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  • KUNDALINI en musique

    J'étais en train d'écrire et comme je le fais toujours, je laisse défiler des playlists de musique sur you tube. Arrive alors un morceau que je connais très bien et que je n'avais pas écouté depuis longtemps 

    Luke HOWARD : Pan

    C'est la musique que j'écoutais en écrivant un passage précis de KUNDALINI.

    Les notes de piano peuvent être entendues comme un message : "re-gar-de-moi re-gar-de-moi..."

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    "Il quitta la départementale et par un chemin goudronné entra dans une large cour. Un corps d’habitation et deux hangars à proximité.

    Elle le regarda descendre de la voiture et marcher vers un bâtiment ouvert.

    Elle s’adossa et enclencha la musique. Ce morceau qu’elle n’avait pas eu le temps d’écouter intégralement et qui vibrait toujours en elle, comme une étreinte interrompue, un vide à combler.

    « Ce que j’ai connu avec toi, ça ne m’était jamais arrivé, avec aucune femme. »

    À quelques mots près. Avec elle. Ce qu’il n’avait jamais ressenti.

    Est-ce qu’il mentait ? Pour quelles raisons ? Pour la retenir ? Qu’elle se sente valorisée ?

    Elle avait du mal à admettre qu’elle puisse avoir procuré un plaisir inconnu à Sat. Qu’avait-elle fait pour ça ? Oui, elle savait bien qu’elle avait laissé parler ses désirs, qu’elle était dans un état particulier. Était-ce suffisant ?

    La musique s’imposa. Et les pensées se calmèrent.

    Elle s’appuya profondément dans le fauteuil, elle posa les mains sur ses cuisses puis elle ferma les yeux.

    Respirations ralenties. Accompagner l’air à l’intérieur, le regarder se dissoudre.

    La boule d’énergie en elle. Là, au bas de son ventre. Ce rayonnement calorique qu’elle regardait s’étendre, cette présence aimante. Une pure illusion ou une réalité à saisir ?

    Un piano, quatre notes qui se suivent, bien distinctement, sur un rythme lent, le silence en arrière-plan puis l’arrivée d’une haleine tiède, des violons comme une respiration, longue, douce et profonde, une caresse qui s’affirme, qui s’étend, les quatre notes de piano comme une phrase répétée… « Re-gar-de-moi…Re-gar-de-moi… » Quatre syllabes cristallines, nulle injonction mais une invitation, les bras ouverts… « Re-gar-de-moi…Re-gar-de-moi… »

    La boule de lumière dans son ventre.

    Elle la suit des yeux, elle s’abandonne à ses désirs, à l’exploration des territoires, le déchirement des voiles anciens.

    Plusieurs violons, comme des voix qui se répondent, des prières offertes au ciel, une montée régulière, une ascension vaporeuse, l’observation de la Terre, elle vole dans les airs.

    La boule de lumière qui s’intensifie et c’est comme un séisme qui remonte et les ondes qui s’étendent, elle sent les cellules qui s’ouvrent, elle a envie de pleurer mais les larmes ruissellent à l’intérieur et elles s’illuminent, ce sont des gouttes étincelantes qui crépitent dans la lumière.

    Elle pleure à l’intérieur des yeux et les larmes alimentent le brasier de son ventre, c’est un bonheur immense, comme une femme dans des bras qui protègent, une âme heureuse qui l’enlace, elle se sent enveloppée, câlinée, elle sait qu’elle est aimée, elle le sait désormais, elle est là, elle le sait, la présence…

    Les violons qui montent dans une vague infinie, sans jamais que la pesanteur ne la freine, une vague qui l’entraîne.

    La présence dans son corps, elle le sait, elle est là, c’est la vie qui s’aime dans l’amour qu’elle déploie.

    Les violons qui montent encore, le piano qui s’affirme, d’autres voix de cordes, plus fortes, plus graves et les violons qui s’unissent dans un crescendo inépuisable, marche après marche et à chaque fois qu’elle se croit au bord du vide le chemin se dévoile, toujours plus haut, toujours plus haut. C’est un tremplin vers le ciel.

    Les violons comme une montée de sève.

    Elle a glissé les mains entre ses cuisses et son cœur s’affole. Une pression immobile, juste le maintien de la chaleur qui palpite.

    Les violons comme un bonheur suspendu, au-delà du connu, les quatre notes de piano toujours là, rien ne peut couvrir leurs voix, « Re-gar-de-moi…Re-gar-de-moi… » Elle ne quitte pas des yeux la boule d’énergie qui rayonne, elle sent au bout de ses doigts des vibrations infimes, comme des étincelles.

    Et c’est comme un cri qui se tait encore mais n’en peut plus de son silence, il faut qu’il parle, il faut qu’il se libère, ça n’est plus possible, les violons et le piano, comme les caresses d’un homme en elle, elle baigne dans un océan immatériel, elle ne sait pas ce qui l’envahit, tout ça est impossible, ça ne peut pas exister, les violons l’emportent, le ciel est en elle, la bouche grande ouverte, elle absorbe des nuages et des arcs-en-ciel, il pleut dans son corps des torrents de lave, les pluies s’évaporent et tombent à l’envers, elle ne comprend plus rien, le tambour de son cœur emplit ses oreilles et se mêle aux violons.

    Dans ses mains posées en conque sur son sexe, elle entend l’écho de la vie comme on entendrait la mer. La rumeur de l’Océan qui sourd de son corps remonte de si loin qu’elle ne la reconnaît pas.

    La vie lui parle d’une autre femme, elle est là, elle attend.

    Patiemment.

    Depuis si longtemps.

    Le cri en elle.

    Comme un amour qu’on lui offre. "

  • Gilets jaunes : la violence

    Un texte magnifique auquel j'adhère intégralement. 

    Résultat de recherche d'images pour "pyramide maslow"

    PYRAMIDE DE MASLOW

    "Qui est responsable de cette violence ?

    Au lendemain de la grande manifestation des gilets jaunes du premier décembre les images de l'Arc de Triomphe sacagé tournent en boucle.

    En marge du cortège, des casseurs y ont pénétré et ont détruit une partie de son mobilier. L'anonyme qui avec un extincteur a cassé cette moulure, a t'il seulement reconnu le visage de Marianne détail de la statue "Le départ des volontaires" ?

    Le président Macron a déclaré ce matin que les responsables de ces violences seront retrouvés et punis. 
    Il a également rappelé qu'il acceptait la colère des manifestants, mais non leur violence.

    Ainsi, la violence serait le prolongement de la colère ?Dans mon expérience, elle ne l'est pas. La violence n'est pas le prolongement de la colère, mais le prolongement d'une colère réprimée, étouffée à force de petites frustrations quotidiennes et d'humiliations insupportables qui un jour, de façon imprévisible explosent comme une cocotte minute oubliée sur le feu.

    Cela fait tant de mois que sont visibles les signes de saturation de cette France qui compte chaque euro pour faire ses courses, de ses infirmières qui pleurent de ne plus pouvoir exercer dignement un métier qu'elles ont choisi, de ses chômeurs ou petits retraités, pour qui l'augmentation de quelques centimes d'un ticket de métro ou d'un litre d'essence déséquilibre le budget mensuel.

    Le Président et son premier ministre se disent prêts à recevoir les représentants de ce mouvement et écouter leur revendication. Mais il suffit de savoir enfiler un gilet jaune pour comprendre qu'il n'y a pas de représentant. Ce mouvement n'a rien de pyramidal ou de structuré comme peuvent l'être les syndicats ou les parties politiques. C'est un mouvement spontané, le mouvement du raz le bol, de la goutte d'eau, de la colère qui n'en peut plus d'être contenue.

    Quelle négociation peut avoir lieu aujourd'hui tant il y a un décalage entre la détresse des gilets jaunes et les ors brillants des salons de la République ?

    Bien sûr, je ne cautionne aucune violence. En toutes circonstances, j'encourage de tout mon coeur le dialogue, l'échange, la rencontre. Car la parole vraie, la prise en compte de l'autre sont les premières clés de la résolution d'un conflit. Nous ne sommes pas assez formés à cela, et trop de politiques manquent d'humilité et d'empathie pour comprendre le quotidien de ceux qui n'en peuvent plus.

    Lorsque le dialogue n'est plus possible, lorsque les hommes et les femmes élus pour défendre nos valeurs deviennent arogants, ou simplement insensibles aux plus fragiles d'entre nous. Lorsqu'il y a tant de distance entre la réalité des uns et celle des autres. Si aucun effort sérieux n'est fait pour rétablir le lien humain, alors oui, la fracture génère de la violence.

    A qui en vouloir alors ? La pensée bouddhiste nous invite à méditer sur la loi du karma ou la loi de causalité. Chaque effet produit une cause et chaque cause provient d'un effet. Dans cette comédie, il serait bien manichéin de désigner le responsable ou la victime. Il y a une interaction permanente des uns et des autres. Lorsque l'homme se tient l'abdomen en sang. A qui en vouloir. A celui qui a porté le coup ? A celui qui l'a encouragé à le faire ? A celui qui lui a fourni le couteau ? A celui qui l'a fabriqué ?

    Si je trouve violent d'avoir brisé cette statue symbole de l'unité de la nation, je trouve plus violent encore de poser 300 000 euros de moquette à l'Elysée ou de dépenser plus de 800 000 euros d'argent public pour une simple visite en Nouvelle Calédonie dans la semaine où des millions de français manifestent dans la rue. Cette coïncidence peut être vécue comme une simple maladresse pour les uns, et comme une humiliation pour les autres.

    Peut-être que ceux qui manifestent et bloquent les routes n'ont ils simplement plus rien à perdre et que leur honneur vaut mieux que le manque à gagner des journées de grève. Aujourd'hui, Le SMIC est à 1 149 euros net. On compte en France 5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (1050 €). Lorsque nous ne savons plus très bien qui nous sommes, nous pouvons nous comparer à l'autre et cette comparaison fait mal.

    Il est facile de transmettre ses valeurs. Il suffit de les incarner soi-même. Je me souviens de ce dirigeant d'entreprise que j'accompagnais qui avait laissé sa place de parking devant l'entrée de l'entreprise pour faire "comme tout le monde". On appelle cette qualité la congruence. C'est la qualité des véritables leaders d'opinion, à l'image de Gandhi dont le seul slogan "sois le changement que tu veux voir en ce monde" montrait par l'exemple que la meilleure façon de faire la paix dans le monde était d'oeuvrer pour établir la paix dans son coeur. Et si la meilleure façon pour notre gourvernement d'inspirer la nécessité de l'économie était de l'incarner ? Les idées ne manquent pas pour faire des économies et restaurer le dialogue. Cela poserait d'autres symboles aussi puissants que cette Marianne en plâtre.

    Les efforts demandés ont comme prétexte l'écologie. Il faut augmenter le gazoil pour payer la transition écologique. Le croit-on ? Urgence écologique ou économique ?

    La Pyramide de Maslow, attribuée à un célèbre psychologue des années 40 met en lumière la priorité de nos besoins par ordre d'importance.

    Comme une pyramide dont nous franchissons une à une chaque marche, tant qu'un besoin n'est pas satisfait, il n'est pas possible de monter la marche suivante.

    Et la première marche représente nos besoins physiologiques. Tant qu'un individu n'a pas de quoi manger, il n'est pas possible de le sensibiliser sur l'écologie. Hors l'essentiel de ceux qui sont descendus dans la rue avec ce gilet jaune comme signe de reconnaissance sont descendus car ils avaient faim.

    Dans cette fameuse pyramide des besoins, vient ensuite le besoin de sécurité. Sécurité de préserver son emploi, de savoir que l'on peut soigner ses enfants. C'est parce qu'ils sont insécurisés que les français descendent dans la rue.

    S'ensuivent le besoin d'utilité, le besoin de reconnaissance et le besoin d'appartenance. L'écologie arrive à ce moment là. Mais comment pouvons-nous nous reconnaître dans quête d'écologie, quand la France autorise le Glyphosate et cette pétrochimie absurde et dangereuse. Comment accepter ces micro ajustements dans les plus petites retraites quand le Gouvernement abandonne 4 milliards d'ISF et laisse échapper 100 milliards d'évasion fiscale la même année ? La violence naît de ceux qui dans la rue se sentent les plus défavorisés et blessés dans leur sentiment d'injustice.

    Enfin, dans le haut de la pyramide de Maslow, le besoin d'évolution ? A t'on évolué dans notre dialogue social depuis les manifestations de "Nuit debout", totalement maladroites, ces rencontres avaient le mérite de ne pas accepter l'inacceptable, de se tourner vers d'autres possibles. Elles ont été à l'époque violamment réprimées et se sont essouflées. Les inégalités se sont elles adoucies ?

    Une expérience a été menée par des psychologues auprès d'une mère et son enfant de 10 mois. L'un et l'autre se tiennent face à face. Dans un premier temps, la mère répond aux sollicitations du bébé, elle rit avec lui. L'enfant est hilare. Puis la mère tourne le dos et revient face à lui et reste totalement indifférente et immobile à ses mouvements. Au bout de 10 secondes, le visage du bébé est inquiet, puis, il panique au bout de 20, il se met à crier et pleure au bout de 40 secondes. 40 secondes, c'est le temps qu'il aura fallu pour rompre le lien de confiance entre une mère et son enfant. Et un temps certain pour le restaurer.

    Dans la période que nous traversons, le lien a été rompu en trop d'endroits. La confiance est affectée, meurtrie. La Fraternité s'est éteinte pour faire place à la compétitivité, au refus de l'autre. Il faudra un temps certain pour rétablir les liens.

    Nous ne traversons pas une crise, mais une mutation. Cette mutation est profonde et organique.

    Elle est systémique. Elle touche tous les systèmes simultanément. Le système financier, économique, écologique, d'éducation, culturel et spirituel.

    Le vieux monde s'effondre. Comme il s'est effondré à la chute de l'empire romain, ou des Othomans. Ce vieux monde bâti sur des paradigmes d'un autre siècle.

    Il est temps d'en finir avec cette recherche d'une croissance aveugle pour la remplacer par une sobriété heureuse, encouragée et intelligente.

    Il est temps de ne plus croire que nos ressources sont inépuisables. L'exploitation aveugle des ressources écologiques nous conduit à une catastrophe annoncée.

    Il est d'en finir avec les systèmes encourageants l'arrogance et le mépris, temps d'en finir avec nos vieilles institutions monarchiques et pyramidales. D'autres modes de gouvernance, sophocratiques, hollacratiques se développent en entreprise depuis des années qui s'appuient sur le dialogue et l'intelligence collective ont assez fait leurs preuves pour qu'on accepte de dépoussierer nos vieilles assemblées binaires et désertées où les représentants du peuple sont sous représentés et surpayés. Il existe déjà ici et là tant d'initiatives spontanées, de plateformes citoyennes qui sont déjà forces de proposition.

    Il est temps d'en finir avec nos institutions mysogines et de rétablir un véritable équilibre du masculin et du féminin dans toutes les instances de pouvoir et de décision.

    Ce changement prendra du temps mais il s'impose.

    Puisque toutes les sagesses nous enseignent qu'il n'existe profondément pour passer à l'acte que deux moteurs, l'amour et la peur. Peut-être pouvons nous considérer que nous avons assez investi dans le pouvoir de la peur, peur de l'autre, peur du changement, peur du dialogue véritable pour essayer cet autre pouvoir qui vient du coeur et manque tant dans les structures de notre démocratie.

    Arnaud RIOU

  • Magic love

    Gaëlle est une amie qui m'avait contacté pour que je participe à une de ces vidéos sur le thème du Tantrisme. J'ai décliné l'invitation car je ne suis pas un professionnel. Juste un écrivain. 

    Les premières vidéos sont en ligne et elles méritent amplement d'être visionnées. 

     

     

     

  • "L'humanité a déjà connu ça..."

    Thierry Ledru

    4 min · 

    Non, mais franchement....Comparer l'humanité de l'époque préhistorique avec celle d'aujourd'hui et imaginer que les comportements seront identiques, c'est vraiment avoir la longue-vue bien courte....

    Que les humains soient capables de s'adapter, j'en suis également convaincu mais il ne dit pas combien...

    La collapsologie ne dit pas que l'humanité va disparaître mais qu'un grand nombre d'humains ne sont pas prêts à traverser les zones troubles et qu'il serait judicieux d'y penser. C'est bien différent.

    Le survivalisme développe comme idée principale que pour éviter des troubles majeurs, il convient de se préparer. Est-ce que c'est du "catastrophisme" ou juste une idée toute simple de prévention des risques afin d'en atténuer les effets ?....

    J'en ai un peu ras la pioche que les survivalistes passent systématiquement pour des adeptes de l'apocalypse et du découpage de zombies...

    Quant à aller dire que la montée des eaux, au regard de ce que la planète a déjà connu, il y a des centaines de milliers ou millions d'années, c'est insignifiant, je trouve ça consternant...C'est comme si l'humanité n'avait pas considéré que de s'installer sur les côtes, c'était intéressant...Il faudrait connaître le nombre de milliards d'habitants concernés pas une montée des eaux de cinquante centimètres ou un mètre. Juste un mètre...Hong Kong, New York, Bombay, le Caire, Calcutta...Rien que ces cinq-là, ca donnerait quoi ? Il va en falloir des bouées...Quant aux réfugiés climatiques, c'es clair que ça sera un problème facilement réglé... Quelques centaines de millions d'individus qu'il faudra secourir. A moins qu'ils soient invités cordialement à se noyer en silence.

    Oui, bien, sûr, tout est prêt, "on va gérer le problème, l'humanité a déjà connu ça...La technologie est merveilleuse...Dormez tranquillement braves gens..."


     

    Anthropologue, le Dr Alain Froment anticipe, à l’heure de la COP24 et des négociations autour du réchauffement climatique, le devenir de l’homme avec des yeux optimistes. L'homme, dit-il en substance, en a déjà vu d'autres.

    Un homme et des enfants se rafraîchissent, dans le centre de Kiev (Ukraine), le 3 août 2018
    Un homme et des enfants se rafraîchissent, dans le centre de Kiev (Ukraine), le 3 août 2018 (SERGEI SUPINSKY / AFP)

    A la veille de la COP24 avec, au cœur des négociations, l’avenir de la planète soumise au réchauffement climatique, le Dr Alain Froment, anthropobiologiste et directeur de recherche à l’IRD au Musée de l’Homme, met en doute les scénarios catastrophes pour l’avenir de l’être humain. Selon lui, si les changements climatiques vont amplifier un certain nombre de désastres (incendies, tempêtes, migrations, famines), la tendance actuelle à la collapsologie, à faire l’hypothèse que l’espèce humaine disparaîtra, n’est pas raisonnable. Optimiste assumé, il envisage le devenir de l’homme sous des cieux plus chauds à l’aune de son adaptabilité. En somme : et si l’homme en avait déjà vu d’autres ?  

    franceinfo : Comment l’Homme pourrait-il s’adapter si les températures continuaient à monter ?

    Dr Alain Froment : L’homme est très adaptable, et à cet égard, je refuse à être catastrophiste. L’homme s’adaptera au changement climatique : il l’a d’ailleurs déjà souvent fait. L’homme moderne, comme ses ancêtres, est un animal d’origine tropicale. Aussi, les australopithèques se sont par exemple très bien adaptés à la savane, où il fait facilement 40 ou 45°C. À l’inverse de nos cousins les gorilles ou les chimpanzés, qui sont poilus, nous avons développé, outre des poils plus fins et moins nombreux, des glandes sudoripares pour nous rafraîchir lorsqu’il fait chaud. Et c’est ainsi que les hominiens ancestraux ont conquis la savane, avec notamment la possibilité de forcer les animaux à la course : quand ils font des efforts soutenus, parce que leur système de thermorégulation est moins efficace et passe par le halètement et non la sudation, la température de ces animaux s’échauffe. Ils peuvent courir plus vite, mais moins longtemps que les humains, et sont limités par leur température centrale.

    Si la température montait de 2°C en moyenne, ce ne serait donc pas un problème ?

    Non ! La température de neutralité thermique, c’est-à-dire celle pour laquelle le corps humain n’a ni chaud ni froid, sans vêtement, est autour de 24°C. Il y a donc de la marge…du moins sur la température moyenne, puisque certaines régions connaîtront des pics à 50°C. Mais même dans les régions beaucoup plus chaudes, les hommes se déplacent et s’installent ailleurs, par exemple dans les hautes terres, comme on le voit en Ethiopie. Trump avait ironisé sur le fait que si le climat se réchauffait, l’homme ne devait pas s’inquiéter puisque, dans le fond, il pouvait bien mettre la climatisation. Je ne souscris absolument pas à cette idée, qui n’en est pas une, surtout si l’on considère la consommation en énergie qu’elle suppose, ni au personnage, mais… il y a du vrai, sur ce point-là, si l’on considère les progrès technologiques ! On peut par exemple, biologiquement, synthétiser  de la mélanine dans la peau pour se protéger des ultraviolets.

    L’homme développe une infinité de solutions techniques. Des techniques permettent ainsi de transformer le CO2 atmosphérique en matière plastique… On peut avancer que tout excès de technologie peut a priori être corrigé par de la technologie. Et ce n’est pas la peine de coloniser Mars : il y a beaucoup de place dans les mers, et rien ne nous empêche de faire des villes sous-marines. Ou des villes flottantes. On peut imaginer des conditions de vie éloignées de nos conditions de vie biologique. Ces changements se feront sur plusieurs dizaines d’années : cela laisse à l’Homo sapiens intelligent le temps de trouver des solutions.

    Pourtant, la canicule de 2003 a causé la mort de 15 000 personnes… 

    Effectivement, mais ce que les médias n’ont pas répercuté, c’est que dans les mois qui ont suivi, il y a eu 15 000 morts de moins ! Ceux qui sont morts lors de cet épisode étaient en fait des personnes fragiles et en fin de vie… On a d’ailleurs connu des canicules plus violentes, et nous avons appris à nous y confronter, par exemple en cessant de forcer les vieillards à boire, mais plutôt à leur proposer du sodium, qui retient l’eau.

    Voilà pour le court terme. Mais sur le temps long ?

    Si l’on regarde la fin de l’âge glaciaire, au début du mésolithique, après la fonte des glaces, il y a 8 000 ans, la température a augmenté de 5 à 7°C en moins de… cent ans. Toute la faune glaciaire a fui vers le nord, les rennes sont partis et ont été remplacés par les cerfs, la steppe a été remplacée par la forêt, et ceci sur le temps de quelques générations d’humains. Quant au niveau de la mer, on l’a vu progressivement monter de 120 mètres, alors qu’aujourd’hui, on discute d’une quarantaine de centimètres. C’est dire si les phénomènes ne sont pas comparables. L’homme évolue lentement : les premiers Homo sapiens d’Afrique d’il y a 200 000 ans nous ressemblent assez. On peut valablement penser que les futurs hommes ne seront pas vraiment différents de nous ; mais d’ici là, la biologie sera largement relayée par la technologie.

    ECOUTEZ LE PODCAST DE RADIO FRANCE "AGIR POUR MA PLANÈTE" :

    A l'occasion de la COP24, retrouvez toutes les émissions et les chroniques sur le changement climatique, par les antennes de Radio France. Quel est l'impact du réchauffement climatique sur l'environnement ? Quels dangers, quelles solutions ? A retrouver sur iTunessur Deezer ou en fil RSS.

  • Empreinte carbone et pouvoir d'achat

    émissioncarbone

     

    C'est ce que j'écrivais dernièrement...Plutôt que de râler sur les allocations touchées par des individus qui n'ont qu'un impact très, très limité sur la planète, il faudrait comparer avec ceux qui usent de leur pognon pour montrer leur "pouvoir d'achat"...C'est quoi aujourd'hui, "le pouvoir d'achat", sinon une arme de destruction massive ?...Il viendra un temps où la frugalité et la simplicité volontaire seront reconnues comme d'utilité planétaire. 

     

     

     

     

    DEBOUT !

    LE BLOG DEJEAN GADREY

    Faites entendre votre voix

    En France, les très riches émettent 40 fois plus de carbone que les pauvres, mais les pauvres paient plus de 4 fois plus de taxe carbone en % de leurs revenus !

       
    • JEAN GADREY

    •   
     

    Ce titre repose sur des évaluations imparfaites, mais les ordres de grandeur sont réalistes.

    On a très peu de données fiables sur les émissions de CO2 en fonction des revenus. Les meilleures à ma connaissance sont celles de Chancel et Piketty à l’échelle mondiale, dans leur étude (en anglais) «Carbon and inequality : from Tokyo to Paris», publiée en 2015, ainsi que les estimations d’une étude d’Oxfam de la même année (celle de la COP21), dont les résultats sont voisins. Mais dans les deux cas, on manque de chiffres nationaux, lacune que je vais essayer de combler en partie avec les moyens du bord.

    Dans le monde, selon Chancel et Piketty, les 10 % des individus les plus émetteurs (qui sont en gros les 10 % les plus riches, vu la corrélation assez forte entre revenu et émissions) sont responsables de 45 % des émissions mondiales, pendant que les 50 % les moins émetteurs ne produisent que 13 % de ces émissions mondiales. Dit autrement, une personne appartenant au groupe des 10 % du haut émet en moyenne 17 fois plus qu’une personne faisant partie de la moitié « du bas ». Ces résultats tiennent compte des émissions « importées » dans les produits et services consommés par les individus (« empreinte carbone »), avec quelques complications sur lesquelles je passe.

    Autre résultat majeur, concernant les inégalités extrêmes : les 1 % les plus riches (en revenu) de pays très riches tels que les États-Unis ou Singapour ont des niveaux d’émissions par personne dépassant 250 tonnes de CO2 par an (on parle de « CO2 équivalent ») pour Singapour, 320 pour les États-Unis, 200 pour le Canada, etc., chiffres pour l’année 2013. À l’autre extrémité, les 10 % les plus pauvres des pays les plus pauvres (par exemple le Honduras ou le Rwanda) sont à environ 0,1 tonne par an, soit 2000 ou 3000 fois moins que les très riches des pays très riches.

    Je le dis autrement, car c’est énorme : il y a dans le monde, par millions, des très riches qui émettent 2000 à 3000 fois plus que les plus pauvres.

    Le cas de la France n’est pas traité spécifiquement dans cette étude mondiale. Je vais donc me livrer à un exercice approximatif faute de mieux. J’appelle « très riches » les 1 % du haut de l’échelle des revenus et je souhaite comparer leur empreinte carbone moyenne à celle des 10 % les moins riches (le « premier décile » des revenus).

    On sait grâce à Chancel et Piketty que pour les 1 % les plus riches des Canadiens les émissions annuelles par personne sont de 200 tonnes de CO2. Or le Canada est un pays où le revenu moyen est supérieur de peu à celui de la France (environ + 14 % en 2017 en « parités de pouvoir d’achat » selon la Banque mondiale) et où les inégalités mesurées par le coefficient de Gini sont presque identiques. On peut donc parier raisonnablement que les 1 % les plus riches du Canada ont une empreinte carbone sans doute un peu supérieure à celle des Français, mais d’assez peu, et pour être très prudent j’affecterai aux très riches Français une empreinte moyenne de 20 % inférieure à celle de leurs homologues canadiens, soit 160 tonnes par an et par personne.

    Quel chiffre retenir pour l’empreinte carbone moyenne par personne du premier décile en France, donnée que je n’ai pas trouvée mais qui existe peut-être dans les fichiers en ligne de Chancel et Piketty que je ne suis pas parvenu à ouvrir… ? En étant une nouvelle fois prudent, je vais retenir comme ordre de grandeur le chiffre de 4 tonnes de CO2 par an, sachant que selon Chancel et Piketty les personnes du troisième décile (dont le niveau de vie est 1,8 fois celui du premier décile) émettaient en moyenne 6,5 tonnes par personne en 2013 (leur étude ne fournit malheureusement aucun autre chiffre pour la France).

    Résumons : au moins 160 tonnes en moyenne pour les 1 % les plus riches, au plus 4 tonnes pour les 10 % les plus pauvres, cela fait 40 fois plus pour les premiers, estimation basse.

    La taxe carbone pèse plus de 4 fois plus sur le budget des plus pauvres

    On a sur ce point des données par déciles, dont celles trouvées dans un document sur « les effets distributifs de la fiscalité carbone en France », par Audrey Berry. La fiscalité carbone représenterait 0,68 % du revenu disponible des 10 % les moins riches et 0,23 % pour les 10 % les plus riches, soit 3 fois moins. De son côté, Lucas Chancel avance le chiffre de 5 fois moins dans sa tribune de Libé du 12 novembre (« Taxe carbone : peut-on concilier écologie et justice sociale ? »), mais c’est peut-être parce que les bases de comparaison diffèrent. Peu importe pour ce qui suit, je couperai la poire en deux en estimant que les 10 % les plus riches paient environ 4 fois moins de taxe carbone que les 10 % les plus pauvres en proportion de leurs revenus.

    [Ajout du 30 novembre : ce "facteur 4" entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres est confirmé dans une fiche récente de l'OFCE qui m'a été signalée par Lucas Chancel : https://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/pbrief/2017/OFCE-Fiche7-Taxe-carbone-12-07.pdf]

    Qu’en est-il des 1 % les plus riches ? Aucune source ne le dit à ma connaissance, mais on sait au moins que le poste « avion » pèse de plus en plus lourd dans les émissions lorsque le revenu grimpe (voir cette enquête IPSOS pour l’observatoire du bilan carbone des ménages), et comme il n’y a aucune fiscalité carbone pour le transport aérien, cela va nécessairement alléger beaucoup le poids de cette fiscalité dans le budget des très riches. On peut donc affirmer sans trop de risque que la taxe carbone pèse « plus de 4 fois plus » sur le budget des 10 % les plus pauvres que sur celui des très riches.

    Dernière remarque « pour la route » (ou autre mode de déplacement moins polluant…)

    Il serait risqué de prendre ces constats, si ahurissants soient-ils, comme une incitation à ne faire aucun effort de sobriété énergétique et de réduction de notre empreinte carbone, au motif que les très riches polluent beaucoup plus que l’immense majorité. Qu’il faille prendre des mesures contre la démesure d’une petite minorité est évident, mais il est non moins évident que l’empreinte carbone de l’immense majorité des gens dans les pays riches est insoutenable. Il nous faut aller collectivement vers une empreinte carbone nette devenant nulle vers 2050 (la « neutralité carbone »). C’est possible (voir le scénario négaWatt), mais en menant des politiques ambitieuses de transition juste dont on connait les grandes lignes, plus encore que par des actes individuels au demeurant nécessaires.

    Il reste toutefois à retenir de ces constats d’inégalités énormes, aussi bien pour les émissions que pour les efforts fiscaux, que l’acceptation par le plus grand nombre des mesures de sauvegarde du climat (dont la fiscalité carbone fait partie mais dont elle ne peut pas être le principal outil) passe par une nette réduction des inégalités sociales et des injustices fiscales. C’est la grande condition pour que ces mesures soient considérées comme justes. Si elle n’est pas remplie, la transition nécessaire se heurtera à des oppositions compréhensibles, alors qu’elle aurait besoin d’un soutien très large.

    Lien vers le billet suivant sur une question voisine :

    Les plus gros pollueurs français ne paient presque pas de taxe carbone !  (Il s'agit des grandes entreprises)

    Liens vers mes trois billets précédents, par ordre chronologique inversé :

    Priscillia Ludosky (porte-parole des gilets jaunes), une militante sociale-écolo ? Oui, dans une certaine mesure, avec quelques limites à débattre

    17 novembre : quand l’existence précède l’essence. Propositions concrètes pour sortir d’une contradiction (suite du billet précédent)

    Je n’irai pas manifester pour le prix de l’essence, mais essayons de comprendre et proposons des alternatives

    Mots-clés : Inégalités sociales

  • Gilets jaunes

    Des \"gilets jaunes\" manifestant contre l\'augmentation des taxes sur les carburants, le 24 novembre 2018 à Rochefort (Charente-Maritime). 
    Des "gilets jaunes" manifestant contre l'augmentation des taxes sur les carburants, le 24 novembre 2018 à Rochefort (Charente-Maritime).  (XAVIER LEOTY / AFP)

    Les revendications des "gilets jaunes" dépassent désormais officiellement la seule question des prix du carburant. Dans un long communiqué envoyé aux médias et aux députés, jeudi 29 novembre, la délégation du mouvement liste une série de revendications qu'il souhaite voir appliquées.

    "Députés de France, nous vous faisons part des directives du peuple pour que vous les transposiez en loi (...). Obéissez à la volonté du peuple. Faites appliquer ces directives", écrivent les "gilets jaunes". Des porte-parole de la délégation doivent être reçus, vendredi à 14 heures, par le Premier ministre, Edouard Philippe, et le ministre de la Transition écologique, François de Rugy. 

    >> DIRECT. Réactions, blocages... Suivez la mobilisation des "gilets jaunes"

    Augmentation du smic à 1 300 euros net, retour à la retraite à 60 ans ou abandon du prélèvement à la source... La liste comprend de nombreuses mesures sociales, mais également des mesures concernant les transports, comme la fin de la hausse des taxes sur le carburant et la mise en place d'une taxe sur le fuel maritime et le kérosène. Voici cette liste non exhaustive de revendications : 

    • Zéro SDF : URGENT.

    • Davantage de progressivité dans l'impôt sur le revenu, c'est-à-dire davantage de tranches.

    • Smic à 1 300 euros net.

    • Favoriser les petits commerces des villages et centres-villes. Cesser la construction des grosses zones commerciales autour des grandes villes qui tuent le petit commerce et davantage de parkings gratuits dans les centres-villes.

    • Grand plan d'Isolation des logements pour faire de l'écologie en faisant faire des économies aux ménages.

    • Impôts : que les GROS (MacDo, Google, Amazon, Carrefour...) payent GROS et que les petits (artisans, TPE PME) payent petit.

    • Même système de Sécurité sociale pour tous (y compris artisans et autoentrepreneurs). Fin du RSI.

    • Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. Pas de retraite à points.

    • Fin de la hausse des taxes sur le carburant.

    • Pas de retraite en dessous de 1 200 euros.

    • Tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit au ticket restaurant et au chèque-vacances.

    • Les salaires de tous les Français ainsi que les retraites et les allocations doivent être indexés à l'inflation.

    • Protéger l'industrie française : interdire les délocalisations. Protéger notre industrie, c'est protéger notre savoir-faire et nos emplois.

    • Fin du travail détaché. Il est anormal qu'une personne qui travaille sur le territoire français ne bénéficie pas du même salaire et des même droits. Toute personne étant autorisée à travailler sur le territoire français doit être à égalité avec un citoyen français et son employeur doit cotiser à la même hauteur qu'un employeur français.

    • Pour la sécurité de l'emploi : limiter davantage le nombre de CDD pour les grosses entreprises. Nous voulons plus de CDI.

    • Fin du CICE. Utilisation de cet argent pour le lancement d'une industrie française de la voiture à hydrogène (qui est véritablement écologique, contrairement à la voiture électrique.)

    • Fin de la politique d'austérité. On cesse de rembourser les intérêts de la dette qui sont déclarés illégitimes et on commence à rembourser la dette sans prendre l'argent des pauvres et des moins pauvres, mais en allant chercher les 80 milliards de fraude fiscale.

    • Que les causes des migrations forcées soient traitées.

    • Que les demandeurs d'asile soient bien traités. Nous leur devons le logement, la sécurité, l'alimentation ainsi que l'éducation pour les mineurs. Travaillez avec l'ONU pour que des camps d'accueil soient ouverts dans de nombreux pays du monde, dans l'attente du résultat de la demande d'asile.

    • Que les déboutés du droit d'asile soient reconduits dans leur pays d'origine.

    • Qu'une réelle politique d'intégration soit mise en œuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d'histoire de France et cours d'éducation civique avec une certification à la fin du parcours).

    • Salaire maximum fixé à 15 000 euros.

    • Que des emplois soient crées pour les chômeurs.

    • Augmentation des allocations handicapés.

    • Limitation des loyers. Davantage de logement à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires).

    • Interdiction de vendre les biens appartenant à la France (barrage, aéroport…)

    • Moyens conséquents accordés à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées.

    • L'intégralité de l'argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l'entretien des autoroutes et routes de France ainsi qu'à la sécurité routière.

    • Le prix du gaz et l’électricité ayant augmenté depuis qu'il y a eu privatisation, nous voulons qu'ils redeviennent publics et que les prix baissent de manière conséquente.

    • Fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités.

    • Apportons du bien-être à nos personnes âgées. Interdiction de faire de l'argent sur les personnes âgées. L'or gris, c'est fini. L'ère du bien-être gris commence.

    • Maximum 25 élèves par classe de la maternelle à la terminale.

    • Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie.

    • Le référendum populaire doit entrer dans la Constitution. Création d'un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l'Assemblée nationale qui aura l'obligation, (un an jour pour jour après l'obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l'intégralité des Français.

    • Retour à un mandat de 7 ans pour le président de la République. L’élection des députés deux ans après l'élection du président de la République permettait d'envoyer un signal positif ou négatif au président de la République concernant sa politique. Cela participait donc à faire entendre la voix du peuple.)

    • Retraite à 60 ans et pour toutes les personnes ayant travaillé dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple) droit à la retraite à 55 ans.

    • Un enfant de 6 ans ne se gardant pas seul, continuation du système des aides PAJEMPLOI jusqu’à ce que l’enfant ait 10 ans.

    • Favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée.

    • Pas de prélèvement à la source.

    • Fin des indemnités présidentielles à vie.

    • Interdiction de faire payer aux commerçants une taxe lorsque leurs clients utilisent la carte bleue. Taxe sur le fuel maritime et le kérosène.

  • Marshall Rosenberg : le changement

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    « Le fondement spirituel du changement social


    Marshall : Si, lorsque nous œuvrons en faveur du changement social, nous ne nous appuyons pas sur une certaine spiritualité, nous risquons de faire plus de tort que de bien. Par spiritualité, j’entends le fait de rester à chaque instant en lien avec sa propre vie et avec celle des autres. Nous pouvons découvrir notre spiritualité en nous posant certaines questions : qu’est-ce qu’une bonne vie ? Quelle est notre raison d’être ? Cette qualité de conscience contribuera à nous conduire vers une spiritualité qui embellit la vie, qui nous aide à nous relier cœur à cœur à nous-mêmes et aux autres. Nous sommes politiquement évolués, nous connaissons toutes les structures dangereuses qui existent, nous sommes très habiles à voir ce qui ne va pas dans le monde et nous allons le changer. Mais si nous n’opérons pas d’abord un changement spirituel en nous-mêmes, nous ne serons pas efficaces ; en fait, nous pourrions même contribuer à perpétuer la situation actuelle. 
    Alors oui, nous allons commencer par nous-mêmes, mais soyons prudents : la spiritualité peut être synonyme de passivité si nous amenons les gens à être si calmes, conciliants et aimants qu’ils en finissent par tolérer les structures dangereuses. La spiritualité que nous avons besoin de développer pour réaliser le changement social doit avoir un effet mobilisateur en faveur de ce changement. Elle ne doit pas simplement nous permettre de rester là à aimer le monde, quoi qu’il arrive. Elle doit créer une qualité d’énergie qui nous incite à l’action. Si notre développement spirituel n’a pas cette qualité, je ne pense pas que nous pourrons réaliser le genre de changement social que j’aimerais voir advenir. 
    La spiritualité que j’essaie de vivre est très simple. Chaque fois que je me suis trouvé dans une église ou une synagogue, je me suis ennuyé; j’ai donc besoin d’une spiritualité qui soit vivante pour moi, qui ne nécessite pas tant de mots. J’aime la manière dont Joseph Campbell l’a résumée. Joseph Campbell a écrit un grand nombre d’ouvrages sur les mythes et les religions comparées. Il a tenté de mettre en évidence la beauté de chaque religion et a constaté que chacune d’entre elles offrait le même message - un message qu’il appréciait. Quelle est donc sa définition de la spiritualité ? Voici le message commun à chacune des religions : "ne faites rien si ce n’est pas par jeu." 
    Si nous gardons cette notion à l’esprit - ne rien faire si ce n’est pas amusant - nous constaterons que le jeu le plus amusant au monde consiste à rendre la vie plus belle. Comment rendre la vie plus belle ? Ne faites rien qui ne soit pas un jeu. Attendez que cela le devienne. Ce que vous faites deviendra un jeu dès lors que toute votre conscience sera au service de la vie. Alors, utilisez votre puissance pour répondre aux besoins de la planète et des êtres humains. Mettez votre puissance au service des besoins. 
    Le changement social consiste à nous libérer de toute théologie, de toute spiritualité qui n’est pas en harmonie avec ce qui, selon nous, permettra de créer le monde dans lequel nous voulons vivre. Sachons d’abord définir le monde dans lequel nous voulons évoluer, puis faisons en sorte de le créer. Dès que nous commençons à vivre une autre spiritualité, nous mettons en place le changement social. Il ne s’agit pas de s’arrêter là, mais dès le moment où nous vivons - à quelque degré que ce soit - une autre spiritualité, le changement social s’amorce. 
    La spiritualité dans laquelle j’ai été éduqué et la culture dans laquelle j’ai grandi m’ont appris que la bonne vie consistait à punir les personnes mauvaises. Les forces du bien punissent les forces du mal. Je dirais que cette forme de spiritualité est encore notre spiritualité de prédilection. Les enfants de nos cultures y sont exposés, tout spécialement lorsqu’ils regardent la télévision. Soixante-quinze pour cent des programmes proposent des histoires de héros, de gentils qui tuent ou tabassent les méchants. Nous ne pouvons pas reprocher à la télévision de promouvoir ce type de spiritualité : de nombreux livres sacrés ont servi à enseigner le même message. J’opte, quant à moi, pour une autre forme de spiritualité. »
    Marshall Rosenberg, Clés pour un monde meilleur (The Heart Of Social Change)