Mortalité animale routière

Ici, dans la Creuse, il y a encore, pour l'instant, des forêts immenses, des espaces naturels traversés par des petites départementales, souvent étroites (il n'y a quasiment jamais de peintures au sol pour séparer les chaussées). Il nous arrive souvent, lorsque nous sommes sur une hauteur, une colline dégagée, avec un horizon ouvert, de réaliser qu'il n'y a aucune trace humaine visible. Pas de routes, pas de lignes électriques, aucune habitation, aucun bruit humain. On sait par conséquent qu'autour de nous la faune est présente et nombreuse. 

Très souvent les forêts bordent les routes et bien évidemment, ces forêts sont habitées : chevreuils, biches, cerfs, sangliers, renards, blaireaux...)

Hier, en rentrant à la maison, deux chevreuils ont traversé devant la voiture. Ils ont jailli du bois et en deux bonds, ils étaient de l'autre côté. Trois ou quatre secondes plus tôt et l'impact aurait été quasiment inévitable.

C'est fréquent ici et les locaux ont pour beaucoup déjà connu des accidents avec des animaux.

Bien que j'aime beaucoup la vitesse à vélo et qu'il m'arrive de dévaler les descentes à soixante kilomètres heure (83 km/h dans la descente du col de la Madeleine en Savoie), ici, j'ai réduit la voilure et je suis extrêmement vigilant. J'ai déjà percuté une biche en Savoie, j'étais à VTT, dans une descente, je suis passé par dessus le guidon et je suis tombé sur la tête, la nuque tournée d'une façon que je ne pensais même pas possible. J'ai mis plusieurs minutes à m'en remettre. L'écran de mon téléphone portable en miettes, il était dans une poche de mon maillot. (depuis, il est dans une pochette). La fourche du vélo pliée... Inutilisable. J'ai traîné mon VTT pendant une heure jusqu'à une route départementale où j'ai arrêté une voiture. Minerve pendant un mois et de multiples examens. 

Il n'en reste pas moins que c'est moi qui traversais la forêt où vit cette biche. Elle n'est pas venue me percuter dans mon garage ou sur la terrasse de la maison. J'étais sur son territoire.

Il faut donc imaginer que toutes nos routes sont des plaies, des blessures, des obstacles, et que c'est incompréhensible pour les animaux. C'est nous qui avons tracé des voies mortelles.

 

Mortalité animale due aux véhicules

 

Les grands carnivores (loupslynx et grizzly) ainsi que les animaux lents (ex : tortues et salamandres) sont particulièrement victimes de la mortalité routière.

Les amphibiens comptent parmi les espèces les plus touchées par la mortalité routière (jusqu'à plus d'une centaine d'individus par nuit et par point de passage, là où leurs itinéraires de migration printanière entre les zones d'hivernage et les zones de ponte croisent nos voies de circulation). Les écoducs destinés à leur permettre de traverser à moindre risque sont dits batrachoducs ou crapauducs.

La mortalité animale sur les routesa est la conséquence de collisions de la faune avec des véhicules. Elle concerne de nombreuses espèces : grands et petits mammifèresoiseauxamphibiensinsectes, etc.

Contexte

Les animaux sont souvent tués sur les routes pendant qu'ils s'alimentent ou se déplacent1. C'est une menace importante pour la biodiversité2.

En 1920, alors que les véhicules en circulation étaient moins nombreux et plus lents, Joseph Grinnell écrivait aux États-Unis : « Ce roadkilla est une source relativement nouvelle de mortalité ; et si l'on devait estimer le kilométrage du total de ces routes dans l'État, le taux de mortalité doit s'élever à des centaines, voire des milliers de cas toutes les 24 heures3. » La situation s'est depuis aggravée dans la plupart des régions du monde, en raison de l'augmentation conjointe de l'extension du réseau routier, du nombre de véhicules motorisés, de la vitesse moyenne des véhicules et du kilométrage parcouru par chaque conducteur.

C'est l'une des formes de fragmentation des habitats naturels par les réseaux de transport et l'une des principales causes du déclin de certaines espèces2, carnivores y compris4.

Chaque année en Europe, plus de 220 millions d'animaux sont tués sur les routes, provoquant notamment des dizaines de millions d'euros de préjudice pour les propriétaires des véhicules accidentés5.

Impacts économiques et sur la sécurité routière[modifier | modifier le code]

afficherCette section ne cite pas suffisamment ses sources (mars 2022). 

Les collisions accidentelles de véhicules avec la faune ont des conséquences sur la biodiversité, sur l’économie et sur la sécurité routière. Dans les pays pauvres, où les bovinsovins et équidés, ainsi que de nombreux chiens et chats se déplacent le long de routes parfois très encombrées, nombre de ces animaux domestiques sont aussi blessés ou tués par des véhicules. Des accidents peuvent arriver à n’importe quel conducteur, même expérimenté et prudent. Au Canada, environ 1,6 % du total des collisions (cette proportion étant considérablement plus élevée sur certaines routes à trafic conséquent traversant des zones boisées, comme dans certains parcs et réserves naturelles). Le réseau routier rural a été amélioré depuis les années 1970, permettant de circuler avec une sécurité accrue mais parfois plus vite, ce qui accroît le risque de collisions avec les grands animaux. L’obstacle qu’ils représentent surgissant d’une façon imprévue, la vitesse moyenne plus élevée rend leur évitement difficile et le choc plus dommageable.

Animaux impliqués

Les crapauds sont protégés de la plupart des prédateurs par la toxicité de leur mucus, aussi ne craignent-ils pas les espaces découverts, dont les routes, ni les voitures. Ils sont, de plus, desservis par leur lenteur. Sur leurs axes de migrations, les crapauds meurent par dizaines à centaines (ici Bufo valliceps, d'Amérique centrale).

La quasi-totalité des espèces animales est concernée par la mortalité routière, mais la typologie varie selon les régions. Les espèces les plus vulnérables sont les animaux :

lents ou peu capables d’éviter les véhicules ;

protégés (ou se croyant protégés) par :

des piquants (porcs-épicshérissons),

une carapace (tatoustortues terrestres6,7sauriens),

la toxicité de leur organisme (crapaudssalamandres),

une capacité à injecter du venin ou à inspirer de la crainte à d'autres espèces (serpents)8,9 ;

les grands herbivores, qui doivent pâturer sur de vastes étendues et qui, pour certaines espèces de zone tempérée, migraient autrefois du nord vers le sud chaque hiver (ex : rennesélans) ; plus près des pôles, ces migrations saisonnières restent vitales pour ces espèces ;

les grands et moyens carnivores (loupsourslynxgloutonspumasocelotschat sauvage d'Europe, etc.) ont généralement de vastes territoires de chasse à parcourir, et ils doivent parfois migrer avec leurs proies ;

les petits carnivores (renardsloutresfouinesbelettesputois, etc.) qui prospectent de vastes territoires ;

les animaux à vaste territoire dont l’habitat régresse fortement. Exemple :

la population relique d’ours des Pyrénées en France, confinée sur moins de 0,1 % de son ancien territoire ; ainsi Franska achetée en Slovénie a été tuée sur la RN21, alors qu'elle pesait 120 kilogrammes, le jeudi 9 août 2007, un an après son introduction dans les Pyrénées10. Cet accident a eu lieu avec un véhicule militaire, après que l'ourse a été percutée par un premier véhicule. Le véhicule militaire, une Renault Kangoo, ayant tué Franska était conduit par un sous-officier du 1er régiment de hussards parachutistes, entre 6 heures et 6 heures 30, à 5 km au sud de Lourdes sur la commune de Viger. Cet accident a eu lieu en pleine polémique entre les habitants de la région et les défenseurs de la réintroduction d'ours en France, quant au comportement particulier de l'ourse qui tendait à descendre dans les plaines et à s'attaquer à des moutons d'élevage (« ours à problèmes »)11,12. En Slovénie vingt ours sont percutés chaque année sur des routes comme en France les sangliers et les cervidés13.

Les chiens ou, ici, les chats, sont de fréquentes victimes aux abords des zones habitées.

le grizzly confiné sur moins de 2 % de son territoire aux États-Unis ;

et tous les animaux qui doivent traverser beaucoup de routes, en particulier ceux qui longent les cours d'eau.

Des animaux semi-domestiques sont également régulièrement écrasés ou blessés (dont chats et chiens).

Collisions avec les insectes

Article détaillé : Effet pare-brise.

Un casque de moto constellé d'insectes, après un trajet fait à l'été 2008.

Il n’existe que très peu d’informations sur la mortalité des insectes due aux chocs avec les automobiles ou les blessures que les turbulences des véhicules rapides peuvent induire sur ces espèces.

Les insectes morts ou agonisants les plus facilement retrouvés sur les bords de route sont les papillons et, dans les zones humides, les libellules, car ils sont de plus grande taille, colorés et facilement visibles. Ils sont aussi plus « lourds » (ce qui les fait retomber sur la chaussée ou le bas-côté), mais un nombre bien plus grand de petits insectes restent collés aux véhicules ou sont emportés par le vent et les turbulences sur les bas-côtés14.

De nombreux insectes meurent aussi non pas du choc, mais de la violence de l'effet de souffleailes ou tendons désarticulés[réf. souhaitée].

En France, une évaluation réalisée à partir de comptages faits dans la région de Fontainebleau en 1990 a donné les résultats suivants : 60 billions (60 × 1012) d'insectes meurent dans un choc contre un véhicule chaque année en France et il y aurait plus de 100 tonnes de cadavres d'insectes (plus gros que ceux qui restent collés sur les véhicules) le long de nos routes.

On ne sait pas quelle est la part de ces insectes par rapport à la masse totale d'insectes qui circulent sur et au-dessus des routes (soit sur 1,2 % du territoire environ), ni quel est l'impact sur l'écologie des populations de ces insectes et de celles qui dépendent de ceux-ci pour leur survie…

Jean-Pierre Chambon, auteur de cette étude, a aussi montré qu'en été, la période de la journée au cours de laquelle les insectes sont les plus vulnérables se situe dans la tranche horaire 13-18 h. Il en est également ressorti que la mortalité est plus élevée en zone boisée qu’en zone cultivée ou urbaine.

Cette étude n’a pas été mise à jour depuis 1990. Or le nombre de routes et le flux de véhicules ont fortement augmenté depuis cette date. Beaucoup de populations d’insectes, papillons diurnes notamment, ont fortement régressé. En théorie, les études d’impacts devraient mieux étudier ces questions, y compris pour des trains de type TGV ; pour produire des mesures compensatoires et pour mieux tenir compte de la diversité des situations (environnement biogéographique, nature et couleur des routes, nature des accotements et leur gestion, nombre, vitesse et type de véhicules, etc.), mais ce problème a été peu traité.

Les données de 1990/1991 ont permis les évaluations suivantes : compte tenu de l’évolution du réseau routier et du parc automobile :

plus de 66 000 milliards d’insectes peuvent être tués chaque année par collision directe avec les voitures en France,

à ce chiffre il faut ajouter environ 40 tonnes par an d’insectes tués et projetés sur les bas-côtés,

ce chiffre, compte tenu de la disparition et du renouvellement des cadavres, peut être multiplié par quatre ou cinq pour l’année ce qui représente 120 à 200 t/an de matière animale déposée.

Jean-Pierre Chambon rappelle qu’on ne sait pas ce que ces chiffres représentent par rapport au nombre et à la masse des insectes vivants et que la surface des routes où s’opère cette destruction (6 500 km2) ne représente qu’environ 1,2 % de l’ensemble du territoire français (550 000 km2), inscrits dans 8 % du territoire artificialisé ou urbanisé15.

Bien qu'il ne s'agisse stricto sensu de mortalité routière, les trains peuvent tuer des insectes et autres animaux qui tentent de traverser les voies.

La mortalité varie selon le trafic, l'heure du jour ou de la nuit, la densité des populations d’insectes (et donc le contexte agro-écologique, l'altitude, les microclimats, etc.), le niveau d’activité des insectes (variant selon la saison, le climat, le lieu, la pollution lumineuse, la lune), et l’état physiologique des insectes. On a montré14 dans certaines zones un nombre fortement accru de libellules et papillons tués le dimanche, en raison d’un afflux supplémentaire de visiteurs sur les routes traversant ou bordant les milieux naturels.

Entre 1989 et 2013, la quantité d’insectes tués par les véhicules routiers a diminué de 80 % en Allemagne, à la suite de la diminution globale du nombre d’insecte due à l’usage de pesticides. Les oiseaux qui s'en nourrissent ont ainsi perdu les quatre cinquièmes de leur alimentation. La cause de cette chute est incertaine, les néonicotinoïdes n'en expliquant qu'une part16.

Article détaillé : Déclin des populations d'insectes.

Collision avec les amphibiens

Les salamandres sont protégées de leurs prédateurs par des glandes à toxines et des couleurs d'alerte (jaune et noir, comme chez les abeilles et guêpes)… qui ne leur sont d'aucune utilité face aux véhicules.

Article détaillé : déclin des populations d'amphibiens.

Lors des migrations annuelles vers le lieu de reproduction, les crapaudsgrenouilles et tritons subissent de véritables hécatombes, avec parfois des milliers de cadavres sur quelques centaines de mètres de routes. On a expérimentalement montré par ailleurs que la plupart des amphibiens sont par ailleurs attirés par les lampadaires (souvent en bord de routes). De nombreux crapauds utilisent des zones dégagées pour leurs migrations vers l'eau. En Australie un crapaud (Bufo marinus) utilise même volontiers la route elle-même comme « corridor de dispersion »17.

Après la sortie de l’eau (parfois forcée par la sécheresse), les mortalités sont plus discrètes. Les jeunes amphibiens sont alors très vulnérables (90 % vont rapidement mourir). Ceux-ci meurent déshydratés en quelques minutes sur le bitume ou sur le béton sec.

Collision avec les oiseaux

Certains oiseaux peuvent avoir une fausse impression de sécurité sur de larges espaces dégagés.

Article détaillé : Collision d'oiseau.

Toutes les espèces d’oiseaux sont concernées, mais en particulier les espèces migratrices et celles dont le terrain de chasse se trouve à proximité de routes ou de terrains d'aviation.

Les oiseaux qui sont nés près d’une route semblent mieux en « apprendre » les dangers et les oiseaux chanteurs tendent à s'éloigner des routes bruyantes.

Ce sont les rapaces nocturnes, qui lorsqu'ils sont éblouis par les phares ou luminaires alors qu'ils chassent de nuit, semblent le moins bien éviter les véhicules. Ainsi observe-t-on une forte surmortalité des rapaces nocturnes (chouetteshiboux) le long des routes à proximité de leurs habitats18. Ils sont bien plus nombreux à mourir de collisions que les rapaces diurnes, alors que les véhicules sont bien plus rares sur les routes la nuit.

Ce phénomène s'ajoute aux collisions d'oiseaux sur les vitres et superstructures, de jour, mais surtout de nuit, en raison de phénomènes généralement regroupés sous l'expression « pollution lumineuse ».

Les rapaces diurnes sont également parfois victimes de collisions, après avoir été attirés par des rongeurs blessés ou morts sur ou près de la route dont les bas-côtés sont souvent des espaces dégagés qu'ils apprécient pour chasser de petits mammifères.

Collision avec les mammifères

Cervidés et sangliers comptent parmi les victimes les plus fréquentes de collisions routières.

À l'aube et au coucher du Soleil, le risque de collision avec les mammifères semble plus élevé.

La mortalité routière était l'une des premières causes de mortalité des écureuils roux dans l'Île de Wight. Des ponts suspendus entre les arbres, au-dessus des routes, ont été testés, avec efficacité semble-t-il.

La collision avec un véhicule est l'une des premières cause de mortalité du blaireau européen en Europe de l'Ouest.

En l'absence d'écoducs, une première mesure est d'apposer des panneaux alertant les conducteurs (ici, en Australie, du risque de collision avec de grands animaux, dont avec des dromadaires, espèce introduite qui s'est rapidement reproduite en l'absence de prédateurs locaux).

On manque de données chiffrées pour les petits mammifères (hormis quelques études très ponctuelles et/ou portant sur les hérissons, les loutres ou les écureuils), mais de nombreuses données existent concernant les espèces dites « grands gibiers » ou quelques espèces suivies par colliers émetteurs (oursloutreslynx). Elles sont à l’origine de la création des premiers passages à faune (écoducs).

Dans les pays où les plans et quotas de chasse ainsi que l'agrainage ont permis aux populations de sangliers et ongulés de fortement croître depuis les années 1970, et alors que le nombre de véhicules augmentait fortement, la croissance du nombre de collisions entre véhicules et ces animaux est très nette. C'est notamment le cas en France, où selon l'ONCFS, le sanglier, puis le cerf et le chevreuil représentent 99 % du total des grands animaux heurtés par des véhicules (les autres espèces ne concernant qu'environ 1 % des collisions)19 :

le nombre annuel des collisions estimées est passé de 3700 en 1997 à 23500 en 2007 (multiplié par 6,3 en 20 ans),

le coût de ces accidents (sans parler des « coûts humains ») a été évalué à 115-180 millions d'euros, soit trois à cinq fois le total des indemnisations agricoles liées aux dégâts du gibier,

grâce aux panneaux de signalisation et aux progrès en matière de sécurité (ceinture obligatoire, pare-chocs plus performants, freins avec ABSairbags, etc.), des dégâts corporels ne sont en France provoqués que dans 2 % des collisions, et celles-ci sont une faible part des causes directes d'accident de la route, mais ils constituent 30 % du coût économique évalué des accidents. Les corridors écologiques canalisant mieux ces animaux vers des écoducs devraient réduire ces risques, mais ils sont encore peu nombreux.

Collision avec la grande faune

La collision, même à une vitesse raisonnable, avec un animal dont le poids peut dépasser 100 kg, ne peut qu’entraîner des dégâts matériels importants pour le véhicule et corporels graves pour ses occupants.

Les manœuvres d’évitement d’un animal qui traverse la route devant un véhicule peuvent également être à l’origine d’accidents. Mais en dehors des accidents graves, il existe un nombre important de collisions qui ne sont pas signalées pour diverses raisons dont la principale est la certitude de ne pas être dédommagé. On estime en effet que les collisions avec la grande faune ne sont signalées que dans 50 % des cas. Certains avancent même le chiffre de 25 %.

En France, la fréquence des accidents entre ces trois catégories se répartit comme suit : Chevreuils 50 %, Sangliers 45 %, Cerfs 5 %.

La gravité du choc dépend de la masse de l’animal, de la vitesse du véhicule, à laquelle il faut ajouter celle de l’animal s’il courait et arrivait de front. L'énergie cinétique croît en effet avec le carré de la vitesse20. Une collision avec un orignal est parfois mortelle, même à vitesse réduite : l'animal, pouvant peser jusqu'à 700 kg, est haut sur pattes, ce qui fait que son corps va traverser le pare-brise et s'écraser sur les occupants du véhicule21.

La probabilité de rencontre dépend de plusieurs paramètres, et tout d'abord des populations de gibier. Or, depuis la réalisation de cette enquête (1985), l'augmentation des populations de gibier a été forte (multipliées par quatre environ).

Mais cette probabilité de rencontre dépend également de la circulation automobile. Celle-ci a été multipliée par deux environ entre 1985 et 2001 (pour le trafic national). Ainsi la combinaison de ces deux facteurs conduit à une multiplication potentielle par huit du nombre des accidents.

En 1985, l’estimation du nombre des collisions était de 11 000. En 2001, on estime à 100 000 les collisions entre véhicules et grande faune, dont 45 000 pour les seuls sangliers. Ce chiffre intègre toutes les collisions avec ou sans dégâts corporels.

Grâce aux progrès techniques (véhicules équipés du système de freinage ABS, meilleure solidité, etc.), la plupart des accidents ne se traduisent que par de faibles dégâts et ne provoquent pas de morts ou de blessés humains.

Cependant, d’autres accidents sont simplement dus à une manœuvre d'évitement et ne sont pas toujours comptabilisés en collisions (il peut aussi s’agir d’oiseaux, de lièvres, lapins, chiens, chats, etc.). Cette estimation globale reste faible : 4 % environ des 2,3 millions d'accidents recensés par les compagnies d'assurance. Son impact est cependant perceptible dans l'opinion publique.

Collision avec les petits mammifères

Elles sont plus discrètes et peut-être plus rares avec les très petits mammifères qui semblent ne pas s'aventurer sur les routes. Certaines espèces (écureuil) y sont cependant vulnérables.

Impact sur des espèces menacées

À titre d'exemple, en Tasmanie où il n'y a que 5,25 hab/km2, plus de 100 000 animaux par an sont écrasés sur les routes. Selon le Dr Alistair Hobday, un chercheur australien travaillant sur le sujet, 1,5 à 2 % des diables de Tasmanie (espèce en forte régression) meurt ainsi tous les ans22, ce qui est une cause importante d’affaiblissement de leurs populations.

Les collisions chez les mammifères semi-aquatiques tels que la Loutre d'Europe ou le Vison d'Europe peuvent menacer la survie des populations23 : les ponts ne sont en général pas adaptés au franchissement de ces espèces qui sont contraintes de traverser de nombreuses routes24.

 

blog

Ajouter un commentaire