Yuka, enseignant.

Je n'arrive pas à courir. La jambe gauche ne réagit pas assez vite, elle ne tient pas l'appui. Un reste de la sciatique paralysante et la compression du nerf sciatique, toujours présente. Mais je marche. Je sais que le reste suivra. Un jour.

J'ai deux histoires en tête. La mienne d'abord. J'ai déjà connu ça. deux fois. Et puis Yuka. J'avais roulé sur son arrière-train avec le camion. Le premier vétérinaire qu'on a vu a dit qu'il valait mieux l'euthanasier. On a refusé. Un autre chirurgien a accepté de l'opérer. Une fois, puis une autre...Et on l'a pris avec nous à la maison. Marine ne le quittait pas un seul instant. Je l'ai massé, massé, massé, tous les jours. Et jamais Yuka ne m'a montré le moindre ressentiment. Juste son amour, sa patience, son acceptation de l'instant...

L'acceptation. Ce que j'ai si longtemps été incapable de valider. C'est Yuka qui me l'a enseigné. C'est à lui aussi que j'ai pensé quand la sciatique est revenue en septembre. N'avoir aucune révolte, aucune colère, aucun déni, aucun refus. Ce qui est là est là. 
Yuka court, nage, saute, joue, vit. Pleinement. Là où un chirurgien voulait l'euthanasier. 
Je courrais de nouveau un jour.

La force et l'amour de la vie, la joie et l'intelligence, comme une âme en attente, sur le seuil entre le monde animal et celui des humains. Un jour, il partira. Puis, il reviendra. Pour une nouvelle avancée. Il sera une femme, emplie d'amour et de liberté sauvage. Je l'aime maintenant et jusqu'à son dernier souffle et j'aimerai toujours cette âme. Où qu'elle soit, qui qu'elle soit.

 

Yuka. Le jour où...

Yuka...Une semaine après...

Yuka. Un mois après...

Yuka et Marine

Yuka, un an après.

Yuka...Noël 2015

Yuka et moi.

 

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