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  • "Malnutrition culturelle"

    La malnutrition culturelle : un ensemble de comportements que nous avons aujourd’hui et qui entrave la qualité du lien parent-enfant et in fine du lien social.

    La malnutrition culturelle : un ensemble de comportements que nous avons aujourd’hui et qui entrave la qualité du lien parent-enfant et in fine du lien social.

    © DEEPOL by plainpicture

    https://www.telerama.fr/enfants/aujourdhui,-le-manque-deveil-culturel-et-artistique-des-tout-petits-est-un-fleau-sanitaire,n6299251.php?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1J6bm9Pv_5ewUtDGDnsMa_WjMxjlOQ6_LRJtE-VDQ1YTWdmkysrOagcWE#Echobox=1564495990

     

    “Malnutrition culturelle”. L’expression est lancée par la psychanalyste Sophie Marinopoulos dans un rapport sur les enfants et les écrans, remis le 4 juin au ministre de la Culture. Dans cette société où tout s’accélère, elle pointe les dangers du manque d’attention et d’accompagnement des parents dans l’éveil des touts-petits. Rencontre.

    Les enfants sont-ils en bonne santé culturelle ? Non, et c’est un fléau sanitaire, répond la psychanalyste Sophie Marinopoulos dans un rapport remis le 4 juin dernier au ministre de la Culture, Franck Riester. La spécialiste de l’enfance croise nombre de parents et d’enfants en difficulté dans les lieux de parole gratuits et sans rendez-vous qu’elle a créés, appelés Les Pâtes au beurre, où les familles sont écoutées et aidées. Elle en appelle à « une stratégie nationale pour la santé culturelle » et veut « promouvoir et pérenniser l’éveil culturel et artistique de l’enfant de la naissance à 3 ans dans le lien à son parent ».

    Dans votre rapport, vous parlez à plusieurs reprises de « malnutrition culturelle ». De quoi s’agit-il ?
    La santé culturelle, c’est la santé de nos relations, de nos liens. Et donc la malnutrition culturelle est tout ce qui vient empêcher la relation. Aujourd’hui, à la vitesse à laquelle on vit, la temporalité de nos relations et de ce que nous partageons ne fait pas du tout bon ménage avec la temporalité de l’enfance. C’est ce que j’appelle une « culture entravante ». La modernité nous impose une performance et une efficacité immédiates. Alors on attend d’un enfant quelque chose qui n’est pas possible pour lui : un enfant doit faire des expériences répétées et, évidemment, passer par l’échec. Il me semble qu’on est de plus en plus pris dans une espèce de mouvement qui oublie l’enfant et ses besoins. On veut des enfants mais sans l’enfance : qu’ils ne fassent pas de bruit, qu’ils ne bougent pas trop (dans un train par exemple), qu’ils ne nous mettent pas en situation difficile en ne répondant pas immédiatement à nos demandes. On parle beaucoup de la frustration des enfants mais pas de celle des adultes !

    Je ne suis pas opposée aux écrans, nous sommes une génération « écrans », en revanche, l’utilisation de l’écran comme évitement de la relation, cela pose problème. On voit beaucoup de parents qui collent un téléphone ou une tablette entre les mains des enfants pour qu’ils ne fassent pas de bruit, pour qu’ils ne nous dérangent pas. Ils sont complètement hypnotisés. Et donc ni eux ni nous, adultes, ne sommes confrontés à la relation. On parle d’enfants instables, mais moi je questionne une société d’adultes où des enfants doivent trouver des tas de stratégies pour avoir notre attention, susciter notre parole à leur encontre. Les adultes sont constamment sur leur portable, si nous sommes bien là physiquement, nous ne sommes pas là psychiquement.

    C’est tout cela la malnutrition culturelle : un ensemble de comportements que nous avons aujourd’hui et qui entrave la qualité du lien parent-enfant et in fine du lien social. Pour moi, il s’agit d’un nouveau défi sanitaire.

    l’écran comme évitement

    Quels en sont les effets ?
    Les enfants ont un rapport au langage problématique, avec une grande perte de la qualité de l’expression. Les parents entravent, à leur insu, cet accès au langage. Et on sait bien que quand on n’a pas les mots, on tape. C’est comme ça qu’arrive la violence. Les enfants sont en difficulté dans la gestion de leurs émotions et sont relativement impatients, toujours dans la quête de la relation.

    Nos enfants s’affaiblissent intérieurement. Globalement, ils sont en bonne santé : on a fait des efforts énormes concernant la nutrition, la prévention, etc. Mais, paradoxalement, dans leur vie interne, dans cette santé psychique, relationnelle, culturelle, ils s’appauvrissent et sont en moins bonne santé. Et c’est valable aussi pour nous, les adultes. Nous sommes en moins bonne santé : plus anxieux, plus vite dépressifs, plus vite découragés, nous savons moins nous exprimer, moins nous défendre par les mots.

    Aujourd’hui, quand on parle de santé de l’enfant, on pense à quoi ? On va le peser, le mesurer, mais on ne prend pas du tout en compte la dimension globale de son développement. Il y a des fléaux sanitaires propres à chaque siècle, ce ne sont jamais les mêmes. Avant, cela concernait les corps, aujourd’hui, notre fléau, le manque d’éveil culturel et artistique des tout-petits, s’attaque au psychisme, et je ne vois pas pourquoi on l’ignorerait.

    “La société doit soutenir les parents dans leur parentalité.”

    Qu’est-ce qui peut remédier à cette situation ?
    La culture. Il faut préconiser une politique culturelle pour les tout-petits et valoriser l’éveil culturel, c’est-à-dire tout ce qui peut nourrir l’enfant à partir des approches artistiques. Cela se fait déjà, mais il est important de le préconiser et de le promouvoir pour que nous en fassions véritablement un critère de santé. Si le ministère de la Culture et le ministère de la Santé s’associent, il y aura de vrais programmes de santé culturelle qui pourront initier de l’éveil partout, et ainsi le démocratiser. On parle beaucoup d’éducation, mais l’éveil vient en premier lieu, il concerne les enfants de la naissance à l’âge de 3 ans.

    Il doit s’agir d’une politique et d’une stratégie nationales d’éveil culturel et artistique, défendues dans tous les lieux qui accueillent des tout-petits : les crèches, les PMI (protection maternelle et infantile), les musées… Nous devons réussir à allier les professionnels de l’enfance aux artistes, repenser leurs formations de manière à ce qu’ils puissent conjointement approcher nos tout-petits et participer à leur éveil. C’est cette politique d’attention qui protégera le lien parents-enfants. Faire d’un enfant le sujet de notre attention lui permet de naître à l’altérité.

    Selon vous, la responsabilité ne peut être uniquement parentale ?
    Cela relève de la responsabilité de la société. La société doit soutenir les parents dans leur parentalité. Les parents d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier, ils ne vivent pas dans le même environnement sociétal. Nos parents ne couraient pas comme nous courons. Notre modernité a des avantages et des inconvénients, soyons courageux. J’en appelle à une société d’adultes courageux qui regardent les points de fragilisation dans la croissance de nos enfants. Ayons le courage d’agir pour qu’ils ne soient pas entravés dans leur croissance.

    Quelles sont alors vos préconisations ?
    J’aimerais d’abord qu’on repense le carnet de santé et qu’on y intègre cette notion de santé culturelle. Que le pédiatre ou le généraliste ne s’intéressent pas seulement au poids, à la taille ou au périmètre crânien d’un enfant. Nous sommes dans du chiffrable et nous ne nous intéressons pas du tout à l’invisible, à la vie affective et émotionnelle. Il faut des programmes de soutien à la parentalité de qualité et, surtout, associer la culture aux PMI. Je vois beaucoup de parents en grande difficulté sociale : leur donner des couches et du lait est essentiel, mais cela ne suffit pas. Les PMI doivent ajouter à leurs intentions cette dimension culturelle, regarder l’appétence d’un enfant à écouter, à s’engager dans le langage, sa curiosité, sa manière de se mouvoir, d’écouter de la musique, de s’intéresser aux livres… Tout cela fait partie du développement de l’enfant"

  • La Nature

    Depuis quelques mois déjà, les articles concernant la Nature sont quasiment tous désespérants. Canicules, sécheresses, incendies, pollution des océans, des lacs, des rivières, pollution de l'air, des cargos de déchets qui passent d'un continent à l'autre, disparition des espèces, affaiblissement considérable de la biodiversité, gaspillage alimentaire et donc des ressources, extraction effrénée de toutes les matières premières, accroissement effréné de l'urbanisation et diminution des terres agricoles, empoisonnement ou assèchement des nappes phréatiques etc etc etc etc etc etc ....

    Et puis, il y a la Nature, l'autre face, celle que le monde humain ne voit plus aux informations, celle qui n'existe plus que pendant les vacances (pour ceux qui aiment encore ces lieux), celle qu'on finit par oublier si on ne s'oblige pas à se couper des flots de désastres, ceux qui nourrissent l'audimat des medias. 

    Ne serait-il pas plus juste et surtout plus puissant de rappeler à tous l'existence de ce "miracle" de la création, de cette infinie beauté, ne serait-il pas plus efficace de réalimenter l'amour de la vie au lieu d'offrir un piédestal gigantesque à la mort ?

     

    Est-ce que l'atteinte à la Nature, sans cesse ressassée par les medias, n'amène pas certains individus, à considérer que tout est fichu et qu'il faut profiter de tout ce qui reste avant la fin ?

    J'en viens à me demander si nous ne sommes pas arrivés aujourd'hui à une ambiance mortifère qui au lieu de porter vers un monde préservé contribue à renforcer l'ampleur du mal. 

    Est-ce qu'il ne faudrait pas identifier tout ce qui reste, tout ce qui est sous nos yeux, en bénir la richesse ? Il ne s'agirait pas de nier les dégâts, ils sont gigantesques et il faudrait être dénués de lucidité pour ne pas les voir mais, une fois le diagnostic posé et les solutions émises, ne conviendrait-il pas de se projeter également sur cette vie restante et celle à rétablir ?

    Comment solliciter les populations à des comportements aimants si elles ne savent pas ce qu'il y a à aimer ? L'interrogation peut sembler stupide mais cette humanité "moderne" est arrivée à un tel niveau d'existence "hors sol" qu'il serait utile, il me semble, de la ramener vers la Terre avant de lui demander d'en prendre soin.

    Personne n'aime "a priori". On aime réellement que ce qu'on connaît.

     

     

  • Obésité

    Très clairement, j'ai vu la progression de ce mal depuis une dizaine d'années chez les enfants de mes classes d'école primaire. Le constat est facile à faire dans les années suivantes  : il suffit de se poster à la sortie d'un collège...

    Quand j'étais jeune, je passais mon temps libre à jouer dehors, à courir dans les bois, à aller nager à l'océan, à faire des tours de vélo, à grimper aux arbres, à faire des cabanes. Ensuite, au collège, j'ai joué au tennis, mes parents n'avaient que peu de moyens financiers pourtant. J'ai fait du tennis de table, du badmington et je courais beaucoup, des footings dans les bois et des virées en vélo de plus en plus longues, j'allais sur la côte pour escalader les rochers. Tout ça ne coûtait pas bien cher.

    C'était autrefois.

    Ici, dans la ville la plus proche, 4000 habitants, la municipalité a fait construire des "city park"...Je n'y vois quasiment jamais de jeunes et quand ils y viennent, c'est davantage pour écouter de la musique ou jouer avec leurs smartphones.

    Il y a des clubs de sport mais en dehors de celui de foot, ils ne croulent pas sous les adhésions.

    Quant à croiser des jeunes en montagne, ça relève du miracle. Une paire de chaussures suffit pourtant. 

    Il y a clairement un phénomène de société et plusieurs paramètres l'expliquent.

     

    Obésité : pourquoi la maladie progresse-t-elle chez les ados ?

     

    Par LEXPRESS.fr ,publié le , mis à jour à 

      
    Selon le Ministère de la Santé, près de 20 % des adolescents sont en surpoids.

    Selon le Ministère de la Santé, près de 20 % des adolescents sont en surpoids.

    afp.com/PAUL ELLIS

    Selon un rapport publié ce mercredi par le ministère de la Santé, près de 20% des adolescents sont en surpoids, et 5,2% d'entre eux sont obèses.

    Chez les adolescents en surpoids, le risque d'obésité augmente. C'est ce que révèle une étude publiée ce mercredi par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), qui dépend du ministère de la Santé. Selon cette enquête, 18,4 % des adolescents français sont en surcharge pondérale, et 5,2 % d'entre eux en situation d'obésité. Des chiffres en hausse depuis 2009, où l'on dénombrait alors 17 % d'adolescents en surpoids, dont 3,8 % de jeunes obèses. La DREES pointe du doigt plusieurs facteurs à cette hausse de l'obésité chez les adolescents, comme le temps passé sur les écrans, le risque de grignotage ou le manque de sport. Mais, selon l'organisme, ces chiffres mettent également en lumière les conséquences des inégalités sociales. 

    LIRE AUSSI >> Obésité : les enfants gavés 

    Ainsi, 24 % des enfants d'ouvriers sont actuellement en surcharge pondérale en France, dont 8 % sont obèses : chez les enfants de cadres, ces proportions sont respectivement de 12 % et 3 %. "Ces disparités peuvent en partie s'expliquer par des habitudes de vie différenciées selon le milieu social. Les habitudes de vie bénéfiques à la santé sont plus souvent déclarées par les adolescents issus des milieux socialement favorisés : prise régulière d'un petit-déjeuner, pratique d'un sport, limitation du temps passé devant les écrans", analyse la DREES. L'Express a posé trois questions au nutritionniste Laurent Fidalgo, spécialiste de l'obésité infantile et collaborateur au sein du Réseau pour la prise en charge et la prévention de l'obésité en pédiatrie Île-de-France (Repop IDF), afin de décrypter ces chiffres. 

    L'Express. Les conclusions de ce rapport sur l'obésité des adolescents sont-elles inquiétantes ?  

    Laurent Fidalgo. Ces chiffres ne sont pas inquiétants, dans la mesure où ils ne sont pas surprenants. En tant que nutritionniste, sur le terrain, je vois bien que les adolescents en situation de surpoids ou d'obésité sont de plus en plus nombreux. Je pense que c'est une fatalité, du fait du mode de vie des adolescents : l'obésité n'est qu'une conséquence normale de la malbouffe et de la sédentarité. Je pense même que ces chiffres pourraient encore augmenter, pour atteindre jusqu'à 30 % d'adolescents en surpoids dans quelques années. Il faut bien comprendre que l'obésité est une maladie multifactorielle.  

    LIRE AUSSI >> Obésité : tout se joue avant la 6ème 

    Beaucoup de paramètres interviennent, à commencer par le fait que les adolescents qui grossissent sont majoritairement ceux qui sont prédisposés à le faire : le facteur génétique est bien évidemment à prendre en considération. D'autre part, le harcèlement médiatique des enfants et adolescents par l'industrie agroalimentaire n'est pas anodin. Les jeunes sont matraqués par les publicités sur les réseaux sociaux, ou à la télévision, qui les motivent en permanence à consommer des sucreries, des céréales, des barres chocolatées, des gâteaux industriels...  

    En quoi ces chiffres peuvent-ils refléter une certaine inégalité sociale ? 

    Effectivement, l'étude soulève la disparité sociale de cette maladie, qui s'explique presque logiquement : les familles qui sont en précarité sociale auront comme réflexe de s'orienter vers des produits riches en énergie, puisqu'ils sont moins chers et nourrissants. Les fruits et légumes, les produits bio, les aliments issus de l'agriculture locale, sont moins faciles d'accès d'un point de vue économique.  

    LIRE AUSSI >> "Nous sommes dans une société élitiste" : en France, les inégalités se jouent dès l'enfance 

    Les personnes les plus précaires n'ont pas non plus accès à toutes les activités physiques auxquelles peuvent s'initier les familles les plus aisées. Tous les parents ne peuvent pas toujours payer à leurs enfants des cours de tennis, de piscine, de judo... Cette maladie est façonnée par le milieu dans lequel on grandit : le type de nourriture consommé, la façon dont on mange, le temps alloué à la cuisine... Mais on ne peut évidemment pas réduire l'obésité aux seuls facteurs sociaux.  

    Comment réduire ces inégalités et prévenir l'obésité des adolescents ?  

    La chose la plus importante est de s'y prendre le plus tôt possible. Aujourd'hui, nous avons un outil permettant de dépister quasiment 100 % des enfants qui auront une probabilité forte de prendre du poids dès l'âge de six ans. Très tôt, le rebond précoce d'adiposité, sur la courbe de corpulence, permet de "dépister" un enfant qui aura plus tendance à prendre du poids. Alors quand un adolescent est pris en charge à 13, 14, 15 ans, on a juste perdu du temps. Mais encore faut-il que les parents soient au courant de cette possibilité, et prennent eux-mêmes l'initiative de consulter. Dès la naissance, il faut donc éduquer les parents sur ce sujet, mais également sur le fait qu'ils doivent transmettre à leurs enfants une alimentation saine, composée de fruits et de légumes... Plus tôt on s'y prend, plus tôt on peut guérir cette maladie.  

  • "La souveraineté protéinique"

    J'en parlais il y a quelques jours...

    Il ne sert à rien de s'émouvoir sur les feux de forêts, que ça soit en Amérique du sud, Brésil et Colombie, en Afrique ou en Indonésie. Il faut en chercher les causes réelles. 

    Ici, elles sont clairement expliquées. En fait, France info finit par être obligé de reprendre tous les articles parus dans les sites contestataires, au regard du buzz que ça a créé sur internet. Ils ne font que suivre le mouvement. Mais c'est déjà bien étant donné qu'ils sont parmi les plus lus.

    Pour ma part, je continue à dire que si les gens sont choqués par ces feux, c'est à eux d'agir... Sinon, c'est juste hypocrite.

     


     

    "Par ailleurs, si les Français ne réduisent pas leur consommation de viande, et que les élevages industriels continuent de se développer au détriment d'élevages de taille plus modeste, il sera difficile pour l'Europe et la France de se passer des importations de soja OGM. "

    Un tracteur sur un champ de soja, dans l\'Etat du Mato Grosso, dans le centre du Brésil, le 8 décembre 2008. 
    Un tracteur sur un champ de soja, dans l'Etat du Mato Grosso, dans le centre du Brésil, le 8 décembre 2008.  (RODRIGO BALEIA / AE / AFP)

    "Nous devons recréer la souveraineté protéinique de l'Europe." Cette phrase, prononcée par Emmanuel Macron, lundi 26 août, sur le plateau du journal de 20 heures de France 2, a fait lever quelques sourcils. Interrogé sur la "part de complicité" de la France dans les incendies qui ravagent depuis plusieurs semaines la forêt amazonienne, le président français a évoqué la part de responsabilité des Etats qui, comme la France, importent du soja brésilien pour nourrir leur bétail.

    Une forte dépendance au soja sud-américain 

    Selon un rapport de Greenpeace, l'Union européenne importe environ 33 millions de tonnes de soja chaque année, "majoritairement en provenance d'Amérique du Sud, et 87% du soja utilisé en Europe est destiné à l'alimentation animale." Les trois quarts sont destinés aux élevages industriels de poulets de chair ou poules pondeuses (50%), ou de porcs (24%). Les vaches laitières consomment pour leur part 16% du soja importé et les vaches allaitantes (races à viande), 7%.

    Si la consommation de viande a tendance à baisser en Europe et en France depuis les années 1980, relève Le Monde, elle reste élevée et continue de faire la part belle aux produits laitiers et aux œufs. Surtout, la politique agricole commune (PAC) encourage une augmentation d'échelle des exploitations (et donc l'élevage industriel, gourmand en protéines de soja issues de l'importation). La part de viande porcine produite dans les méga-fermes françaises est passée de 31% en 2004 à 64% en 2016, et de 11% à 28% pour la viande de poulet, selon un rapport de Greenpeace (lien en anglais), publié en février 2019. 

    "La France importe chaque année entre 3,5 et 4,2 millions de tonnes de soja", poursuit l'ONG, qui ajoute que le Brésil est de loin le premier fournisseur de l'Hexagone. Ainsi, 61% du soja importé par la France est brésilien, ce qui représente plus de 2 millions de tonnes par an, sur une production totale de soja estimée à 113,8 millions de tonnes. Au sein de l'UE, l'Hexagone est la cinquième destination pour les importations de soja latino-américain. Le Brésil est le deuxième producteur de soja au monde.

    Un impact écologique néfaste 

    Le lien entre culture du soja et déforestation est aujourd'hui indiscutable. Au Brésil, avec la production bovine, les activités agricoles occupent près de 6,5% de la surface déboisée (selon l'ONG Amazon Watch, la production de soja et l'élevage de bœufs comptent pour 80% des causes de la déforestation – lien en anglais–.) Une enquête internationale des ONG Mighty Earth, Rainforest Foundation Norway et Fern soulignait en 2018 les impacts dramatiques de la culture de soja en Amérique latine. Elle évoque la destruction, souvent illégale, par le feu ou au bulldozer de milliers d'hectares de forêt amazonienne. 

    Ces cultures sont également particulièrement gourmandes en pesticides et, notamment, en glyphosate, détaille un rapport de l'Académie d'agriculture de France, consacré au soja américain. "Le gouvernement Bolsanaro affiche son soutien total à cette fillière et au développement agro-industriel pour l'export, notamment en accélérant l'homologation d'une très large gamme de nouveaux pesticides", écrit ce rapport. "En Argentine, où la quasi-monoculture de soja est largement répandue depuis des années (...), le soja, tolérant au glyphosate, en nécessite de plus en plus et, souvent, en mélange non contrôlé avec d'autres herbicides plus toxiques." Or, le rappport de l'ONG Mighty Earth s'inquiète des conséquences de cette exposition pour les populations locales.

    Par ailleurs, alors que la culture des OGM est interdite en France, Greenpeace dénonce l'importation, chaque année, de millions de tonnes de soja transgénique pour nourrir les animaux qui se retrouvent en bout de chaîne, dans l'assiette des Français. 

    Des enjeux de diversification

    Produire davantage de ses besoins en protéines permettrait à l'Europe d'assurer une meilleure traçabilité de la nourriture donnée à ses bêtes. Elle gagnerait par ailleurs en indépendance vis-à-vis des puissances étrangères : le Brésil, mais aussi les Etats-Unis, également grand producteur de soja. Afin de consolider la souveraineté alimentaire française, le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a donc lancé début 2019 une large concertation nationale pour l'élaboration d'une stratégie "protéines végétales" , en vue d'un plan protéines européen présenté dans le cadre de la prochaine PAC. Après des débats difficiles entre ministère et professionnels du secteur, les agriculteurs espèrent la formalisation de ce texte à l'automne

    A travers ce plan, les producteurs d'oléoprotéagineux (colza, pois, tournesol) ont pour ambition de réduire la dépendance de la France aux importations de 45% à 35% (contre près de 65% à 70% en Europe) dans les cinq prochaines années.

    Aussi, dans son plan climat, publié en juillet 2017, la France s'est engagée à "mettre un terme à la déforestation importée." Signataire en 2015 de la déclaration d'Amsterdam, sur l'huile de palme et la déforestation, la France continue de recourir aux importations de soja. Paris "se contente d'afficher un objectif ambitieux sans mettre vraiment en place les mesures pour l'atteindre", a déploré Greenpeace. "[La France] ne fixe ainsi pas d'objectif de réduction des importations de soja et ne permet pas non plus la réorientation radicale nécessaire de notre modèle d'élevage, qui n'est pas soutenable
 et trop dépendant du soja importé." 

    Des importations aujourd'hui indispensables

    Dans un rapport daté de 2016, l'Inra souligne la dépendance de l'élevage français aux importations de soja, "même si les autres constituants de la ration comme les céréales, les tourteaux de colza ou de tournesol par exemple, contribuent aussi à la couverture des besoins en protéines des animaux." L'organisme qualifie alors les légumineuses de "voie royale pour réduire cette dépendance".

    "Excellentes sources de protéines et d'énergie","leur teneur en acides aminés sont plus proches des besoins des animaux que celle du soja",poursuit ce document. "Les pois peuvent parfaitement se substituer au soja dans les aliments pour les porcs. Leurs régimes pourraient contenir jusqu'à 30% de ces graines. De même, pois et féveroles pourraient constituer entre 15 et 20 % de la ration des poulets et des ruminants. Les légumineuses pourraient même se substituer en partie aux farines de poissons destinées à l'aquaculture". Enfin, "les légumineuses fourragères présentent un grand intérêt pour l'élevage bovin", continue l'Inra, qui conclue toutefois qu'"avec moins de 200 000 hectares cultivés, les légumineuses ne peuvent pas encore prendre des parts de marché au soja importé". 

    Sur le territoire français, les surfaces de soja (+4%) et de protéagineux (+7,8%) seraient en nette hausse en 2019, selon les premières projections du ministère de l'Agriculture, qui prévoit également de bons rendements, notamment pour les pois et les féverolles. Mais "une réelle autonomie en concentré riche en protéines semble a priori peu accessible à moyen terme", estime un rapport de l'Académie d'agriculture de France. Selon ce document, "le niveau de prime des dernières années n'est pas suffisant pour entraîner une conversion significative des surfaces en céréales vers les protéagineux, dont la culture est plus délicate et les rendements nettement plus aléatoires." 

    Par ailleurs, si les Français ne réduisent pas leur consommation de viande, et que les élevages industriels continuent de se développer au détriment d'élevages de taille plus modeste, il sera difficile pour l'Europe et la France de se passer des importations de soja OGM. 

     

     

     

     

  • L'hypocrisie du recyclage

    Le recyclage est un appel à la consommation et non une protection de la planète. C'est un système déculpabilisant alors qu'il n'est qu'un maillon hypocrite de la chaîne de destruction de l'environnement. 

    Je suis effaré de voir les bennes à la déchetterie du secteur. Des dizaines de personnes qui balancent tout ce qui les gêne, tout ce qui prend de la place, tout ce qui va leur permettre de dire qu'ils ont des gestes "écologiques"... C'est toujours mieux que de tout balancer dans un fossé ou un ravin de montagne, c'est certain. Mais ça n'est pas la solution idéale. Loin de la là. Le seul comportement qui soit écologique, c'est d'analyser les déchets et de se demander sil était vraiment indispensable, vital d'acheter les objets qui ont contribué à l'émergence de ces déchats et de s'engager dès lors dans une "dé-consommation" afin non pas de recycler mais de ne pas se retrouver avec ces déchets. Le recyclage qui sert d'alibi à la consommation est un adversaire de l'écologie, pas un partenaire. 

     

    TEDx Talks

    Ajoutée le 29 janv. 2019

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    Focalisés sur le changement climatique, nos gouvernements nous invitent à changer régulièrement de voitures et d’appareils afin d’économiser de l’énergie et ainsi réduire les émissions de CO2. Or cette politique est réductrice et dangereuse pour nos vies. Car c’est oublier que la fabrication d’une voiture génère une pollution chimique qui, contrairement au CO2, ne peut pas être compensées à l’utilisation. En effet, les dégâts causés par les substances toxiques envoyées à la fabrication dans l’eau, l’air et les sols sont irréversibles. Donc on a beau parcourir des millions de kilomètres avec la même voiture, on n’arrivera jamais à revenir en arrière. Ainsi plus nous fabriquons de voitures plus nous empoisonnons le vivant ! Dès lors, garder sa vieille voiture est plus écologique que de la changer pour une neuve. Lucien Willlemin nous livre une réflexion hors norme qui perturbera bien des idées reçues. A voir absolument ! Après une formation bancaire, à 23 ans il reprend la direction des achats dans une entreprise horlogère. Des voyages d'affaires dans le Sud-Est asiatique lui font découvrir la Chine en construction d'où une prise de conscience de ce qui s'y prépare sur le plan environnemental et social. Il quitte alors ce secteur et c'est à l'âge de 27 ans qu'il s'associe et crée une société de promotion immobilière. Après deux ans d'activités, il découvre l'énergie grise, une révélation. Il s'entoure alors de personnes compétentes pour réaliser des concepts d'habitations écologiques avec pour objectif de développer la conscience environnementale dans les milieux immobiliers par des constructions concrètes. A 40 ans il remet sa société immobilière afin de s'accorder du temps pour mener une réflexion plus approfondie sur notre société et son avenir. Cela fait 10 ans qu'il s'est arrêté et qu'il va à la rencontre du grand public pour partager son expérience et offrir un regard nouveau sur la question environnementale. S'en suit trois petits livres à succès "En voiture Simone !", "Fonce Alphonse !" et "Tu parles Charles !". Dans la foulée il fonde La Chaussure Rouge, le symbole du "prendre soin de la vie". Son site : www.lucien.lu This talk was given at a TEDx event using the TED conference format but independently organized by a local community. Learn more at https://www.ted.com/tedx

     

     

    La SUEDE a bien compris dans quel sens il fallait agir...

    En Suède, plus on réparera, moins on paiera d’impôts !

    Près de 190 millions de couronnes suédoises (environ 20 millions d’euros) seront consacrés au projet de réduction d’impôts, et 270 millions de couronnes seront déboursés pour la baisse de la TVA (près de 28 millions d’euros).

    27 septembre 2018 - La Relève et La Peste

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    Le gâchis à grande échelle est démocratisé tandis que l’urgence environnementale ne cesse d’enflammer la polémique. Dissonante et trébuchante, la société devient schizophrène. Nous avançons à contre-courant de notre époque, pourtant si propice à une profonde remise en question. Nous achetons trop, nous consommons trop, et par conséquent, nous polluons beaucoup trop !

    Quand un objet cesse de fonctionner, nous avons tendance à le remplacer, vite fait bien fait, par un nouveau modèle, flambant neuf. Cependant, les conséquences pour l’environnement sont désastreuses lorsqu’on sait que l’Amérique jette environ 130 000 ordinateurs et plus de 350 000 téléphones portables par jour.

    Actuellement, le temps c’est de l’argent, et les industriels l’ont bien compris ! Nous assistons alors à l’avènement de la consommation par fainéantise : « Facilitez-vous donc la vie en achetant un nouvel aspirateur au lieu de vous embêter à le réparer ! »

    Crédit Photo : Carl Young

    De plus, le système est si bien fait (pour nous faire acheter) qu’il redouble d’ingéniosité pour nous rendre la tâche plus compliquée. La société de consommation a fait naître l’ennemi juré du zéro déchet : l’obsolescence programmée. Kesako ? C’est un gros mot qui fait froid dans le dos tant son illogisme frise l’indécence. 

    « L’obsolescence programmée est l’ensemble des techniques destinées à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement. »

    Pour faire simple, disons que les industriels sont les rois du « gâchis organisé ». Raymond Loewy, le célèbre designer industriel franco-américain du début du 20e siècle se retournerait dans sa tombe s’il savait qu’aujourd’hui nous négligeons nos objets au point de les rendre volontairement défectueux.

    Crédit Photo : Carl Young

    Malheureusement, nous constatons qu’il est souvent plus rentable de racheter que de faire réparer. Entre les frais à engager, la dimension chronophage que cela implique et les contraintes logistiques, il faut s’armer de courage et de détermination pour demeurer ou devenir un consommateur responsable.

    De plus, Internet finit de nous mâcher le boulot quand on sait qu’en quelques clics on peut être livré à prix modique. Des objets de piètre qualité inondent le marché, mais demeurent les leaders des ventes, entretenant la fuite économique par la délocalisation et entretenant la main d’œuvre à bas coût.

    Histoire de mettre un coup de pieds dans la fourmilière de la surconsommation, le gouvernement Suédois encourage une pratique ancestrale oubliée… le bricolage ! Désormais, les citoyens qui réparent (ou font réparer) leurs biens endommagés au lieu de courir les magasins seront récompensés par une baisse de leurs impôts.
    Le 20 septembre dernier, le Parti Social Démocrate et le Parti Vert suédois ont proposé au parlement une nouvelle loi concernant la baisse des taxes sur les opérations de recyclage. Ainsi, la TVA sur les prix des réparations de vélos, de chaussures ou les reprises de vêtements devrait passer de 25 à 12 %.

    En outre, les « consom’acteurs » qui choisissent l’option réparation pour soigner leurs appareils électroménagers pourront se faire rembourser, en partie, l’argent dépensé. « Nous pensons que cela pourrait diminuer les coûts et rendre la réparation plus rationnelle et économique. Il y a un changement qui s’opère à ce niveau en Suède actuellement, une prise de conscience du besoin de faire durer les objets plus longtemps pour réduire la consommation de matériaux » raconte le ministre des finances suédois Per Bolund. Et pour aller encore plus loin dans cette logique, la proposition de loi inclut aussi de nouvelles taxes sur les produits contenant des matériaux non recyclables ou difficilement réparables. Mises bout à bout, toutes ces mesures inversent la tendance du consumérisme irraisonné. Bientôt, il deviendra plus économique d’offrir une seconde jeunesse à nos produits, et à l’inverse, il deviendra plus onéreux d’acheter des objets qui ne sont pas fait pour durer.

    Au total, tout cela représente une coquette somme pour le gouvernement Suédois. Près de 190 millions de couronnes suédoises (près de 20 millions d’euros) seront consacrés au projet de réduction d’impôts, et 270 millions de couronnes seront déboursés pour la baisse de la TVA (près de 28 millions d’euros). Mais au final, c’est un investissement prometteur pour l’avenir ! En effet, cette nouvelle loi encourage la réduction de la pollution et du gaspillage (qui coûtent très cher aux pouvoirs publics) mais surtout, elle relance tout un pan de l’économie basé sur la réparation, le recyclage et l’économie circulaire.

    27 septembre 2018 - La Relève et La Peste

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  • Les peuples racines de l'Amazonie.

    Dans une tribune publiée sur franceinfo, l'organisme qui représente et défend les intérêts des peuples amérindien et bushinengé de Guyane met notamment en cause l'extractivisme.

    Un bout de la forêt amazonienne incendiée près de Porto Velho au Brésil, le 24 août 2019.
    Un bout de la forêt amazonienne incendiée près de Porto Velho au Brésil, le 24 août 2019. (CARL DE SOUZA / AFP)

     Le feu "n’est pas le seul danger qui menace ou qui détruit l’Amazonie", affirme le Grand Conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé, qui a la responsabilité de représenter et de défendre les intérêts des peuples amérindien et bushinengé de Guyane, dans une tribune publiée sur franceinfo.fr. Alors que des incendies ravagent l'Amazonie, il met en cause "l'extractivisme" et appelle la France à ratifier la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT), relative aux peuples indigènes et tribaux, afin de reconnaître véritablement le droit des peuples autochtones. "L'Amazonie est vivante et elle est en train de mourir, par l’action de l’homme", conclut cette tribune.


    Depuis plusieurs semaines les regards du monde entier sont tournés vers la forêt amazonienne. Cependant, il est souvent vite oublié, volontairement ou pas, que cette forêt est habitée, et gérée raisonnablement par les peuples autochtones depuis des millénaires. Le lien fraternel qui nous lie entre peuples autochtones d'Amazonie transcende les frontières administratives.

    Depuis la Guyane, nous observons avec une grande tristesse les incendies qui ravagent notre forêt dans les différents pays. L'Amazonie est le territoire ancestral des peuples Amérindiens. L’Amazonie a servi de refuge au moment de la rébellion face au système esclavagiste.

    La forêt est bien plus qu’un ensemble d’arbres et d’animaux. Nous y avons, nous peuples Amérindiens et Bushinengé, un attachement particulier au niveau culturel, spirituel, économique, etc.

    Quand nous voyons les flammes, c’est tout cela qui brûle et c’est ce qui crée cette profonde compassion et solidarité avec les peuples et les communautés qui font directement face à ce drame.

    Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré le 12 avril 1998 : "Quel dommage que la cavalerie brésilienne ne soit pas montrée aussi efficace que les Américains. Eux, ils ont exterminé leurs Indiens". Il est évident que ce personnage profondément raciste a une grande part de responsabilité, néanmoins le Grand Conseil coutumier refuse de céder à la facilité et de personnifier le véritable problème qui est politique et économique et qui est soutenu par la majorité des dirigeants au niveau mondial.

    Ce ne sont pas de simples feux, c’est l’œuvre du capitalisme.

    Le Brésil n’est pas le seul pays amazonien touché par les flammes, l’Amazonie n’est pas la seule forêt en feu, en Afrique aussi la forêt brûle et les peuples et l’ensemble des êtres souffrent de cette destruction.Le Grand Conseil coutumier

    Le feu n’est pas le seul danger qui menace ou qui détruit l’Amazonie. L’extractivisme a sa grande part de responsabilité. Et nous sommes dans l’étonnement face au positionnement du président Emmanuel Macron qui consiste à dénoncer la destruction de l’Amazonie brésilienne ou bolivienne mais qui parallèlement attribue 360 000 hectares de forêt aux multinationales minières, en Guyane, en Amazonie française.

    Le Grand Conseil coutumier a pour responsabilité de représenter et défendre les intérêts des peuples amérindiens et bushinengé de Guyane.

    Nous tenons à ré-affirmer notre solidarité avec les peuples directement touchés par ces incendies et nous demandons à la population de prendre enfin conscience de l’importance de la forêt.

    Nous avons refusé de cosigner la tribune de madame la ministre Annick Girardin car il manque des engagements au niveau de la reconnaissance des droits des peuples autochtones et leur rôle dans la préservation de la biodiversité. Nous soutenons sa proposition d’augmenter les fonds alloués par l’Union européenne sur le développement de l’Amazonie mais la participation pleine des peuples autochtones à sa gestion doit être garantie. Nous soutenons sa proposition de créer un fonds international pour l’Amazonie mais qui devra être directement géré en Amazonie par les peuples autochtones et les communautés.

    Nous notons les engagements du président de la République Emmanuel Macron "d’associer les peuples autochtones", néanmoins cela doit se traduire par la participation pleine des peuples autochtones à l’ensemble des décisions concernant la Guyane et l’Amazonie, donc le renforcement du Grand Conseil coutumier en instance décisionnaire avec de véritables moyens de fonctionnement.

    Nous demandons une nouvelle fois au gouvernement français de ratifier la Convention 169 de l'OIT afin de reconnaître véritablement le droit des Peuples autochtones. 

    Pour finir, l’Amazonie est bien plus qu’une forêt, c’est notre "chez-nous", elle est vivante et elle est en train de mourir, par l’action de l’homme. Ensemble changeons le destin de notre planète et ayons le courage de prendre des virages pour l’avenir et pour l’espoir.

    Le Grand Conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé

     

  • Sur le survivalisme

    Une analyse à laquelle j'adhère intégralement.

    https://www.resilience-urbaine.com/survivalisme-resilience/survivalisme-france-societe-valeurs/#comment-1765

     

    Le survivalisme en France : la réponse à une société en perte de valeurs

     

    Publié par  | 19/04/2017 |  | 38  |     

    Le survivalisme en France : la réponse à une société en perte de valeurs

    Sommaire de l'article [Afficher]

    Le survivalisme et la préparation survivaliste sont de plus en plus au cœur de l’actualité en France. Si beaucoup considèrent les survivalistes comme des originaux, ce mode de vie visant à être indépendant et autonome réunit de plus en plus d’adeptes en France et dans le monde.

    Survie : Fait de survivre à un événement négatif, de continuer à vivre : Un malade en survie. Continuité de la vie dans un contexte dégradé.

    Survivalisme : Mode de vie visant l’autonomie et la résilience dans le but d’éviter de subir des situations de survie.

    01. Société moderne et survivalisme : le paradoxe de l’évolution

    01.1 L’effet domino

    Notre société moderne repose sur une longue chaîne d’interdépendances : chaque maillon de la structure socio-économique dépend d’un autre maillon pour fonctionner correctement. Industrie, transports, services publics, fret, entreprises privées, tous ces secteurs semblent distincts et pourtant l’un de ne saurait fonctionner sans les autres. Chacun, à un moment ou à un autre de sa vie, a fait l’expérience d’une perturbation de ce système en France : paralysies des transports, catastrophes naturelles ou industrielles, pénuries de pétrole, accidents nucléaires, effondrements économique, pannes de courant, grèves, conflits armés, émeutes, etc. Dans une société où chaque jour amène son lot de nouvelles menaces, les rangs des citoyens cherchant à se protéger se grossissent de jour en jour.

    Les facteurs potentiels de dérèglement sont nombreux. Le dysfonctionnement isolé d’un organe est courant et communément considéré comme un incident tolérable (cf. cas AZF). Mais une défaillance simultanée et durable de plusieurs systèmes vitaux pourrait déclencher une réaction en chaîne capable de provoquer l’effondrement complet de notre société. Que ceux qui pensent que c’est impossible en France ouvrent leurs livres d’Histoire…

    Certains balayent cette éventualité d’un revers de la main en s’appuyant sur la probabilité « statistiquement faible » d’un tel bouleversement. D’autres choisissent de la prendre en compte et créent leurs propres maillons pour minimiser leur dépendance au système. Ils limitent ainsi l’impact qu’aurait une rupture complète de la chaîne principale sur leurs vies.

    La démarche survivaliste qui vise à maintenir une normalité relative le temps que les systèmes principaux soient rétablis pourrait, si elle se démocratisait en France, participer à la création d’une société plus réfléchie. Avec une population plus réactive et résiliente, la France serait capable de s’adapter aux contraintes exceptionnelles et de basculer sur un mode de fonctionnement alternatif entièrement opérationnel lorsque les circonstances l’exigent.

    01.2 Le survivalisme a mauvaise presse en France

    Apprendre à maintenir son habitation en bonne condition structurelle et sanitaire, stocker et produire de quoi s’hydrater, se nourrir et se chauffer, générer sa propre énergie pour s’éclairer, connaitre les gestes qui sauvent et être capable de se défendre lorsque c’est nécessaire semble tomber sous le sens. Et pourtant, la communauté survivaliste et la notion même de survivalisme ont mauvaise presse, en particulier en France où le sujet est souvent tourné en ridicule.

    Qualité inhérente à l’espèce humaine, la capacité de survie est pourtant devenue une notion étrangère au citoyen moderne, au point de s’être transformée en une curiosité spectaculaire qu’on met en scène dans des téléréalités comme la célèbre « Man vs. Wild » où le sensationnel Bear Grylls, en caricature d’aventurier, grimpe aux arbres, se jette dans des rivières glacées, mange des plâtrées d’insectes et boit son urine.

    L’audience est toute trouvée : la survie et la nature sont deux notions bien méconnues de l’homme 2.0 piégé dans sa jungle de béton. Les techniques de survie n’ont d’ailleurs jamais été adaptées à nos modes de vies urbains : la grande majorité des guides parus à ce jour se propose de nous apprendre à subsister dans la nature, ce qui est d’une pertinence relative quand on habite en ville. L’objet de la préparation survivaliste sera de vous donner les moyens de vous maintenir autant que possible dans votre logement urbain et donc ne pas avoir à appliquer leur contenu, ou du moins le plus tard possible.

    Souvent abordé sous le prisme de la pathologie mentale et du sensationnalisme voyeuriste par les médias français, le terme survivalisme appelle irrémédiablement l’image d’un paranoïaque qui s’enferme dans son bunker avec armes et provisions pour échapper à la fin des temps.

    survivalisme durant la guerre froide : illustration d'un bunker survivaliste de 1962

    Brochure commerciale d’un promoteur de bunkers personnels, Etats-Unis, années 1960.

    01.3 Qui sont les survivalistes ?

    Cette vision réductrice de l’état d’esprit survivaliste occulte les raisons profondes de son apparition et de sa démocratisation, tout comme l’étendue des savoirs qu’il regroupe. Compétences techniques, organisation, cohésion, cultures, soins médicaux, maniement des armes, psychologie, chimie, mécanique, stratégie, tactique, la liste des qualités et connaissances des membres de la communauté survivaliste est longue. Et pour cause : l’accumulation de savoirs utiles est la meilleure façon de se préparer aux risques qu’impliquent les situations dégradées.

    Il n’y a pas de doute, le survivalisme fascine. Critiqué pour sa logique perçue comme catastrophiste, ultra-individualiste et prédatoire, le mouvement survivaliste a pris ses racines aux États-Unis dans les années 1950, entre autres en réponse à la menace d’un conflit nucléaire avec l’URSS.

    À la fin de la Guerre du Vietnam (1955-1975), des dizaines de milliers de soldats vétérans rentrent aux États-Unis. Ce retour marquera le début du survivalisme moderne : certains d’entre eux, marqués par l’expérience du combat et de la guerre, se retirent de la vie collective avec la société américaine qui traverse alors une révolution culturelle libertaire. Certains de ces soldats partent alors dans les régions isolées du centre des États-Unis pour s’y installer en quasi autarcie. Isolés du reste de la population américaine, ils vivent simplement tout en se préparant à l’éventualité d’une catastrophe ou d’une guerre sur le sol américain et posent les bases du survivalisme en mettant au point guides et techniques que nous connaissons aujourd’hui.

    Devant la décadence d’une société qu’ils ne reconnaissent ni ne comprennent plus, ils se vouent à vivre en préservant et en étant prêts à défendre les valeurs authentiques de liberté, de propriété et de souveraineté sur leurs terres inspirées par leur foi et la constitution des États-Unis. Cette vie rudimentaire orientée sur des valeurs simples et axée sur la survie leur a valu le surnom de survivalistes.

    Le survivalisme a évolué depuis la fin de la guerre froide et la multiplication des catastrophes industrielles et naturelles, des guerres, des attaques terroristes et des tensions socio-culturelles au cours des XX et XXIème siècles l’ont démocratisé sous les notions de prepping ou néo survivalisme, considérées comme des approches plus durables, plus collectives, plus sereines et plus politiquement correctes de la survie. Il n’en a néanmoins pas perdu de vue ses fondamentaux.

    Survivre implique de continuer à vivre quand tout est réuni pour entraîner la déchéance, la mort, ou les deux. Les communautés humaines font face à ces risques depuis la nuit des temps, la notion de préparation préventive n’a donc rien de nouveau. Pendant longtemps la communauté survivaliste s’est principalement préparée à un effondrement soudain et brutal de la continuité civilisationnelle et sociale. Elle a petit à petit élargi le spectre des scénarios envisagés pour s’adapter aux enjeux et contraintes d’un monde moderne qui sombre lentement et donne d’une main pour reprendre de l’autre.

    Ainsi, loin des clichés du reclus associable qui astique son arme toute la journée dans l’attente que l’humanité retourne à ses plus bas instincts, le survivaliste passe le plus clair de son temps à travailler (comme tout le monde) et à assimiler des connaissances pour accroître son autonomie : jardinage, couture, bricolage, premiers soins, la liste est longue.

    Aujourd’hui en France, les survivalistes sont aussi nombreux qu’invisibles. Nous sommes vos voisins, vos amis, vos policiers, vos médecins ou vos garçons de café. Nous ne sommes ni des fous ni des dangers. Nous ne sommes pas un contre-pouvoir. Nous ne souhaitons pas la guerre ni la chute de l’État. Bien au contraire : nous construisons, dans le calme et dans la discrétion, la transmission de nos valeurs républicaines et les remparts de notre société au cas où elle viendrait à s’effondrer.

    01.4 Se préparer à mieux vivre

    De la panne d’essence au milieu de nulle part à la guerre civile en passant par la catastrophe naturelle, une foule d’événements extraordinaires plus ou moins déstabilisants et graves peuvent survenir. Le citoyen survivaliste ne se concentre d’ailleurs pas nécessairement sur les risques d’une catastrophe majeure. Savoir comment éviter et minimiser les problèmes et dangers de la vie quotidienne et comment réagir à des désastres aux conséquences temporaires est même sa préoccupation principale.

    Si le survivalisme est souvent perçu comme un mode de vie réservé aux illuminés ou aux fous furieux, la réalité est bien différente. Au cours d’une vie, tout un tas de coups durs surviennent : perte d’emploi, problèmes de santé, perte d’un proches, catastrophe naturelle… dans les moments où l’argent vient à manquer ou quand plus rien ne semble avoir de sens, avoir un stock de denrées alimentaires et de l’argent de côté est un « luxe » qu’on apprécie.

    Les scénarios plus graves sont bien sûr aussi un sujet de préoccupation pour le survivaliste, mais leur nature extrêmement imprévisible et destructrice les rend très complexe à anticiper. Une personne seule ou accompagnée de sa famille ne peut rien faire pour anticiper une catastrophe nucléaire ou une guerre, et à l’heure où les discours alarmistes se multiplient en France il est bon de garder les pieds sur terre. La préparation à l’imprévu ne doit pas se transformer en une peur irrationnelle du lendemain ni en angoisse de tous les instants.

    Un certain nombre d’auteurs et de commerçants on fait de la peur un fonds de commerce très lucratif et distillent leur message angoissant par le biais de livres, de vidéos et de billets de blogs. Si injecter un peu de réalité dans l’esprit de son prochain n’est en soi pas une mauvaise chose, il faut savoir rester terre à terre.

    • On a plus de chance de se faire renverser en traversant la rue que d’être victime d’une attaque bactériologique,
    • il est plus probable de perdre son emploi que de voir son lieu de travail détruit par un bombardement,
    • le risque de perdre un proche de la maladie est plus élevé celui de le voir tomber lors d’une attaque terroriste,
    • il est plus vraisemblable de subir les conséquences d’une inondation que celles d’une guerre civile. etc…

    Si cette dernière hypothèse apparait souvent comme la moins probable, elle est néanmoins possible et nombreux sont les événements à nous l’avoir rappelé ces dernières années. Ce n’est pas un hasard si on entend de plus en plus parler de survie urbaine, de survivalisme et de résilience… Les divers sites de sécurité civile ont toujours préconisé de garder chez soi de quoi tenir au minimum 1 mois et le gouvernement allemand a récemment incité sa population à constituer des stocks de vivres et d’eau en cas d’attentat ou de catastrophe.

    Si vous lisez ceci c’est que vous prenez conscience que le contexte général actuel et notre mode de vie moderne –la dépendance à tout- nous rendent vulnérable. Vous voulez vous donner les moyens de protéger votre famille du mieux que vous le pouvez en cas de situation de crise et c’est normal. Pour chacun et plus encore pour le survivaliste, l’idée de voir ses proches manquer, souffrir ou mourir est inacceptable. S’imaginer incapacité et ne plus pouvoir leur être utile ou les défendre l’est tout autant. On ne survit pas pour soi, on survit pour que les siens survivent. Et pour cela, il faut se préparer.

    Quoi qu’il en soit, nul ne peut se préparer à toutes les éventualités ni vivre dans l’isolement total, quel que soit son niveau de préparation. Personne ne choisit la date ni les circonstances de sa mort et nous ne pouvons qu’essayer d’en retarder l’heure. Les éventualités de vivre un cataclysme majeur sont restreintes. Il est donc plus constructif et accessible de se concentrer sur des scénarios plus plausibles et de mettre en place des plans d’actions répondant à des troubles limités en gravité et en durée : le plan d’évacuation et les sacs d’évacuation d’urgence, qui peut s’avérer utile en cas de travaux dans l’appartement comme en cas de guerre civile, en est un bon exemple.

    01.5 Ville et campagne, deux environnements pour une même dépendance

    Le milieu urbain évoque communément une forte densité de population et le nombre élevé de logements et services qui lui sont dédiés : barres d’immeubles, parkings, usines, bureaux, hôtels de police, casernes de pompiers, ateliers, hôpitaux, crèches, commerces, écoles, etc.  A l’école, on nous apprend très tôt à différencier la ville et la campagne, comme si ces deux univers se côtoyaient sans  se rencontrer. La réalité est bien différente et dès lors qu’il s’agit d’être confronté à une situation de crise, les enjeux des habitants de grandes villes de France comme Paris, Lyon ou Marseille ne sont pas très éloignés de ceux de communes bien plus modestes.

    On peut alors élargir les critères de la vie en milieu urbain à toute personne qui vit dans un logement qui donne sur une route fréquentée ou qui en est proche, qui a une proximité directe de voisinage (maisons proches ou mitoyennes, vie en appartement dans un immeuble), qui est dépendante des réseaux publics pour l’eau, le gaz et l’électricité et des commerces pour s’alimenter.

    On s’aperçoit ainsi que la plus grande part de la population française est confrontée à des problématiques de résilience et de survie urbaine. La densité de population et la proximité des bâtiments sont les facteurs les plus inquiétants à considérer dans le cadre d‘un effondrement de la normalité dans une ville. La haute concentration d’individus dans un secteur aux ressources limitées ou épuisées ne peut rien amener de bon et le survivalisme urbain fait de plus en plus d’adeptes. Il est extrêmement difficile de se figurer la barbarie des comportements induits par le manque. On a beau se l’imaginer, on ne connait pas le manque d’hygiène total, ni la soif, ni la faim, la vraie, celle qui rend fou au point de piller ou de tuer son voisin pour se nourrir.

    01.6 Le siège de Sarajevo : une population forcée au survivalisme urbain

    Les survivants des guerres de Yougoslavie et en particulier ceux du siège de Sarajevo (Bosnie) auraient beaucoup à dire sur le sujet. Pris au piège par le siège le plus long et le plus meurtrier de l’histoire de la guerre moderne (5 avril 1992 – 29 février 1996, près de 11500 morts), la population a vécu en vase clos pendant 4 ans. A la merci du manque de tout, pris pour cibles par les snipers et les bombardements incessants de l’artillerie serbe, les assiégés ont vu tomber près de 500 000 obus sur leur ville. Entre pertes humaines dramatiques et ravages matériels, le cauchemar fut total. Ce qui est particulièrement marquant avec ce siège et ce qui en fait un cas d’école, c’est la situation de Sarajevo avant que la situation ne bascule. Avant la guerre, cette capitale dynamique de 500 000 âmes connaissait une forte période de croissance et de développement et était un modèle de mixité ethnique et religieuse.

    Les habitants vivaient en paix et jouissaient de l’animation de la cité qui proposait douceur de vie et services modernes : hôpitaux, cinémas, restaurants, etc. Entouré de ce confort et de ces signes tangibles de civilisation, la population n’a pas voulu croire à la guerre qui frayait son chemin jusqu’à elle. Ces gens vivaient dans un pays civilisé où ils étaient égaux. Nationalités, religions et origines ethniques différentes se mélangeaient pour créer une nation vantée comme forte et prospère, égalitaire, fraternelle… du moins jusqu’à ce que l’équilibre des forces change et qu’il en soit décidé autrement. Et lorsque les obus ont commencé à pleuvoir autour de la ville, il était trop tard. Incrédules, les Sarajéviens ont imaginé que leur gouvernement allait faire quelque chose, que l’aide internationale allait solutionner le conflit et que la situation allait revenir à la normale rapidement. Mais rien ne s’est produit. Et personne n’était préparé à vivre l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire européenne du XXe siècle.

    01.7 L’expérience est un peigne pour les chauves

    La morale est que nos sociétés structurées nous offrent une facilité d’accès à du matériel utile et un confort de vie dont il ne faut pas se priver tant qu’il nous est donné d’en profiter. Plus le niveau de civilisation est élevé, plus la chute est rude. Survivalisme rime nécessairement avec anticipation. Nul ne sait de quoi demain est fait et la satisfaction des besoins médicaux doit être une priorité, en particulier en France où leur accès est aisé et bien remboursé. Ce n’est pas une fois privé d’accès aux soins qu’il faut se dire qu’on aurait dû faire soigner cette mauvaise dent, cette douleur à l’abdomen ou se faire prescrire des lunettes à notre vue…

    En dépit de ce confort, nombreux sont ceux qui fantasment un effondrement socio-économique en France qui les placerait en position dominante ou leur donnerait un rôle, une mission claire qu’ils comprennent et approuvent. Ceux-là sont les victimes inconscientes d’une société d’hyper-croissance et d’uniformisation de masse qui les empêche de trouver leur place : personne ne veut être un mauvais investissement. Personne ne veut être pris pour moins que ce qu’il ne vaut. Personne ne veut être la preuve que la vie ne vaut finalement vraiment rien. Alors tout le monde avance dans les pas de celui qui le précède. L’individualisme est total et rend la dépendance collective et massive, le naufrage est universel.

    La consommation n’est pas un mode de vie ni une fin en soi et nos générations en prennent conscience dans la frustration et la douleur, ce qui n’est pas sans engendrer une certaine forme de violence.

    02. Un regard survivaliste sur les restes du monde

    Au-delà de l’accumulation de connaissances et de matériel, le survivalisme s’appuie sur la compréhension du monde qui l’entoure. Ceux d’entre vous qui ont lu 1984 de George Orwell se souviennent certainement de ce slogan: « LA GUERRE, C’EST LA PAIX. LA LIBERTE, C’EST L’ESCLAVAGE. L’IGNORANCE, C’EST LA FORCE.»

    Ce slogan du régime politique fictif (ANGSOC) de 1984 de George Orwell illustre parfaitement la stratégie de contrôle mise en place par nos gouvernements et la contradiction permanente dans laquelle nous vivons. La double pensée orwellienne qui consiste en l’acceptation simultanée de deux concepts contradictoires  se retrouve par exemple dans le concept de guerre « préventive » moderne (Irak, Afghanistan, Lybie, Syrie, etc.) utilisé par les États-Unis et l’OTAN.

    02.1 « La guerre, c’est la paix »

    Éliminer un adversaire potentiel avant qu’il n’ait une chance de pouvoir se défendre honorablement dans le cadre d’un éventuel conflit est interdit par le droit international, mais le concept de guerre préventive existe pour contourner cette interdiction : appuyés par le flot continu d’informations orientées des médias, les gouvernements nous emmènent faire la guerre pour ne pas faire la guerre.

    Ce système de pensée se retrouve aussi dans les discours politiques : le meilleur exemple récent en est l’élocution du Président de la République Française qui au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 annonçait gravement « la France est en guerre » devant le Parlement et la France entière et déclenchait l’état d’urgence… sans qu’aucune mesure cohérente ne soit mise en place par la suite : du jamais vu au pays de la pensée cartésienne.

    La population française, à qui on a annoncé la guerre suite à des attaques d’une barbarie extrême qui ont fait 130 morts, plus de 400 blessés et détruit des milliers de vies, a donc continué à vivre comme en temps de paix. Si certains analystes politiques voient dans cette déclaration présidentielle une énième maladresse de communication, on peut en faire une lecture différente. La répétition de cette déclaration et les invitations lâches du Premier ministre à « s’habituer à vivre avec le terrorisme » pourraient laisser penser qu’on cherche à nous habituer à vivre en paix dans un état de guerre permanent. Aveu d’impuissance ou manipulation ?

    Le résultat est le même pour le citoyen. De tous  temps, la propagande mensongère a été la composante majeure des systèmes politiques sans principes. Tous les systèmes tentent de convaincre leurs électeurs que le système est bon, juste et noble, digne d’être défendu et perpétué… Mais en France, y croit-on encore ?

    02.2 « Et je soufflerai sur ta maison… »

    L’objectif des terroristes est de perturber notre mode de vie et de nous faire vivre dans la peur constante d’une attaque. Les réponses hasardeuses apportées par les politiciens, loin de créer de la réassurance, appuient malgré eux cet agenda : déploiement inutile de militaires et de policiers patrouillant en tenue de combat dans les rues, propositions de lois visant à restreindre l’accès aux armes à feu à la population, édition de consignes à respecter en cas d’attaque… l’intégration de l’islam en France (comme ailleurs) est un échec et la guerre se mène désormais à la fois contre un ennemi intérieur et extérieur.

    Toutes ces mesures soulignent la soumission et l’impuissance de notre nation devant l’ennemi et influent négativement sur le quotidien du citoyen sans le protéger pour autant. Et rares sont ceux à opposer le bon sens à ces dispositions. Les militaires sont formés à la guerre conventionnelle et ne sont ni organisés ni équipés pour s’engager rapidement et efficacement dans des situations où civils et terroristes sont mélangés.

    Nos policiers, qui sont d’ailleurs souvent adeptes du survivalisme, souffrent d’un manque de personnel, de formation et d’un équipement désuet dont le remplacement est sans cesse repoussé par manque de budget… En dépit des millions dépensés par le gouvernement dans des projets inutiles ou moins urgents. On l’a bien vu lors des attaques du 13 novembre 2015, les terroristes ont pris leur temps avec leurs victimes, en particulier au Bataclan.

    02.3 Le jeu de quilles de l’ennemi : strike sur un peuple français désarmé

    Tels des renards dans un poulailler, ils ont joué avec nos frères, nos femmes, nos adolescents avant de les mettre à mort. Ils ont pris leur temps car ils savaient qu’il n’y avait aucune chance qu’ils rencontrent la moindre résistance armée de la part de leurs otages. Et devant la volonté des citoyens de s’armer pour se protéger, la leçon que tirent les politiciens est : il faut interdire les armes à feu à la population. A ce titre, le cercle des tireurs sportif et le mouvement survivaliste sont surveillés de près.

    L’explosion du survivalisme en France est directement liée à la montée de l’insécurité et à la fréquence de plus en plus élevée des attaques terroristes. Les bombes ont été délaissées pour des attaques barbares à l’arme automatique, à la machette, à la hache, au couteau ou au camion-bélier… La capitale n’est plus la cible unique et chacun se sait désormais la victime potentielle d’un « déséquilibré« . Survivalisme et défense sont directement lié et sous l’impulsion de l’Union Européenne, les lois sur le contrôle des armes légales se durcissent. L’interdiction pure et simple de détenir une arme finira par tomber, ce n’est plus qu’une question de temps. Il ne faudrait pas que le peuple Français aie l’idée de se défendre… la puissance de l’État ne doit pas être remise en cause (on ne peut mettre fin à la tyrannie sans recours à la force…) et le spectre de la guerre civile ne doit pas être agité.

    Pourtant, l’ensemble des tueries de masse procède du même mode opératoire bien connu : un ou plusieurs assaillants lourdement armés pénètrent dans une enceinte abritant des civils désarmés et les massacrent. Le concept de gun-free zonesinventé par les américains pour créer des zones de sûreté est en réalité le meilleur moyen de créer des pièges mortels pour les civils.

    Il en va de même à l’échelle d’un pays. Incriminer préventivement les citoyens et chercher à les priver de leur doit à posséder légalement les armes à feu qui leur permettraient de se défendre est une hérésie sans nom. Désarmer un peuple revient à nier son droit à l’autodétermination et à l’offrir en sacrifice au premier assaillant venu. Le survivaliste et le tireur sportif, qui souvent sont une seule et même personne, ne savent cela que trop bien.

    La seule réponse apportée par la population aux massacres du 13 novembre aura été le dépôt de bougies, de fleurs et de peluches devant les lieux où ils furent commis, symptôme d’une population infantilisée qui ne juge et ressent les événements que par le prisme façonné par les médias et les discours du pouvoir en place, qui la dispensent d’exercer son jugement et de prendre en main son destin. La guerre de la désinformation fait rage, les mêmes images et les mêmes discours tournent en boucle sur les chaines télévisées et l’effet de sidération fait son œuvre. « Vous n’aurez pas ma haine ».

    Dépendant et désarmé, le citoyen devient un sujet à la merci des décisions de la classe politique qui règne en maitre. La guerre est là, invisible mais prête à s’abattre et à déchaîner toute sa barbarie dans le monde fleuri et vulnérable des gentils, peuplé de peluches, de dessins d’enfants et de bougies ; la violence en suspens a alors un effet de pétrification sur le peuple impuissant et l’enferme dans la psychose. Ceux qui contrôlent les médias, et donc les esprits des citoyens, ont un pouvoir dont n’auraient pas osé rêver les rois et les dictateurs. La population, couche par couche, perd progressivement toute capacité de discernement. Or le discernement est la capacité à reconnaître la différence entre croyance et réalité démontrable. Aujourd’hui, tout n’est plus que croyances martelées… Le survivalisme et sa philosophie visent à contrecarrer cela.

    02.4 « La liberté, c’est l’esclavage »

    Ce slogan pourrait malheureusement être gravé sur les devantures de la plupart des entreprises. Aussi paradoxale que cette affirmation puisse paraitre, elle est à la base de la structuration de notre société moderne. De l’ouvrier au ministre, tous les êtres humains sont esclaves de l’argent et du profit : ils doivent travailler pour vivre et s’acquitter de taxes et d’impôts souvent abusifs pour faire partie de la société, certains plus que d’autres, certains profitant des autres. Néanmoins, beaucoup s’imaginent être libres.

    Si vous avez un doute, cessez de payer lesdits impôts et vous comprendrez rapidement que la liberté s’achète. Le système financier nous oblige à pointer chaque jour de 9h à 18h et peu nombreux sont ceux qui peuvent se targuer de faire un travail à la fois bien payé, créatif, stimulant et utile à la société. Bien souvent, la seule motivation pour aller travailler est la paye à la fin du mois, qui bien sûr ne suffit pas à combler les besoins et ce n’est pas un hasard. D’un côté, le smicard vit un survivalisme économique forcené : vivre avec rien ou presque est un vrai combat quotidien, personne ne peut le nier.

    Travailler plus pour gagner plus… pour payer toujours plus

    Le schéma est le même dans toutes les entreprises : les équipes dirigeantes sont payées 5 à 10 fois plus que les petites mains (ouvriers, agents de maitrise, cadres) car en maintenant la plus grande part de la population dans la précarité on l’enferme dans sa condition et on la fait se concentrer sur ses problèmes matériels : comment payer les impôts, économiser pour changer de voiture, mettre de côté pour les vacances des enfants ou pour la retraite, s’offrir tel bien ou tel service… d’ailleurs nombreux sont ceux qui s’intéressent d’abord au survivalisme par nécessité matérielle.

    Avec de telles préoccupations, l’envie d’envoyer paître son patron ou de prendre du temps pour se lancer en politique disparait aussi vite qu’un SMIC en période de Noël. La pauvreté, la maladie et la guerre sont profitables mais rien n’arrive à la cheville de l’esclavage salarié quand il s’agit de contrôler la population tout en la mettant au service du capital.

    L’argent est devenu la religion planétaire, partout dans le monde on trouve ses fidèles. Des êtres qui vivent une vie d’esclave, piégés dans des cages de verre et de béton le jour, hypnotisés devant des écrans la nuit. Dépendants de tout, ils assemblent leurs chaînes minutieusement dans des jobs qui ne sont d’aucune utilité à leur prochain. Obéissants et soumis à l’autorité ils sont les suppôts d’un mal exponentiel et les plus dociles d’entre eux sont glorifiés par la société comme ambitieux. De bons soldats bien sous tous rapports, prêts à piller, trahir et tuer avec la bénédiction de la Machine qui joue de leurs frustrations. Se soumettre au système est leur victoire la plus étincelante ; en être exclu est leur pire cauchemar.

    02.5 « L’ignorance, c’est la force »

    Ces quelques mots reflètent bien l’absence d’écoute et de partage du savoir entre les élites auto-proclamées et le simple citoyen, le manque de transparence et l’immobilisme des gouvernements ainsi que la confiscation du pouvoir au peuple en dépit des discours, des postures et du cirque démocratique. On le sait et on le constate chaque jour dans le monde entier, un système politique fera n’importe quoi pour préserver son pouvoir, y compris envoyer sa nation à la casse. En Chine, on dit qu’un sot juge les gens sur leurs paroles, et qu’un homme sage les juge sur leurs actes et leur accomplissement… Avec une classe politique qui n’accomplit rien, nous en somme réduits à choisir nos présidents en fonction de leur degré de corruption. Et tout cela semble banal en France, berceau de la démocratie…

    Nos jeunes sont désormais programmés dès le plus jeune âge pour exécuter des tâches binaires, leur raison d’être est de générer plus de zéros sur un serveur bancaire car leur survie en dépend : personne ne leur a appris l’indépendance ni montré qu’une autre voie est possible. La liberté  passe aujourd’hui au travers d’une vie professionnelle dévorante et d’un casque de réalité virtuelle ; l’expérience n’est plus acquise mais simulée et personne ne questionne les programmeurs. C’est une véritable guerre de destruction intellectuelle qui est menée et la conquête se fait par la saturation des esprits.

    survivaliste préparation guerre virtuelle

    Déconnexion totale de la réalité pour un abrutissement maximal

    Le constat est clair : nos vies s’articulent autour de centres d’intérêt, d’actions et de matériels qui s’éloignent et nous éloignent chaque jour un peu plus de nos besoins réels. Les séries nous abreuvent d’histoires extraordinaires abordant d’ailleurs souvent la question du survivalisme (The Walking Dead, Jericho, The leftovers, The 100, etc.) pendant que nous sommes vautrés dans nos canapés. Il suffit d’allumer sa télévision ou de s’attarder sur les publicités placardées dans les couloirs du métro parisien pour prendre conscience que la priorité de l’humanité est devenue de s’échapper du réel. Qu’il s’agisse de consoles de jeux, de chaînes câblées proposant des milliers d’heures de séries à visionner ou de casques de réalité virtuelle invitant à l’évasion numérique, la tendance générale s’inscrit dans la fuite de la réalité. Nous sommes entrés dans l’ère du divertissement.

    Diversion : Manœuvre ou procédé visant à attirer l’adversaire vers une zone ou un point différent de celui sur lequel on compte attaquer : opérer une diversion. Événement, action qui amène quelqu’un à détourner son attention d’une tâche, d’un souci : Une agréable diversion à son ennui.

    Cet éloignement de la vie et l’ultra dépendance au système qui en découle résultent d’une certaine atteinte de la civilisation telle qu’elle nous est présentée par la société de consommation. Ce que nous appelons survivalisme était tout simplement la vie pour les générations qui nous ont précédées. Le survivalisme d’aujourd’hui ferait sans doute sourire nos ancêtres. Dans notre monde moderne, un être civilisé est un être qui ne se soucie pas de pouvoir satisfaire lui-même ses besoins physiologiques, il se consacre au travail et au divertissement. Chacun de ses actes génère des profits pour la Machine et c’est la Machine qui pourvoit à ses besoins vitaux.

    02.6 L’esclavage moderne

    Chacun doit pouvoir se dédier entièrement à travailler, à consommer et à se divertir pour combler les temps morts entre ces deux activités. Ces derniers se font d’ailleurs de plus en plus rares : le divertissement devient lui-même une source inépuisable de consommation : télévision à la demande (payante bien sûr), électroménager connecté avec fonction de commande automatique, jeux avec achats intégrés, etc. La consommation s’insinue partout et tout le temps, omnipotente, omnisciente, vorace.

    Telle l’oie que l’on gave, l’humain devient une machine à consommation perpétuelle. Une personne qui se soucie de sa capacité à vivre sans l’appui des miracles et du harcèlement constant de la société de consommation  (c’est-à-dire, qui met en doute sa pertinence, ses intentions, ses valeurs et sa pérennité, un survivaliste par exemple) est considérée comme réactionnaire -voire dangereuse-, mise au ban par les gens « normaux » et lapidée par les médias.

    Mais quelle est donc cette norme à laquelle on veut nous faire adhérer à tout prix ? Accepter la cheptelisation de l’humanité, la privatisation des gains et la socialisation des pertes, la décadence de la société et la destruction des valeurs, la négation du bon sens et de l’équilibre naturel et l’usure de l’humain jusqu’à la corde, voilà ce qu’est devenue la normalité (lire accès à la consommationprogrès et cohésion sociale). Le survivalisme, au-delà des considérations de sécurité physique et matérielle, vise aussi à préserver l’esprit. Et plus le temps passe, plus il devient urgent de se prémunir contre les déviances que provoque la société « moderne ».

    02.7 Le survivalisme pour reprendre le contrôle

    Devenir survivaliste et résilient, c’est travailler sur soi pour y échapper et créer sa propre réalité pour vivre en accord avec ses valeurs. Gagner son autonomie, c’est se donner les moyens d’être plus confiant en l’avenir et s’offrir une paix de l’esprit pour avancer le plus sereinement possible dans un monde instable et incertain. Un pied dedans, un pied dehors : il faut profiter de la croisière mais être prêt à sauter dans un canot de sauvetage si le navire sombre. Et comme à bord du Titanic, il n’y en a pas assez pour tous les passagers.

    Le constat est terrible : on ne peut pas changer le monde. Mais on peut changer son monde. Prendre le contrôle de sa vie et de son environnement pour le simplifier et le sécuriser est à la portée de chacun et pour cela il suffit d’ouvrir les yeux. La résilience c’est aussi, en partie, sortir de l’enfance. L’homme est une créature d’habitudes en quête constante de réassurance ; le réflexe enfantin de se cacher dans les jambes de ses parents se transpose à l’âge adulte par le réflexe de faire appel à la protection de la société, même si elle en est incapable. Le survivaliste apprend à rejeter ce réflexe et à ne s’appuyer que sur lui-même.

    La vulnérabilité entraine la peur et pour beaucoup la peur appelle le déni. Peut-être avez-vous déjà fait part de votre préoccupation à des collègues ou à des proches et essuyé des regards fuyants ? C’est frustrant mais tout à fait normal. Le commun des mortels fait tout pour oublier qu’il l’est ; ne vous avisez surtout pas de lui rappeler. La vie s’en chargera.

    Si vous lisez cet article c’est que vous savez que quelque chose ne tourne pas rond et que vous voulez agir. Votre instinct de conservation s’est réveillé car vous sentez que le système se trouve déjà dans une situation critique et qu’il pourrait brutalement tout entrainer dans sa chute. Vous l’avez écouté et c’est très bien, soyez-en fier. Le mouvement survivaliste s’appuie sur l’espoir et le courage, signe le désir de renouer avec la vie et le refus de se soumettre un esclavagisme pervers.

    Le survivalisme est la forme la plus avancée d’engagement et de désobéissance civile. Et par-dessus tout, c’est un chemin qui mène à la vie dans sa nature la plus authentique. En minimisant notre dépendance, nous regagnons notre indépendance, notre liberté et surtout notre humanité.

    Si les quelques ondes négatives attachées au terme « survivalisme » vous dérangent, sachez que ce n’est qu’un mot. Les valeurs et notions qu’il abrite sont, elles, universelles et positives.

    03. De l’ultra-consumérisme au survivalisme en France : les raisons du changement

    L’objectif du survivalisme est d’apprendre comment se passer au maximum des systèmes de support et de la respiration artificielle qu’ils représentent. Le but profond est de (re)conquérir son humanité et de s’ancrer dans le réel.

    03.1 La place du survivalisme dans une société déséquilibrée

    Maslow a théorisé qu’en tant qu’êtres humains, nous avons différents besoins à combler pour nous épanouir dans notre condition et pour tendre à la civilisation. Ces besoins sont hiérarchisés (à tort dans un contexte de développement personnel mais à raison dans un contexte de survivalisme) en 5 strates pyramidales et complémentaires qui entrent dans 3 sphères de besoins à la fois différents et indissociables : besoins physiologiques, besoins psychologiques et enfin, besoins sociologiques.

    survivalisme pyramide de maslow

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  • Ils sont tous en moi.

     

    Treize pages achevées sur le troisième tome.
    Entre "Les héros sont tous morts" / "Tous, sauf elle" / "Il faudra beaucoup d'amour" / j'arrive à 54 personnages...
    Et tout ce monde qui vit en moi, que j'observe, ceux qui sont morts, et ceux à venir qui prennent forme, je les vois, je les entends, je les écoute, je les comprends. Lorsque j'écris, je les ressens, je deviens eux et simultanément je reste celui qui transcrit leur histoire. 
    Je suis une femme, un homme, un assassin, un bienfaiteur, un visionnaire, un désespéré, un survivaliste ou un indifférent, un abruti ou un chercheur, un chasseur viandard ou un chasseur aimant, un montagnard, un citadin, un banquier, un terroriste, une femme d'affaires, une coureuse de trails, un migrant désœuvré et haineux, un migrant reconnaissant et dévoué, un simple soldat ou un colonel, un tueur à gages, un homme de mains, un majordome garde du corps, une jeune femme étudiante et son amoureux, une communauté entière dans un hameau perdu... Et je suis celui qui écrit tout cela. 
    Et lorsque j'éteins l'ordinateur et que je vais dormir, ils viennent dans mes rêves...
    J'écris.