Le Triangle dramatique (Karpman)
- Par Thierry LEDRU
- Le 15/11/2020
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C'est effrayant quand je lis ça, le nombre de fois où je vois le gouvernement...
La victime : celui qui se sent persécuté
Le sauveteur : celui qui vous vient en aide (vous veut du bien)
Le persécuteur : celui qui prend pour cible la future victime
Triangle dramatique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Triangle_dramatique
Le triangle dramatique ou triangle de Karpman est à la base des « jeux psychologiques » de manipulation de la communication1. C'est une figure d'analyse transactionnelle proposée par Stephen Karpman (d) en 1968 (dans son article Fairy Tales and Script Drama Analysis2) qui met en évidence un scénario relationnel typique entre victime, persécuteur et sauveur3. Le triangle dramatique est à la base des jeux psychologiques qui se jouent entre deux personnes capables de jouer alternativement les trois rôles4.
La communication est perturbée lorsque les protagonistes adoptent ces rôles plutôt que d’exprimer leurs émotions et leurs idées.
Ces relations peuvent se former dans un groupe, elles sont alors contre-productives ; leur identification permettra de repartir sur des bases saines5.
C'est une schématisation qui formalise les différents rôles possibles et leurs interaction dans une interaction déséquilibrée. Ainsi, si une personne endosse l'un de ces rôles (par exemple la victime), elle entraîne l'autre à jouer un rôle complémentaire (le sauveur ou le persécuteur). L'expression de ce scénario permet de mettre en œuvre une mécommunication qu'il est possible d'utiliser pour comprendre les mécanismes ayant généré un conflit. La communication est perturbée lorsque les protagonistes adoptent ces rôles plutôt que d'exprimer leurs émotions et leurs idées.
Ces relations peuvent se former dans un groupe, elles sont alors contre-productives ; leur identification permettra de repartir sur des bases saines1.
Victime
La victime attire le sauveur qui veut la sauver1. C'est donc un rôle de choix pour attirer l'attention sur soi quand on sait bien en jouer. C'est un rôle qui appelle quelqu'un à être persécuteur, une attente qui sera remplie ou non par l'entourage. Le plus souvent, la victime a un problème de dépendance6.
La position de la victime est « Pauvre de moi ! » La victime se sent victimisée, opprimée, impuissante, sans espoir, honteuse et semble incapable de prendre des décisions, de résoudre des problèmes, de prendre plaisir à la vie ou d’obtenir des idées. La victime, si elle n’est pas persécutée, cherchera un persécuteur et également un sauveur qui sauvera la situation, mais perpétuera également les sentiments négatifs de la victime6.
Sauveur
C'est un rôle très gratifiant d'un point de vue narcissique mais qui place l'autre en incapacité. Il attend un persécuteur pour justifier son existence et une victime à sauver. L'entourage pourra suivre ou ne pas suivre dans cette pièce de théâtre.
La réplique du sauveur est « Laissez-moi vous aider ». Un facilitateur classique[pas clair], le sauveur se sent coupable s’il ne va pas à la rescousse. Cependant, son sauvetage a des effets négatifs : il garde la victime dépendante et lui donne la permission d’échouer. Les avantages découlant de ce rôle de sauvetage sont que l’attention du sauveur à lui-même est supprimée. Quand il concentre son énergie sur quelqu’un d’autre, cela lui permet d’ignorer sa propre anxiété et ses problèmes. Ce rôle de sauvetage est également très important, car leur intérêt principal réside dans l’évitement de leurs propres problèmes déguisés en préoccupation pour les besoins de la victime6.
Persécuteur
Le persécuteur agit sur la victime1. Si le persécuteur tente de nouer cette relation avec une potentielle victime, celle-ci pourra réagir différemment : adopter une position de victime ou ne pas se laisser faire.
Le persécuteur peut ne pas être une personne. Par exemple, ce peut être la maladie ou l'alcool l'élément qui contribue à ce que la victime se place dans cette position.
Le persécuteur insiste : « Tout est de votre faute. » Le persécuteur contrôle, blâme, critique, oppressant, est en colère, fait preuve d’autorité, est rigide et supérieur1.
Manipulation
Ce modèle peut également être appliqué à des situations de manipulation (donc subies et vécues comme désagréables) : par exemple, si nous appelons le sujet persécuteur S1 et son souffre-douleur S2, alors S1 peut se poser en sauveur, affirmant à S2 qu'il est le bourreau d'une victime (personnage en général invité dans la conversation, pour les besoins de la manipulation).
Des manipulations peuvent être analysées selon ce modèle du triangle dramatique, en considérant chacun des trois sommets du triangle, selon les cas rencontrés ; c'est-à-dire que S1 pourrait se positionner en victime et parle alors de S2 comme de son bourreau, etc.
Exemple
S1 affirme à S2 : « Tu n'as pas honte de refuser de manger ces bons haricots verts ? Quand je pense aux efforts que Pépé a faits pour les semer, les désherber, et les ramasser alors qu'il a mal au dos ! » Dans cet exemple, où le grand-père (décrit en victime) est bien sûr absent, S1 qui gronde S2 aurait tout aussi bien pu évoquer la personne qui a fait l'effort de cuisiner, ou n'importe qui d'autre, comme victime du bourreau…
Le manipulateur S1 se fait passer ici pour un sauveur, alors qu'il fait pression de manière indue (il serait possible de parler de l'utilité qu'il y a à goûter de chaque plat, ou d'avertir S2 que s'il refuse totalement les haricots il n'aura pas à réclamer une seconde part de dessert, etc. ce qui serait une manière moins détournée de gérer le refus de S2 de manger ce qui est proposé…).
Une première explication par l’analyse transactionnelle
Au départ, un triangle dramatique apparaît lorsqu’une personne joue le rôle d’une victime ou d’un persécuteur. Cette personne ressent alors le besoin d’enrôler d’autres acteurs dans le conflit. Comme c’est souvent le cas, un sauveur est encouragé à entrer dans la situation.
Ces joueurs enrôlés assument des rôles qui ne sont pas statiques, et donc divers scénarios peuvent se produire. Par exemple, la victime peut mettre le sauveur en marche, le sauveur passe ensuite à la persécution.
Les motivations de chaque participant et la raison pour laquelle la situation perdure sont que chacun « répond à ses désirs/besoins psychologiques non exprimés (et souvent inconscients) d’une manière qu’il juge justifiée, sans avoir à reconnaître le dysfonctionnement général » ou le tort causé dans la situation dans son ensemble. Ainsi, chaque participant agit selon ses propres besoins égoïstes, plutôt que d’agir d’une manière véritablement responsable ou altruiste [citation nécessaire] ainsi, n’importe quel personnage des trois dans ce triangle pourrait « normalement se comporter comme une victime plaintive » ; il est maintenant clair que l’on peut passer au rôle de persécuteur si c’est « accidentel » et si on présente des excuses pour cela.
Les motivations du sauveur sont les moins évidentes. Dans les termes du triangle dramatique, le sauveur est quelqu’un qui a un motif mixte ou caché et qui, d’une certaine façon, profite égoïstement d’être « celui qui sauve ». Le sauveur a un motif superficiel de résoudre le problème et semble faire de grands efforts pour le résoudre, mais il a aussi un motif caché pour ne pas réussir, ou pour réussir d’une manière qui lui profite. Il peut par exemple obtenir un regain d’estime de soi ou un statut de sauveur respecté. Il peut simplement éprouver du plaisir en ayant quelqu’un qui dépend de lui et lui fait confiance. Il peut être amené à feindre l'aide, de manière inconsciente, afin de continuer à obtenir un gain.
Dans certains cas, la relation entre la victime et le sauveur peut être une relation de codépendance. Le sauveur garde la victime dépendante d’elle en l’encourageant à devenir une victime. Les besoins de la victime sont comblés par le secouriste qui s’occupe d’eux.
En général, les participants ont tendance à avoir un rôle principal ou habituel (victime, sauveur, persécuteur) lorsqu’ils entrent dans des triangles dramatiques. Les participants apprennent d’abord leur rôle habituel dans leur famille d’origine. Même si les participants ont chacun un rôle auquel ils s’identifient le plus, une fois sur le triangle, les participants tournent dans toutes les positions, en faisant le tour complet du triangle7.
Chaque triangle a un gain pour ceux qui le jouent. L’antithèse d’un triangle dramatique est de découvrir comment priver les acteurs de leurs gains.
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