Le déclin de l'empire romain

C'est un sujet qui m'intéresse grandement puisque je travaille à l'écriture de ma dystopie, non pas sur le déclin de l'empire romain mais sur le déclin de l'humanité toute entière. Pour moi, la pandémie de covid n'était qu'un aperçu de ce qui pourrait advenir. On sait par exemple que le dégel du permafrost est susceptible de libérer des pathogènes mortels, on sait que le phénomène de "plastisphère" est susceptible de développer des mutations de maladies connues, comme celle du choléra par exemple ou d'autres. L'imagination de la nature n'est pas à notre mesure.

"Plastisphère"

 

Pourquoi l’Empire romain, qui a dominé l’Europe et la Méditerranée pendant cinq siècles, s’est-il inexorablement affaibli jusqu’à disparaître ? Archéologues, spécialistes des pathologies anciennes et historiens du climat accumulent aujourd’hui des indices convergeant vers les mêmes facteurs : un puissant refroidissement et des pandémies. Une maladie, dont les symptômes décrits par le médecin grec Galien rappellent ceux de la variole, aurait ainsi frappé Rome en 167, ravageant bientôt son armée, avant qu’une probable fièvre hémorragique venue d’Égypte ne décime à son tour la population à partir de 251. Parallèlement, un brusque désordre climatique en cours jusqu’en Eurasie aurait fait chuter les rendements agricoles et entraîné la migration des Huns vers l’ouest. En proie à des difficultés économiques et militaires, attaqué de toutes parts par les tribus barbares, l’édifice romain s’est alors peu à peu fissuré. Puis, en 536, lorsque Justinien partit de Byzance pour reconquérir la partie occidentale de l’Empire, c’est une catastrophe naturelle qui stoppa net sa marche sur Rome : en plongeant l’Europe dans le noir, une éruption volcanique aurait provoqué une baisse spectaculaire des températures. Ce refroidissement et la terrible épidémie de peste bubonique qui se déclara en 541 pourraient avoir sonné le glas d’un Empire qui tentait pour la dernière fois de se relever.

 

 

Imaginons maintenant qu'une pandémie s'étende dans un monde qui ne dispose plus des moyens techniques pour la juguler...

 

"TOUS, SAUF ELLE"

CHAPITRE 59

C’est à l’hôpital de Bangkok que fut répertorié le premier cas. Une femme prise de vomissements et de vertiges, des douleurs aiguës dans le ventre, une violente diarrhée, une déshydratation foudroyante. Elle fut admise aux urgences puis placée en réanimation suite à des difficultés respiratoires critiques. Elle mourut le lendemain.

L’autopsie et des analyses poussées révélèrent un probable empoisonnement par une bactérie : le vibrion.

Le deuxième cas fut enregistré la semaine suivante, un lundi.

Deux autres le mercredi.

Dix, dans le week-end.

Le dimanche soir, le responsable du laboratoire d’analyses médicales, diligenté par le gouvernement thaïlandais, appela un numéro d’urgence mis à sa disposition.

« Vibrio choleare O139, Monsieur le Ministre mais avec quelques singularités, une évolution inattendue et particulièrement agressive. Nous en sommes certains et c’est pour cela que je me permets de vous déranger. »

Le lendemain, les hautes sphères de l'OMS furent alertées.

Deux jours plus tard, la même alerte sanitaire fut envoyée par les Philippines.

Puis par le Bangladesh.

Puis l'Inde.

Et tout le monde se mit à attendre le pays suivant.

En quelques jours, des réunions ministérielles, dans tous les États concernés, permirent aux scientifiques d’expliquer le concept de plastisphère, un terme initié en 2003 par deux chercheurs, le couple Zettler. La dégradation du plastique dans les océans avait engendré l’apparition de bactéries exclusives et une contamination inconnue jusque-là. Ces bactéries nées de cette pollution par les plastiques avaient abouti à une transformation du vibrio choleare et cette évolution paraissait redoutablement dangereuse pour l’humain.

On assistait, semble-t-il, maintenant, à une propagation fulgurante de la bactérie et probablement à un renforcement brutal de sa dangerosité.

Aucun scientifique ne pouvait présager d'un possible traitement à court terme. Il fallait lancer de nombreuses études immédiatement.

Il ne restait que l'alerte sanitaire et les mesures d'hygiène et de sécurité alimentaire.

Et la gestion de crise, autrement dit, de la panique.

Le choléra... Sous une forme mutante.

Tous les politiciens connaissaient l'impact dévastateur d'un mouvement de masse sur la croissance. La peur serait plus néfaste sur l'économie que le nombre de morts lui-même.

L'OMS demanda aux pays touchés de ne plus consommer de crustacés et rappela les mesures élémentaires d'hygiène : boire de l'eau en bouteille ou utiliser des systèmes performants de filtration, se laver les mains, manger des aliments bien cuits.

Autant dire l'impensable pour des millions d'individus.

 

 

blog

Ajouter un commentaire