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Marine, Rémi, Léo
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/06/2018
Marine, Rémi, Léo
Ces derniers jours, nous avons rejoint notre fille dans son espace de vie.
Au fond des bois.
En autonomie la plus grande possible.
L'endroit a été utilisé, par des gens morts depuis bien longtemps, une vie forestière construite sur l'exploitation des châtaigneraies et de multiples terrasses de cultures.
Tout a été abandonné par les générations qui ont succombé à l'attrait des villes, au confort, à la vie moderne.
Des décennies pendant lesquelles, la nature a réinvesti la place dans l'euphorie de sa puissance.
Les ronces, les aulnes, les vernes, les buissons, les murs effondrés, les terrasses recouvertes, les sources embourbées, les chemins disparus, effacés, comme n'ayant jamais existés...
Tout était à reconstruire.
Un an qu'elle y accorde toutes ses forces.
Le travail accompli est considérable.
Des murs rebâtis, pierre par pierre, des escaliers soutenus par des piquets enfoncés à coups de masse dans un sol rocheux, des terrasses dégagées de toutes les broussailles, à la machette et à la hache, des plantes qui revivent et la nourrissent, le silence des lieux emplis par ses efforts, une douche solaire, des jerricans de vingt litres qu'il faut remplir et hisser en haut des escaliers, une piste qu'il faut entretenir, les pluies cévenoles qui ravinent les sols et obligent à reprendre la pioche et la pelle, le bois qu'il faut tronçonner, fendre, ranger et porter jusqu'à la cuisinière à bois, installée à la force des bras...
Et ça n'est que du bonheur.
Parce que chaque travail achevé ne l'est que par sa volonté.
Nous ne sommes que des aides partielles. C'est elle qui mène son chantier.
Aujourd'hui, l'eau d'une source remplit les bouteilles, un panneau solaire lui donne l'électricité suffisante pour éclairer son abri, des terrasses aménagées et cultivées lui assurent son alimentation.
Aucune dépense inutile. Le strict nécessaire. Le travail de la terre, des journées sur le rythme du soleil ou de la pluie, de la nuit, du jour, de la pleine lune, l'écoute attentive de la nature, la solitude volontaire, la simplicité comme fil conducteur.
Nathalie et moi, nous l'admirons pour la force de ses convictions, nous l'aimons pour la détermination de ses actes, nous sommes fiers de l'énergie de son travail.
C'est elle qui a raison.
Elle est un élément d'une aube nouvelle, une autre humanité, une autre voie.
Le retour à la Terre.
Ses deux jeunes frères ont opté pour les études secondaires, Master et Doctorat. L'écologie comme fil conducteur.
Nous les admirons pour leur détermination à aller au bout de leurs projets, à apprendre, encore et encore, dans des cadres scolaires bien souvent rigides et absurdes dans leurs fonctionnements, leur rigidité ou leurs contradictions, la bêtise administrative et l'incompétence crasse de certains professeurs.
Mais ils tiennent tête et n'abandonnent pas.
Tous les trois formés à l'école de la montagne. Le marcheur n'abandonne pas à la première pente raide. Il fixe le sommet et nourrit ses forces de la puissance de ses rêves.
Marine, Rémi et Léo.
Tout notre amour pour eux.
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Nous sommes des terroristes
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/06/2018
Le terrorisme que nous connaissons a des effets dramatiques. Il serait monstrueux de le nier.
C'est un terrorisme événementiel et limité à certaines zones géographiques.
Les victimes doivent être pleurées et des solutions doivent être trouvées.
Ceci étant précisé, il convient d'observer ce qu'il en est de ce terrorisme planétaire qui concerne la vie elle-même.
Imaginons la prise de paroles de toutes ces espèces disparues et de celles qui vont disparaître sous le feu dévastateur de l'activité humaine.
Nous sommes bel et bien à leurs yeux des terroristes qui agissons dans une folie incontrôlable, pour des raisons qui dépassent l'entendement lui-même.
Nous dévastons pour maintenir un confort de vie que nous ne voulons plus perdre même si le maintien de ce confort induit l'effacement de millions d'êtres vivants.
Jusqu'à porter atteinte à la planète elle-même.
Le terrorisme islamiste a des raisons innommables, immondes, totalement abjectes. Le premier qui contredit cela ne fait même plus partie à mes yeux du genre humain.
Mais que pensent de nous les animaux, les arbres, les océans, l'atmosphère, si tant est que nous leur accordions une forme de pensées ?
Peuvent-elles, toutes ces victimes, nous accorder le droit de notre folie ?
Non, assûrément.
Nous ne sommes à leurs yeux qu'un groupe humain qui les terrorise. Mais nous n'entendons pas leurs pleurs parce que nous n'écoutons pas. Le bruit humain assourdit nos coeurs et occupent nos cerveaux. Du haut de notre piédestal mortuaire, nous ignorons le massacre.
Le terrorisme islamiste cache un terrorisme de masse dont nous sommes les acteurs.
Les crises économiques cachent une crise environnementale majeure.
les crises sociales cachent une détresse animale et végétale qui nous échappent.
Nous sommes les raisons cachées de toutes ces crises.
Nous sommes l'économie, nous sommes le social, nous sommes les guerres, nous sommes la haine, le rejet, la peur, la colère, la soif de pouvoir, le culte de la richesse, du confort, du plaisir, de la jouissance des biens et tout cela n'est que l'excroissance de notre incapacité à aimer la vie.
Le monde moderne est notre miroir intérieur.
Il viendra un jour où la glace se brisera et nous verrons alors le vide sidéral de notre inconscience.
Il n'est plus temps de pleurer le massacre des poissons, la dévastation des forêts, l'empoisonnement de l'eau, la souffrance animale, la mort des sols, la pollution de l'air... Le constat est établi, les conclusions sont visibles et accessibles à tous ceux qui prennent la peine de plonger dans ce gouffre sombre de l'humain. Il n'est plus temps de pleurer, de s'apitoyer, de critiquer les "coupables"... Nous sommes tous coupables, à plus ou moins grande échelle. Et moi aussi.
Le temps est venu de changer.
Radicalement.
Et si cela n'est pas entendu, il viendra alors le temps de la dévastation de l'humanité.
Certains parleront de catastrophisme exagéré, d'autres opteront pour un optimisme forcené.
Peu m'importe de savoir qui a raison.
Lorsqu'il y a une décision à prendre, il ne s'agit pas d'écouter tous les avis contradictoires mais d'agir en conscience. Avec sa conscience. Il ne s'agit pas d'hégémonie intellectuelle et du concours de celui qui pisse le plus loin...Il ne s'agit pas d'ego et de combats d'idées. Il ne s'agit pas de se faire connaître par des prédictions apocalyptiques mais juste de se projeter plus loin que la fin du mois et des prochaines vacances d'été...
Le temps de l'insouciance est révolu.
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Altitude news : le trail
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/06/2018
Le trail : attention et concentration
La spécificité du terrain montagnard est qu’il implique une lecture du sol particulièrement vive, précise, détaillée et par conséquent une anticipation du pas à venir tout autant que la justesse du pas en cours. Le regard alterne par conséquent dans d’incessants allers-retours qui ne sont même pas conscients. C’est une mécanique indispensable et l’esprit s’y attelle avec une attention constante. Qui peut se révéler épuisante. La lassitude de l’attention et de la concentration. Deux aspects différents du travail de l’esprit durant un trail.
L’attention est un phénomène qui permet à l’individu de saisir l’ensemble des données visuelles de son environnement : cailloux sur le chemin, rigoles, boue, ruisseau, fossé, racines, blocs, graviers, herbes mouillées, de lire la pente, sa raideur, sa longueur, ses différentes inclinaisons…
La concentration est un phénomène qui instaure un regard intérieur : la gestion de l’effort, les sensations musculaires, le souffle, la longueur de la foulée, la poussée des bras, la décontraction des épaules, de la nuque, la maîtrise du potentiel énergétique, sans gaspillage, avec lucidité.
La lucidité est donc un élément capital et il existe dans l’impossibilité de relâcher cet effort un épuisement cérébral qui peut se révéler redoutablement destructeur. C’est parfois le mental qui lâchera avant le corporel.
Qu’en est-il des paysages traversés ?
Qu’en est-il de l’amour porté à la montagne ? La réponse est évidente au regard de la difficulté de l’épreuve. Quelqu’un qui n’aimerait pas la montagne ne ferait pas de trail. Ceux et celles qui courent là-haut l’expérimentent simplement d’une autre façon que le randonneur. Là encore, il n’est pas question d’établir une hiérarchie. C’est être en montagne qui nous rend heureux. Peu importe si c’est en marchant, en courant, en vélo, à skis, en raquettes…
Il est évident en tout cas que cette pratique a pris une ampleur importante et j’ai vu apparaître des coureurs dans des secteurs de montagne quelque peu délaissés depuis une bonne dizaine d’années. Depuis que nous habitons dans le Val Gelon, nous avons vu des chemins quasiment s’effacer sous la végétation par disparition progressive des marcheurs. D’autres secteurs restent plus visités bien entendu mais la fréquentation de la montagne est, il me semble, dans une dynamique baissière notamment les vallées méconnues ou les secteurs trop sauvages pour les touristes lambda : versant Grésivaudan de la Chartreuse, vallée du Pleynet, Ferrrière, Gleysin, Fond de France, Lauzière, Bauges, Maurienne… Il nous est arrivé de sortir sans croiser âme qui vive de la journée et même pendant les week-ends ou les vacances scolaires. Dix personnes sur une journée de marche en Chartreuse, c’est parfois exceptionnel.
La mode du trail a changé la donne
Des coureurs en tenue colorée arpentent les chemins les plus ardus, le sourire aux lèvres et le pas vif. Et c’est un grand bonheur de les voir courir. Bien évidemment, les ultra trail médiatiques et quelques personnalités charismatiques ont contribué à cet essor mais l’amélioration considérable du matériel tient aussi une part indéniable dans cette évolution.
Courir une heure sur un sentier balcon ou courir une heure dans la pente qui mène au col de Morétan…
Quelques-uns réalisent le premier et sont très heureux. Très peu réalisent le second et ils sont très heureux aussi. C’est la magie de la montagne : elle rend heureux tous ceux qui y viennent puisque tous trouvent à leur échelle de quoi satisfaire leurs désirs d’efforts.
Le trail a donc ranimé le milieu montagnard. À son époque, le VTT a eu, lui aussi, un impact considérable sur la fréquentation de la montagne. Et je me demande d’ailleurs s’il ne s’effectue pas un basculement d’une partie de cette catégorie de sportifs vers le trail. De moins en moins de VTT en altitude et de plus en plus de coureurs.
C’est un séjour dans le Dévoluy qui m’a amené à penser ça. Des coureurs à l’Obiou et au Grand Ferrand, au pic de Bure, à la tête d’Oriol ou au col de Rabou, il y en avait ! Mais des cyclistes à VTT, je n’en ai vus que rarement et uniquement sur les pistes des stations de ski. Même phénomène dans le massif de Belledonne. Il est vrai que les sentiers se prêtent davantage à la course à pied et le trailer a cet avantage de passer partout.
Voilà l’essence même de la montagne. Aller puiser en soi l’énergie nécessaire et se réjouir des beautés de ce monde à part. Le trail, au regard des distances parcourues, donne à ces deux paramètres toute leur étendue.
Illustration © Trail Runner Indonesia
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Nucléaire : les mensonges
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/06/2018
Les mensonges du nucléaire français
Une enquête édifiante sur les secrets de cette industrie dont on nous vante les mérites depuis les années 1960 (lundi 4 mai, à 22 h 55, sur Canal+).
LE MONDE | • Mis à jour le |Par Mustapha Kessous
Une enquête édifiante sur les secrets de cette industrie dont on nous vante les mérites depuis les années 1960
A en croire ce documentaire, les mensonges sur le nucléaire français sont aussi toxiques que la radioactivité. Depuis les années 1960, les différents gouvernements nous assurent que les centrales nucléaires sont extrêmement sûres, au point qu’ils n’ont jamais eu à déplorer le moindre accident. Et ce n’est pas tout : l’énergie électrique – produite par les 58 réacteurs du pays – est propre et peu onéreuse. Un mythe, selon les auteurs de Nucléaire, la politique du mensonge ?,qui se font un malin plaisir de déconstruire – pour ne pas diredégommer – la trop belle « fable » des bienfaits de l’atome.
Cette nouvelle enquête de « Spécial investigation » commence dans un village du Loir-et-Cher, Saint-Laurent-Nouan, où se trouve la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux qui, depuis son inauguration en 1963, a connu deux accidents passés sous silence par EDF. Le premier date de 1969, le second – plus grave – remonte à 1980. En cause : un défaut de maintenance qui a entraîné la surchauffe et la fusion de l’un des deux cœurs de réacteur, libérant ainsi du plutonium – matière hautement radioactive et dangereuse – que les responsables du site ont décidé, pour s’en débarrasser, de rejeter dans… la Loire. Une pratique illégale à cette époque et qui l’est toujours de nos jours.
Surréaliste
Il est regrettable que les dirigeants actuels d’EDF n’aient pas souhaité s’exprimer. Seul Marcel Boiteux, ancien président du groupe (de 1979 à 1987), et artisan du nucléaire, a accepté de parler. Ce qu’il dit semble à peine croyable, et son entretien avec le journaliste, surréaliste. Interrogé à propos de ce qui a conduit les responsables à déverser le plutonium dans la Loire, M. Boiteux répond sans ciller : « C’est quand même pas grand-chose. » « C’est du plutonium, c’est interdit », s’étonne le journaliste. « Oui, bien sûr, ce n’est pas bien, mais ce n’est pas grave », se défend l’ancien patron. « C’est illégal », insiste le reporter. « C’est illégal de tuer son voisin quand vous êtes en voiture, et que vous rencontrez la voiture d’en face et que vous tenez mal votre volant. En cas d’accident, il se passe des choses illégales, quand on est conscient », explique en souriant le président d’honneur d’EDF. Un tel accident, pourtant, devrait systématiquement obliger à l’évacuation des habitants alentour.
Quid ensuite des sites de stockage des déchets radioactifs ? Et peut-on affirmerque le nucléaire est une énergie propre ? Anne Lauvergeon, ancienne présidente d’Areva, a récemment assuré que le nucléaire produit, en termes de déchets, l’équivalent d’« une piscine olympique ».Vrai ou faux ? Selon les calculs et les différentes révélations du documentaire, le volume de ces déchets correspondrait plutôt à près de 200 piscines olympiques. On est loin du compte.
De même, on est bien loin de la vérité lorsqu’on nous assène que le nucléaire ne coûte pas cher. En effet, la note des travaux de remise en état des centrales nucléaires engagés depuis 2012 s’élèverait à 110 milliards d’euros, soit deux fois plus que le chiffre avancé par EDF.
Documents inédits à l’appui, cette enquête démonte habilement – et avec pédagogie – le discours tenu aujourd’hui sur le nucléaire français. Un discours qui se veut rassurant, notamment par l’usage de certains mots plutôt que d’autres. Les communicants préfèrent par exemple parler de « relâchement » et jamais de « fuite ». L’euphémisme en dit long.
« Nucléaire, la politique du mensonge ? », de Jean-Baptiste Renaud (Fr., 2015, 55 min).
Et une autre vidéo pour compléter et croiser les informations :
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Huile de palme contre Rafale
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/06/2018
La France achète de l’huile de palme pour vendre des avions Rafale
GÉRARD LE PUILL
VENDREDI, 13 AVRIL, 2018
HUMANITE.FR
900.000 tonnes d’huile de palme sont importées en France chaque année dont les trois quarts finissent dans les réservoirs des véhicules sous forme de « carburants verts ». (le terme donne une idée du foutage de gueule)
Trente mois après la conférence de Paris sur le climat et l’adoption d’un texte visant à freiner le réchauffement de la planète, la France promeut la déforestation en Afrique et en Asie en choisissant d’accroître ses importations d’huile de palme afin d’exporter des avions Rafale en Malaisie et dans d’autres pays.
Depuis un certain nombre d’années, des millions d’hectares de forêts primaires ont disparu dans les pays tropicaux pour développer les plantations de palmiers à huile afin d’exporter cette huile bon marché. Comme elle est également facile à travailler, l’industrie agroalimentaire des pays capitalistes développés et émergents en consomme de plus en plus. Il y a quelques jours, plusieurs associations dont « Rainforest Action Network» (RAN) dénonçaient la destruction de 10.000 hectares de tourbières normalement protégées sur l’île de Bornéo par le groupe du magnat Anthoni Salim avec l’aide du groupe « Indofood « présenté par ces associations comme un « partenaire incontournable des multinationales Pepsi Co et Nestlé ».
Les associations citent un rapport selon lequel l’une des filiales du groupe Salim avait « fait modifier la carte du moratoire protégeant les tourbières, alors même que les cartes établie par l’Agence de restauration des tourbières classaient la plupart en zones de tourbières à protéger en priorité ». Selon Gemma Tillak, en charge de la politique forestière au sein du RAN, « ce rapport est une preuve évidente de pratiques douteuses et d’immobilisme aux plus hauts niveaux des entreprises, alors que les forêts tropicales continuent de disparaître à cause de l’huile de palme produite de manière illégale ». Au RAN, on considère que « les partenaires commerciaux du Groupe Salim, comme Pepsi Co sont complices de cette déforestation illégale, car ils continuent de faire des affaires avec Salim sans être inquiétés. Pepsi Co, Nestlé et Wilmar doivent faire en sorte que leur partenaire commercial respecte le droit indonésien et les normes de développement soutenable sans déforestation ou bien mettre un terme à leur relation commerciale », ajoute le RAN.
900.000 tonnes d’huile de palme importées en France chaque année
On peut aussi se demander si l’Etat indonésien souhaite faire respecter le droit indonésien. Cette question vaut aussi pour de nombreux pays dont la France. Le Canard enchaîné du 4 avril rappelait que 900.000 tonnes d’huile de palme sont importées en France chaque année dont les trois quarts finissent dans les réservoirs des véhicules sous forme de « carburants verts ». Ce diester entre concurrence avec l’huile de colza, une plante qui fleurit tout en jaune en ce moment sur nos terres céréalières. Mais le prix de la tonne payée aux paysans est passé de 430€ en février 2017 à 351€ en avril 2018. C’est une des conséquences de l’importation d’huile de palme de pays comme l’Indonésie et la Malaisie.
(et après Macron and co vont nous dire qu'ils prennent en considération les difficultés du monde paysan...)
Conscients du problème, les parlementaires européens ont adopté récemment un amendement discriminant l’huile de palme en raison de ses conséquences sur la déforestation. Selon le Canard, ils étaient en phase avec le souci de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire de « mettre en route son fameux plan d’action contre l’importation de produits contribuant à la déforestation ». Mais, toujours selon le Canard, l’Elysée a envoyé la ministre de la Défense Florence Parly en Malaisie pour dire au gouvernement de ce pays qu’une directive européenne sur l’énergie reprenant « l’amendement adopté par le Parlement ne saurait être soutenu par les autorités françaises dans la mesure ou il discrimine l’huile de palme ».
Quand les intérêts de Total s’ajoutent à ceux de Dassault
Et pourquoi donc ? Parce que la Malaisie menaçait de ne pas acheter les 18 avions de combat Rafale que Dassault s’apprêtait à lui vendre. Qui plus est, Total doit ouvrir cet été dans les Bouches-du-Rhône une usine capable de traiter chaque année 500.000 tonnes de biodiesel avec un pourcentage élevé d’huile de palme. Il s’agirait d’un diester issu de plusieurs huiles mélangées. Or le feu vert doit être donné à cette nouvelle unité de production par le ministère de la Transition écologique et solidaire de Nicolas Hulot. D’où ce cri de colère de Sylvain Angerand, de l’ONG Les Amis de la Terre repris dans le Canard : « La position du ministère de l’Ecologie est schizophrène. D’un côté, il fait de la lutte contre la déforestation l’une de priorités de son plan Climat; de l’autre, il laisse construire une usine qui pourrait quasiment doubler les importations d’huile de palme».
Sylvain Angerand refuse de voir la réalité en face. Nous sommes de plein pied dans le « et en même temps » préconisé à tout bout de champ par Emmanuel Macron dès lorsque sa politique correspond aux intérêts immédiats des patrons. Quant à Nicolas Hulot… (au bûcher...)
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Mettre un enfant au monde
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/06/2018
On pourrait croire que ce texte de François Ruffin est exagéré.
Et ça serait une erreur terrible.
C'est parce que nous n'anticipons pas que tout ce que nous voyons aujourd'hui est devenu possible.
Parce que nous restons dans un ghetto quotidien qui nous épuise et que nous n'avons plus le goût ni l'énergie d'essayer de comprendre ce "monde moderne" qui n'est à mes yeux qu'une dégénérescence puisqu'il en est rendu à porter atteinte à la vie elle-même.
Je suis consterné par tous ces adultes qui réclament de leurs enfants l'attention, la concentration, le travail pour acquérir des connaissances multiples, la volonté, l'effort, le sérieux et qui eux-mêmes n'ont plus la lucidité pour prendre conscience que ce monde qu'il laisse s'étendre est une abomination.
Comment est-il possible d'acheter des produits contenant de l'huile de palme ? Qui n'a jamais entendu parler du désastre de cette exploitation ?
Comment est-il possible de se gaver de viande et de poissons quand on voit l'impact considérablement destructeur que cette alimentation engendre ?
Comment est-il possible d'utiliser des produits chimiques qui empoisonnent la terre et les eaux ?
Comment est-il possible d'acheter des milliers de produits emballés dans des plastiques dont seulement 20% seront recyclés et le reste brûlé ou jeté dans la nature ?
Qui n'a jamais entendu parler de la pollution des océans ? Dans quelle cellule cérébrale vivent ces gens, dans quelle fange individuelle se complaisent-ils ?
Comment est-il possible de laisser la nature mourir sans rien tenter pour sauver ce qui peut l'être ?
Comment est-il possible de demander aux enfants de grandir dans ce système économique et consumériste sans réaliser que l'héritage proposé est une tombe que l'humanité creuse ?
Il n'est aucun espoir à attendre des gouvernants, quels qu'ils soient.
Cela aussi, il faut l'enseigner aux enfants.
Nous sommes responsables.
Un choix à prendre : la lâcheté ou la révolte, l'insouciance ou la lucidité, l'indifférence ou la lutte.
La lutte passe d'abord par la connaissance. Connaître, c'est se libérer du mensonge.
Si nous ne le faisons pas pour nous, il faut le faire pour eux.
Ou alors, il ne fallait pas faire d'enfants.
Mettre un enfant au monde et ne pas prendre soin de ce monde, c'est une condamnation. Rien d'autre.
Et c'est monstrueux.
Sommes-nous des esclaves ?
Et que seront nos enfants ?
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A tombeau ouvert
- Par Thierry LEDRU
- Le 10/06/2018
Il est minuit et je lis des documents sur l'état de la planète. Et c'est juste effroyable. Je viens d'écrire à une des députées qui a rejeté l'interdiction du glyphosate. J'ai choisi une femme parce que ça me paraît totalement fou et incompréhensible que quelqu'un qui peut porter la vie puisse ne pas la respecter. Et je trouve ça désespérant parce que ça signifie que les plans de carrière sont plus importants que tout.
Je suis donc allée lire sa page facebook et son explication de texte sur cette décision. Et en fait, c'est encore plus simple que ça. Elle est totalement stupide. Elle n'a même aucune connaissance réelle du problème. Quelqu'un capable de dire que la France est exemplaire dans son usage modéré des pesticides, c'est soit une menteuse, soit une ignorante. Soit quelqu'un qui se ment sur son ignorance mais ça n'est en tout cas aucunement une personne de confiance, fiable et lucide.
Et donc ?... Elle a fait ce qui lui a été ordonné.
Alors, la démocratie, vous voulez vraiment savoir ce que j'en pense ?
Le gouvernement nous affirme que dans trois ans, une interdiction entrera en vigueur. Oui, bien sûr...Si je fais le tour des promesses électorales non appliquées, j'en ai pour trois heures.
Ils trouveront autre chose pour repousser encore et dans trois ans, la situation aura considérablement empiré parce que le mal désormais est exponentiel. Il leur suffira de dire que la recherche n'a pas permis de trouver une autre méthode d'exploitation et qu'il faut encore y travailler ou que la période électorale n'est pas favorable à de telles décisions ou que les finances de l'état ne permettent pas d'investir suffisamment dans la transformation des entreprises agricoles ou que la demande de produits alimentaires est incompatible avec une agriculture respectueuse de l'environnement etc etc...Ils trouveront quelque chose...
Quand à Bruxelles, j'ai appris quand j'étais gamin qu'il ne faut jamais obéir à un chef quand c'est un con. Que c'est là que se trouve le libre arbitre, la volonté, la conscience de soi. Si la politique va à l'encontre de la conscience de soi, alors, j'attends avec impatience le jour où les hommes apprendront à user de leur liberté de penser et d'agir.
Et si cela n'arrive jamais, c'est que les hommes sont trop lâches et stupides pour être autorisés à survivre.
Car il faut bien avoir conscience d'une chose très claire désormais : la sphère politique et financière roulent à tombeau ouvert et nous sommes, nous aussi, dans le cercueil.
Le couvercle est en phase de fermeture.
Soit on refuse le processus, par la force si nécessaire, soit on fait la fête encore un peu, on agrandit encore un peu les œillères, on s'amuse et on finit de tout foutre en l'air dans la joie et la bonne humeur.
L'huile de palme...Qui n'en a jamais entendu parler ? Qui aujourd'hui peut ne pas être informé du massacre en cours ? Est-ce que je dois montrer cela à mes élèves demain en classe pour que le traumatisme les empêche de dormir et qu'ils finissent par réagir contre les "parents" qui les élèvent ?
Est-ce que je dois leur montrer la souffrance animale dans les élevages industriels, dans les abattoirs, dans les filets dérivants, est-ce que je dois leur montrer le monde dans lequel ils vivent ?
Quel est l'intérêt d'essayer de leur apprendre l'Histoire de leur pays, les Gaulois, François 1er, et autres poussières insignifiantes quand ils n'ont même conscience que leur avenir est aussi aléatoire qu'un château de cartes et que la tempête approche à grand pas ?
Je leur mens par l'entremise d'une mission enseignante qui sert des forces occultes et destructrices.
L'école, si elle n'est que cela, est un empoisonnement.
Mais il est vrai qu'il convient de contaminer les esprits pour éviter qu'ils se réveillent.
Et je n'ai aucune illusion sur l'impact de mes interventions. Tout aura disparu dans quelques mois parce que la puissance formatrice de la société entière est incommensurable.
Il faut vraiment que je quitte ce lieu avant de me dégoûter moi-même.
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Glyphosate : qui a voté quoi ?
- Par Thierry LEDRU
- Le 09/06/2018
GLYPHOSATE : QUI A VOTÉ QUOI ?
Votre député a-t-il voté pour ou contre l’interdiction ?
MOBILISEZ-VOUS POUR L’INTERDICTION DU GLYPHOSATE
Glyphosate : découvrez qui a voté quoi ! (cliquez sur ce lien)
Interdiction du glyphosate :
qu’a voté votre député-e ?Le glyphosate est un herbicide classé potentiellement cancérigène par l’Organisation Mondiale de la Santé. Le président Emmanuel Macron s’était engagé à interdire d’ici trois ans le glyphosate.
Pourtant une majorité des députés présents et le gouvernement ont rejeté cette interdiction, cédant à la pression du lobby agro-chimique !
Roland Lescure
Lise Magnier
(UAI - Union Des Démocrates, Radicaux Et Libéraux)Nicolas Turquois
(MODEM - Mouvement Démocrate)Véronique Hammerer
(LREM - En Marche !)Pascale Boyer
(LREM - En Marche !)Jean-Michel Jacques
(LREM - En Marche !)Jean-Yves Bony
(LR - Les Républicains)Vincent Descoeur
(LR - Les Républicains)Laure De La Raudière
(UAI - Union Des Démocrates, Radicaux Et Libéraux)Philippe Vigier
(UAI - Union Des Démocrates, Radicaux Et Libéraux)Benoit Potterie
(LREM - En Marche !)Marie Guévenoux
(LREM - En Marche !)Éric Girardin
(LREM - En Marche !)Grégory Besson-Moreau
(LREM - En Marche !)Jean-Pierre Door
(LR - Les Républicains)Gilles Lurton
(LR - Les Républicains)Richard Ferrand
(LREM - En Marche !)Véronique Louwagie
(LR - Les Républicains)Jean-Jacques Bridey
(LREM - En Marche !)Marc Fesneau
(MODEM - Mouvement Démocrate)Jean François Mbaye
(LREM - En Marche !)Jérôme Nury
(LR - Les Républicains)Thierry Benoit
(UAI - Union Des Démocrates, Radicaux Et Libéraux)Jean-Marie Fiévet
(LREM - En Marche !)Antoine Herth
(UAI - Union Des Démocrates, Radicaux Et Libéraux)Charles De Courson
(UAI - Union Des Démocrates, Radicaux Et Libéraux)Valéria Faure-Muntian
(LREM - En Marche !)Jean-Claude Leclabart
(LREM - En Marche !)Christian Jacob
(LR - Les Républicains)Anne-Christine Lang
(LREM - En Marche !)Bertrand Bouyx
(LREM - En Marche !)Marie-Christine Verdier-Jouclas
(LREM - En Marche !)Jean-Baptiste Moreau
(LREM - En Marche !)Emmanuelle Anthoine
(LR - Les Républicains)Guillaume Kasbarian
(LREM - En Marche !)Xavier Batut
(LREM - En Marche !)Nicole Le Peih
(LREM - En Marche !)Nicolas Démoulin
(LREM - En Marche !)Julien Dive
(LR - Les Républicains)Jean-Claude Bouchet
(LR - Les Républicains)Arnaud Viala
(LR - Les Républicains)Monique Limon
(LREM - En Marche !)Rémy Rebeyrotte
(LREM - En Marche !)Maxime Minot
(LR - Les Républicains)Michèle Crouzet
(LREM - En Marche !)Olivier Damaisin
(LREM - En Marche !)Philippe Huppé
(LREM - En Marche !)Olivier Gaillard
(LREM - En Marche !)Graziella Melchior
(LREM - En Marche !)Dino Cinieri
(LR - Les Républicains)