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  • Ni bébé humain, ni bébé bourgeon...

    Bébé humain, bébé dauphin, bébé baleine
    bébé poisson, bébé oiseau, bébé bourgeon
    un infini mystère dont on oublie la Source
    la fusion de l’Énergie qui se sert de l'amour;
    on câline, on cajole, on admire,
    on protège, on soigne, on accompagne,
    et on ignore l'essentiel,
    comme si la forme avait plus d'importance
    que le flux vital,
    comme si les actes et les émotions secondaires avaient plus d'importance que ce Mystère.
    Car d'où vient-il ce bébé humain, ce bébé dauphin, ce bébé bourgeon
    quelle est donc cette Vie qui l'anime et qu'on ne voit plus que dans le nom qu'on lui donne?
    Il nous faudrait stopper cette agitation et nous asseoir, fermer les yeux et se boucher les oreilles, ne plus bouger, ne plus rien faire,
    et que ce Mystère du bébé que l'on porte encore en nous,
    cette énergie ineffable,
    nous apprenions enfin à la percevoir
    au lieu de la perdre dans les identifications que l'on assène.
    Ni bébé humain, ni bébé dauphin, ni bébé bourgeon,
    mais juste la Vie qui s'aime et se propage.

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  • Le Tao

    C'est vraiment du Taoïsme dont je me sens le plus proche...Tout en étant à des vies-lumières d'y parvenir...

     

     


     

    http://www.syti.net/SpiritualiteOrientale

    Le taoïsme

    Le taoïsme est une philosophie apparue en Chine à la même période que le bouddhisme, il y a 2600 ans. Le "Tao" est à la fois la voie, le tout, et la nature de chaque chose. En voici un résumé, toujours avec Fritjov Capra...

    "Les taoïstes concentrent totalement leur attention sur l'observation de la nature afin de percevoir les caractéristiques du Tao.

    L'observation attentive de la nature, jointe à une puissante intuition mystique, conduisit les sages taoïstes à des vues pénétrantes. L'une des plus profondes découvertes fut de réaliser que la transformation et le changement sont des traits essentiels de la nature.

    Selon les taoïstes, tous les changements dans la nature sont des manifestations de la relation dynamique entre les pôles opposés yin et yang. Ainsi en arrivèrent-ils à la conclusion que n'importe quel couple d'opposés forme une relation bipolaire où chacun des 2 pôles est lié dynamiquement à l'autre. Il est fort difficile à un esprit occidental de saisir cette notion d'unité implicite de toutes les contradictions. Il nous semble très paradoxal que des expériences et des valeurs que nous avons toujours crues opposées soient en définitive des aspects d'une même réalité fondamentale.

     

    L'idée que les mouvements du Tao sont une réaction continuelle entre des énergies opposées, les taoïstes déduisirent 2 règles fondamentales concernant la conduite humaine. Chaque fois que vois voulez arriver à quelque chose disent-ils, commencez d'abord par le contraire.

    L'expansion précède la contraction.
    Renforce pour affaiblir.
    Exalte pour éliminer.
    Donne pour prendre.
    Cela s'appelle subtile sagesse.

    Lao-tseu

     
    D'autre part, chaque fois que l'on veut conserver quelque chose, on doit admettre un tant soit peu son contraire:

    Courbe-toi et tu demeureras droit.
    Vides-toi et tu demeureras plein
    Uses-toi et tu demeureras neuf.

    Lao-tseu

     
    Telle est la règle de vie du sage qui a acquis un point de vue plus élevé, une perspective d'où la relativité et le rapport polaire de tous les opposés sont clairement perçus. Ces opposés incluent les notions de bien et de mal, interdépendantes comme le yin et le yang.

    Reconnaissant la relativité du bien et du mal ainsi que de toutes les conventions morales, le sage taoïste ne s'efforce pas d'atteindre le bien mais tente plutôt de maintenir un équilibre dynamique entre le bien et le mal.

     

    La spontanéité est le principe d'action du Tao, et puisque la conduite humaine devrait être modelée sur le cours du Tao, la spontanéité devrait également être la caractéristique de toutes les actions humaines. Agir en harmonie avec la nature signifie donc agir spontanément et selon sa véritable nature. Cela veut dire avoir confiance en sa propre intelligence intuitive, inhérente à l'esprit humain, de même que les lois du changement sont inhérentes à tout ce qui nous entoure.

    Le sage taoïste agit selon sa sagesse intuitive, spontanée et en harmonie avec son environnement. Il n'a besoin ni de se contraindre, ni de contraindre qui que ce soit autour de lui, mais simplement conforme ses actions aux mouvements du Tao.

    Selon Huai Nan tseu, "ceux qui suivent l'ordre naturel suivent le cours du Tao".

    Une telle manière d'agir est nommée wu-wei dans la philosophie taoïste, terme signifiant littéralement "non-agir" mais dont le sens est "s'abstenir d'activité contraire à la nature ou à sa propre nature".

    Si l'on s'abstient d'agir contre sa nature ou d'aller "contre l'origine des choses", on est en harmonie avec le Tao, et par conséquent, nos propres actions réussiront. Telle est la signification des mots apparemment si énigmatiques de Lao-tseu, "par le non agir il n'y a rien qui ne se fasse"."

  • Une belle rencontre.

    La sonnerie de l'école venait de retentir. J'ai vu qu'un homme attendait à la sortie de la classe. Je suis sorti et il m'a demandé s'il était possible qu'on se parle un peu.

    J'ai accompagné les enfants jusqu'à la sortie de l'école et je suis revenu en classe et on s'est installé.

     

    Il était là à cause de "Noirceur des cimes". Il était tombé dessus "par hasard" à la bibliothèque du village. Il ne me connaissait pas et n'avait aucune idée de la trame du livre ou de son style.

    Depuis qu'il l'avait terminé, il avait décidé qu'il était indispensable qu'il me rencontre.Un choc existentiel.

    Beaucoup d'émotions pour lui comme pour moi. Difficile à exprimer tellement la symbiose était immédiate. Des questions essentielles après dix minutes de discussion. Le Soi, l'ego, le Réel, l'intellect, l'intuition, la quête existentielle... Les deux personnages principaux du  roman sont à l'opposé l'un de l'autre. L'intellect et le rationnel, la passion et l'engagement. Un cheminement personnel dans lequel il se retrouvait et des réponses qui apparaissaient.

    Et bien, je sais pour avoir vécu quelques autres expériences du même ordre avec d'autres lecteurs que rien n'est plus beau que ces rencontres lorsque jaillit au grand jour dans le flamboiement des yeux, le flot d'émotions que le livre a déclenché, cet éveil spirituel qui me touche tellement.

     

    Je repensais plus tard à cette réflexion d'il y a quelques jours sur la force de l'essai par rapport au roman. Et bien, je reste convaincu que cette rencontre n'aurait pas eu lieu si j'avais écrit un essai pour parler de tout ce que j'aborde dans "Noirceur des cimes" ou dans mes autres romans d'ailleurs. Parce qu'un lecteur ne "vivra" jamais intérieurement un essai, il le comprendra uniquement. Ou en tout cas, même si ça peut se produire dans certains cas, une symbiose intellectuelle justement et la réponse à des flots de questions insoumies, il me semble que le roman aura toujours un avantage certain sur l'essai : les gens qui s'y trouvent sont vivants.

    Et l'intellect n'aura jamais la beauté de la vie. Il n'en sera qu'un élément.

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  • Ne pas se trahir.

    « Ne t’invente pas des armées d’ennemis pour excuser tes propres faiblesses. « Jarwal

     

    Je repensais à cette maxime de ce cher lutin et j'établissais le parallèle avec les difficultés que je rencontre pour être édité. J'ai écrit huit romans, trois sont publiés...Bon, il doit bien y avoir une raison. C'est certainement trop facile de rejeter la faute sur les éditeurs qui ne comprennent pas mon immense talent :))) Plus sérieusement, je sais bien depuis le temps que mes textes les rebutent parce que pour eux, ils concernent une "niche littéraire" et n'ont pas un potentiel de vente suffisant. Il faudrait donc que "j'adoucisse" ma prose, que je la simplifie. L'exigence serait mon ennemie ou ma faiblesse. Mais se pose dès lors, à travers cette simplification éventuelle, mon propre cheminement.

    Je sais que mes livres m'enseignent. Ça peut paraître étrange mais ils sont le fil conducteur et non seulement des éléments conduits. Ils tracent eux aussi des routes et je suis le passager. Alternance constante entre ce que je produis et ce moment fabuleux où les mots s'enchaînent dans une fluidité incroyable parce que "j'ai" disparu et que je ne suis plus que le transmetteur et non seulement l'écrivain. C'est cette exigence et cet approfondissement qui créent ce flux libérateur. L'histoire m'appartient toujours mais pas les introspections qu'elle génère. Et ce fusionnement entre l'écrivain et le Soi n'est possible qu'au bout de ce chemin éprouvant de la vigilance. Si je décidais d'abandonner ce que je porte pour ne plus être que le transcripteur d'une histoire, je finirais peut-être par devenir un écrivain reconnu. Mais je ne me reconnaîtrais plus.



    Je vais donc garder mes faiblesses littéraires et continuer ma route.


     

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  • La France des droits de l'Homme.

    Juste pour montrer la vérité du terrain. Bien au-delà des discours politiques.

    "Leurs droits" pour certains hommes. Ceux qui leur ressemblent.

    Je n'en fais pas partie. Moi aussi, le crachat, je le reçois.

     


    http://www.liberation.fr/politiques/01012375069-le-crachat-et-le-reve-francais

     

    Lettre à monsieur le ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration

    Monsieur le ministre,

    La sous-direction de l’accès à la nationalité française du ministère que vous dirigez vient de signifier à madame S. Boujrada, ma mère, le classement de son dossier et un refus d’attribution de nationalité. «Vous ne répondez pas aux critères», est-il écrit dans un courrier sans âme que l’on croirait tout droit sorti de l’étude d’un huissier ou d’un notaire.

    Ma mère est arrivée en France en 1984. Il y a donc vingt-huit ans, monsieur le ministre, vingt-huit ans ! Arrivée de Casablanca, elle maîtrisait parfaitement le français depuis son plus jeune âge, son père ayant fait le choix de scolariser ses enfants dans des établissements français de la capitale économique marocaine.

    Elle connaissait la France et son histoire, avait lu Sartre et Molière, fredonnait Piaf et Jacques Brel, situait Verdun, Valmy et les plages de Normandie, et faisait, elle, la différence entre Zadig et Voltaire ! Son attachement à notre pays n’a cessé de croître. Elle criait aux buts de Zidane le 12 juillet 1998, pleurait la mort de l’abbé Pierre.

    Tout en elle vibrait la France. Tout en elle sentait la France, sans que jamais la flamme de son pays d’origine ne s’éteigne vraiment. Vous ne trouverez trace d’elle dans aucun commissariat, pas plus que dans un tribunal. La seule administration qui pourra vous parler d’elle est le Trésor public qui vous confirmera qu’elle s’acquitte de ses impôts chaque année. Je sais, nous savons, qu’il n’en est pas de même pour les nombreux fraudeurs et autres exilés fiscaux qui, effrayés à l’idée de participer à la solidarité nationale, ont contribué à installer en 2007 le pouvoir que vous incarnez.

    La France de ma mère est une France tolérante, quand la vôtre se construit jour après jour sur le rejet de l’autre. Sa France à elle est celle de ces banlieues, dont je suis issu et que votre héros sans allure ni carrure, promettait de passer au Kärcher, puis de redresser grâce à un plan Marshall qui n’aura vu le jour que dans vos intentions. Sa France à elle est celle de l’article 4 de la Constitution du 24 juin 1793 qui précise que «tout homme - j’y ajoute toute femme - (e) et domicilié(e) en France, âgé(e) de 21 ans accomplis,tout(e) étranger(e) âgé(e) de 21 ans accomplis, qui, domicilié(e) en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse un(e) Français(e), ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard, tout(e) étranger(e) enfin, qui sera jugé(e) par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité, est admis(e) à l’exercice des droits de citoyen français». La vôtre est celle de ces étudiants étrangers et de ces femmes et hommes que l’on balance dans des avions à destination de pays parfois en guerre.

    Vous comprendrez, monsieur le ministre, que nous ayons du mal à accepter cette décision. Sa brutalité est insupportable. Sa légitimité évidemment contestable. Son fondement, de fait, introuvable. Elle n’est pas seulement un crachat envoyé à la figure de ma mère. Elle est une insulte pour des millions d’individus qui, guidés par un sentiment que vous ne pouvez comprendre, ont traversé mers et océans, parfois au péril de leur vie, pour rejoindre notre pays. Ce sentiment se nomme le rêve français. Vous l’avez transformé en cauchemar.

    Malgré tout, monsieur le ministre, nous ne formulerons aucun recours contre la décision de votre administration. Nous vous laissons la responsabilité de l’assumer. Nous vous laissons à vos critères, à votre haine et au déshonneur dans lequel vous plongez toute une nation depuis cinq ans. Nous vous laissons face à votre conscience.

    Quand le souffle de la gifle électorale qui se prépare aura balayé vos certitudes, votre arrogance et le système que vous dirigez, ma mère déposera un nouveau dossier.

    Je ne vous salue pas, monsieur le ministre.

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  • Jarwal en "coup de cœur"

    Coup de Coeur Pour Jarwal

     

    http://mespremiereslectures.com/Coup-de-Coeur-Pour-Jarwal.html

     

     

    A la Une
    auteur Thierry Ledru
    Editeur  
    Collection  
    Type Roman
    Coup de Cœur Mes Premières Lectures !
     

    Un Lutin pas comme les autres, des enfants très spéciaux et une mission de sauvetage....

    JARWAL, le Lutin Tome 1

    Thierry LEDRU, un auteur qui sort des sentiers battus, son Interview ICI.

    Jarwal, c’est bien simple, c’est LE lutin qu’on rêve tous de rencontrer au détour d’une randonnée paisible dans la montagne, loin du chaos de la ville, du rythme trépidant du quotidien, de la société de consommation et de la boulimie effrénée du toujours plus de la même chose sans jamais de satiété…

    Et oui, ce roman n’est pas que pour les enfants, il a aussi une portée philosophique.. mais non, ça n’est pas un gros mot !
    D’ailleurs, la philosophie, l’auteur la pratique au quotidien dans sa classe avec ses jeunes élèves, et ils adorent ça !

    Mais revenons à Jarwal.

    Ce Lutin est très particulier. Il recherche de part le monde les élus… ces enfants qui sont les seuls à pouvoir sauver de l’oubli le petit peuple dont l’histoire est en train de s’effacer dans LE LIVRE.

    Ce roman raconte une histoire, sur fond pédagogique, peuplée de messages d’incitations à un retour vers la nature, l’amour de la vie et au respect de l’environnement.
    Il est une invitation à l’émerveillement et bien plus encore...

    Mais que se passe t-il au juste ?
    Les enfants ne lisent plus. Ils préfèrent la Télévision et les jeux vidéo… C’est une catastrophe pour le petit peuple car toutes les histoires et légendes de fées, trolls, elfes et autres lutins tombent dans l’oubli au profit de la modernité.
    Les rêves n’ont plus leur place. Les enfants de la planète entière, et les adultes sont tellement connectés aux engins modernes, qu’ils sont de plus en plus déconnectés de la source, de la nature, de l’essentiel.
    Jarwal doit empêcher son peuple de disparaître. Il doit tout tenter dans l’espoir de retrouver aussi sa bien-aimée.
    C’est dans le personnage terrifiant de Jackmor que le symbole du progrès est incarné, comme un démon réduisant le libre arbitre des humains sous son emprise à néant.
    Être plutôt que faire, réfléchir à ses actes et aux conséquences, se demander ce que bien et mal veulent dire … Les héros vont devoir courageusement affronter peurs et questionnements pour retrouver le bon sens… et la bonne direction… celle de la liberté mais aussi du retour de la magie et du petit peuple.

    On attend la suite…. Déjà prête mais en attente d’un éditeur….
    Car près de 10 tomes sont ainsi prévus, permettant autant de voyages à travers le monde extérieur et intérieur.

    L’auteur jalonne son récit de références et d’explications de mots, ce qui permet une accessibilité à tous les lecteurs et un enrichissement du vocabulaire des plus jeunes.

    Enfin de la profondeur de champ dans un ouvrage jeunesse que bien des « grands » devraient aussi lire…. 

     

     

    Présentation de l’éditeur du Tome 1 :

     

    Marine (12 ans), Rémi (10 ans) et Léo (8 ans) sont trois enfants amoureux de la nature. Marine, organisatrice et chef incontesté du trio est leur guide, celle qui connaît les mystères de la forêt, les lieux enchantés, les chemins secrets, les légendes du monde.
    Alors qu’ils sont partis tous les trois en montagne, Jarwal le lutin se présente à eux comme le Gardien du Livre du Petit Peuple. Il explique que les pages du Livre s’effacent sous le pouvoir maléfique du Progrès. Les enfants, fascinés et envoûtés par le monde moderne, ne lisent plus assez et les compagnons de vie de Jarwal tombent dans l’Oubli. Le lutin doit trouver des êtres capables d’écouter puis de transmettre la mémoire du monde pour que ses compagnons reprennent vie, que l’équilibre avec l’énergie vitale soit rétabli, que l’amour de la Nature soit à la source des existences. Les trois enfants ont été désignés par le conseil des Sages comme les Elus parce qu’ils résistent aux illusions technologiques et qu’ils aiment la Terre.


     

  • Romans ou essais ?

     

    Des éditeurs et parfois des lecteurs m'ont dit que je ne devrais pas m'obstiner à écrire dans le registre du roman mais que je devrais m'atteler à écrire des essais.

    Mais si je ne m'y résouds pas, c'est parce que je tiens à ce que mes écrits ne soient pas associés à des réflexions intellectuelles mais qu'ils représentent la vie dans toute sa dimension : intellectuelle, spirituelle, philosophique, évènementielle, quotidienne, passionnelle...

    Le roman est un miroir de l'existence alors que l'essai en est son commentaire. 

    Je ne veux pas commenter.

    L'autre raison s'oppose à l'idée que le roman n'est qu'un divertissement et qu'il n'est pas destiné à conduire l'individu à un questionnement existentiel. Je pense au contraire que le roman a une force immense quant à l'identification possible du lecteur aux personnages alors que l'essai ne favorisera pas ce transfert et par conséquent la perception profonde des idées.

    L'essai s'en tiendra à la raison, le roman y ajoutera l'émotion.

    Si le roman parvient à transcrire une démarche intellectuelle en la nourrissant des émotions, son absorption en sera renforcée.

    Je n'oublierai jamais ma première lecture de "Citadelle" de Saint-Exupéry. Les pensées philosophiques de toute une vie.

     

    Aucun essai philosophique n'aura à mes yeux la puissance du roman parce que s'y ajoutent la beauté incommensurable de la musique, de la poésie, des images, des dialogues, des paysages, des odeurs, des gestes, des regards, des sourires, des larmes, de la détresse ou de la joie de vivre. De tout ce qui fait l'existence et de tout ce qui renforce la conscience de la vie en soi.

     

    Alors, sans doute que je prends un risque en voulant mêler cette construction romanesque avec une démarche existentielle mais je ne peux pas trahir l'enfant qui vit en moi et qui posait sur sa poitrine le livre de Saint-Exupéry, après des heures de lecture, au fond de son lit. Et qui pleurait de bonheur. 

    J'ai découvert l'émotion amoureuse en lisant des romans.

    Jamais, aucune image de film de cinéma, ne m'a procuré le bonheur des écrits. 

    L'enfant est là. Et le goût salé de ses larmes de joie en répétant inlassablement, dans son âme, l'assemblage des mots.

    On ne peut pas répéter en soi une scène de film. Il faudrait posséder le talent des acteurs. Mais on peut répéter les mots, l'écrivain les a donnés, ils n'appartiennent à personne, ils aiment celui qui les accueille à coeur ouvert, celui qui les absorbe dans une mémoire aimante, non pas cette mémoire qui nous permet de retrouver nos clés de voiture, mais cette mémoire qui ressemble à un placenta nourricier, là où sont entreposés les aliments spirituels, là où germent les désirs de croissance, l'aimantation vers la conscience et l'éveil.

    Tout ça remonte à si loin que je ne saurais continuer en le perdant de vue.

     

  • Le mental intuitif

    "Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don" Albert Einstein.

     


     

    Evidemment que cette citation me touche au plus haut point, sans vraiment savoir ce que ce grand homme voulait entendre. Je n'aurais pas l'outrecuidance de considérer que je comprends pleinement Albert Einstein.

    Je peux juste tenter d'avancer dans ce que je perçois, sans être certain de ce que j'avance.

    Le mental intuitif est celui qui se manifeste lorsque se tait le mental rationnel ou en tout cas lorsqu'il n'est plus prééminent. J'ai du mal à associer le terme de "mental" avec celui "d'intuitif" d'ailleurs...J'ai plutôt l'impression que c'est lorsque le mental se tait que l'âme peut de nouveau libérer tout ce qu'elle contient. L'intuition en fait partie. S'agit-il d'une connaissance extérieure à l'individu lui-même mais qu'il parvient à saisir parce qu'il n'est plus enfermé dans ce mental dictateur ? C'est en tout cas l'hypothèse qui me touche au plus profond. L'ouverture de l'âme devant l'effacement des portes du mental est une opportunité de connaissances immédiates, comme le saisissement spontané de tout ce que l'Energie contient. 


    "Il y avait quelque chose d'indéterminé avant la naissance de l'univers.
    Ce quelque chose est muet et vide.
    Il est indépendant et inaltérable.
    Il circule partout sans se lasser jamais.

    Ne connaissant pas son nom, je le dénomme "Tao".

    Lao Tseu


    L'intuition représente-t-elle ce lien reconstitué avec le Tao ?


    "Le regardant, on ne le voit pas, on le nomme l'invisible.
    L'écoutant, on ne l'entend pas, on le nomme l'inaudible.
    Le touchant, on ne le sent pas, on le nomme l'impalpable.

    Le Tao est quelque chose de fuyant et d'insaisissable.
    Fuyant et insaisissable, il présente cependant quelque image,
    insaisissable et fuyant, il est cependant quelque chose."

    Lao Tseu


    Le parallèle avec l'intuition est évident. Invisible, inaudible, impalpable. Au-delà du fonctionnement rationnel bien entendu.

    La prémonition est -elle un degré supérieur encore ? Une plongée encore plus profonde dans cet espace du tao... On peut considérer l'intuition comme une saisie immédiate, dans un temps extrêmement court, bien souvent dans une situation d'urgence.

    La prémonition apporte une donnée temporelle qui est encore plus troublante. On peut bien sûr considérer qu'il s'agit de coïncidences. Jung parlait de "synchronicité. " Aucune explication par lien de causalité. L'intuition, la prémonition et les phnéomènes qui ne se soumettent pas à travers l'analyse à la causalité n'en sont pas moins réels. Ou alors, il faudrait supputer que tous ces phénomènes ne sont que du domaine de l'imagnitation. Ce qui serait absurde au regard du nombre de témoignages et encore davantage envers les multiples sommités qui se sont penchés sur ces phénomènes.

    Pour Hubert Reeves, le « plan acausal sous-jacent à l'existence des lois de la nature serait celui où s'inscrirait la question du « sens » ou de l'« intention » dans la nature et où la conscience de l'homme s'inscrirait dans son évolution » : les événements synchronistiques seraient significatifs de l'unité de l'univers, et la notion de synchronicité serait de ces intuitions exprimées par des balbutiements maladroits parce que « les mots mêmes nous font défaut. »

    "Les mots mêmes nous font défaut."...

    Ou leur ajustement...

    C'est stupéfiant comme les évènements de la vie peuvent nous conduire très loin dans l'introspection. Dès lors qu'on cherche justement à ajuster les mots. Je souris intérieurement lorsque je réalise tous les ajustements qu'il me reste à trouver. Des bonheurs quotidiens.