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  • Histoire courte pour toute la vie.

     

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    " Un beau jour, devant un énorme mur, au fond d'un grand parc où se trouvait leur étang, des milliers de grenouilles se retrouvèrent.

    Quelqu'un avait eu l'idée d'un défi. Grimper au sommet de cette immense muraille pour voir ce qu'il y avait de l'autre côté. 


    Plusieurs candidates se présentèrent et le jour du défi arriva.

    La foule des grenouilles s'étaient installée dans l'herbe et plusieurs groupes s'étaient constitués pour supporter les différents favoris.

    Une à une, les téméraires essayèrent de grimper, mais l'épreuve était de taille. Certaines zones offraient des prises mais à d'autres, il n'y avait rien. Les chutes se multiplièrent. 

    Au fur et à mesure, les grenouilles commencèrent à parler entre elles en disant qu'il était peut-être impossible de monter...

    Des moqueries montèrent de la foule.

    A chaque fois qu'une nouvelle grenouille se lançait dans l'ascension, toutes celles qui étaient retombées au sol répétaient qu'elle n'y arriverait pas, que c'était impossible...

    Et il en fut ainsi...

    Toutes les grenouilles tombèrent les unes après les autres...

    Puis, une petite grenouille, qui avait longuement observé la scène, décida de tenter sa chance.

    Au premier saut, toutes les grenouilles commencèrent à lui dire d'arrêter, qu'elle allait se faire mal, que c'était impossible, que toutes les autres grenouilles avaient déjà essayé en vain et qu'elle était bien trop petite pour réussir un tel défi.

    Mais, la petite grenouille continua ses petits sauts, les uns après les autres, concentrée, adroite, lucide, déterminée.

    Devant la masse incrédule, elle parvint au sommet de la muraille.

    La petite grenouille observa les horizons. Emerveillée. 

    Puis, elle se pencha vers ses compagnes et vit que la foule l'applaudissait. 

    Elle n'entendit rien des cris d'admiration et des claquements de pattes.

    Elle était sourde."

     


     

    "VERTIGES"

    Mon premier roman.

    Lorsque je me suis décidé à envoyer le manuscrit à un éditeur, j'ai attendu avec impatience une réponse que j'imaginais positive. 

    Il y a eu en fait une dizaine de réponses négatives. 

    Je me suis entendu dire que ce milieu était impénétrable pour un inconnu, pour un "petit instituteur provincial" qui n'a aucune entrée dans la presse, aucun soutien, aucun mécène, que des milliers de manuscrits sont envoyés aux éditeurs et qu'une infime partie est retenue, que mes écrits n'avaient donc quasiment aucune chance d'être publiés. 

    J'ai arrêté d'écrire.

    Pendant quelques années.

    Puis, les épreuves de l'existence sont revenues me tourmenter.

    Il a fallu que je pose mes pensées sur le papier.

    C'est là que j'ai vraiment cessé d'écrire en pensant aux éditeurs et à tout ce que j'avais entendu et lu, à tout ce que je devais "imiter", reproduire, à tous les cadres, aux catégories, aux habitudes des lecteurs, aux attentes des maisons d'édition, aux grands auteurs...

    J'ai écrit en pensant uniquement à ce que j'entendais dire en moi.

    J'ai écrit pour écrire. 

    J'ai repris "VERTIGES", je l'ai réécrit et il a été publié.

    Bien sûr que j'avais "grandi" entre la première écriture et sa deuxième mouture, bien sûr que j'avais appris mais encore fallait-il que le désir d'écrire soit plus puissant que toutes les forces contraires, encore fallait-il que je reste sourd aux bruits extérieurs pour entendre ce qui se racontait en moi et reprendre mon "ascension".. 

    Je n'avais pu retirer de toutes les lettres de refus des éditeurs aucun conseil, aucune piste, aucun cadre de travail. Juste des lettres impersonnelles.

    Mais j'avais "grandi", un peu, et je savais désormais que pour grandir encore, je devais écrire. Pour moi. 

    Le sens de tout ça. 

    Ne rien écouter qui détourne de soi. Ne rien décider qui ne serait que l'effet d'une influence extérieure. Ne pas considérer que le parcours de vie des autres doit entraver le mien. Rejeter l'idée que la force d'inertie de la masse me condamne aux mêmes tourments. 

    C'est souvent difficile à réaliser. 

    Mais il faut au moins y penser et tenter de s'en nourrir.

     

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  • Vœux de nouvelle année

    Résultat de recherche d'images pour "bonne année"

     

    C'est une tradition destinée à marquer notre amour envers nos proches mais elle contient dès lors une forte contradiction avec l'instant présent et la conscience que ce Temps n'existe pas fondamentalement. 
    L'année passée n'existe plus hormis dans les souvenirs que l'on cherche à préserver ou dans ceux qu'on voudrait effacer. Aucune réalité en dehors de cet écran intérieur. C'est juste un état émotionnel dont la maîtrise nous appartient.

    L'année à venir n'existe pas davantage. Elle n'est qu'une extrapolation. 


    Il s'agirait donc aujourd'hui de souhaiter quelque chose de bon et joyeux dans une dimension qui ne peut rien recevoir puisqu'elle n'est que néant. 
    Je préfère dès lors souhaiter que chaque instant soit lumineux et qu'aucun espoir illusoire ou passé douloureux ne vienne alourdir cet instant unique. Et qu'une fois, cet instant passé, la conscience saisisse pleinement l'instant qui est là. 

    Il restera à la fin de l'année 2019 à faire le bilan des instants. Et à les déposer pour que la suite existe.

    Etre là, maintenant, un cœur aimant, une âme sereine. D'instant en instant, pas à pas, intérieurement nu, débarrassé de toutes entraves temporelles.

    L'essentiel à mes yeux est de ne plus rien attendre dès lors que tout ce qui est de ma responsabilité a été fait pour que le meilleur survienne. Le reste n'est pas de mon ressort. Sinon de comprendre qu'il serait inutile que je m'en préoccupe.

    La tradition projette l'individu dans "un temps à venir" et c'est parfois si puissant que l'instant présent en est fortement impacté. 
    C'est là qu'il s'agit de différencier ce qui n'est pas de notre responsabilité de tout ce qui nous appartient. 

    L'amour de nos proches se vit dans l'instant. Tout autant que l'amour de la vie.
    Le reste, c'est de l'habillage. 

    "Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre."

    Marc-Aurèle

  • Stanislas Petrov

    A l’inverse de ses collègues, tous issus des écoles militaires, Stanislav Petrov avait été formé dans le civil, ce qui le rendait un peu moins enclin à suivre aveuglément les ordres.  
    © Pavel Golovkin

    7 minutes de lecture

     Russie

    Luis Lema
    Publié mardi 19 septembre 2017 à 20:58, modifié mardi 19 septembre 2017 à 20:58.

    HISTOIRE

    La nuit la plus longue de Stanislav Petrov

    Il avait «sauvé le monde» pendant la Guerre froide en évitant une possible conflagration générale. La mort de Stanislav Petrov résonne d’une étrange actualité en ces jours de tensions nucléaires

    Il était «l’homme qui a sauvé le monde», mais le monde ne s’est pas souvenu de lui. Stanislav Petrov est mort, en mai dernier, dans son taudis d’une ville délabrée, à la périphérie de Moscou. Il a fallu attendre ces derniers jours pour que sa disparition soit révélée par Karl Schumacher, un réalisateur allemand qui, le premier, avait raconté dans les années 90 son histoire. Début septembre, Schumacher a tenté d’appeler son vieil ami pour lui souhaiter un joyeux 78e anniversaire. Mais c’est son fils qui a répondu. L’homme était décédé depuis quatre mois, dans l’indifférence générale.

    Escalade nucléaire

    Stanislav Petrov? Alors que le monde se préoccupe aujourd’hui des velléités nucléaires de la Corée du Nord, alors qu’il frémit devant une possible spirale incontrôlable, ce nom était revenu ces dernières semaines comme un leitmotiv, comme le synonyme d’un antidote miraculeux. Nous sommes en septembre 1983, une époque où les agissements de Kim Jong-un auraient presque passé pour d’inoffensives facéties. Trois semaines plus tôt, les chasseurs de l’Union soviétique ont abattu un Boeing 747 sud-coréen, faisant 269 victimes, dont un membre du Congrès des Etats-Unis parmi 60 autres Américains. Le président Ronald Reagan n’en finit plus de parler de «l’empire du mal», donnant le sentiment que les Etats-Unis sont résolus à le terrasser pour de bon.

    Les responsables américains de cette époque ont assuré, depuis lors, qu’il n’en était rien. La main sur le cœur, ils assurent que l’intention de Reagan n’a jamais été d’asséner le premier coup. «Les Etats-Unis ne font pas de Pearl Harbor», a expliqué Benjamin Fischer, historien de la CIA, en référence à l’attaque-surprise menée par les Japonais contre les Américains au début de la Deuxième Guerre mondiale. «Par conséquent, nous ne pouvions pas imaginer que les Soviétiques pensaient vraiment que nous serions capables de frapper les premiers.»

    Et pourtant. A la tête d’une Union soviétique qui allait donner, quelques années plus tard, la preuve finale de sa décrépitude, Iouri Andropov guette les signes d’une possible attaque américaine. Les motifs d’inquiétude ne manquent pas, qui expliquent en partie la paranoïa du chef du Kremlin. Peu avant, Ronald Reagan a lancé son Initiative de défense stratégique (IDS), dite aussi «guerre des étoiles», censée protéger les Etats-Unis contre toute frappe nucléaire soviétique. Au même moment, l’OTAN prévoit d’installer en Allemagne des missiles Pershing II, qui placeraient Moscou à quelques minutes de leurs têtes nucléaires. Les Occidentaux n’en ont peut-être pas conscience mais au Kremlin, qualifié à l’époque de «pavillon gériatrique» en référence à l’âge de ses locataires, l’heure est pratiquement au compte à rebours, dans l’attente d’une guerre nucléaire jugée presque inéluctable.

    Aux commandes à Serpukhov-15

    Retour à Stanislav Petrov, lieutenant-colonel et fonctionnaire émérite de 44 ans. Au cœur de la tourmente, il est en charge du Serpukhov-15, ce centre niché dans les profondeurs d’une forêt proche de Moscou qui, dans l’Union soviétique de cette époque, apparaît comme le nec plus ultra de la technologie. Il est minuit passé de quelques minutes, ce 26 septembre 1983 lorsque des avertissements en lettres rouges commencent à clignoter sur les écrans et qu’une puissante sirène retentit dans toute la base militaire.

    Selon les indications d’un satellite, un missile vient d’être lancé de la côte Ouest des Etats-Unis en direction de l’Union soviétique. Petrov connaît la procédure. Il demande la «confirmation visuelle» que doivent lui apporter, dans ce cas de figure, d’autres moyens de contrôle. Mais les nuages empêchent d’établir une telle preuve. Bientôt, ce n’est plus un missile mais deux, puis trois, puis cinq que le système a détectés, tous lancés dans la même direction. Les sirènes hurlent de plus belle.

    Un jeu qui en vaut la chandelle

    Stanislav Petrov le sait: il n’a que quelques minutes pour s’acquitter de la tâche qui lui échoit à son poste. Si la Troisième Guerre mondiale a effectivement commencé, il doit immédiatement en informer ses commandants, qui feront suivre l’information au sein du Kremlin. «Nous étions en état de choc. Je ne pouvais plus bouger de ma chaise. Nous nous demandions: et maintenant?», a-t-il raconté par la suite. Le système électronique est désormais convaincu qu’il s’agit d’une attaque de grande ampleur, et affiche le degré de certitude le plus haut. Un des collègues de Petrov lui crie à tue-tête au téléphone des phrases incompréhensibles pour l’enjoindre de rester calme et de ne pas paniquer.

    Les premières minutes passent. Il n’en reste plus beaucoup. «J’étais celui qui avait l’information, et ma réaction déterminerait le cours de l’action.» Cerné par cinquante paires d’yeux terrifiés, Petrov essaie de faire le vide dans sa tête. Si le but des Etats-Unis était réellement d’en finir avec l’empire soviétique, raisonne-t-il, ce ne sont pas cinq missiles qu’ils auraient envoyés, mais des centaines. Il prend un pari fou, contraire à tout ce que lui disent les écrans et les machines, contraire aux ordres et contraire à ce que lui dictent ses sens: ces missiles n’existent pas. C’est le système d’alerte qui est défaillant. «J’avoue que j’étais effrayé. Je savais le degré de responsabilité que j’avais au bout de mes dix doigts.»

    Défaillances en cascade

    De fait, les vingt minutes qui suivent seront les plus longues de sa vie. Mais elles s’écoulent sans que survienne le cataclysme. Avant de se coucher, confiera Petrov, il videra une bouteille de vodka, puis il dormira vingt-huit heures d’affilée. A son retour à Serpukhov-15, deux jours plus tard, son équipe l’accueillera en héros. Elle lui offrira même un petit téléviseur noir et blanc en signe de reconnaissance.

    L’enquête qu’ouvriront les militaires soviétiques sera pourtant moins élogieuse. Ce que le système d’alerte a pris pour des missiles n’étaient en réalité que des… rayons de lumière solaire reflétés par les nuages. Tout le processus a démontré des défaillances en cascade. Plutôt que de distinguer un héros, les supérieurs distribuent les blâmes. L’épisode restera classé top secret tant il jette une lumière peu reluisante sur tout le dispositif. Petrov, pour sa part, n’a pas rempli les formulaires adéquats et a oublié d’enregistrer ses conversations, établira l’enquête. L’homme partira bientôt à la retraite anticipée, avec une pension de misère.

    Des détails qui font la différence

    Il faudra attendre plusieurs années après l’effondrement de l’URSS pour que les événements de cette nuit commencent à être divulgués. Karl Schumacher retrouve Petrov en Russie et lui fait connaître une certaine notoriété en Allemagne, où il recevra des prix prestigieux. Puis un autre réalisateur, Peter Anthony, lui consacre un documentaire, «Guerre froide: l’homme qui sauva le monde», sorti en 2015 après dix ans de batailles livrées avec son bougon de protagoniste. Grâce au film, Petrov se fera connaître aux Etats-Unis, deviendra la coqueluche de Hollywood et sera même célébré aux Nations unies.

    A l’inverse de ses collègues, tous issus des écoles militaires, Stanislav Petrov avait été formé dans le civil, ce qui le rendait un peu moins enclin à suivre aveuglément les ordres. Et, à l’inverse de son supérieur direct qui était ivre mort au moment des faits, le lieutenant-colonel avait toute sa tête. Que se serait-il passé s’il avait transmis l’information telle qu’elle se présentait sur les écrans qu’il avait devant les yeux? «Personne n’aurait osé remettre en cause mon jugement», estimait-il. Autrement dit: la réplique nucléaire de Iouri Andropov aurait sans doute été immédiate.

    La suite du cauchemar

    La fin d’un cauchemar? Pas si vite. Car, pas plus que le reste des Occidentaux, Ronald Reagan n’aura connaissance de ce qui s’est passé cette nuit-là à Serpukhov-15, quand le monde a frôlé l’abîme.

    Le président américain poursuit donc sur sa lancée, lui qui a décidé de doubler le budget militaire américain et de déployer 3000 têtes nucléaires supplémentaires. Quelques semaines plus tard, début novembre, l’OTAN débutera ainsi l’exercice militaire Able Archer 83, simulant une guerre généralisée contre l’URSS, y compris l’utilisation d’armes nucléaires.

    Une simulation à ce point convaincante que – les documents classifiés de l’époque l’ont démontré – les forces nucléaires soviétiques furent mises en état d’alerte maximum et à deux doigts d’être actionnées. «Si la guerre avait éclaté, les missiles soviétiques auraient détruit entièrement la Grande-Bretagne, au moins la moitié de l’Allemagne et de la France et les Etats-Unis auraient perdu 30% des villes et de l’infrastructure», selon Oleg Gordievsky, un officier du KGB passé peu après à l’Ouest.

    Le cercle de la paranoïa

    Ironie de l’histoire et de cette année 1983 qui se sera révélée comme l’une des plus dangereuses de l’histoire de l’humanité: c’est Leonard Perroots, un autre héros inconnu, Américain celui-là, qui tint alors le monde entre ses mains. Voyant que les Soviétiques montaient leur niveau d’alerte, celui qui était directeur de la Defense Intelligence Agency contrevint aux ordres et refusa d’en informer ses collègues, craignant une surréaction des forces de l’OTAN. Lui aussi avait brisé le cercle de la paranoïa et réussi à maintenir le calme, confirment les documents de l’époque.

    Leonard Perroots est mort en janvier dernier, dans l’indifférence quasi absolue. A une petite demi-heure de là, à l’échelle d’un vol de missile balistique, Stanislav Petrov ne lui aura survécu que quelques semaines.

     

  • Reverdir les villes.

     "On assiste ces dernières années à une intensification de cette stratégie des petits pas pour créer du collectif et agir en faveur de la transition écologique. »

    A Montréal, face au réchauffement climatique, les habitants verdissent les rues

     

    La ville, qui a connu des épisodes caniculaires récurrents, cherche à limiter le phénomène des îlots de chaleur, accentué par l’omniprésence des surfaces asphaltées.

    Par Claire Legros Publié le 20 décembre 2018 à 02h47 - Mis à jour le 20 décembre 2018 à 10h00

     

    Une ruelle verte « démineralisée » dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie de Montréal, le 24 octobre. Une ruelle verte « démineralisée » dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie de Montréal, le 24 octobre. CLAIRE LEGROS / "LE MONDE"

    C’est une rue étroite comme il en existe des milliers à Montréal. A peine trois cents mètres de long sur quatre de large, bordés de façades de brique au traditionnel escalier en métal. Un raccourci idéal en voiture quand on veut éviter le trafic des avenues adjacentes. Sauf que l’une des entrées est désormais plantée d’arbustes et de grimpantes qui s’enroulent sur un portique de bois. Sur les bas-côtés et au centre de la chaussée, l’asphalte a disparu, remplacé par de l’herbe ou des parterres un peu dégarnis en cette fin d’automne. Pour les automobilistes, le passage reste libre, mais sérieusement ralenti.

    Luc Corbin, le président du comité de cette ruelle du quartier Rosemont-La Petite-Patrie, non loin du centre de Montréal, assure la visite : la marelle dessinée à la peinture, les trois ruches postées sur un toit, le mur blanc qui sert d’écran lors des soirées cinéma estivales… Pour ce jeune propriétaire et père de famille, il y a bien un avant et un après. « Notre vie a changé. On se parlait à peine, et la rue était régulièrement jonchée de poubelles. Aujourd’hui, les enfants peuvent jouer en sécurité, et on a retrouvé une vie de quartier. »

    Luc Corbin et des voisins dans la « ruelle verte » située entre la 6e et la 7e avenue de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal. La végétalisation et la déminéralisation de la chaussée contribuent à lutter contre les îlots de chaleur pendant l’été. Luc Corbin et des voisins dans la « ruelle verte » située entre la 6e et la 7e avenue de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal. La végétalisation et la déminéralisation de la chaussée contribuent à lutter contre les îlots de chaleur pendant l’été. CLAIRE LEGROS / "LE MONDE"

    Ilots de chaleur

    Lorsque le programme « ruelles vertes » a été lancé à Montréal dans les années 2000, l’objectif était d’abord de « redonner du pouvoir aux citoyens, afin qu’ils puissent agir eux-mêmes sur leur environnement », note le maire de l’arrondissement, François Croteau.

    Depuis, la métropole québécoise a été rattrapée elle aussi par le changement climatique. S’il fait froid à Montréal l’hiver, le thermomètre dépasse de plus en plus souvent les 30 degrés pendant les mois d’été. Et la ville, qui a connu ces dernières années des épisodes caniculaires récurrents, cherche à lutter contre le phénomène des îlots de chaleur, accentué par l’omniprésence des surfaces asphaltées.

    La marelle et les bancs de bois de la ruelle verte située entre les 6e et 7e avenues de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal. La marelle et les bancs de bois de la ruelle verte située entre les 6e et 7e avenues de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal. CLAIRE LEGROS / "LE MONDE"

    Or, rien de tel que l’ombre et l’humidité des végétaux pour apporter de la fraîcheur. La plantation d’une vigne vierge peut réduire de près de 20 degrés la température d’un mur exposé plein sud. En outre, la suppression d’une partie de l’asphalte favorise l’écoulement des eaux de pluie. En s’évaporant le matin, l’eau accumulée dans les sols participe au rafraîchissement de la ville.

    Alors, ces dernières années, le programme s’est accéléré. Dans le seul arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie (15,9 km2 de superficie pour 145 000 habitants) où habite Luc, l’équivalent de neuf terrains de football a été « déminéralisé », soit quelque 20 km linéaires de béton et d’asphalte remplacés par des végétaux. La municipalité apporte un soutien de 15 000 dollars canadiens (10 000 euros) par ruelle pour les travaux d’excavation, le mobilier urbain et les plantes. A charge pour les riverains de faire la preuve qu’au moins la moitié des habitants sont favorables au changement. Revers de la médaille, le prix des maisons augmente dans ce quartier populaire, où 72 % des habitants sont locataires et où le revenu moyen est le troisième plus bas à Montréal.

    Une ruelle verte « démineralisée » dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie de Montréal, le 24 octobre. Une ruelle verte « démineralisée » dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie de Montréal, le 24 octobre. CLAIRE LEGROS / "LE MONDE"

    Expérience de ruelle « comestible »

    Verdir la ville pour résister aux crises. En 1975 déjà, des jardins communautaires avaient été créés à Montréal après le premier choc pétrolier, pour « aider les populations de quartiers abandonnés à se nourrir », raconte Eric Duchemin, directeur scientifique du Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB). La ville compte aujourd’hui 97 de ces jardins partagés, divisés en 7 000 parcelles de 10 à 12 m2 attribuées chacune, gratuitement, à un jardinier amateur. « On y trouve une grande mixité, avec à la fois des personnes qui veulent montrer à leurs enfants comment poussent les légumes et d’autres qui ont besoin de ce coin de terre pour se nourrir », constate le chercheur.

    Mais désormais, les plantes comestibles débordent des potagers pour conquérir les espaces publics. Autour du jardin communautaire Basile-Patenaude, cent cinquante arbustes fruitiers ont été plantés côté rue, le long du trottoir, ainsi que sur une friche mitoyenne, jouxtant un parking de supermarché réputé pour sa chaleur estivale. Les fruits sont à la disposition des passants, des tables ont été installées pour pique-niquer et une fermette accueille des poules en été. « Ce sont des habitants bénévoles qui ont la clef et se relaient pour récupérer les œufs, chacun peut s’inscrire », explique David-Alexandre Boutin, président du conseil d’administration du jardin, qui a voulu ainsi « ouvrir les barrières ». « Les listes d’attente pour obtenir une parcelle sont très longues. Il est temps de revoir ces programmes afin de pouvoir faire participer plus d’habitants. »

    La mairie d’arrondissement et le laboratoire de M. Duchemin accompagnent cette expérience de « ruelle comestible ». Le scientifique a notamment réalisé une étude sur le risque de contamination aux métaux lourds présents dans la terre de cette ancienne parcelle industrielle. Les analyses sur les baies et les fruits récoltés sont rassurantes, et le chercheur en agriculture urbaine se réjouit de voir « les comestibles grignoter du terrain ».

    Il n’est pas rare qu’aux beaux jours des plants de tomates ou des framboisiers s’épanouissent le long de la chaussée, sur la partie herbeuse des trottoirs des avenues ou au pied des arbres. Nul besoin d’autorisation. « Pour nous, l’espace public n’appartient pas à la ville mais aux citoyens », affirme François Croteau, dont les services municipaux ne tondent plus ces parcelles. Plus de 552 de ces mini-jardins citoyens ont été créés dans l’arrondissement.

    A Montréal, dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, les riverains cultivent les espaces publics devant chez eux. Plus de 552 de ces mini-jardins citoyens ont été créés dans l’arrondissement. A Montréal, dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, les riverains cultivent les espaces publics devant chez eux. Plus de 552 de ces mini-jardins citoyens ont été créés dans l’arrondissement. CLAIRE LEGROS / "LE MONDE"

    Stratégie des petits pas

    Laurence Bherer, professeure en sciences politiques qui étudie les mouvements citoyens à l’université de Montréal, voit dans ces initiatives un « engagement politique de la part d’habitants qui veulent changer les choses en commençant par leur mode de vie ». « On assiste ces dernières années à une intensification de cette stratégie des petits pas pour créer du collectif et agir en faveur de la transition écologique », ajoute la chercheuse.

    Pour Mme Bherer, le verdissement des rues procède des mêmes motivations que le glanage des aliments dans les poubelles, un phénomène lui aussi en augmentation, notamment grâce aux réseaux sociaux qui « permettent facilement à des particuliers de se donner rendez-vous pour nettoyer et partager les invendus des commerçants ». 

    Gladys Liard, administratrice de Solon, collectif citoyen qui veut « agir collectivement pour réinventer nos milieux de vie », en est convaincue : « Il y a un effet boule de neige dans ces initiatives citoyennes. Les gens veulent agir, ils sont de moins en moins insensibles aux signaux d’alarme climatiques et s’engagent à leur tour quand ils voient que les projets fonctionnent. » Le collectif Solon a lancé un ambitieux chantier de chauffage collectif géothermique dans les ruelles, qui vise à remplacer le fuel et le gaz par de l’énergie renouvelable. Le montage financier est quasiment bouclé, avec à la fois des fonds privés et publics pour que « la transition se fasse à coût zéro pour les habitants ». Les travaux – des puits de 200 à 300 mètres de profondeur où puiser de l’air chaud l’hiver et l’y rejeter durant l’été – pourraient démarrer au printemps 2020.

    Claire Legros

  • Vers une collapsologie heureuse...

    Un chariot de supermarché, dans une rivière sale. Les collapsologues envisagent l\'effondrement, à court terme, de la civilisation industrielle.
    Un chariot de supermarché, dans une rivière sale. Les collapsologues envisagent l'effondrement, à court terme, de la civilisation industrielle. (FHM / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

    #AlertePollution

    Rivières ou sols contaminés, déchets industriels abandonnés… Vous vivez à proximité d’un site pollué ?
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    "J'ai fait le deuil de mes vieux jours, annonce d'entrée Julien Wosnitza, 25 ans. Alors j'essaie de vivre le moment présent avec beaucoup plus de force."Ancien étudiant en école de commerce, il préparait une carrière dans la banque, avant de prendre "conscience des failles du système bancaire", explique-t-il à franceinfo. Julien a tout lâché il y a 4 ans. Aujourd'hui, il vit à bord du Kraken, le trois-mâts de son association Wings Of The Ocean"C'est une coloc où on est entre 15 et 40, avec une seule chaudière pour tout le monde, c'est mixte, il y a des matelots professionnels, un ancien militaire, une administratrice, un jeune déscolarisé", décrit-il. Le Kraken doit quitter le port de Cherbourg début 2019 pour une mission de dépollution dans les Caraïbes.

    Julien Wosnitza est aussi l'auteur de Pourquoi tout va s'effondrer, un court essai de "collapsologie", publié en 2018. "Toutes les publications scientifiques, toutes les observations concordent : notre civilisation court vers un effondrement global", écrit-il en introduction. Comme lui, d'autres collapsologues s'affairent à rassembler et croiser les travaux scientifiques disponibles pour le démontrer : "pic pétrolier", fonte des glaciers, accroissement des inégalités sociales, disparition des oiseaux et des insectes, failles du système bancaire international... le monde est menacé, et même déjà secoué, par "une mosaïque d'effondrements". Par un effet de domino, le monde capitaliste, la société de consommation, la civilisation industrielle, tels que nous les connaissons, sont amenés, selon eux, à disparaître, plus ou moins rapidement, dans les toutes prochaines années. Et ni la COP24, ni la "transition écologique" d'Emmanuel Macron n'y changeront quoi que ce soit.

    Une obsession née d'un choc

    Cette théorie de l'effondrement prend notamment ses racines dans un rapport intitulé "Les limites de la croissance" (en anglais), publié en 1972. Elle a trouvé, en France, un écho particulier depuis 2015 et la publication de Comment tout peut s'effondrer, de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, vendu à 45 000 exemplaires, selon 20 Minutes et L'Obs. Ce livre s'adresse "aux générations présentes", car l'effondrement pourrait arriver entre 2020 et 2030. Attention, c'est "un sujet toxique qui vous atteint au plus profond de votre être", avertissent les auteurs. "C'est tellement plus simple d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme", renchérit Julien Wosnitza. Pour lui, en cas de véritable "fin du monde", il n'y a rien à faire, quand l'autre option force à "faire appel à son imagination".

    "C'est une déflagration", confirme Hélène Roche à franceinfo. A 50 ans, cette employée du ministère des Finances se souvient du "choc" éprouvé, il y a une dizaine de mois. Militante de gauche depuis plusieurs années, elle découvre, sur YouTube, la chaîne Thinkerview, qui accorde une grande place aux tenants de la collapsologie. "D'abord, il y a eu une forme de frénésie, de boulimie de lecture, pour tout connaître, comprendre, maîtriser", se souvient-elle, en listant tous les podcasts, séries documentaires et vidéos de conférences à voir et écouter. Pendant des vacances en Andalousie, Hélène s'attelle à l'ouvrage de Servigne et Stevens. "Je devais le poser régulièrement pour reprendre mon souffle, c'était terrible", raconte-t-elle. Ce livre "bousculait tout, réveillait des peurs archaïques, des angoisses que je ne savais pas nommer".

    J'ai ressenti un choc physique, jusqu'à la nausée.Hélène Rocheà franceinfo

    "J'ai même culpabilisé d'avoir pris l'avion, assure Hélène Roche. Je me suis dit que c'était la dernière fois." Elle avait pourtant depuis longtemps une "intuition", qui la poussait à "un comportement un peu bobo", selon ses mots. "J'allais acheter des légumes en amap, parce que j'en avais les moyens, en me disant que c'était bon pour ma famille et la planète, mais je ne sentais pas le péril, c'était lointain, extérieur", explique Hélène.

    Antoine* a mis le doigt dans le même engrenage, il y a 6 mois. "Un collègue m'a montré une vidéo de Jean-Marc Jancovici [polytechnicien et ingénieur français], qui évoquait les gaz à effets de serre, l'acidification des océans, en liant tout ça au système économique", raconte ce jeune ingénieur installé en région parisienne. "Ensuite, j'ai regardé plein de vidéos, et j'ai même acheté le dernier livre de Pablo Servigne, Une autre fin du monde est possible, alors que je n'aime pas trop lire", confie Antoine.

    Faire le deuil du monde tel qu'on le connaît

    "J'y pense tout le temps. Ce qui me mine le plus, c'est qu'il n'y a pas de solution", regrette Antoine. Si lui et Hélène "se posent des questions tous les jours", d'autres ont même craint pour leur vie, comme Vadim Turpyn, administrateur du groupe privé "La Collapso heureuse", sur Facebook. Ancien ingénieur dans la finance, ce "pur produit du système, éduqué à la télévision et à la méritocratie", qui "voulait faire du pognon", comme il le dit, change son rapport au monde radicalement, à partir de 2013. Il entame alors une phase de "déconsommation totale""C'était extrême. Fin 2017, je ne me voyais pas passer l'hiver", glisse-t-il, sans plus de détail.

    Les références à la "courbe de deuil", qui décrit les stades émotionnels par lesquels une personne peut passer, lors de la perte d'un être cher, sont récurrentes : déni, colère, dépression, acceptation… "On peut traverser ces mêmes étapes face à l'effondrement, mais rechuter quand on croit l'avoir accepté", estime Julien Wosnitza. Cécile Orliac, quadra parisienne installée depuis plus de 20 ans en Aveyron, cadre dans la fonction publique territoriale, raconte aussi à franceinfo "avoir entamé son deuil" en décembre 2016, en "découvrant les perspectives d'effondrement". Vadim décrit, lui, un constat "d'abord paralysant".

    Lynda Le Tallec, 47 ans, inspectrice du fisc, a sauté ces étapes. "Je suis veuve et maman de quatre jeunes femmes", se présente-t-elle spontanément à franceinfo. C'est peut-être "parce que j'ai déjà vécu un deuil, que je ne suis pas repassée par là". Avec à la clé, l'adaptation au changement et une plus grande résistance : une capacité de "résilience", identifiée en psychologie humaine, mais aussi dans les écosystèmes.

    Ni survivalistes, ni décroissants

    "Il faut prendre du temps pour comprendre l'effondrement", explique Julien Wosnitza. Prendre le temps de dépasser "la tristesse" et les "sentiments négatifs" aussi. Vadim et Cécile redoutent d'ailleurs certains collapsologues, dont ils préfèrent taire le nom, "qui capitalisent sur la tristesse des autres". Dans le groupe Facebook "La Collapso heureuse", Lynda "essaie plutôt de rassurer et d'apaiser" celles et ceux qui découvrent la notion d'effondrement et déversent parfois des flots d'angoisse dans les commentaires : "On essaie d'être bienveillants, même si le mot est un peu galvaudé." La colère des "gilets jaunes" est d'ailleurs vue d'un œil compréhensif.

    Tout le système repose sur l'énergie, le pétrole, et on demande aux gens de se débrouiller pour faire autrement.Vadim Turpynà franceinfo

    "Après, la question c'est : 'Qu'est-ce que je fais de ça dans ma vie ?'" explique Lynda. "Depuis cinq ans, j'accueille chez moi temporairement des réfugiés qui attendent un jugement, j'ai un potager depuis une vingtaine d'années, j'ai élevé mes filles sans télé..." raconte la mère de famille. Mais "ce sont des filles de leur époque, elles ont des smartphones, achetés d'occasion, elles aiment les fringues, qu'elles chinent sur internet", décrit Lynda. Ni survivalistes, ni totalement décroissants, ils partagent l'idée qu'il vaut tout de même mieux être préparé à "l'effondrement du monde tel qu'on le connaît", pour "limiter la hauteur de la chute". Ils prônent notamment "la sobriété" et "l'autonomie". "Parce que le jour où les supermarchés, en ville, ne sont plus approvisionnés, comment on fait ?", interroge Vadim.

    Adeptes de Spinoza 

    Cécile a ainsi réduit son temps de travail, changé son alimentation, lâché sa voiture. "En supprimant presque totalement la viande et le poisson et en mangeant bio, mon budget alimentaire est resté stable", affirme-t-elle. Celles et ceux qui peuvent se le permettre se préparent, comme Cécile, matériellement. Car, "pour avoir un petit lopin de terre, il faut un capital", dont Vadim ne dispose pas, pour le moment. Ce qui ne l'a pas empêché de se joindre à des collectifs comme les Incroyables comestibles, pour "faire pousser, collectivement, des patates sur des ronds-points".

    "Passer à l'action, occuper ses mains, ça permet de trouver de la joie", insiste le jeune homme. "La quête de joie" occupe une grande place, dans la vie de Vadim, qui vit temporairement chez son père, à Antibes. Il la trouve notamment chez Spinoza, "le philosophe de la joie""'Par réalité et perfection, j'entends la même chose', dit Spinoza", cite le jeune homme avec aisance. Mais encore ? "Pour moi, cela veut dire qu'aussi noires soient les projections sur l'avenir, il faut savoir se satisfaire de la réalité, des plaisirs simples de la vie et du quotidien", explique Vadim. Ainsi Cécile se dit "plus heureuse que les 20 dernières années, malgré toute l'inquiétude que j'ai pour mes enfants".

    L'effondrement impose d'accepter de ne pas penser qu'à sa gueule. Pour certains, ça va être difficile.Lynda Le Tallecà franceinfo

    La "quête de joie" et la nécessité de s'adapter pousse nombre d'entre eux à organiser un autre avenir, teinté d'"entraide" et de "collectif". Lynda va prendre une retraite anticipée et veut créer, dans le Morbihan, une "spinozad", annonce-t-elle, amusée par son jeu de mot qui propulse le philosophe au milieu d'une "zone à défendre" (ZAD) comme celle de Notre-Dame-des-Landes. Elle imagine "un lieu de vie collectif, autonome en alimentation et en énergie". Elle y installera aussi son père "qui ne veut pas aller en maison de retraite". 

    De la question de quitter les villes

    Consciente que "'tout le monde n'a pas cette possibilité, financièrement", qu'il s'agit peut-être d'une "solution de bourgeois", Lynda considère pourtant qu'il serait "justement indécent" de ne pas "utiliser ses fonds pour qu'ils aient du sens". Hélène se dit, elle, "trop prisonnière de contraintes matérielles". "Avec trois enfants pas encore autonomes et un crédit sur la maison, je ne peux même pas me permettre d'y penser", estime-t-elle. "Mais il y a d'autres façons d'agir et de s'engager", selon cette militante, qui a en partie reporté son engagement politique vers le milieu associatif.

    Quitter les villes ? Les personnes contactées par franceinfo y songent, à plus ou moins long terme. Antoine aussi "aimerait bien quitter la région parisienne, mais ça n'est pas possible pour le moment". Il a quand même planifié de quitter son job dans une société de conseil pour février 2020, pour "vivre avec le nécessaire et m'engager dans quelque chose qui ait du sens". Il reste sceptique sur l'habitat collectif qui fait rêver ses comparses : "J'ai l'impression qu'au-delà de 20 personnes, ça ne tient pas." Preuve que le chemin vers la collapsologie n'est ni facile ni confortable, Antoine "hésite encore à vraiment parler d'effondrement". "Simplement parce que je ne sais pas du tout ce qui va se passer", admet-il.

    * Le prénom a été modifié

  • "Augmente ta lumière"

    Bon, là, c'est magnifique...

    Je sais ce que je vais en faire avec mes élèves...

    Il faut absolument qu'ils lisent ça...Qu'ils se l'approprient... Et qu'ils le diffusent.

    Faut que je fasse ça avant de partir. Qu'il reste quelque chose de bon, vrai et utile. Pas juste des moments agréables, joyeux, des choses épisodiques mais quelque chose de durable, quelque chose qui ne soit pas associé à la classe elle-même mais à la vie toute entière. 

     

    Jeff Foster: "DANS LES MOMENTS SOMBRES, AUGMENTE TA LUMIÈRE."

     

    Quand quelqu'un t'insulte, te réduit à une chose,
    Quand on te donne un conseil que tu n'as pas demandé, 
    Quand quelqu'un te rend responsable de sa douleur,
    Quand quelqu'un ne t'écoute pas, et parle sans arrêt de lui-même, 
    Quand quelqu'un te compare aux autres,
    Quand quelqu'un ignore, invalide, juge ou ridiculise tes pensées ou des sentiments...

    Arrête-toi. Respire.

    Reconnais que c'est leur douleur, non la tienne.
    Reconnais qu'ils sont en train de rêver le seul rêve qu'ils peuvent rêver jusqu'à ce qu'ils s'éveillent. 
    Reconnais qu'ils ne te connaissent pas, mais seulement leur fantaisie.

    Peut-être ont-ils du mal à s'aimer eux-mêmes. 
    Peut-être cherchent-ils leur valeur à l'extérieur. 
    Peut-être sont-ils déconnectés de leur respiration, de leur corps, de ce qui est vivant et précieux en eux, de leur véritable vocation.

    Peut-être vivent-ils dans un monde dualiste de bon et mauvais, vrai et faux, succès et échec.

    Peut-être ont-ils oublié la simple joie d'être.

    Peut-être que tu comprends cela.
    Peut-être as-tu été là où ils ont été .
    Ne cherche pas à les changer maintenant. 
    Peut-être ne changeront-ils jamais.

    Ne cherche pas à les corriger. 
    Ils n'ont pas demandé à être corrigés.
    Plus tu pousses, plus ils te repousseront.

    Ne te laisse pas prendre dans leur tissu de peines.
    Vois clair, aie même de la compassion, mais ne pousse pas.

    C'est OK qu'ils soient contrariés. Ça l'est vraiment.
    Donne-leur l'espace pour être contrariés.
    C'est OK qu'ils soient déçus par toi.
    Donne-leur l'espace pour être déçus. 
    C'est OK qu'ils te jugent. 
    Fais de la place pour leurs jugements aussi.

    Fais de la place pour tes propres pensées et sentiments ! 
    Permets-toi de te sentir triste, en colère, coupable, d'avoir des doutes.
    Laisse ces précieuses énergies être lavées à travers toi.
    Elles ne te feront pas de mal si tu leur permets de bouger.

    Oui, tu rencontreras beaucoup de gardiens dans ce voyage.
    Continue ton chemin quand même et permets aux autres de poursuivre le leur.

    Tu n'as pas besoin de justifier ton chemin ou de le défendre. 
    Reste proche de toi dans ces moments éprouvants.

    Ne combat pas l'obscurité; de toute façon elle n'a pas de pouvoir.

    Simplement augmente ta lumière."

    Jeff FOSTER

  • "Le rat conteur d'histoires"

    Un univers qui me plaît infiniment. Magique. 

    Jarwal dans les bois avec ses compagnons :) 

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    Le rat à la plume - le rat conteur d'histoires

     

    Création d'un livre d'histoires illustrées

     À propos du projet

    « Le rat à la plume – Le rat conteur d’histoires » est un livre mêlant photos et histoires dans le monde féerique du petit peuple, à la rencontre des habitants de Bois-Profond. Mystères, secrets, féerie et poésie, laissez vous emporter par les écrits du vieux Rat !

    Sculpteur sur polymère dans l'univers du petit peuple (elfes, lutins et autres trolls), j’ai pris petit à petit l’habitude de mettre en scène mes créations dans des décors et de raconter leurs histoires.

    Passionné par les mystères de la féerie, amateur de contes et légendes, je propose ma vision du petit peuple un peu éloignée des fées en jupette courtes et aux personnages mielleux, mais au contraire des personnages espièglesmystérieux, emplis de sagesse et vivant d'une façon différente de la nôtre, en retournant aux racines de la féeries

    Publié sur le net –via facebook et les blogs notamment- j’ai commencé à faire des décors et des mises en scènes de plus en plus abouties et l’envie m’est venue ainsi qu’à un bon nombre de personnes qui me suivent de faire un livre avec toute cette matière.

    Me voici lancé dans l’aventure du financement participatif et j’ai besoin de vous !

    Toutes les images du livre sont des photographiesde personnagescréés et  réaliséspar mes soins, en alliant argile polymère et des matières tel que le cuir, le bois, le tissus et tout ce que nous offre la nature. L'idée est de rendre le plus vivant et le plus crédible ces figurines pour donner l'impression de les voir s'animer, de capturer un petit moment de vie.

    Les petites histoires qui les accompagnent révèlent ma vision du personnage, mais le rattache aussi à toutes les légendes du monde. Symbolismes, jeux de langages, les histoires ont souvent un double sens qu'il revient au lecteur de chercher, puisant dans les croyances populaires et quelques secrets mystérieux

    Mais mon plus grand espoir est de donner l'envie aux lecteurs de retourner chaque petite feuille de la forêt pour y dénicher quelques trésors, et surtout l'emmener à respecter et faire attention au monde merveilleux qu'est la nature. Parce que l'imaginaire et la curiosité sont de grands pas vers la connaissance et le respect de ce qui nous entoure.

    Mon travail tourne autour de la sculpture et de la photo. C'est donc tout naturellement que je vous propose en contrepartie des images tirées de mon travail ainsi que des figurines.

    Pour les plus grosses contributions, je propose également des stages de sculpture ! 

     A quoi va servir le financement ?

    Le financement a plusieurs objectifs :

    • Financer l'impression du livre.   Le livre sera imprimé en format A4 paysage à la manière d'un grimoire de contes d'environ 70-80 pages. 
    • Permettre la création des contreparties : achat de matériel, impressions de cartes postales, frais d'envoi...
    • Faciliter la diffusion : Déplacement dans les salons et festivals.
    • Couvrir la part d'Ulule

    Au cas magique où l'objectif serait dépassé, voici ce qui pourrait arriver : 

    • réalisations de décors supplémentaires, des goodies en plus ! cartes du monde, artefact... 
    •  une qualité de papier encore meilleure, une reliure encore plus belle ! 

     À propos du porteur de projet

    Frédéric Mazingue :

    Touche à tout, bricoleur,  passionné par le petit peuple et ses mystères j’ai trouvé ma voie en sculptant de petits personnages en argile polymère. Porté par l’infinité des possibilités qu’offre cette « pâte à modeler », j’ai développé mon univers à travers mes personnages et mes histoires.

    Grand adepte des contes et légendes, de la mythologie mais aussi de la BD, du cinéma et des jeux vidéo, je suis influencé par toute l'imagerie collective qui me permet de tracer mon chemin vers les racines de la féerie.

    Grâce à internet, j’ai pu partager ma passion à travers les blogs et les réseaux sociaux.  L’envie de surprendre et de faire rêver les personnes qui me suivent est un de mes plus grands moteurs. 

    Pour voir une partie de mon travail : 

    https://www.facebook.com/pages/Le-rat-%C3%A0-la-plume/150241531749760

    http://leratalaplume.blogspot.fr/

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  • L'image intérieure

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    Je faisais du rangement de papiers administratifs et je suis tombé sur deux documents très anciens.

    Une première photographie de mon dossier scolaire de lycée. J'avais 16 ans. 

    Puis une deuxième sur laquelle j'ai 21 ans. Je venais de décrocher mon BAFA, perfectionnement montagne "premier de cordée".

    Ce qui est étrange, c'est que l'image intérieure que j'ai de moi est celle de ces photographies de jeunesse. Lorsque quelqu'un me parle, c'est le jeune adulte qui écoute et non celui à qui cette personne s'adresse. Et je dois voir mon reflet dans un miroir ou une vitrine pour réaliser qu'il s'est passé quelque chose qui m'a échappé. 

    Les saisons sont passées. Et je porte leurs marques comme le fait le tronc d'un arbre. Qu'est-ce qui en moi est resté identique, figé, stable, constant ? D'où vient cette perception étrange d'un individu sur qui le Temps n'a pas d'emprise intérieure alors que son organisme en porte les stigmates ? 

    Est-ce qu'il s'agit d'un déni ? 

    Non. Je sais où j'en suis et mon corps me le rappelle régulièrement.

    Est-ce qu'il s'agit d'un dédoublement de la personnalité, une déviance d'ordre psychiatrique, une sorte de "schizophrénie douce"..."?

    Non. Car il ne s'agit que de l'image et aucunement d'une façon de vivre qui ne serait qu'une immaturité chronique. Je sais où j'en suis intérieurement, sur un plan existentiel et c'est loin de celui que j'étais à cette époque-là.

    C'est juste l'image de moi qui n'est pas à jour. 

    Quelle explication en donner ? 

    Il me semble que je suis resté celui qui aimait la vie. Juste ça. Et que cette euphorie existentielle, physique et intellectuelle, elle est toujours là. 

    Je n'ai pas "vieilli" ; j'ai juste "grandi". 

    Je vais donc laisser en place l'absence de "mise à jour". Je n'ai rien d'autre à faire que de bénir le bonheur d'être là. 

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    L'été dernier là-haut.1545588145-p8140054.jpg