Collapsologie: Pablo Servigne

 

"Dans les années 1960, pour chaque baril consommé, l'industrie pétrolière en découvrait six. Aujourd'hui, malgré une technologie de plus en plus performante, le monde consomme sept barils pour chaque baril découvert..."

 

 

 

Comment tout peut s'effondrer : Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes

 

INFOSCRITIQUES (5)CITATIONS (9)

 

 

Comment tout peut s'effondrer : Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes par Servigne
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ISBN : 2021223310 
Éditeur : 
SEUIL (09/04/2015)


Note moyenne : 4.21/5 (sur 34 notes)

Résumé :

Résumé :

Et si notre civilisation s'effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant. Loin des prédictions Maya et autres eschatologies millénaristes, un nombre croissant d'auteurs, de scientifiques et d'institutions annoncent la fin de la civilisation industrielle telle qu'elle s'est constituée depuis plus de deux siècles. Que faut-il penser de ces sombres prédictions ? Pourquoi est-il devenu si difficile d'éviter un tel scénario ?Dans ce livre, Pablo Servigne et Raphaël Stevens décortiquent les ressorts d'un possible effondrement et proposent un tour d'horizon interdisciplinaire de ce sujet - fort inconfortable - qu'ils nomment la "collapsologie". En mettant des mots sur des intuitions partagées par beaucoup d'entre nous, ce livre redonne de l'intelligibilité aux phénomènes de "crises" que nous vivons, et surtout, redonne du sens à notre époque. Car aujourd'hui, l'utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L'effondrement est l'horizon de notre génération, c'est le début de son avenir. Qu'y aura-t-il après ? Tout cela reste à penser, à imaginer, et à vivre?Pablo Servigne est ingénieur agronome et docteur en biologie. Spécialiste des questions d'effondrement, de transition, d'agroécologie et des mécanismes de l'entraide, il est l'auteur de Nourrir l'Europe en temps de crise (Nature & Progrès, 2014).Raphaël Stevens est éco-conseiller. Expert en résilience des systèmes socioécologiques, il est cofondateur du bureau de consultance Greenloop.Postface d'Yves Cochet, ancien ministre de l'Environnement et président de l'Institut Momentum.

 

 

CRITIQUES, ANALYSES & AVIS (5)AJOUTER UNE CRITIQUE

Mimimelie
Mimimelie30 décembre 2016

★★★★★

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Inutile de se cacher derrière son petit doigt, nous allons à la catastrophe, droit dans le mur et l'effondrement prochain de nos sociétés est désormais une certitude. Tel est le message des auteurs de cet ouvrage qui le moins que l'on puisse dire fait froid dans le dos.
Les deux premières parties qui constituent en quelque sorte l'état des lieux, est très abondamment documentée d'analyses scientifiques, avec profusion de chiffres, schémas, graphiques… propres à nous convaincre que les auteurs ont fouillé leur sujet dans les moindres détails, mais peuvent aussi laisser perplexe lorsque, n'étant pas familiarisé avec ces sujets on n'a aucun moyen de les contredire. Cela m'a semblé un peu pesant à la lecture, sachant bien que je n'en retiendrai pas le dixième sauf à potasser le sujet pendant des semaines… et puis cette profusion gêne aussi il me semble pour l'incarnation du sujet, mais c'est très intéressant et puis, comment faire autrement ? 
Quoi qu'il en soit, on n'en ressort pas sans pousser un « Oh la vache ! »
Après donc tous ces arguments qui mènent à la conclusion que la croissance physique va inévitablement s'arrêter et que nous sommes dans un système de plus en plus complexe (interconnecté à la mondialisation) où la moindre petite perturbation peut faire basculer tout le système et donc nous confronter à un effondrement systémique global, les auteurs nous invitent en troisième partie à mieux comprendre ce qui arrive, comment en parler, et surtout comment le vivre, ce qu'ils ont défini sous le terme de collapsologie (du latin collapsus, « qui est tombé en un seul bloc »). 
Cet ouvrage n'est certes pas le plus réconfortant à lire pour terminer l'année, mais je me consolerai en songeant que ce peut être pire si c'est en la commençant. Quoi qu'il en soit, il nous montre à quel point nos sociétés sont fragiles et fallacieuse notre croyance en la toute-puissance humaine, et qu'en tout état de cause, nous ne sommes pas toujours en mesure d'imaginer les conséquences de ce tout que nous faisons.
Il faut signaler aussi l'excellente postface d'
Yves Cochet (ancien ministre de l'Environnement, président de l'Institut Momentum) qui considère qu'il s'agit là du plus important des sujets qui soit (« Y a-t-il matière plus importante que celle traitée dans ce livre ? Non. Y a-t-il matière plus négligée que celle-ci ? Non plus. »), et décortique nos comportements face à cette perspective d'effondrement, notamment en analysant avec une grande finesse les conditions qui pourraient déterminer nos attitudes face à un effondrement « Chacun étant placé dans la même situation que les autres, l'effondrement sera réduit non pas en fonction de la volonté de tous, mais de leurs représentations croisées, c'est-à-dire en fonction des anticipations que chacun effectuera sur la capacité effective de ceux qui l'entourent à changer leurs vies. »

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estellebd
estellebd30 septembre 2015

★★★★★

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Voici un livre qui présente une théorie de l'effondrement de notre société en s'appuyant sur des données scientifiques et une réflexion sociologique.
On ne peut pas dire que ce soit une lecture divertissante... Cependant, c'est une lecture intéressante et qui a le grand mérite (si toutefois elle est lue par un gand nombre) d'alerter et d'inquiéter au point que certains pourraient modifier quelques uns de leurs choix ou comportements.
En effet, l'ouvrage fait prendre conscience (assez violemment peut-être) de l'urgence qu'il y a à protéger notre planète, son écosystème. Son intérêt réside, nous semble-t-il dans sa démonstration des conséquences économiques, politiques et sociales de l'effondrement. 
Lien : 
HTTP://IXELCOCCINELLE.EKLABL..

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Juchelle
Juchelle30 décembre 2015

★★★★★

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c'est un livre qui tente d'exposer lucidement les faits, de poser des questions pertinentes, et de rassembler une boite à outils qui permette d'appréhender le sujet autrement que par les films catastrophe hollywoodiens, le calendrier maya ou la "techno-béatitude"

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dupuisjluc
dupuisjluc03 mai 2016

★★★★★

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Collapsologie, un terme qui désigne la capacité d'un système à s'effondrer et le système de notre civilisation industrielle actuelle est justement au bord de se collapser… Voilà la théorie qui est développée dans ce livre, bien écrit, bien documenté et bien étayé. On se rend vite compte que de la théorie à la pratique il n'y a qu'un pas et qu'il est pour bientôt, de notre vivant ou alors juste après…
Si la première partie montrant les mécanismes attestant de l'imminence de la catastrophe est bien faite, je suis resté sur ma faim dans la partie traitant des conséquences et surtout des solutions possibles à cette problématique. Je sors un peu effrayé et désorienté de cette lecture… Et maintenant je continue comment ? Voilà la question qui me reste et je n'ai pas de réponse pour le moment. Ce livre aura au moins eu le mérite de me faire réfléchir au problème quelques instants !

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Altutaravu
Altutaravu31 mai 2016

★★★★★

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Je suis intéressé par cette question et en tant que scientifique, j'apprécie grandement cet ouvrage : une bible, littéralement.

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CITATIONS & EXTRAITS (9) Voir plusAJOUTER UNE CITATION

Mimimelie Mimimelie29 décembre 2016

Plusieurs centaines de milliers de boulons, d’écrous et de rivets de tailles différentes, des dizaines de milliers de pièces métalliques pour les moteurs et la carrosserie, des pièces en caoutchouc, en plastique, en fibre de carbone, des polymères thermodurcissables, des tissus, du verre, des microprocesseurs... Au total, six millions de pièces sont nécessaires pour construire un Boeing 747.
Pour assembler ses avions, Boeing fait appel à près de 6 500 fournisseurs basés dans plus de 100 pays et effectue environ 360 000 transactions commerciales chaque mois. Telle est l’incroyable complexité de notre monde moderne.

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Mimimelie Mimimelie29 décembre 2016

L’histoire du carbone et de son complexe techno industriel est probablement le plus grand verrouillage de l’histoire. « Les “conditions initiales”, l’abondance de charbon ou de pétrole, mais aussi des décisions politiques encourageant une source d’énergie plutôt qu’une autre [ont déterminé] les trajectoires technologiques sur une très longue durée. » Aujourd’hui, si on retire le pétrole, le gaz et le charbon, il ne reste plus grand-chose de notre civilisation thermo-industrielle. Presque tout ce que nous connaissons en dépend : les transports, la nourriture, les vêtements, le chauffage, etc. La puissance économique et politique des majors du pétrole et du gaz est devenue démesurée, à tel point que 90 entreprises mondiales ont été à elles seules responsables de l’émission de 63 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis 1751. 
Pire, les partisans de la transition énergétique (vers
les renouvelables) ont besoin de cette puissance thermique pour construire un système énergétique alternatif. Le paradoxe est alors plutôt cocasse : pour espérer survivre, notre civilisation doit lutter contre les sources de sa puissance et de sa stabilité, c’est-à-dire se tirer une balle dans le pied ! Quand la survie de la civilisation dépend totalement d’un système technique dominant, c’est le verrouillage ultime.

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LSH LSH04 septembre 2015

Certes, la possibilité d'un effondrement ferme des avenirs qui nous sont chers, et c'est violent, mais il en ouvre une infinité d'autres, dont certains étonnamment rieurs. Tout l'enjeu est donc d'apprivoiser ces nouveaux avenirs, et de les rendre vivables.

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Mimimelie Mimimelie27 décembre 2016

Dans l’univers d’un élevage de dindes, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : l’éleveur vient tous les jours donner des grains et il fait toujours chaud. Les dindes vivent dans un monde de croissance et d’abondance... jusqu’à la veille de Noël ! S’il y avait une dinde statisticienne spécialiste de la gestion des risques, le 23 décembre, elle dirait à ses congénères qu’il n’y a aucun souci à se faire pour l’avenir...

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LSH LSH04 septembre 2015

(...) l'utopie a changé de camp : est aujourd'hui utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant.

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Vidéo de Pablo Servigne

Est-il trop tard pour sauver le climat (et notre civilisation avec) ? Conférencier : Pablo Servigne, chercheur et co-auteur de "Comment tout peut s'effondrer. Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes" Discutant : Yves Cochet, ancien député européen EELV

 

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