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Sur l'effondrement
- Par Thierry LEDRU
- Le 22/09/2019
"Doctor maths" est un ami auteur : Bernard Afflatet.
Professeur de mathématiques et écrivain.
Ce documentaire est clair, précis, pédagogique, parfaitement compréhensible par tous.
Rien n'est extrapolé dans le mode "catastrophisme". C'est un état des lieux.
Bien entendu qu'il reste une part d'aléatoire mais les données actuelles sont suffisamment précises pour avoir une idée de la vitesse avec laquelle on se rapproche du mur...
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J'habite un petit village du Gard (600 habitants). Je prévois d'y faire cette conférence sur le thème de l'Effondrement. D'abord en présence des élus et des acteurs locaux uniquement. J'espère qu'il y aura un retour positif parmi eux pour que je me risque à faire la conférence devant les villageois. Les vidéos incluses dans ces deux présentations (1-2 et 2-2) ont été coupées et montées pour raccourcir la durée de la présentation. Je remercie chaleureusement les auteurs de ces films et vous pouvez retrouver l'intégralité des vidéos en suivant les liens ci-dessous :
Boursorama, invité Olivier Berruyer : https://www.boursorama.com/videos/act...
Gaël Giraud sur Thinkerview : https://www.youtube.com/watch?v=2oFAR...
Court-métrage Sans Lendemain : https://www.youtube.com/watch?v=DgMXX...
Village de Correns (Var) : https://www.youtube.com/watch?v=yXLBs...
Quant à mes sources, vous les trouverez à la fin de la vidéo 2-2. Merci. PS : Quelques fautes d'orthographe ont pu se glisser dans la présentation... désolé !
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Compilation des données sur le survivalisme
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/09/2019
Je cherchais un ancien article sur le survivalisme et en utilisant le moteur de l'hébergeur du site, je me suis aperçu que ça devenait conséquent...
Il y a bien d'autres thèmes d'ailleurs où il faudrait que je m'attelle au même travail de compilation : la conscience / l'amour / les pensées / les émotions / la méditation / l'ego / Le mental / le soi, le moi / l'âme, l'esprit / etc etc
Je ne peux plus me retrancher derrière le manque de temps...
Je commence donc avec le thème du survivalisme et de la collapsologie étant donné que c'est le thème de la trilogie en cours d'écriture.
Les héros sont tous morts /
Tous, sauf elle /
Il faudra beaucoup d'amour.
Tous les articles ne seront pas là. Il faudrait tenir compte des arborescences, de tous les liens qui existent et ça ferait vraiment beaucoup...
Collapsologie : désastre, mode d'emploi
"Ecologie, éthique et anarchie." (politique)
"Demain, l'effondrement" Interview de Pablo Servigne
"L'entraide, un facteur de l'évolution" de Kropotkine
"Etre humain en système capitaliste"
"Nos enfants nous accuseront" (humanité)
"L'avènement d'une humanité...inhumaine"
"Kogis, le message des derniers hommes"
"Le mensonge dans lequel nous vivons"
"Les criminels du climat" (Nature)
"Si le climat était une banque..."
"Tout va s'effondrer...Alors, préparons la suite"
"Une force mondiale qui s'éveille..." Hubert Reeves
Collaborateurs ou réfractaires ? (humanisme et nature)
Changement climatique : depuis 30 ans
Climato-sceptique : arguments et objections
Anticapitaliste et anarchiste (humanisme)
Arthur Keller : sur l'effondrement
Climatiseurs et dissonance cognitive
Croissance intérieure, décroissance extérieure.
Face à l'urgence climatique, les "J'accuse"...
Nature contre Capitalisme (spiritualité)
Noam Chomsky : manipulation des masses
Nouvel Ordre mondial : la commission trilatérale
Peter Russel :Sur la conscience de l'unité (conscience)
Réchauffement climatique : mécanisme et évolution
Vers une collapsologie heureuse...
Vivre hors réseaux (simplicité volontaire)
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La fronde des communes
- Par Thierry LEDRU
- Le 14/09/2019
J'ai toujours rêvé d'une prise du pouvoir par les communes envers l'Etat et sa subordination aux lobbies.
On en prend le chemin et je m'en réjouis grandement.
La décision des 5 grandes villes est avant tout symbolique mais concerne tout de même les copropriétés et les terrains gérés par les entreprises, comme la SNCF qui utilise du glyphosate pour désherber les voies ferrées. Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris, a ainsi estimé que cette nouvelle interdiction concernerait environ 600 hectares dans la capitale, tandis qu’elle atteindrait 1 800 hectares à Grenoble.
14 septembre 2019 - Laurie DebovePar solidarité avec les communes dissidentes, les villes de Paris, Lille, Nantes, Clermont-Ferrand et Grenoble ont décidé d’élargir l’interdiction de l’emploi des pesticides sur tout leur territoire, y compris les zones privées. Le bras de fer entre Etat et communes s’intensifie.
Une mesure symbolique en soutien
Depuis 2017, la loi interdit l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques par les collectivités pour l’entretien des espaces verts et de la voirie. Les particuliers sont soumis à la même interdiction pour leur jardin par une loi de janvier 2019. Restent donc les espaces verts privés, appartenant à des entreprises par exemple, jusqu’à ce jeudi 12 septembre, où les 5 villes ont annoncé leur décision dans un communiqué de presse commun.
« Aujourd’hui, en application du principe de précaution, nous avons décidé collectivement d’élargir par un arrêté municipal pris conjointement, le champ de cette interdiction : l’usage des produits phytosanitaires chimiques sera désormais interdit sur l’ensemble des territoires de nos villes. (…) Nous connaissons le statut juridique de tels arrêtés mais il s’agit pour nous d’engager une démarche concertée pour faire changer la loi et concourir à la sauvegarde du patrimoine inestimable de la biodiversité sur nos territoires et de la santé de nos concitoyens. » peut-on lire dans le communiqué de presse commun
Cette décision intervient alors que le mouvement « Nous voulons des coquelicots » prend de l’ampleur au sein de l’opinion publique, et que les communes s’engagent dans un combat juridique avec l’Etat pour faire interdire les pesticides et autres intrants chimiques sur leur territoire, à l’image du Maire de Langouët dont l’arrêté a été récemment suspendu par la justice.
La décision des 5 grandes villes est avant tout symbolique mais concerne tout de même les copropriétés et les terrains gérés par les entreprises, comme la SNCF qui utilise du glyphosate pour désherber les voies ferrées. Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris, a ainsi estimé que cette nouvelle interdiction concernerait environ 600 hectares dans la capitale, tandis qu’elle atteindrait 1 800 hectares à Grenoble.
Une législation à deux vitesses
La Ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a raillé la décision des cinq villes en les accusant de vouloir faire un simple « coup de com’ ». Pourtant, cette annonce refait la lumière sur un sujet souvent occulté dans les nombreuses polémiques sur les produits phytosanitaires : celle d’une législation à deux vitesses.
En effet, pourquoi interdire l’utilisation de produits phytosanitaires pour la voirie et les espaces verts publics en ville, mais l’autoriser pour les espaces privés ? Pourquoi l’interdire dans le jardin des particuliers, mais pas à côté de l’école des enfants ? En commençant à interdire l’usage de ces produits, l’Etat reconnaît qu’il existe un risque sanitaire important, que ce soit pour les humains ou les insectes dont l’hécatombe menace toute la chaîne du vivant et de nos systèmes alimentaires.
Devant la polémique, le gouvernement français a lancé une consultation publique, ouverte jusqu’au 1er octobre, pour fixer une distance minimale entre les épandages d’intrants chimiques et les habitations. S’il déclare s’appuyer sur les recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), de nombreuses voix se sont élevées pour protester contre la distance proposée de 5 à 10 mètres, pour exiger une distance de 150 mètres.
On peut également noter, comme détaillé dans la consultation, que le gouvernement s’appuie sur les distances minimums fixées, et ne prend pas de marge supplémentaire. Quid de l’infiltration de ces produits dans les nappes phréatiques ?
Enfin, pour être vraiment efficace et juste, l’interdiction législative de produits phytosanitaires devrait être menée avec un accompagnement technique et financier des agriculteurs, ainsi que de tous les acteurs concernés, dans leurs changements de pratique. Bien plus qu’un débat autour d’une limite maximale, c’est tout un pan du fonctionnement de notre société qui est critiqué à travers la fronde des communes.
VIDEO. Le message de Christian Favier, le premier président d'un département à vouloir interdire le glyphosate
C'est la première fois en France qu'un département interdit l'utilisation du glyphosate. Christian Favier, président du Val-de-Marne, explique pourquoi il a décidé de prendre cet arrêté.
BRUT Une dimension éminemment symbolique
D'une part, sa décision est d'abord motivée par des raisons sanitaires. Christian Flavier est conscient de l'impact négatif des pesticides sur la santé. "On sait que ces produits, malheureusement, entraînent bien souvent des cas de cancer qui peuvent toucher aussi bien des habitants que des agriculteurs eux-mêmes", rappelle le président PCF du Val-de-Marne.
D'autres part, cet arrêté a aussi une portée symbolique. Christian Favier a d'ailleurs conscience qu'il sera très certainement retoqué par le tribunal administratif. "Demain, on pourrait nous dire : 'vous avez été avertis, vous n'avez rien fait'."
Des mesures insuffisantes
Des dizaines de maires ont déjà pris des arrêtés anti-pesticides à l'échelle de leur commune. Mais pour le président PCF du Val-de-Marne, "en portant cela à l'échelle du département, on donne aussi un signe plus fort." De plus, Christian Favier estime que le ministre de l'Agriculture a un rôle important à jouer. Mais, "aujourd'hui, je trouve qu'il a tendance à plus écouter, d'une certaine manière, les lobbies qui continuent d'agir pour le maintien de l'usage de ces produits chimiques dans l'agriculture plutôt que d'entendre aujourd'hui les citoyens qui disent : 'Ça suffit maintenant, on veut des produits sains, on ne peut pas prendre de risques pour notre santé dans notre consommation quotidienne.'" Et selon lui, la bande de protection de 5 à 10 mètres autour des champs est une mesure insuffisante.
Enfin, Christian Favier trouverait très fort de sens que la France fasse une sortie anticipée du glyphosate bien que l'Union européenne l'ait autorisé jusqu'en 2022.
"On ne peut pas faire des déclarations en permanence sur la protection de la planète, sur la lutte contre le réchauffement climatique, la condamnation justifiée de ce qu'il se passe au Brésil par exemple et puis de l'autre, là où on est en responsabilité, où on peut prendre des mesures, ne pas les prendre réellement", conclut-t-il.
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L'entraînement et tout le reste.
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/09/2019
Départ de la maison à 8 heures, altitude 450 mètres.
Arrivée au sommet de la pointe du Rognier à 11h15, altitude 2341 mètres.
Presque 2000 mètres de dénivelée en un peu plus de 3 heures. Comme quoi, l'entraînement ça paye...Mais il y a beaucoup d'autres choses.
1) La perte de poids. Lorsque j'ai fermé ma classe en juillet, je pesais 65 kilos. Ce matin, j'en pesais 57. Huit kilos de moins à monter.
2) L'alimentation végétarienne issue du potager de la maison. Il n'y a plus aucun produit toxique dans notre assiette. L'équilibre alimentaire ne peut pas se faire dans un régime carné. Le corps n'a absolument pas besoin de viande. Je ne vais pas détailler ici. On peut tout trouver sur internet.
3) La pratique du jeûne et donc l'élimination des cellules dégradées. Là aussi, tout a été décrit sur l'autophagie et l'hormèse.
4) La conscience de son corps, une connaissance la plus pointue possible. L'habitude de la pratique de sports d'endurance et l'analyse des phénomènes associés.
5) La bienveillance et l'amour de soi. Je sais si je peux pousser la machine et je ne le fais que lorsque tous les ressentis sont présents. Sinon, je m'adapte. J'ai passé l'âge des "performances extrêmes."
6) La patience et la confiance... L'an passé, à la même époque, je me suis rebloqué le dos. Les trois hernies discales sont toujours là et elles se sont "fossilisées" jusqu'à réduire le canal lombaire.
"Sténose du canal lombaire" : voilà le diagnostic qu'on m'a donné. Le vieillissement en est la cause première. S'y ajoutent dans mon cas deux opérations manquées ( à 24 ans, puis à 37 ans) et une troisième hernie apparue à 44 ans..
«Le signe typique de la sténose du canal lombaire, c’est la claudication : après quelques minutes de marche, une douleur des jambes apparaît et impose l’arrêt».
C’est l’une des causes les plus fréquentes des douleurs lombaires après 50 ans.
Alors que chez l’adulte jeune, c’est surtout la sciatique par hernie discale qui provoque des douleurs lombaires et des membres inférieurs, passé 50 ans, la sténose du canal lombaire en devient une des causes les plus fréquentes. Avec le vieillissement, la colonne vertébrale subit un processus dégénératif plus ou moins rapide qui se manifeste en particulier par de l’arthrose, principale responsable du rétrécissement - ou sténose - du canal lombaire.
Entourée du fourreau étanche de la dure-mère, baignant dans le liquide céphalo-rachidien, la moelle épinière descend dans le canal rachidien formé par l’empilement des vertèbres. Comme elle se termine à la première vertèbre lombaire, la sténose du canal lombaire ne peut pas l’abîmer. Mais elle peut comprimer plus ou moins le faisceau des nerfs qui cheminent dans ce canal avant d’aller innerver les membres inférieurs et le bassin."
Les projections, sur une récupération possible, n'étaient guère positives.
J'ai recommencé à marcher "normalement" en mai / juin...Les sorties étaient courtes et souvent génératrices de douleurs. Encore aujourd'hui, j'ai des crampes dans les mollets, la nuit. Mais je n'ai pas de douleurs quand je marche en montagne. Alors, je marche...
L'ostéoptahie a été très bénéfique. Le yoga aussi. Le massage tout autant.
Et le fait d'y croire, toujours, de rester dans la pensée positive. J'avais l'expérience des opérations passées et de la difficulté des rééducations.
J'ai toujours fini par reprendre le sport.
Je sais aussi combien l'amour de Nathalie est déterminant.
Et j'ai le bonheur immense de vivre au pied des montagnes. Elles sont là, elles m'attirent. Je veux continuer à les découvrir.
Sur l'autophagie, je rappelle que c'est une étude validée par un prix Nobel de médecine :
Le prix Nobel de médecine 2016 récompense les travaux sur l’autophagie
Le prix Nobel de médecine 2016 a été attribué au Japonais Yoshinori Ohsumi pour ses travaux sur l’autophagie, le mécanisme par lequel une cellule s’autodigère, voire s’autodétruit, pour protéger l'organisme.
BÉNÉDICTE SALTHUN-LASSALLE| |
L’autophagie est un processus qui permet à une cellule de consommer et de recycler ses propres composants quand les conditions extérieures sont néfastes, voire de se détruire quand elle est malade. Le prix Nobel 2016 vient d’être attribué au Japonais Yoshinori Ohsumi, de l’Institut de technologie à Tokyo, qui en a étudié les mécanismes.
Quand une cellule eucaryote – avec un noyau, comme celles des animaux, des plantes ou des levures – vient à manquer de nutriments, elle s’adapte en dégradant des éléments intracellulaires afin de produire ceux nécessaires à ses fonctions vitales. Et quand elle est infectée ou cancéreuse, elle peut de la même manière éliminer ses constituants défectueux ou potentiellement toxiques, voire s’autodétruire, afin de protéger l’organisme entier. Pour ce faire, elle « s’autodigère » par un processus nommé autophagie. Ce mécanisme est impliqué dans plusieurs pathologies : cancers, maladies neurologiques et infectieuses.
Une cellule comprend de nombreux compartiments cellulaires spécialisés, parmi lesquels les lysosomes. Dans ces vésicules acides, des enzymes digestives découpent et détruisent toutes sortes de molécules : protéines, lipides, sucres, constituants du matériel génétique, etc. Les lysosomes sont ainsi un des éléments essentiels à l’autophagie. Leur découverte a valu au Belge Christian de Duve le prix Nobel de médecine en 1974.
Mais dans les années 1960, d’autres scientifiques observent dans les cellules la présence de vésicules dont le contenu est dégradé suite à leur fusion avec le lysosome. Ce sont les transporteurs des éléments cellulaires à détruire, ou autophagosomes. L’autophagie se déroule ainsi en deux étapes : quand un autophagosome se forme dans la cellule, il enferme des éléments à détruire ou toxiques, puis fusionne avec le lysosome qui les digère. Les molécules obtenues sont ensuite libérées dans la cellule pour être éventuellement réutilisées. La cellule s’autoentretient et se régénère de cette façon, notamment si elle manque momentanément d’énergie ou de nutriments.
Quand un autophagosome se forme dans la cellule, il enferme des éléments à détruire, puis fusionne avec le lysosome qui les digère.
Quand il a ouvert son laboratoire en 1988, Yoshinori Ohsumi s’est surtout intéressé à la dégradation des protéines dans les vacuoles de levures, qui correspondent aux lysosomes des cellules humaines. La levure est un des modèles expérimentaux les plus utilisés pour identifier les gènes impliqués dans le fonctionnement des cellules eucaryotes. Mais à l’époque, on ignorait si l’autophagie existait chez la levure, cette cellule étant si petite qu’il était impossible de distinguer ses constituants au microscope.
Ohsumi a alors raisonné « à l’envers » : il a décidé de stopper le processus d’élimination des autophagosomes par les lysosomes. Pour ce faire, il a créé des levures mutantes dont les vacuoles sont dépourvues d’enzymes digestives, et il les a privées de nourriture afin qu’elles déclenchent l’autophagie pour recycler leurs composants et survivre. Ainsi, en quelques heures, dans les levures affamées, il a observé des dizaines d’autophagosomes s’accumulant dans les lysosomes devenus de plus en plus gros. Ohsumi venait de prouver l’existence de l’autophagie dans les levures, et surtout, il pouvait maintenant étudier les gènes impliqués dans ce mécanisme.
Quand des mutations sont introduites aléatoirement dans les gènes de la levure (à l'aide d'une substance chimique qualifiée de mutagène), si l'un des gènes de l’autophagie est affecté, les autophagosomes ne s’accumulent plus dans les lysosomes, qui ne sont alors plus visibles au microscope. Avec cette méthode, Ohsumi a pu identifier 15 gènes essentiels à l’autophagie. Il a ensuite caractérisé les protéines correspondantes : toutes participent à la naissance et à la croissance de l’autophagosome. Le chercheur japonais a publié ces résultats en 1992. Depuis, plusieurs équipes ont montré que les mêmes acteurs interviennent dans les cellules humaines.
Quel est l’intérêt d’un tel mécanisme de recyclage ? On sait désormais que l’autophagie participe à de nombreuses fonctions cellulaires. En cas de stress ou de privation de nourriture, elle permet à la cellule de récupérer rapidement du carburant en attendant de meilleures conditions. En cas d’infection par une bactérie ou un virus, l’autophagosome peut « attraper » l’agent étranger, alors détruit dans les lysosomes. De même, lorsqu’un élément de la cellule devient délétère, toxique, ou arrive en fin de vie (comme les protéines qui ne sont fonctionnelles que quelques heures ou quelques jours), l’autophagie permet de faire le ménage. Elle jouerait ainsi un rôle dans le vieillissement cellulaire, et deviendrait moins efficace avec l’âge.
Ce processus participe également au développement embryonnaire. On a montré qu’il est essentiel à la survie des souriceaux juste après leur naissance. En effet, les bébés ne reçoivent plus de nutriments de leur mère dès que le placenta se détache, de sorte que l’autophagie est nécessaire dans différents organes, comme le cœur, le poumon ou la peau.
La liste est encore longue… On sait aussi que l’absence d’autophagie entraîne l’accumulation d’agrégats protéiques dans les cellules, notamment celles qui ne se divisent pas ou peu, comme les neurones et les cellules du foie. Par ailleurs, la prolifération d’autophagosomes non dégradés par les lysosomes est une caractéristique commune à différentes pathologies : les maladies d’Alzheimer, de Parkinson et de Creutzfeldt-Jakob et la chorée de Huntington. Dans les neurones des malades, l’autophagie pourrait être moins efficace. On a aussi lié ce processus à différents types de cancers.
Depuis 50 ans et surtout depuis les résultats de Ohsumi, qui ont permis de mieux comprendre le mécanisme de l’autophagie, on cherche de nouvelles molécules thérapeutiques qui moduleraient ce processus cellulaire, commun à toutes les cellules. L’autodigestion, pour survivre ou mourir, est aujourd’hui mise à l’honneur et les chercheurs n’ont pas fini de l’explorer."
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L'Amazonie et le spécisme
- Par Thierry LEDRU
- Le 10/09/2019
J'avais écrit un petit texte sur les incendies.
Je m'attendais bien évidemment à ce que cette actualité disparaisse rapidement. C'est le cas, une fois de plus.En 2014 : Amazonie : "Un effort de guerre"
C'est un problème ancien qui revient au devant de la scène de temps en temps et puis rentre dans l'oubli.
J'avais évoqué également la responsabilité planétaire de ces incendies au regard de l'élevage intensif et de la culture du soja.
La forêt amazonienne, le soja et la viande de bétail.
En 2018, j'avais écrit ce texte-là :
En voici un nouveau :
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Anissa PutoisChargée de campagne pour PETA (Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux)
PETA
La dernière affiche de campagne de la PETA. Alors que les militants animalistes du monde entier ont marqué la semaine dernière la cinquième journée mondiale de la lutte contre le spécisme, des incendies ont continué à ravager l’Amazonie. À première vue, ces deux faits peuvent sembler n’avoir aucun rapport, mais une simple réalité les rapproche: l’Amazonie brûle pour faire de la place à des centaines de milliers de vaches, afin que des humains puissent se nourrir de leur chair.
Une vision spéciste des animaux au cœur des flammes
Le monde entier a versé des larmes face aux images d’animaux sauvages s’enfuyant, paniqués, forcés de quitter leurs habitats perdus aux flammes. Mais ces personnes attristées se rendent elle compte que la forêt est détruite pour faire de la place aux bovins voués à l’abattage? S’ils mangent de la viande leurs choix alimentaires contribuent directement au problème, et par ailleurs, leurs repas carnés font plus d’une catégorie de victimes – les animaux sauvages chassés pour les flammes et les animaux tués pour leur chair.
Ce n’est pas une responsabilité qui se limite au Brésil, puisque les terres sont utilisées pour faire paître (selon Greenpeace, un peu plus de 65% des terres déboisées en Amazonie sont aujourd’hui occupées par des pâturages) des animaux dont la chair est exportée et consommée dans d’autres pays – le Brésil est le plus grand exportateur au monde de viande bovine, en fournissant à 182 pays dans le monde. Y poussent également des cultures de soja dont l’immense majorité sert à engraisser les animaux dans les élevages partout dans le monde, avant que ceux-ci finissent morts dans nos assiettes.
Pourquoi tant de gens se focalisent-ils uniquement sur le sort des animaux “exotiques” sur place tout en plantant leur fourchette dans un morceau de viande, dont la production est à l’origine du problème?
Il s’agit du spécisme, une vision du monde préjudiciable qui créé des distinctions illogiques entre la valeur que nous accordons à la vie d’un animal par rapport à un autre, tout simplement à cause de l’espèce à laquelle chacun appartient. L’humain spéciste se présume également supérieur aux autres animaux, pour justifier de les exploiter et de contribuer à leurs souffrances.
Une récente affiche de PETA met ce paradoxe en image: elle représente un bovin tuant un ara rouge, illustrant le lien entre la consommation de viande et la mort des animaux qui habitent l’Amazonie.
Force est de constater que nos choix alimentaires sont littéralement en train de mettre le feu à la planète.
Notre part de responsabilité
S’il est facile de condamner les éleveurs qui ont allumé ces feux, il serait beaucoup plus productif d’examiner comment notre comportement, motivé par des préjugés que nous prenons pour acquis – en particulier notre vision spéciste du monde – joue un rôle majeur. Si vous continuez de manger de la viande pendant que cette catastrophe enflamme la toile, autant vous rendre au Brésil et allumer vous-même les feux…
Le moment est venu de remettre en question notre conviction erronée qui stipule que nous pouvons élever, massacrer et manger des milliards d’êtres sans impunité. Nos intérêts ne sont pas supérieurs à ceux des autres animaux, il s’agit d’un mensonge que nous devons cesser d’avaler, puisqu’il justifie la souffrance de milliards d’individus et la destruction de notre planète.
Les solutions pour étouffer les flammes
Les images déchirantes de l’incendie en Amazonie ont été rapidement suivies d’appels publics pour que les dirigeants mondiaux prennent des mesures, mais assumons notre part de responsabilité. Au cœur de la crise climatique se trouve notre volonté d’accepter le mensonge selon lequel certains individus peuvent être étiquetés comme “aliments”.
Mais les rapports scientifiques sont incontestables: nous devons modifier notre alimentation pour survivre. Et cela commence par notre propre assiette. Chacune et chacun de nous peut, sur le plan personnel, aider à noyer l’incendie. Il nous suffit de réajuster notre rapport aux animaux et d’arrêter de les manger.
À voir également sur Le HuffPost:
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"L'illusion verte"
- Par Thierry LEDRU
- Le 08/09/2019
Evidemment que c'est une illusion.
Il n'y a pas de "croissance verte".
Il peut juste y avoir une croissance verte un peu moins dévastatrice.
Mais la croissance ne sera jamais protectrice de la nature. Elle continuera à l'exploiter, tout comme elle exploitera ceux et celles qui penseront agir à bon escient. L'écologie est aux mains des marchands et nous continuons à en être les proies.
Il n'y a qu'une solution, radicale : la simplicité volontaire. D'ailleurs, prendre l'avion pour aller filmer un endroit et dénoncer les effets de la croissance, c'est participer à la dévastation. Et quand je lis cette annonce et que je visionne le film, j'utilise un ordinateur avec des terres rares et de l'électricité nucléaire.
Pas le choix : il faut dénoncer ce que nous faisons tous : croître...Pour moins le faire.
Ce film est nécessaire. Il y en a peu en fait...
Mais si une fois, son visionnage achevé, rien ne se passe dans la tête des spectateurs, si aucune action n'est engagée dans leur vie quotidienne, alors il sera inutile. Non pas en lui-même mais par la faute des consommateurs.
Nous sommes le monde dans lequel nous vivons.
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Industrie textile et pollution
- Par Thierry LEDRU
- Le 08/09/2019
Le monde agricole en prend plein la figure depuis quelques temps par rapport à l'impact environnemental. Je ne dis pas que c'est injustifié dans de nombreux cas mais il ne faut pas oublier les autres secteurs. Celui de l'inudstrie textile est très fort en la matière...
Ici, on lit que les industriels vont prendre des mesures... La fameuse "croissance verte".
"Achetez nos produits, ils sont écologiques".
Aucune croissance n'est verte. C'est impossible.
Le recyclage, qui consiste à jeter dans des bennes, ne l'est pas, puisqu'il déculpabilise les consommateurs, tout autant que les producteurs. L'idée sous-jacente reste encore et toujours de ne pas freiner la consommation et donc la croissance.
Le recyclage qui remet dans le circuit de ventes des produits dont les gens ne veulent plus, celui-là est réellement utile.
L'écologie est juste devenue un élément marketing.
Seule, la décroissance est écologique. La simplicité volontaire. Le refus de la consommation.
J'ai beaucoup maigri ces dernières années et j'ai toujours les mêmes pantalons de montagne. Je me fiche de l'allure que ça me donne. J'ai juste besoin d'un pantalon, pas d'un pantalon qui me va bien. Celui-là tient avec une cordelette mais il tient. Si j'en avait le droit, je marcherais tout nu d'ailleurs. La vie en société impose qu'on soit habillé mais elle impose aussi que ça doit être seyant, ajusté, en très bon état... Et personne ne viendra vous dire : "Ce pantalon est très beau mais sa fabrication est très polluante."
Et pourtant, c'est bien le cas.
Un de nos garçons s'est marié cet été et j'ai acheté une veste et une chemise dans une recyclerie. Cinq euros les deux. Voilà le recyclage que je soutiens. Personne au mariage ne s'est rendu compte que mon costume venait d'une recyclerie. En quoi il était nécessaire que j'aille acheter un costume neuf ? Je n'en mets jamais. Sauf là.
CO2, eau, microplastique : la mode est l’une des industries les plus polluantes du monde
En marge du G7, trente-deux groupes du textile se sont engagés à réduire l’impact du secteur de l’habillement.
Par Juliette Desmonceaux Publié le 01 septembre 2019 à 10h00 - Mis à jour le 02 septembre 2019 à 07h32
Temps deLecture 5 min.
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Toujours plus de vêtements et de moins en moins cher. Le succès du prêt-à-porter a révolutionné notre façon d’acheter des vêtements, mais fait de la mode une des industries les plus polluantes de la planète. Pour la première fois, en marge du G7, trente-deux entreprises du textile, des groupes Adidas et Nike à Chanel et Prada, en passant par H&M et Gap, ont décidé de s’engager à diminuer l’empreinte carbone du secteur de l’habillement. Vendredi 23 août, ces géants de la mode ont signé un « Fashion Pact » (pacte de la mode) visant à atteindre zéro émission nette de dioxyde de carbone (CO2) d’ici à 2050 et à passer à 100 % d’énergies renouvelables sur toute la chaîne d’approvisionnement d’ici à 2030.
Synthèse : Des groupes de mode s’engagent à réduire leur impact sur l’environnement
Plus de 12 kg de vêtements par an pour un Européen
Selon l’Agence européenne pour l’environnement (EEA), la quantité de vêtements achetés dans l’Union européenne (UE) a augmenté de 40 % entre 1996 et 2012. En 2015, les Européens ont acquis 6,4 millions de tonnes de nouveaux habits et chaussures, selon une étude du Parlement européen. A l’échelle mondiale, la tendance est la même : 100 milliards de vêtements ont été consommés dans le monde en 2014, selon Greenpeace.
Cette frénésie de consommation connaît un bond depuis les années 2000.
Les ventes de vêtements et de chaussures ne cessent de grimper
Le début des années 2000 s'accompagne d'une explosion des ventes avec la multiplication des collections proposées en magasins et le succès du commerce en ligne.
Cette consommation cache de fortes disparités.
Si un Nord-Américain achète en moyenne 16 kg de vêtements par an, le chiffre n’atteint que 12,6 kg dans l’Union européenne et chute à seulement 2 kg dans les pays du Moyen-Orient, selon Greenpeace.
La demande en vêtements est toutefois en progression sur les continents asiatique et sud-américain, d’après la Fondation environnementale Ellen MacArthur. Les Français se situent dans la moyenne basse en Europe, avec 9 kg de vêtements achetés par personne et par an, suivant une courbe descendante depuis les années 1960.
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le budget des foyers s’est vu de plus en plus contraint par des dépenses préengagées et difficilement négociables à court terme (loyer, contrats d’assurance et de téléphone). De nombreux ménages français ont donc diminué leurs achats de vêtements pour compenser. Le marché de la seconde main s’est par ailleurs bien installé en France après la crise économique de 2008, contribuant à la diminution des achats en boutique.
Les Français se placent parmi les plus petits acheteurs de l'Union européenne
Source : ECAP
Une mode plus accessible et plus rapide
Première raison de cet engouement croissant pour la mode : la montée des classes moyennes dans les pays en développement et la baisse des prix de l’habillement. Avec le développement du prêt-à-porter à partir des années 1950, puis les nombreuses délocalisations de la production de textile vers des pays au coût de production plus faible, les tee-shirts à 5 euros font leur arrivée dans les rayons, permettant à une classe moyenne en plein essor de consommer davantage.
En vingt ans, le prix des vêtements a moins augmenté que les autres biens de consommation
Entre 1995 et 2014, la hausse des prix de l'habillement a été moins forte que l'ensemble des autres biens, les rendant plus abordables.
Vingt-quatre collections par an dans les boutiques Zara
Au début des années 2000, la fast fashion fait son arrivée. Certaines enseignes passent des traditionnelles collections printemps-été et automne-hiver à une dizaine de collections par an. Zara renouvelle même ses rayons vingt-quatre fois chaque année.
Conséquence, la durée de vie d’un habit a été réduite de moitié ces quinze dernières années, selon une étude de la société de conseil McKinsey. Et près d’un tiers de la garde-robe des Européens n’est pas sortie du placard depuis au moins un an, selon l’EEA.
De nombreux vêtements passent donc à la poubelle. Les méthodes de recyclage étant encore peu efficaces, 1 % seulement des matériaux utilisés dans la fabrication de vêtements sont utilisés pour en fabriquer de nouveaux, d’après la Fondation Ellen MacArthur. Au total, un peu moins des deux tiers de l’ensemble de la production mondiale finissent dans des décharges ou des incinérateurs, estime McKinsey.
7 500 litres d’eau pour fabriquer un jean
L’industrie de la mode est une grosse consommatrice de matières premières, notamment de coton, qui représente un quart de la production mondiale de textiles. Sa culture n’est pourtant pas sans conséquence pour l’environnement. Un rapport des Nations unies estime qu’il faut 7 500 litres d’eau pour fabriquer un jean, soit l’équivalent de l’eau bue par un être humain pendant sept ans.
Nécessaire à toutes les étapes de fabrication d’un vêtement, l’eau est aussi indispensable pour appliquer teintures et produits chimiques. Quatre-vingt-treize milliards de mètres cubes d’eau sont employés chaque année par l’industrie textile, selon la Fondation Ellen MacArthur.
Une autre matière première, à laquelle on pense moins, est indispensable à l’industrie de la mode : le pétrole, qui sert notamment à fabriquer le polyester. Cette fibre synthétique est devenue, à partir du début des années 2000, la matière la plus utilisée dans le prêt-à-porter, car peu chère et plus résistante que le coton. Or cette ressource fossile n’est pas renouvelable.
Explosion du polyester dans l'industrie textile
A partir de 2006, la fibre synthétique dépasse le coton dans le domaine du prêt-à-porter.
Fortes émissions de gaz à effet de serre
L’industrie de la mode produit d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Elles sont liées à la production des matières premières, par le biais de l’élevage de vaches, pour produire du cuir, ou de moutons, pour produire de la laine. S’y ajoute la question du transport du textile et des produits finis. Il se fait majoritairement en avion, moyen de transport le plus rapide, mais gros producteur de CO2, et sur des longues distances, puisque la grande majorité des vêtements achetés en Occident sont importés d’Asie du Sud-Est.
Le transport des matières premières et des produits finis ne recouvre pourtant que 2 % des émissions de gaz à effet de serre produits par l’industrie de la mode, d’après une estimation de la Fondation Ellen MacArthur. L’empreinte carbone de la mode est particulièrement élevée à cause de la production des textiles. La fabrication de coton, de matières synthétiques artificielles et naturelles produit à elle seule 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, toujours selon l’organisation environnementale.
Lavage et microplastiques
Le plus gros impact environnemental de la mode n’est pas lié aux matières premières, à la production ou au transport, mais au lavage des vêtements. A la fois à cause de l’eau et de l’énergie utilisées, mais aussi à cause de la pollution des eaux et des sols qu’elle provoque.
En effet, les fibres textiles contiennent des produits chimiques, principalement des détergents venus de la lessive ou de parfums, et des microplastiques, contenus dans le polyester ou les polymères acryliques. Ces particules sont rejetées dans les océans lors des lavages et mettent des décennies à se dégrader. Plus du tiers (35 %) des microplastiques rejetés dans les océans viendrait du lavage de textiles, selon l’organisation environnementale l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
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Randonnée du vertige en Chartreuse.
- Par Thierry LEDRU
- Le 05/09/2019
En Chartreuse, le massif offre une palette très large de sorties. Du parcours familial à la "randonnée du vertige", c'est à dire un terrain aventureux, avec des passages scabreux, des itinéraires très peu marqués, des vides impressionnants, et quelques incertitudes dans les choix qui se présentent par absence de panneaux indicateurs, de peintures sur les rochers ou de cairns.
La dernière sortie était dans ce registre et on peut dire qu'on a été gâté.
Départ au cirque de Saint-Même. 9h30.
On monte vers "le pas de la mort", une barrière rocheuse qui se franchit pas un étroit couloir partiellement équipé avec un câble et quelques échelons. C'est une des caractéristiques de certaines sorties en Chartreuse : les itinéraires prennent de l'altitude en franchissant des brèches, des couloirs, des gradins avant de rejoindre une vire, "un sangle", au pied d'une nouvelle falaise. On suit alors ce "sangle", bien souvent étroit, peu marqué jusqu'à trouver une nouvelle brèche dans la muraille qui nous surplombe et de gagner un nouveau palier.
Après "le pas de la mort", on a suivi une sente peu marquée dans la forêt. Juste quelques cairns et quelques traces de terre
sur les roches. La végétation est abondante et couvre bien souvent le "chemin". Les jeux de lumière dans les frondaisons, le silence de la forêt, une sensation d'isolement.
On sort de la forêt après un aller-retour suite à une erreur d'itinéraire, une sente animale qui nous fait manquer une bifurcation très peu visible.
On découvre la vallon. Au loin, on aperçoit le col de Bellefont puis une partie de la montée vers le sommet des lances de Mallissard. Point le plus haut de la journée.
La brume de chaleur flotte au-dessus de la vallée du Grésivaudan.
Depuis le col, on remonte l'arête par un couloir rocheux et on débouche au sommet des lances de Mallissard. La vue est phénoménale, des horizons ouverts, le jeu des nuages, des palettes de couleurs, le silence.
On fait une pause en mangeant le biscuit maison. On ne prend rien d'autre en dehors d'un litre d'eau.
Une demie-heure de pause et on s'engage sur le fil de l'arête puis dans les pentes, versant Est. Il n'y a pas d'itinéraire connu mais quelques traces de chamois ou d'autres randonneurs "aventureux"...
Après une longue traversée, on finit par venir buter contre un ressaut rocheux infranchissable. Obligation de descendre dans des lapiaz assez raides, face à la pente.
Comme on est hors sentier, on tombe sur une harde de chamois. ils ne sont guère farouches. On est dans une réserve naturelle. Ils ne connaissent pas les chasseurs. Ils s'éloignent sous le couvert des arbres.
Une fois au bas des lapiaz, on cherche dans la forêt le sentier qui monte au col de Fontanieu. On fouille quelques temps avant de le trouver. Il n'y a toujours aucun panneau, aucune peinture sur les roches, même pas de cairns. Même si la zone n'est pas interdite, les responsables de la réserve cherchent très clairement à limiter le nombre de randonneurs. On sort souvent la carte IGN du sac...On monte le raidillon jusqu'au col.
Aucune indication au col...On cherche la "cheminée de Fontanieu". On finit par la trouver...Raide, très raide...Dix mètres de haut qui aboutissent à une plate-forme pas bien large. En-dessous, le vide est immense...Il y a un câble qu'il faut prendre à pleines mains pour descendre comme en rappel. Je regrette de ne pas avoir pris une corde pour assurer Nathalie. Je descends le premier pour voir la meilleure méthode. Le câble n'est pas bien placé et les prises de pied sont parfois invisibles. Le rocher est en dévers. J'en arrive à me demander si on est au bon endroit. Dans les quelques informations que j'avais lues sur le net, il n'était pas mentionné que le passage était aussi ardu...
J'arrive en bas et je commence à guider Nathalie. Je la sens tendue. L'effort est intense. Je remonte à la moitié du couloir pour l'aider à placer ses pieds. la situation est inconfortable. Il ne faut surtout pas tomber...Prendre son temps, hésiter trop longtemps, c'est courir le risque de se fatiguer. On ne doit pas s'attarder dans ce genre de passage.
On finit par atteindre le bas du couloir. Soulagement.
On éprouve une certaine incompréhension au regard de l'équipement de cette cheminée. Tant qu'à installer un câble, il fallait y ajouter un ou deux échelons dans les zones en dévers. Ou tout enlever et ne pas proposer la descente. Etrange...On a vraiment l'impression d'être sur un itinéaire totalement délaissé.
On a donc changé de versant. On est côté Ouest. On ne voit toujours pas notre point de départ de ce matin. Il faut chercher...
On est au pied de la falaise sommitale. Il reste à trouver l'itinéraire pour franchir les barres rocheuses qui sont sous nos pieds. On s'engage sur une sente assez bien marquée. On doit trouver un "couloir câblé" assez long et bien raide, terreux et ruiniforme en direction du col de Fontanieu.
Pour la première fois, on aperçoit le hameau où on est garé. Tout en bas.
La sente nous permet de descendre d'étages en étages, avec quelques passages qui remontent pour contourner un pilier, éviter une faille, un ravin. On a bien conscience qu'on est encore loin de l'arrivée...On sort régulièrement la carte pour essayer de se situer correctement. On avance toujours mais dans un certain doute. L'absence totale de marques maintient l'incertitude. On voulait du terrain d'aventure, on est servi :)
On cherche un bon moment avant de trouver ce fameux couloir, caché dans un fouillis végétal. La pente est très raide. On devine un câble quelques mètres sous le départ. C'est là...
On arrive au pied du couloir. On est dans la forêt. Il faut trouver le col de Fontanieu pour basculer vers le point de départ.
Encore une longue traversée, plein Sud. Puis, on trouve une sente qui descend droit dans la pente. C'est la bonne direction.
Cette fois, on sait que ça se termine :)
On arrive à la voiture à 19 H 30.
Dix heures aller-retour, avec la montée à Malissard et les quelques A/R :), on est dans les 2000 m de dénivelée, une bonne vingtaine de kilomètres. On est content de voir qu'on n'est pas "explosés". On aurait pu continuer encore. L'entraînement de l'été est là.
On regarde les falaises où on était tout à l'heure. Difficile d'imaginer qu'il y a un "itinéraire" là-dedans.
La magie de la Chartreuse.