt sur les plus-values immobilières.

    Immeubles. Le Printemps Hausmann a été acquis en 2013 par le fonds Divine Investments SA, société luxembourgeoise détenue par des intérêts privés du Qatar. Celui-ci est également propriétaire du groupe de magasins Printemps. Sur les Champs Elysées, les Qatariens sont propriétaires de l'ancien bâtiment Virgin (acheté 500 millions d'euros en 2012), de la galerie commerciale Elysées 26, du siège de la banque HSBC (400 Mâ?¬). Ils ont aussi dans leur escarcelle le bâtiment qui abrite «Le Figaro», sur le boulevard Hausmann.

    Hôtels de luxe. Le fonds Katara Hospitality a multiplié les achats et les chantiers depuis cinq ans. A Paris, il est propriétaire du Peninsula (ex-centre de conférences Kléber, 850 Mâ?¬ investis), du Royal Monceau, du Hyatt Regency, du Concorde Opéra, de l'hôtel du Louvre et de l'hôtel Lambert, à la pointe de l'île Saint-Louis. Le Qatar possède aussi l'hôtel Kinski et l'hôtel Landolfo-Carcano, place de l'Etoile, où loge son ambassade. Sur la Côte d'Azur, les investisseurs de Doha ont en leur possession le Carlton et le Martinez à Cannes, ainsi que le Palais de la Méditerranée à Nice. Le Qatar est un actionnaire important de la Société fermière du casino municipal de Cannes, qui exploite deux casinos ainsi que ainsi que les hôtels Gray d'Albion et Majestic. Il est aussi présent dans la Société des Bains de Mer de Monaco, qui gère de nombreux actifs dans l'hôtellerie.

    LE SPORT

    Zlatan Ibrahimovic, star du PSG. (LP)

    Football. C'est l'un des investissements qui a eu le plus gros impact médiatique : le rachat, en 2011, du Paris Saint-Germain par Qatar Sports Investment (QSI) à Colony Capital. Montant final de la transaction : environ 100 millions d'euros. Le nouveau propriétaire a depuis injecté des centaines de millions d'euros pour recruter les meilleurs joueurs du monde, dont Zlatan Ibrahimovic. En cinq ans, le budget du club parisien a été multiplié par cinq. Il est désormais proche des 500 millions d'euros.

    Handball. Dans la foulée, QSI s'est offert le Paris Handball en 2011, rebaptisé PSG Handball, avec l'ambition d'en faire le meilleur club d'Europe.

    Courses hippiques. Depuis 2008, le Qatar sponsorise le célèbre Prix de l'Arc de Triomphe, qui se déroule à Longchamp le premier dimanche d'octobre. Budget de l'événement en 2014 : 14,5 Mâ?¬ et une dotation de 5 Mâ?¬.

    Rugby. Selon le journal L'Indépendant, le Qatar est en discussion pour investir dans le Racing club de Narbonne, qui évolue actuellement en Pro D2.

    LES MEDIAS

    Omar Da Fonseca, consultant de BeIN Sports. (LP)

    BeIN Sports. Filiales du groupe qatarien Al Djazira, les chaînes payantes BeIN Sports sont apparues en France en juin 2012. Peu à peu, BeIN a racheté les droits de diffusion de certains matches de Ligue 1, de la Ligue des Champions, de la Coupe du Monde et des championnats étrangers. BeIN revendique 2,5 millions d'abonnés et vise le cap des 3 millions pour 2016.

    Lagardère. Le fonds du Qatar détient 12,8% du groupe Lagardère, un des leadeurs mondiaux de la production et la distribution de contenus pour la presse, la télévision ou la radio.

    Vivendi Universal. En avril 2015, le Qatar a revendu discrètement les 2% du capital qu'il possédait. Montant de la revente : 450 millions d'euros.

    Orange - France Telecom. En 2011, le fonds de Doha a fait l'acquisition de 1% du capital du groupe de télécoms, également présents dans l'industrie des médias.

    LE LUXE

    Le Qatar est friand du luxe français. (LP/ Mathieu de Marticgnac.)

    LVMH. Depuis 2013, les investisseurs de Doha possèdent une participation dans le capital du leader mondial de l'industrie du luxe, de l'ordre de 1%.

    Maroquinier Le Tanneur. Le Qatar Luxury Group, propriété de Sheikha Mozah, l'une des épouses de l'émir du Qatar, détient 85% du capital de la société Le Tanneur, basée à Bort-les-Orgues, en Corrèze. Ces fabriques, fondées en 1898, produisent des sacs de luxe et des objets en cuir.

    L'INDUSTRIE

    Total. Le fonds du Qatar détient 3% du capital de Total depuis mai 2013. L'émirat est devenu l'un des plus importants actionnaires du groupe français, derrière le holding du milliardaire belge Albert Frère et les salariés. Le groupe pétrolier français est présent au Qatar depuis 80 ans, où il extrait du gaz naturel.

    EADS. Le Qatar pèse 6% dans le capital du groupe aéronautique européen.

    LES TRAVAUX PUBLICS

    Vinci. Fin 2015, le fonds du Qatar possède 3,9% de Vinci, le géant français des travaux publics. Sa participation a baissé en valeur relative, avec la revente en octobre de 1,1% de ses actions, sur les 5% qu'il possédait. Vinci bénéficie par ailleurs d'importants marchés sur le sol du Qatar. Le groupe s'est vu confier la construction de neuf stades de la Coupe du Monde de football 2022.

    LE COMMERCE

    Le Printemps Hausmann à Paris. (LP/ Philippe Lavieille.)

    Magasins Printemps. Le fonds Divine Investments SA, détenu par des Qatariens, est devenu actionnaire majoritaire du groupe Printemps, racheté en 2013 au groupe Boretti. Printemps compte aujourd'hui 19 grands magasins en France. DISA possède aussi le site de vente en ligne du groupe, placedestendances.com

    Vente-privee.com. En recherche permanente de diversification, les investisseurs qatariens s'intéressent au e-commerce. En 2013, ils sont entrés en tant qu'actionnaires minoritaires au capital de vente-privee.com, la société de Jacques-Antoine Granjon.

    LES SERVICES

    Veolia. En 2010, le fonds Qatari Diar annonçait l'achat de 5% du capital du groupe français, leadeur mondial dans la gestion de l'eau et le traitement des déchets. Montant de l'opération : 182 millions d'euros. En 2014, une enquête a été ouverte pour des soupçons de corruption lors de ce montage financier.

    Suez Environnement. 4,5% du capital est détenu par les investisseurs du Qatar. Suez est le numéro 2 mondial dans la gestion de l'eau et des déchets, juste derrière Veolia.

    GFI Informatique. Fin novembre, le groupe qatarien Mannai était en négociations exclusives pour le rachat de 51% du capital de GFI, société française qui emploie 11 000 personnes dans le domaine des services informatiques.

     

  • Musique répétitive

     

    J'aime infiniment. 

     

  • "Le voyageur contemplant une mer de nuages"

     

    Un tableau de Casper David Friedrich, "le voyageur contemplant une mer de nuages"

    Lorsque j'étais au collège, la professeure d'arts plastiques nous l'avait fait étudier.

    Et j'avais été fasciné.

    Je m'étais imaginé à la place de cet homme. C'est un des points de départ qui m'a poussé à aller vivre en montagne.

    <em>Le Voyageur contemplant une mer de nuages</em>, tableau du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich

     

    Voilà ce que ça donne aujourd'hui.

     

     

    Peut être une image de 1 personne et plein air

    Lorsque je lis les réseaux sociaux à la suite d'articles sur l'état de la planète, je suis effaré par le niveau d'ignorance d'une bonne partie de la population. Le déni est d'une puissance incommensurable.

    Un déni primaire qui consiste à nier en bloc les problématiques et un autre déni, tout aussi grave : celui de reconnaître les faits mais de ne rien faire, soi-même, pour tenter de freiner cette dévastation, cette épouvantable attitude qui revient à considérer que c'est à l'état ou à tous les autres de se bouger. Combien de gens reconnaissent les faits mais n'ont strictement rien changé de leur mode de vie ? Consommation, avion, voiture, loisirs avec une empreinte carbone conséquente. Oui, bien sûr, il y a les riches qui prennent leur jet privé, les joueurs de foot qui prennent l'avion, les yachts, les voitures de luxe etc etc etc etc, la liste est infinie. Et donc ? Cela nous autoriserait, nous le bas peuple, les sans dents, à continuer à vivre comme avant ? Et qu'en est-il de la conscience, qu'en est-il du fait de se regarder dans la glace et de se dire : tu n'es pas riche mais tu participes à la destruction, sans rien vouloir changer de ta routine. Combien ici, lecteurs et lectrices, sont parents ou grands-parents ? Est-il acceptable de ne rien faire ? 

    Est-ce donc le seul horizon que nous allons laisser ? 

  • La SNCF et les cyclistes

    Pour mes 60 ans, j'avais le projet de faire à vélo en autonomie, la grande route des Alpes, de Thonon à Nice. Un parcours qui passe par les grand cols des Alpes. Avec les sacoches transportant la tente, le duvet, des vêtements, l'eau, la nourriture. 

    Je me suis entraîné depuis le printemps et avec Nathalie, on a fait le tour de la Creuse en raid, 450 km, 4600 km de dénivelée. Que du bonheur.

    Mais, voilà, on habite dans la Creuse et le réseau SNCF est un véritable désastre. Et même en rejoignant Clermont-Ferrand, le trajet jusqu'à Thonon est un chemin de croix et je ne parle pas du retour depuis Nice. Réservation obligatoire pour l'aller, c'est possible mais pour le retour, c'est inconcevable. 800 km et les grands cols à franchir, il est impossible de prévoir une date. Et d'ailleurs, même avec une réservation, il n'est même pas certain de pouvoir monter dans le train, même quand il reste des places assises parce que le compartiment accueillant les vélos est très, très limité et que la gestion informatique des réservations est de plus aléatoire. Nombreux sont ceux qui arrivent avec une réservation et se voient refuser l'accès au wagon. 

    J'ai laissé tomber. Je n'ai pas envie de me battre contre des employés dépassés par une direction incompétente et je n'ai pas envie de passer tout le trajet à me demander comment va se passer le retour. On a déjà vécu ça quand on a fait la grande traversée du Massif Central à VTT de Clermont-Ferrand à Montpellier et ce souvenir du passage à la gare est une boule noire.

    Soit la SNCF améliore considrablement ses services aux cyclistes, soit je ferai des raids en partant de la maison.  

     

    L'afflux croissant des vélos dans les trains, une équation difficile à résoudre

     

    Publié le 08/09/2022 à 11h09 • Mis à jour le 08/09/2022 à 11h17

    Écrit par Romain Bizeul.

    Photo d'illustration. Parfois trop nombreux, les cyclistes se voient régulièrement refuser l'accès aux trains régionaux qui possèdent une capacité d'accueil très limitée.

    Photo d'illustration. Parfois trop nombreux, les cyclistes se voient régulièrement refuser l'accès aux trains régionaux qui possèdent une capacité d'accueil très limitée. • © Yannick Bohn - MaxPPP

    Ils sont chaque année plus nombreux. Par conviction écologique ou par plaisir, les cyclistes abondent sur les routes, mais également dans les trains où la place qui leur est réservée reste limitée. Face à cette demande qui ne cesse de croître, la Région Nouvelle-Aquitaine et la SNCF se retrouvent quelque peu démunis par manque de moyen.

    Emmener son vélo dans le train relève parfois de l’épreuve. Dans les TER de Nouvelle-Aquitaine comme dans bien d’autres régions, les emplacements de vélos sont pris d’assaut face à la volonté - ou l’obligation - de laisser de côté la voiture pour se déplacer. Les rames surchargées par des vélos sont des scènes de moins en moins rares, tandis que les cyclistes tentent d'entreposer leurs montures où ils peuvent. Et d’autant plus l’été. Les lignes prisées par les vacanciers doivent faire face à l’afflux des cyclotouristes, chaque année plus nombreux.

    Des cyclistes laissés sur le quai

    "Nous avons des difficultés l’été, concède le délégué TER à la Région Nouvelle-Aquitaine, Jacky Emon. À certains moments, nous n’avons pas pu accueillir tout le monde." Des refus qui s’expliquent avant tout par le risque pour la sécurité des voyageurs que causerait l’entassement de vélos hors emplacement dédiés, selon l’élu. La SNCF est en droit de refuser l’accès aux cyclistes avec leurs montures "dès lors qu'il n'y a plus d'emplacement vélo disponible à bord du train", selon l’article D1272-7 du code des transports. Une réglementation qui occasionne des tensions, d’autant plus lorsque le train est loin d’être plein.

    "Avant d’être élue, je suis une citoyenne qui a fait le choix de changer sa mobilité, je n’ai plus de voiture et le train est donc indispensable en plus du vélo, précise l’adjointe à la mairie de La Rochelle, Marie Nédellec. Je constate que les citoyens ne sont pas vraiment aidés à changer leurs modes de déplacements. Les trains sont parfois bondés, parfois vide, mais l’espace vélo reste limité."

    Des trains sous-équipés pour accueillir des cyclistes toujours plus nombreux

    Si les situations de surcharges sont monnaie courante, c’est avant tout que le vélo n’en finit pas de séduire. Notamment depuis la pandémie de Covid-19. Entre 2019 et 2021, la fréquentation cyclable a augmenté de 16 % en Nouvelle-Aquitaine et de 18 % sur l’ensemble du territoire. Pour le cyclotourisme, le chiffre est encore plus révélateur : +32 % entre l’été 2019 et l’été 2020. 

    Face à cette demande grandissante, la SNCF peine à satisfaire pleinement tous ses usagers, qu’ils soient réguliers ou occasionnels. "C’est un problème qui ressort en permanence, mais il est difficile à résoudre. Il est évident que dans les trains qui comptent quelques emplacements, c’est impossible de mettre des dizaines et des dizaines de vélos", soulève Benoît Groussin, le président de la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports (Fnaut) Nouvelle-Aquitaine. Il évoque également des problématiques de sécurité des voyageurs.

    Nous avons des limites financières. D’autant plus avec l’état du réseau ferroviaire qui est très dégradé. Ce n’est pas notre compétence, c’est une compétence nationale mais l’État se désengage de plus en plus.

    Jacky Emon, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine, délégué aux TER et à l'intermodalité

    Actuellement, les rames TER de la région comportent six emplacements. La Région prévoit d’arriver prochainement à une dizaine. "Nos 62 rames vont être rénovées d'ici à 2026, c’est une belle occasion pour augmenter notre capacité d’accueil de vélos." Mais celle-ci reste loin de la trentaine de places disponibles dans les trains que propose la Région Pays de la Loire sur le parcours de la Loire à Vélo.

    Une tendance accrue par l'essor du cyclotourisme

    Pour autant, depuis 2021, la Région essaie de satisfaire au mieux la demande en finançant le dispositif "TER+Vélo" avec un wagon entier dédié aux vélos. Avec certaines limites : il n’est disponible que pour 4 lignes qui en sont pourvues, un seul aller-retour par jour existe de Bordeaux à La Rochelle et uniquement en juillet et en août.

    Une solution qui ne permet d’enrayer qu’une partie du problème, selon Benoît Groussin. "Les cyclotouristes demandent plus de place, car ils ont des sacoches accrochées. Et maintenant, il y en a de Pâques à octobre quasiment. Notre région est particulièrement touristique avec la Vélodyssée et la flow vélo qui relie la Dordogne à l’Île d’Aix", fait-il remarquer. 

    Tout comme Marie Nédellec, Benoît Groussin ne jette pas pour autant la pierre à la Région Nouvelle-Aquitaine qui fait preuve, selon lui, de volonté pour trouver des solutions. Mais se retrouve à faire des choix difficiles. "Nous ne finançons presque plus l’amélioration des performances sur nos lignes, car nous devons financer la remise à niveau des voies, pointe Jacky Emon. On se refuse de fermer d’autres lignes, nous préférons maintenir un service même un peu dégradé." L’élu régional dénonce un désengagement progressif de l’État dans les territoires. 

    Une intermodalité à développer sans cesse

    Face au manque de moyens, l’heure est plutôt aux solutions alternatives. "Ce problème, on le résout mieux quand on arrive à supprimer le vélo dans le train", constate le président de la FNAUT Nouvelle-Aquitaine, Benoît Groussin. Mais prévient : "Cela dépend des situations, ce n’est pas possible tout le temps", avoue le président de la Fnaut Nouvelle-Aquitaine, Benoît Groussin. La SNCF incite les cyclistes à laisser leurs vélos en gare. Pour cela, la Région accompagne financièrement les collectivités à créer des espaces sécurisés. 

    "Pour les trajets quotidiens, la solution idéale est de laisser son vélo au départ et d’en louer un autre à l’arrivée, reprend l’élu à la Région Jacky Emon. Mais c’est seulement possible dans des grandes villes comme La Rochelle et Poitiers." Certains usagers utilisent même deux vélos, un au départ, l’autre à l’arrivée. Mais les solutions de parking sécurisées ne sont pas disponibles partout et sont insuffisantes comme le constatait Vélo & Territoires dans son Étude intermodalité vélo - transports terrestres, publiée en 2021. "Il faut que la Région aille plus vite", appuie Benoît Groussin.

    Mais la solution miracle ne semble pas exister. Pour combler les manques, les différents acteurs dialoguent régulièrement pour travailler l’intermodalité. Ils s'accordent à dire que ces discussions leur permettent de prendre en compte les besoins des usagers et d'y répondre chaque année un petit peu mieux. Mais la demande est exponentielle, renforcée dernièrement par la hausse des prix du carburant. L’adjointe à la mairie de La Rochelle, Marie Nédellec appelle, elle aussi, l’État à prendre ses responsabilités : "Il va falloir que le gouvernement fasse quelque chose. Pour que l’on arrive à changer nos modes de mobilité, l’impulsion doit venir d’en haut, même si l’effort doit être collectif."

     

     

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