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  • KUNDALINI : préface de Nathalie Vieyra

    Je suis comblé et honoré. Nathalie Vieyra est une référence dans le domaine du tantrisme, une professionnelle reconnue.

    Je lui ai proposé de lire mon roman.

    Elle en a écrit une préface qui me réjouit infiniment.

    Il était essentiel pour moi que ce roman soit accompagné par un témoignage émanant d'une personnalité féminine car je sais qu'un roman écrit par un homme, sur un sujet aussi délicat que la sexualité sacrée, génère chez le public une certaine méfiance, une réticence, un mouvement de recul. Il en est ainsi. L'identité masculine, dès lors qu'elle aborde la sexualité, est entachée d'une image primaire et il est difficile d'inciter à la lecture.

    Nathalie Vieyra me fait l'hommage de cette reconnaissance et je l'en remercie infiniment. 

    Il me plaît infiniment également que le prénom de la femme que j'aime soit le même.

    Nathalie.

    Un signe évident, une "coïncidence" qui me réjouit. Après "Là-Haut", ce sera la deuxième couverture de roman où mon amour pour elle sera mis en image. Vingt-neuf ans de vie commune, une rencontre qui restera inscrite en moi jusqu'au dernier jour de cette vie, trois mois après avoir croisé nos regards, notre premier enfant était conçu dans un refuge de montagne, à 3000 mètres, une nuit solitaire sous les étoiles, juste elle et moi, une nuit d'hiver après avoir marché pendant des heures dans la neige, le poêle à bois n'était là que pour l'ambiance, la chaleur aimante nous suffisait. 

    "Kundalini" lui est dédié et commencera ainsi :

    "À Nathalie, la femme que j’aime à chaque instant et que j’ai déjà aimée en d’autres temps."

     

     


     

    Livre Lâcher prise

    « Lâchez prise, promenades au pays de la conscience. » 

    Qui n’a pas cherché ses mots pour expliquer une sensation énergétique, un état modifié de conscience ? 

    Nathalie Vieyra, masseuse tantrique et thérapeute psycho corporel a toujours ressenti et essayé de partager son vécu sensoriel et extra sensoriel. Elle souhaitait trouver un moyen artistique visuel pour montrer cette notion de globalité corporelle, les flux énergétiques qui nous parcourent et nous relient les uns aux autres et l’univers, la conscience. 

    Ce livre est une invitation au voyage à travers le corps, dans les émotions et l’énergie. 

    Les photos inspirées de Flore-aël Surun suggèrent les mouvements énergétiques et les états de conscience. Elles illustrent l’expérience personnelle et l’univers professionnel de Nathalie, à travers le massage tantrique, DreamWater bercements en eau chaude, Le Wutao Art énergétique corporel. Différentes personnes s’y confient et leurs témoignages montrent la diversité dans l’expérience du lâcher-prise. 

    Nathalie Vieyra et Flore-aël Surun 
    Préface du Dr Olivier Chambon


     

    Préface à KUNDALINI

    "Lorsque j’ai commencé la lecture de ce manuscrit, je ne savais pas à quoi m’attendre. Thierry et moi échangions depuis des mois par messages écrits occasionnellement et j’appréciais son écriture, sa culture générale, et l’homme m’intriguait. Nous parlions de nos expériences respectives spirituelles, tantriques, de la kundalini et ses manifestations. Il m’avait soutenu lors de l’auto édition de mon livre « Lâchez prise, promenades au pays de la conscience » en le partageant sur son blog.

    Cependant il existe des personnes qui parlent très bien du Tantra mais qui ne le vivent pas réellement dans leur corps, cela se sent tout de suite. Entrer dans la dimension sacrée du corps n’est pas une évidence, demande parfois d’être guidé.
    J’ai commencé la lecture et assez rapidement ma curiosité est née, l’envie de connaitre la suite de l’histoire. L’effet miroir fut assez troublant pour moi. Un homme écrit un roman sur une rencontre initiatique, une rencontre entre deux êtres qui se sont déjà rencontrés sans doute dans d’autres vies ? dans d’autres plans ? De nombreux textes plus ou moins sérieux parlent d’âmes sœurs, de flammes jumelles, de famille d’âmes, tentant d’expliquer cette recon-naissance lors d’une rencontre fortuite. Le besoin d’appartenance est fort lorsque l’on vit une telle rencontre. On cherche des témoignages pour comprendre l’inexplicable. Quelqu’un qui vit ou a vécu la même chose va nous rassurer sur l’état de notre santé mentale ! Oui c’est bien vrai, oui ça a du sens et oui, on n’invente pas les impressions d’une familiarité qui dépasse la réalité du moment.
    Ayant été initiée par des hommes dans un premier temps, la lecture de ce roman m’a permis de lire ma propre initiation par le cœur, le corps, l’âme, les yeux, la peau, et l’esprit de l’Homme.

    Cet homme,l’auteur de ce roman, écrit des échanges entre son héros et son héroïne, des dialogues. Bien sûr chaque histoire et chaque être est particulier, mais certaines vibrations, manifestations énergétiques, questions, échanges sont universels. Qu’il est doux de sentir que la magie existe et qu’elle est partagée par d’autres.


    En tant que masseuse tantrique et thérapeuthe psycho corporel, j’ai reçu des personnes en couple, ou de façon individuelle qui venaient avec tant de questions sur des rencontres bouleversantes, leurs sens. La plupart sont bouleversés, perturbés dans une vie rangée par un tsunami sensoriel et émotionnel.

    Je pense que ce roman sera une porte d’entrée pour certain(e)s dans ce que peut être la dimension tantrique. Un espoir pour d’autres dans un moment plus complexe de leur existence, car oui tout peut se transformer si on y met de la conscience. Un sourire dans le cœur pour d’autres qui ont vécu une telle rencontre dans leur vie, et ont su en tirer les enseignements.
     

    Ce livre est donc d’utilité publique. J’en recommande la lecture en écrivant ces quelques mots. Il fera résonnance et je l’espère, invitera quelques un(e)s à ouvrir quelques portes.
     

    Namasté : Mon âme salue ton âme. En toi, je salue cet espace où réside l’univers entier. En toi, je salue la lumière, l’amour, la beauté, la paix parce que ces choses se trouvent aussi en moi. Parce que nous partageons ces attributs, nous sommes reliés, nous sommes semblables, nous ne sommes qu’un."
    Nathalie Vieyra 

  • "Le mensonge dans lequel nous vivons"

     

    Le  dans lequel nous vivons (« The Lie We Live« ) est un documentaire  écrit et réalisé par Spencer Cathcart qui donne son regard critique sur le monde actuel.

     

    Le vidéaste remet en question sur tout ce qui entoure la vie de l’Homme sur , à savoir : la liberté, l’éducation, les entreprises, ou encore l’argent. Il apporte un regard critique tout en invitant le spectateur à réfléchir. A travers cette vidéo, Spencer Cathcart tacle des sujets essentiels comme la politique, l’industrie agro-alimentaire, la médecine, l’environnement et la technologie ; tout en rappelant que l’être humain souhaite une et une seule chose : le bonheur.

    Le texte du  Spencer Cathcart :

    En ce moment, vous pourriez être n’importe où, à faire n’importe quoi. Au lieu de cela, vous êtes assis seul devant un écran. Alors qu’est ce qui nous empêche de faire ce que nous voulons ? Être là où nous voudrions être?

     
    Chaque jour, nous nous réveillons dans la même pièce et suivons la même voie, nous vivons un jour semblable à celui d’hier. Pourtant, il fut un temps où chaque jour était une nouvelle aventure. Chemin faisant, quelque chose a changé. Avant nos jours étaient intemporels, maintenant nos jours sont minutés.

     
    Est-ce cela être adulte ? Être libre ? Mais sommes-nous vraiment libres ?

     
    Aliments, eau, terres… les éléments dont nous avons besoin pour survivre sont la propriété de sociétés. Il n’y a pas de nourriture pour nous sur les arbres, pas d’eau douce dans les ruisseaux, pas de terrain pour construire une maison. Si vous essayez de prendre ce que la 
     fournit vous serez mis sous les verrous. Alors, nous obéissons à leurs règles.
     
    Nous découvrons le monde dans un manuel. Pendant des années, nous restons assis et régurgitons ce qu’on nous raconte. Passant des examens et classés comme des cobayes dans un laboratoire. Élevés à ne pas être différents dans ce monde, éduqués à ne pas être différents. Nous sommes assez intelligents pour faire notre travail, mais pas assez pour nous remettre en question les raisons pour lesquelles nous le faisons. Donc, nous travaillons sans cesse et il ne nous reste plus de temps pour vivre la vie pour laquelle nous travaillons. Et puis vient le jour où nous sommes trop vieux pour faire notre travail. Alors, on nous laisse mourir. Et nos enfants nous remplacent dans la partie.

     
    Pour nous, chacun de nous est unique mais, tous ensemble, nous ne sommes rien de plus que du carburant. Le carburant qui alimente l’élite, l’élite qui se cache derrière les logos des sociétés. Ce monde leur appartient. Et leur ressource la plus précieuse n’est pas enfouie dans le sol : c’est nous. Nous construisons leurs villes, nous faisons tourner leurs machines, nous combattons dans leurs guerres. En fait, l’argent n’est pas ce qui les motive. C’est le pouvoir. L’argent est simplement l’outil qu’ils utilisent pour nous contrôler. Ces bouts de papier sans valeur, nous en dépendons pour nous nourrir, nous déplacer, nous divertir.

     
    Ils nous ont donné de l’argent et en retour, nous leur avons donné le monde. Là où il y avait des arbres qui purifiaient notre air, maintenant il y a des usines qui l’empoisonnent. Là où il y avait de l’eau bonne à boire, il y a des déchets toxiques qui puent. Là où les animaux couraient libres, il y a des élevages industriels où les animaux naissent et sont abattus à la chaîne, pour notre satisfaction. Plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim, bien que nous ayons assez de nourriture pour tout le monde. Où est-ce qu’elle part ? 70% des céréales que nous produisons pour l’alimentation sont utilisées pour nourrir et pour engraisser les animaux que nous mangeons pour le dîner. Pourquoi aiderions-nous les affamés? Ils ne génèrent aucun profit !

     
    Nous sommes comme une peste balayant la Terre, détruisant l’environnement qui nous permet de vivre. Nous voyons tout comme quelque chose qui peut être vendu, comme un objet que nous pouvons détenir. Mais qu’est ce qui arrivera quand nous aurons pollué la dernière rivière, empoisonné le dernier souffle d’air, quand nous n’aurons plus de pétrole pour les camions qui nous apportent notre nourriture ? Quand allons-nous nous rendre compte que l’argent ne se mange pas, qu’il n’a pas de valeur ?

     
    Nous ne sommes pas en train de détruire la planète : nous détruisons toute vie sur elle. Chaque année des milliers d’espèces disparaissent. Et le temps est compté avant que nous soyons l’espèce suivante. Si vous habitez en Amérique, vous avez une probabilité de 41% de développer un cancer. Les maladies du cœur vont tuer un Américain sur trois. On nous prescrit des médicaments pour faire face à ces problèmes mais les soins médicaux, eux-mêmes, sont la troisième cause de décès après le cancer et les maladies cardiaques. On nous dit que tout peut être résolu en donnant beaucoup d’argent à des scientifiques afin qu’ils puissent découvrir une pilule qui pourra résoudre tous nos problèmes. Mais les compagnies pharmaceutiques et les sociétés contre le cancer comptent sur notre souffrance pour faire du profit. Nous pensons que nous sommes à la recherche de remèdes mais, dans les faits, nous nous éloignons de trouver la cause de nos maux. Notre corps est le produit de ce que nous consommons mais la nourriture que nous mangeons est conçue uniquement dans un but lucratif. Nous nous gavons de produits chimiques toxiques. Les corps des animaux sont infestés par les médicaments et les maladies. Mais nous ne voyons pas cela. Le petit groupe de sociétés qui possèdent les médias ne veut pas que nous le réalisions. On nous raconte des balivernes et on nous dit que c’est la réalité.

     
    C’est amusant de penser que l’homme croyait que la Terre était le centre de l’univers. Mais aujourd’hui, nous nous considérons comme le centre de la planète. Nous regardons notre technologie et nous nous disons que nous sommes les plus intelligents. Mais les ordinateurs, les voitures, et les usines nous montrent-ils que nous sommes très intelligents ? Ou bien montrent-ils à quel point nous sommes devenus paresseux. Nous nous sommes cachés sous le masque de « civilisés ». Mais quand on nous arrache ce masque, que sommes-nous ?

     
    Comme nous oublions facilement qu’il y a moins de cent ans que nous permettons aux femmes de voter, que nous permettons aux noirs de vivre comme nos égaux. Nous agissons comme si nous étions des êtres omniscients, mais il y en a beaucoup que nous ne voyons pas. Nous marchons dans les rues en ignorant toutes les petites choses. Les yeux qui nous regardent. Les histoires qu’ils racontent. Tout cela n’est qu’un décor pour Moi.

     
    Peut-être craignons-nous de ne pas être seuls, de n’être qu’une partie d’un plus grand dessein. Mais nous ne parvenons pas à faire le lien. Nous sommes d’accord de tuer les cochons, les vaches, les poules, les étrangers de pays éloignés. Mais pas nos voisins, pas nos chiens, nos chats, pas ceux que nous avons appris à aimer et à comprendre. Nous appelons les autres créatures stupides mais nous les désignons comme responsables de nos actions. Mais le fait de tuer simplement parce que nous pouvons le faire, parce que nous l’avons toujours fait, cela nous en donne-t-il le droit ? Ou cela montre-t-il le peu de choses que nous avons apprises ? Nous continuons à agir en suivant nos pulsions d’agression primitive plutôt que de privilégier la réflexion et la compassion.

     
    Un jour, cette sensation que nous appelons la vie va nous quitter. Notre corps va pourrir, nos objets de valeur seront récupérés. Les actions d’hier seront tout ce qui restera. La mort nous entoure constamment et pourtant elle semble tellement éloignée de notre réalité quotidienne. Nous vivons dans un monde sur le point de s’effondrer. Il n’y aura pas de gagnants dans les guerres de demain car la violence ne sera jamais la réponse. Elle va détruire toutes les solutions possibles.

     
    Si nous examinons nos désirs les plus profonds, nous voyons que nos rêves ne sont pas si différents. Nous partageons un objectif commun : le bonheur. Nous dévastons le monde à la recherche de la joie, sans jamais regarder en nous-mêmes. Beaucoup des personnes les plus heureuses sont celles qui possèdent le moins. Sommes-nous vraiment si heureux avec nos iPhones, nos grandes maisons, nos voitures pour frimer ?

     
    Nous sommes devenus déconnectés. Nous idolâtrons des personnes que nous n’avons jamais rencontrées. Nous assistons à des choses extraordinaires sur les écrans mais, partout ailleurs, il n’y a que de l’ordinaire. Nous attendons que quelqu’un apporte du changement sans même envisager de nous changer nous-mêmes.

     
    Les élections présidentielles pourraient aussi bien se jouer à pile ou face. Ce sont les deux faces d’une même pièce. Nous choisissons le visage que nous voulons et l’illusion du choix, du changement est ainsi créée. Mais le monde reste le même. Nous ne parvenons pas à réaliser que les politiciens ne nous servent pas ; ils servent ceux qui les ont financés pour arriver au pouvoir.

     
    Nous avons besoin de leaders, pas des politiciens. Mais dans ce monde de suiveurs, nous avons oublié de nous diriger nous-mêmes. Cessez d’attendre le changement et soyez le changement que vous voulez voir advenir. Nous ne sommes pas arrivés au point où nous en sommes en restant assis sur notre cul. Le genre humain a survécu non pas parce que nous sommes les plus rapides ou les plus forts, mais parce que nous avons travaillé ensemble.

     
    Nous avons maîtrisé l’acte de tuer. Maintenant, nous allons maîtriser la joie de vivre.

     
    La question n’est pas de sauver la planète. La planète sera toujours là que nous y soyons encore ou pas. La Terre est là depuis des milliards d’années et chacun de nous aura la chance s’il vit quatre-vingts ans. Nous sommes un éclair dans le temps mais notre impact sera là pour toujours.

     
    « J’ai souvent désiré vivre à une époque où les ordinateurs n’existaient pas encore, quand nous n’avions pas des écrans pour nous distraire. Mais je me rends compte qu’il y a une raison pour laquelle c’est maintenant que je veux être en vie. C’est parce qu’aujourd’hui, une opportunité nous est offerte que nous n’avions jamais eue auparavant. »

     
    Internet nous donne le pouvoir de partager un message et d’unir des millions de personnes dans le monde.

     
    « Tant que nous le pouvons encore, nous devons utiliser nos écrans pour nous rapprocher, plutôt que de nous éloigner les uns des autres. »

     
    Pour le meilleur ou pour le pire, notre génération va déterminer l’avenir de la vie sur cette planète. Nous pouvons soit continuer à servir ce système de destruction jusqu’à ce qu’il ne reste aucune trace de notre existence. Ou nous pouvons nous réveiller, nous rendre compte que nous ne sommes pas en train d’évoluer vers le haut mais plutôt de tomber… nous avons juste ces écrans devant nos visages et nous ne voyons pas où nous nous dirigeons.

     
    Le moment présent est celui où chaque pas, chaque respiration et chaque mort nous a conduits. Nous sommes les visages de tous ceux qui ont vécu avant nous. Et maintenant c’est notre tour. Vous pouvez choisir de tailler votre propre chemin ou suivre la route que d’innombrables autres ont déjà prise.

     
    La vie n’est pas un film. Le scénario n’est pas encore écrit. Nous sommes les auteurs.

     
    C’est votre histoire, leur histoire, notre histoire.

  • Lettre de départ à mes élèves

    Dernier jour de classe avec mes élèves de CM2 aujourd'hui.

    Je leur ai donné cette lettre en partant.

     

    "Cultivez l’amour en vous. Je vous ai longuement expliqué  à quel point sa force est immense.

    Si quelqu’un vous fait du mal, apprenez à maitriser votre colère en vous observant. L’autre deviendra alors l’opportunité pour vous de grandir, d’être plus fort encore. Si vous parvenez à rétablir le calme en vous, l’autre n’aura plus aucune emprise sur vous et il ira voir ailleurs, il ira chercher une autre proie puisque la colère qu’il aurait aimé déclencher en vous n’existera plus.

    Vous aurez été plus fort que lui en restant maître de vous-même.

    Ne lui donnez pas le plaisir de vous voir en colère.

    Cherchez la sagesse en vous. Elle a une force immense.

    Si j’avais juste été en colère contre le drame qui a frappé mon frère, je n’aurais jamais pu l’aider. Je vous l’ai raconté. C’est l’amour la seule voie possible. C’est lui qui donne l’énergie de surmonter les drames.

    La colère, comme toutes les émotions qui vous emportent et vous font perdre le contrôle, ce sont comme des poisons que vous avalez et vous en êtes responsable. Mais ce mal, vous pouvez le refuser en lui opposant l’amour de la vie en vous. La vie n’a pas besoin des poisons. Apprenez à vous en protéger. Il suffit  de vous aimer en refusant ce mal qui vous blesse.   

    Allez vers la lumière comme l’arbre qui grandit.

    Imaginez cet arbre, un arbre immense. Il se dresse vers le soleil, jour après jour et lorsqu’une tempête surgit, il n’est pas en colère, il laisse le vent le secouer, il plie et peut-être même que des branches casseront mais les racines sont solides. Le tronc ne cèdera pas. C’est l’amour de la vie le plus fort. Demain, le soleil reviendra et si ça n’est pas demain, l’arbre patientera, il laissera le vent le secouer encore en sachant que le vent se fatiguera et qu’il finira par s’éloigner.

    Laissez les autres s’agiter quand ils vous agressent, montrez-leur que vous n’y attachez aucune importance.

    Si vous n’êtes pas réellement en danger, s’il n’y a rien de grave, -de vraiment grave-, laissez-les se fatiguer. Ils finiront par partir.

    Si la situation est grave, -réellement grave-, cherchez la solution en vous. Cherchez la force de vie. Restez le maître intérieur et vous pourrez user de cette force.  

     

    Lorsque vous avez réfléchi, profondément, lorsque vous avez analysé une situation, lorsque vous avez établi tout ce qui est de votre responsabilité et qu’après ce long travail, vous êtes certain que ce que vous faites est juste, bon et utile, alors n’abandonnez jamais.

    Quoi qu’il arrive, aussi difficile que ce soit. Si cela est juste, bon et utile, n’abandonnez jamais.  

    Ce que vous apprendrez de vous sera plus important encore que ce que vous réalisez.

    Vous découvrirez la force de vie en vous. Et vous ne pouvez pas encore imaginer à quel point cette force est immense.

    Lorsque le travail de l’école sera difficile, cherchez cette force en vous, cherchez la volonté, la détermination, la patience, le courage d’aller jusqu’au bout. Pas seulement pour que ce travail soit le plus performant possible, mais pour que vous soyez fier de vous. C’est cela qui importe.

    Il ne s’agit pas d’être le premier. Il s’agit juste de trouver la force en vous. Ne vous préoccupez pas de ce que les autres réalisent. Ne soyez pas jaloux d’eux parce que cette jalousie, c’est surtout de la colère contre vous et qu’elle ne vous aidera pas. Si vous laissez la colère vous envahir, elle consumera vos forces et ces forces perdues vous manqueront dans le travail.

    Le calme en soi délivre l’énergie nécessaire.

     

    Ce monde a besoin de vous. Il a besoin de votre amour de la vie. Dans le calme intérieur, vous trouverez l’amour. Dans le calme, il n’y a jamais de colère.

    Il est possible pourtant que vous soyez parfois en colère contre vous-même. Apprenez alors à vous pardonner. Personne n’est infaillible mais si vous ne pardonnez pas vos propres erreurs, la colère restera en vous et elle vous empêchera de grandir, comme une tempête intérieure qui ne s’arrête jamais vraiment et vous épuise. Se pardonner, c’est se tourner de nouveau vers la lumière du soleil.

    Il faut de l’amour en soi pour grandir. N’attendez pas uniquement que les autres vous aiment. Apprenez aussi à vous aimer vraiment. Et, alors, vous pourrez aimer les autres. 

    Je vous souhaite de trouver le bonheur en vous-même. Seul, celui-là vous appartient. Tout ce qui vient du monde n’est pas vraiment à vous et peut disparaître en un instant.

    La personne avec laquelle vous passerez toute votre vie, c’est vous-même et rien n’est plus important que vous vous connaissiez réellement. Non pas au regard de ce que les autres pensent de vous puisque ce sont leurs pensées, leurs jugements, leurs interprétations, mais uniquement au regard de votre propre analyse.

    Vérifiez toujours, à chaque instant, que vos pensées, vos paroles et vos actes sont à l’image de la personne que vous avez décidé d’être.

    La sagesse est en vous. Trouvez-la."

     

    Et le petit mot qu'une élève est venue me donner avant de partir :

    "Je n'étais pas un vrai ange

    mais de toi, j'ai eu des louanges

    et tu m'as encouragée pour que je puisse progresser

    je me suis sentie meilleure et j'ai travaillé de tout mon coeur

    et tu as su me soutenir et me parler de mon avenir

    Pour cela et plus encore je veux te remercier

    Merci pour cette merveilleuse année."

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Crime contre la planète.

    J'enlève, bien entendu, l'idée d'un quelconque soutien à Nicolas Hulot, dont la marque Ushuïa use et abuse de l'usage du plastique. Rien que ça, déjà, lui ôte à mes yeux, toute légitimité. 

    Quant au reste, c'est juste ce que que j'écris ici depuis deux ans maintenant et qui rejoint bien évidemment les dizaines de dossiers et les centaines de pages que j'ai lues, écrites par des scientifiques et pas des déglingués du bulbe catastrophistes.

    Je n'adhère pas non plus au titre de l'article. L'humanité est criminelle envers l'ensemble de la vie. Aujourd'hui, elle subit les effets de son indifférence envers la planète. C'est comme si cette humanité devait enfin prendre conscience du désastre parce que maintenant, elle est en danger.

    Crier dans les oreilles des pyromanes qu'allumer des incendies, ça peut aussi être dangereux pour eux, ça pourrait m'amuser si je ne visualisais pas le corps ravagé de la planète...

     

     

    Destruction de la nature : un crime contre l’humanité

     

    Par Elise Rousseau , écrivaine naturaliste et Philippe J. Dubois, écologue —  (mis à jour à )

    Jeunes hirondelles de fenêtre au nid. Depuis 2008-2009, les déclin des oiseaux des champs est de plus en plus marqué. Cela correspond à la flambée des cours du blé et à la généralisation des insecticides neurotoxiques très persistants.
    Jeunes hirondelles de fenêtre au nid. Depuis 2008-2009, le déclin des oiseaux des champs est de plus en plus marqué. Cela correspond à la flambée des cours du blé et à la généralisation des insecticides neurotoxiques très persistants. Photo Christian Décout. Biosphoto

     

    Personne n’aurait imaginé que nous perdrions aussi les hirondelles, en même temps que les abeilles. Les humains seront-ils les prochains ?

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       Destruction de la nature : un crime contre l’humanité

    C’est la première fois. La première fois depuis quinze ans pour l’un, quarante ans pour l’autre, que nous travaillons dans la protection de l’environnement, que nous entendons cela. Dans notre réseau professionnel et amical, des directeurs de grandes associations naturalistes, des responsables de réserves naturelles nationales, des naturalistes de terrain sont de plus en plus nombreux à le dire, en «off» : «C’est fichu !» Ils n’y croient plus. Pour eux, les politiciens, les industriels mais aussi le grand public, personne ne comprend la catastrophe environnementale qui s’est enclenchée.

    Ils continuent la lutte car il faut bien le faire, mais au fond, ils pensent que l’homme ne pourra pas faire machine arrière, c’est terminé. Nous courons à notre perte.

    Quand on a, comme nous, consacré sa vie à la protection de l’environnement, de tels discours font froid dans le dos. Jusqu’ici, nous autres naturalistes, pensions que nous arriverions un jour à faire bouger les choses, à faire prendre conscience à l’humanité de son autodestruction. Mais si même nous n’y croyons plus, qui y croira ?

    Ce printemps est un printemps vide. Les hirondelles, il y a encore quelques années très communes dans les villages, sont en train de disparaître à grande vitesse. On savait qu’on risquait de perdre un jour les éléphants. Que les guépards suivaient la même piste. Mais personne n’aurait imaginé que nous perdrions aussi les hirondelles, en même temps que les abeilles. Est-ce vraiment cela dont nous voulons ? Un monde sans éléphants, sans hirondelles ? Sans abeilles ? Aujourd’hui, plus de 12 000 espèces sont menacées d’extinction (et sans doute bien plus, certaines étant encore inconnues de la science). Depuis combien de temps n’avez-vous pas vu un hérisson autrement que sous forme de cadavre en bordure de route ? Depuis combien de temps n’avez-vous pas vu un hanneton butiner la haie fleurie au fond du jardin ? Ces animaux étaient communs, il y a encore peu de temps. Et plus besoin de nettoyer la calandre de la voiture après un long voyage. Il n’y a quasiment plus d’insectes écrasés dessus…

    Les apiculteurs constatent un effondrement sans précédent au niveau des abeilles et des insectes pollinisateurs en général, avec toutes les questions agricoles et environnementales que cela pose. Comment allons-nous continuer à produire des fruits et des légumes sans insectes pollinisateurs ?

    Dans le milieu des agriculteurs sensibles à l’environnement, une autre inquiétude est bien présente, depuis quelques années maintenant : les risques de grandes famines à venir, dues à l’agriculture industrielle, à la surexploitation des sols, à l’érosion et à la diminution des terres agricoles.

    Contrairement à certains de nos amis naturalistes et scientifiques, nous espérons qu’il est encore possible pour l’homme de réagir, de se sauver, et donc de sauver ses enfants. Mais seulement si nous réagissons maintenant. Chaque jour, chaque heure compte désormais dans le compte à rebours.

    Certains journalistes ont une grande part de responsabilité dans ce qui est en train de se passer, eux, qui sont censés donner l’alerte, eux, qui sont au courant des chiffres terrifiants de la situation écologique. Eux qui, lors des interviews des hommes politiques, ne posent presque jamais de questions sur l’environnement. Eux qui préfèrent consacrer des journaux entiers à des faits divers et autres informations malheureusement tellement dérisoires au regard de ce qui est en train de se jouer pour l’humanité.

    Nous continuons de nous regarder le nombril, pendant que tout s’effondre autour de nous.

    A chaque fois qu’un naturaliste essaie d’alerter l’opinion publique, on lui retourne qu’il est «moralisateur» ou «culpabilisant». Dirait-on à un assistant social qui explique à des parents mettant en danger leurs enfants l’urgence de changer de comportement qu’il est «moralisateur» ? Qu’il est «culpabilisant» ? Alors pourquoi, sur l’environnement, avons-nous le droit de mettre en danger l’avenir des enfants ? Pourquoi avons-nous le droit de leur donner à manger des aliments gorgés de pesticides ? De respirer un air pollué ?

    Il est possible de retourner la situation, si ceux qui nous gouvernent et si les journalistes, qui doivent alerter l’opinion, prennent leurs responsabilités. Aujourd’hui, les politiques accouchent de «COP 21» médiatiquement parfaites mais dont les objectifs (inatteignables) font grimacer la communauté scientifique tant ils sont désormais irréalistes et non soutenus par des actions concrètes. C’est à nous citoyens qu’il appartient de montrer le chemin, en faisant pression pour que l’environnement devienne une priorité absolue.

    On rétorque depuis des années aux scientifiques et aux naturalistes qu’ils sont «anxiogènes». Mais ce n’est pas d’alerter, ce n’est pas de parler du problème qui est anxiogène. C’est de laisser faire les choses sans réagir, alors qu’on a encore quelques moyens d’agir. Ce qui est anxiogène, ce sont les résultats d’études scientifiques qui s’accumulent depuis des décennies et qui vont aujourd’hui tous dans le même sens de l’accélération et de l’irréversibilité.

    Nous devons urgemment apprendre à vivre avec mesure. Avant de se demander quelle énergie utiliser, il faut faire des économies d’énergie. Nous sommes dans une surconsommation énergétique, à l’échelle de la société comme à l’échelle individuelle. Cela pourrait être changé.

    Nous devons aussi nous remettre à réfléchir à un thème banal dans les années 80 et devenu au fil du temps complètement tabou : la surpopulation. La société française reste profondément nataliste, tout comme le reste de la planète. Nous serons bientôt 8 milliards d’êtres humains sur Terre, engloutissant toutes les ressources.

    Pourquoi faire autant d’enfants si c’est pour leur laisser une planète ravagée et l’impossibilité d’avoir une vie correcte ? A l’heure des enfants rois, nous leur faisons le pire des cadeaux : un environnement dévasté, une planète à bout de souffle.

    Ne pourrions-nous pas faire preuve d’intelligence, nous, qui nous sommes hissés de facto au sommet de la pyramide du vivant ? Faire de deux domaines porteurs et concrets, l’alimentation bio et l’écoconstruction, des urgences prioritaires. Arrêter la course à la surconsommation. Réfléchir à notre façon de nous déplacer. Adhérer aux associations de protection de la nature. Ces dernières sont toutes extrêmement fragiles. Elles œuvrent à protéger l’humanité, mais leurs (maigres) subventions sont en permanence réduites, quand elles ne sont pas coupées. Cela demande un courage réel que de non plus changer de logiciel de vie, mais plutôt le disque dur de nos existences.

    Nous appelons le gouvernement à écouter désormais Nicolas Hulot et à lui laisser la place et la marge de manœuvre promises. Nous sommes au-delà de l’urgence. Ceux qui auront contribué à la destruction de la nature, et donc des hommes, seront accusés, et peut-être même qui sait un jour jugés, pour «crime contre l’humanité». Car plus que la planète encore, c’est l’homme qui est aujourd’hui en danger.

    Philippe J. Dubois est l'auteur de : Syndrome de la grenouille et de la Grande Amnésie écologique.
    Elise Rousseau est l'auteure de :  Mais pourquoi j'ai acheté tout ça ?! Stop à la surconsommation. 

    Elise Rousseau écrivaine naturaliste , Philippe J. Dubois écologue

  • Un écrivain

     

    Anita Berchenko, fondatrice des "Éditions du 38" vient de m'envoyer un mail. Elle a décidé de publier tous mes romans adultes. Tous, sans exception.

    N'ayant pas de catalogue "jeunesse", les quatre tomes de "Jarwal le lutin", ne sont pas concernés. 

    Inutile de préciser l'immense bonheur. 

    J'espère profondément qu'Anita sera récompensée pour cette confiance qu'elle accorde à mes textes. Je sais le travail qu'elle abat... Il faut être nourrie par une passion indéfectible pour tenir la distance dans le défi de l'édition et ne pas regarder à la dépense d'énergie. 

    Je la remercie intérieurement quand j'ouvre la page du roman que j'écris.

     

    "Là-Haut" fait déjà partie des "éditions du 38".

    "Les héros sont tous morts" également.

    "Kundalini" sortira à la rentrée de septembre.

    Suivront :

    "Jusqu'au bout"

    "À cœur ouvert"

    "Les Éveillés"

     

    "Vertiges" et "Noirceur des cimes" sont déjà publiés depuis plusieurs années chez deux éditeurs régionaux.

     

    "Les héros sont tous morts" fait partie d'une trilogie.

    "Tous, sauf elle".

    "Il faudra beaucoup d'amour".

    Je travaille à leur écriture.

     

    Dix romans adultes. Tellement de personnages que je ne peux plus les compter.

    Max, Jonathan, Julie, Luc, Tanguy, Etienne, Axel, Sandra, Jean, Blandine, Isabelle, Gaston, Mathieu, Fabien, Laure, Thomas, Lucie, Figueras, Lucas, Pierre, Anne, Lou, Tian, Théo, Brohou, Miossec, Olivier, David, Léo, Marine, Rémi, François et Nadine, Morgane, Birgitt, Yolanda, Fabrice, Marc, Kernaïs, la Pennec, Maryse, Daniel, Lydie, Raymond et Yolande, Moses, Kàlen, Tariq, Wallid, Walter Born, Fabiola, Terence, Boris, le docteur Flaurent,  Diane, Paul, Alice, Chloé, Philippe, Francis, monsieur et madame Boulard, le professeur Cartier, Sam, Lisa, Sonia, Laurent, Yoann, Hélène, Christian, Maël, Leslie, Maud, Sat...

    Il en manque encore.

    Tellement de personnages.

    Ils sont toujours là.

    Ils ne disparaîtront même pas avec moi puisqu'ils sont dans les livres. 

    Ils ne seront plus seulement dans la mémoire de mon ordinateur mais dans l'espace littéraire et peut-être même dans la mémoire des lecteurs et lectrices. 

    Et c'est là que se pose pour moi la question essentielle : quel est le critère fondamental qui permet à un auteur de dire qu'il est un écrivain ? 

    Le nombre de romans publiés ?

    Le nombre de livres vendus ?

    Le souvenir des personnages dans l'esprit des lecteurs ? 

    L'attente du prochain roman chez les lecteurs ?

     

    Je n'ai pas la réponse pour l'instant.

    Je sais par contre le temps que j'y passe.

    Je suis un besogneux, un méticuleux, je travaille, énormément. 

    Dans un immense bonheur. 

    Je m'autorise même à considérer aujourd'hui que j'ai un style personnel. 

    Si je ne connaissais pas mes livres, j'en reconnaîtrais l'auteur en les lisant :)

    C'est très important à mes yeux. 

    C'est peut-être même la réponse la plus pertinente à la question précédente.

    Si le fond n'a pas de forme, s'agit-il d'un roman ou d'un livre ?

    Je n'écris pas de livres, j'écris des romans. 

    Et sans la forme, le fond ne serait rien. 

    Alors, je sculpte, encore et encore. 

    Il y a trente ans, j'usais d'un burin et d'une masse et j'écrivais comme un cantonnier manie la pioche. 

    Maintenant, j'aime uniquement le scalpel. 

    Je dissèque, j'éventre, je fouille et je sais que les mots aiment qu'on les manipule, qu'on les retourne, qu'on les ausculte jusqu'au plus profond des fibres.

    C'est de la chirurgie amoureuse. 

    Et puis vient le temps où tout est en place, où les assemblages sont harmonieux, où la musique des mots coule comme le flux sanguin dans un corps sain. Tout est fluide et le scalpel n'est plus d'usage.

    Il faut passer à la phase de réveil par des carresses longues et patientes, des relectures où chaque virgule aura son importance, il faudra lire chaque phrase dans des murmures attentifs, regarder la mise en page, l'espace comme des silences suspendus, comme une caméra en travelling, un mouvement lent et studieux.

    Les nuits silencieuses où les mots se murmurent.

    Je les aime tant.    

  • Diffuser l'amour.

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    Féminin et Masculin Sacrés x Union du Couple Divin

    23 juin 2015 · 

    Question : Pourquoi le câlin est-il un outil thérapeutique incroyablement efficace ?

    Osho :
    L’homme a besoin d’être un centre d'attention. C’est l’un des besoins les plus fondamentaux des êtres humains. Si on ne prend pas soin de lui, l’être humain meurt. S’il ne sent pas qu’il est important pour quelqu’un, au moins pour quelqu’un, toute sa vie devient insignifiante.

    Aussi, l’amour est la plus grande thérapie qui soit. Le monde a besoin de thérapie parce que le monde manque d’amour. Dans un monde vraiment vivant d’amour, aucune thérapie ne serait nécessaire, l’amour serait suffisant, plus que suffisant.

    Le câlin est simplement un geste d’amour, de chaleur, d’affection. La sensation de chaleur qui se déverse de l’autre personne fait dissoudre de nombreuses maladies en vous, fait fondre l’ego froid comme de la glace. Cela vous fait retrouver l’enfance.

    De nos jours, les psychologues sont bien conscients du fait que si un enfant n’est pas étreint, embrassé, il va manquer d’une certaine nourriture. Tout comme le corps a besoin d’aliments, l’âme a besoin d’amour. Vous pouvez satisfaire à tous les besoins matériels de l’enfant, lui donner tous le confort matériel, si les câlins manquent, l’enfant ne deviendra pas un être en pleine santé. Au fond de lui, il restera triste, ignoré, négligé, abandonné. Il aura reçu de bons soins, mais il n’aura pas été materné.

    Il a été observé que si un enfant ne reçoit pas de câlins, il commence à se replier sur lui-même — il peut même en mourir — bien que tout le reste soit à sa disposition. Sur le plan corporel, il reçoit tous les soins, mais aucun amour n’entoure l’enfant. Il devient esseulé, il devient déconnecté de l’existence.

    L’amour est notre connexion, l’amour est notre racine. Tout comme vous respirez — pour le corps, c’est absolument essentiel : arrêter de respirer et vous n’existez plus — de la même manière, l’amour est le souffle intérieur. L’âme vit par l’amour.

    L’analyse n’y parviendra pas. L’esprit et la clarification, la connaissance et l’érudition n’y parviendront pas. Vous pouvez savoir tout ce qu’il faut savoir sur la thérapie, vous pouvez devenir un expert, si vous ne connaissez pas l’art d’aimer, vous restez uniquement à la surface du miracle de la thérapie.

    (…) Le câlin est un simple geste d’unité — même le geste apporte une aide. Si ce geste est vrai — pas seulement un geste, mais votre cœur y est aussi présent — il peut être un outil magique, il peut faire des miracles. Il peut transformer une situation dans son ensemble, instantanément… Le câlin est tout simplement l’une des choses les plus importantes.

    (…) Quand vous aimez une personne, la seule verbalisation n’est pas suffisante, les mots ne suffisent pas, quelque chose de plus substantiel est nécessaire, les mots ne sont qu’abstraits. Vous devez faire quelque chose. Tenez la main, étreignez la personne, embrassez-la, prenez-la dans vos bras. Cela vous aidera tous les deux — si vous pouvez vous fondre tous les deux dans l’embrassade, vous allez redevenir plus jeunes, plus frais, plus vivants. C’est tout le processus de la guérison.

    L’analyse est la voie du mental, le câlin est la voie du cœur. Le mental est la cause de toutes les maladies et le cœur est la source de toute guérison.

    - OSHO

  • Survivalisme

    Un très bon article qui explique les raisons fondamentales de cette mouvance. Rien à voir avec des propos catastrophistes de porte flingues ou d'adeptes impatients de l'apocalypse. Là, on est dans l'analyse objective.


     

    Le survivalisme en France : la réponse à une société en perte de valeurs

    Publié par  | 19/04/2017 |  | 31  |     

    Le survivalisme en France : la réponse à une société en perte de valeurs

    Sommaire de l'article [Afficher]

    Le survivalisme et la préparation survivaliste sont de plus en plus au cœur de l’actualité en France. Si beaucoup considèrent les survivalistes comme des originaux, ce mode de vie visant à être indépendant et autonome réunit de plus en plus d’adeptes en France et dans le monde.

    Survie : Fait de survivre à un événement négatif, de continuer à vivre : Un malade en survie. Continuité de la vie dans un contexte dégradé.

    Survivalisme : Mode de vie visant l’autonomie et la résilience dans le but d’éviter de subir des situations de survie.

    01. Société moderne et survivalisme : le paradoxe de l’évolution

    01.1 L’effet domino

    Notre société moderne repose sur une longue chaîne d’interdépendances : chaque maillon de la structure socio-économique dépend d’un autre maillon pour fonctionner correctement. Industrie, transports, services publics, fret, entreprises privées, tous ces secteurs semblent distincts et pourtant l’un de ne saurait fonctionner sans les autres. Chacun, à un moment ou à un autre de sa vie, a fait l’expérience d’une perturbation de ce système en France : paralysies des transports, catastrophes naturelles ou industrielles, pénuries de pétrole, accidents nucléaires, effondrements économique, pannes de courant, grèves, conflits armés, émeutes, etc. Dans une société où chaque jour amène son lot de nouvelles menaces, les rangs des citoyens cherchant à se protéger se grossissent de jour en jour.

    Les facteurs potentiels de dérèglement sont nombreux. Le dysfonctionnement isolé d’un organe est courant et communément considéré comme un incident tolérable (cf. cas AZF). Mais une défaillance simultanée et durable de plusieurs systèmes vitaux pourrait déclencher une réaction en chaîne capable de provoquer l’effondrement complet de notre société. Que ceux qui pensent que c’est impossible en France ouvrent leurs livres d’Histoire…

    Certains balayent cette éventualité d’un revers de la main en s’appuyant sur la probabilité « statistiquement faible » d’un tel bouleversement. D’autres choisissent de la prendre en compte et créent leurs propres maillons pour minimiser leur dépendance au système. Ils limitent ainsi l’impact qu’aurait une rupture complète de la chaîne principale sur leurs vies.

    La démarche survivaliste qui vise à maintenir une normalité relative le temps que les systèmes principaux soient rétablis pourrait, si elle se démocratisait en France, participer à la création d’une société plus réfléchie. Avec une population plus réactive et résiliente, la France serait capable de s’adapter aux contraintes exceptionnelles et de basculer sur un mode de fonctionnement alternatif entièrement opérationnel lorsque les circonstances l’exigent.

    01.2 Le survivalisme a mauvaise presse en France

    Apprendre à maintenir son habitation en bonne condition structurelle et sanitaire, stocker et produire de quoi s’hydrater, se nourrir et se chauffer, générer sa propre énergie pour s’éclairer, connaitre les gestes qui sauvent et être capable de se défendre lorsque c’est nécessaire semble tomber sous le sens. Et pourtant, la communauté survivaliste et la notion même de survivalisme ont mauvaise presse, en particulier en France où le sujet est souvent tourné en ridicule.

    Qualité inhérente à l’espèce humaine, la capacité de survie est pourtant devenue une notion étrangère au citoyen moderne, au point de s’être transformée en une curiosité spectaculaire qu’on met en scène dans des téléréalités comme la célèbre « Man vs. Wild » où le sensationnel Bear Grylls, en caricature d’aventurier, grimpe aux arbres, se jette dans des rivières glacées, mange des plâtrées d’insectes et boit son urine.

    L’audience est toute trouvée : la survie et la nature sont deux notions bien méconnues de l’homme 2.0 piégé dans sa jungle de béton. Les techniques de survie n’ont d’ailleurs jamais été adaptées à nos modes de vies urbains : la grande majorité des guides parus à ce jour se propose de nous apprendre à subsister dans la nature, ce qui est d’une pertinence relative quand on habite en ville. L’objet de la préparation survivaliste sera de vous donner les moyens de vous maintenir autant que possible dans votre logement urbain et donc ne pas avoir à appliquer leur contenu, ou du moins le plus tard possible.

    Souvent abordé sous le prisme de la pathologie mentale et du sensationnalisme voyeuriste par les médias français, le terme survivalisme appelle irrémédiablement l’image d’un paranoïaque qui s’enferme dans son bunker avec armes et provisions pour échapper à la fin des temps.

    survivalisme durant la guerre froide : illustration d'un bunker survivaliste de 1962

    Brochure commerciale d’un promoteur de bunkers personnels, Etats-Unis, années 1960.

    01.3 Qui sont les survivalistes ?

    Cette vision réductrice de l’état d’esprit survivaliste occulte les raisons profondes de son apparition et de sa démocratisation, tout comme l’étendue des savoirs qu’il regroupe. Compétences techniques, organisation, cohésion, cultures, soins médicaux, maniement des armes, psychologie, chimie, mécanique, stratégie, tactique, la liste des qualités et connaissances des membres de la communauté survivaliste est longue. Et pour cause : l’accumulation de savoirs utiles est la meilleure façon de se préparer aux risques qu’impliquent les situations dégradées.

    Il n’y a pas de doute, le survivalisme fascine. Critiqué pour sa logique perçue comme catastrophiste, ultra-individualiste et prédatoire, le mouvement survivaliste a pris ses racines aux États-Unis dans les années 1950, entre autres en réponse à la menace d’un conflit nucléaire avec l’URSS.

    À la fin de la Guerre du Vietnam (1955-1975), des dizaines de milliers de soldats vétérans rentrent aux États-Unis. Ce retour marquera le début du survivalisme moderne : certains d’entre eux, marqués par l’expérience du combat et de la guerre, se retirent de la vie collective avec la société américaine qui traverse alors une révolution culturelle libertaire. Certains de ces soldats partent alors dans les régions isolées du centre des États-Unis pour s’y installer en quasi autarcie. Isolés du reste de la population américaine, ils vivent simplement tout en se préparant à l’éventualité d’une catastrophe ou d’une guerre sur le sol américain et posent les bases du survivalisme en mettant au point guides et techniques que nous connaissons aujourd’hui.

    Devant la décadence d’une société qu’ils ne reconnaissent ni ne comprennent plus, ils se vouent à vivre en préservant et en étant prêts à défendre les valeurs authentiques de liberté, de propriété et de souveraineté sur leurs terres inspirées par leur foi et la constitution des États-Unis. Cette vie rudimentaire orientée sur des valeurs simples et axée sur la survie leur a valu le surnom de survivalistes.

    Le survivalisme a évolué depuis la fin de la guerre froide et la multiplication des catastrophes industrielles et naturelles, des guerres, des attaques terroristes et des tensions socio-culturelles au cours des XX et XXIème siècles l’ont démocratisé sous les notions de prepping ou néo survivalisme, considérées comme des approches plus durables, plus collectives, plus sereines et plus politiquement correctes de la survie. Il n’en a néanmoins pas perdu de vue ses fondamentaux.

    Survivre implique de continuer à vivre quand tout est réuni pour entraîner la déchéance, la mort, ou les deux. Les communautés humaines font face à ces risques depuis la nuit des temps, la notion de préparation préventive n’a donc rien de nouveau. Pendant longtemps la communauté survivaliste s’est principalement préparée à un effondrement soudain et brutal de la continuité civilisationnelle et sociale. Elle a petit à petit élargi le spectre des scénarios envisagés pour s’adapter aux enjeux et contraintes d’un monde moderne qui sombre lentement et donne d’une main pour reprendre de l’autre.

    Ainsi, loin des clichés du reclus associable qui astique son arme toute la journée dans l’attente que l’humanité retourne à ses plus bas instincts, le survivaliste passe le plus clair de son temps à travailler (comme tout le monde) et à assimiler des connaissances pour accroître son autonomie : jardinage, couture, bricolage, premiers soins, la liste est longue.

    Aujourd’hui en France, les survivalistes sont aussi nombreux qu’invisibles. Nous sommes vos voisins, vos amis, vos policiers, vos médecins ou vos garçons de café. Nous ne sommes ni des fous ni des dangers. Nous ne sommes pas un contre-pouvoir. Nous ne souhaitons pas la guerre ni la chute de l’État. Bien au contraire : nous construisons, dans le calme et dans la discrétion, la transmission de nos valeurs républicaines et les remparts de notre société au cas où elle viendrait à s’effondrer.

    01.4 Se préparer à mieux vivre

    De la panne d’essence au milieu de nulle part à la guerre civile en passant par la catastrophe naturelle, une foule d’événements extraordinaires plus ou moins déstabilisants et graves peuvent survenir. Le citoyen survivaliste ne se concentre d’ailleurs pas nécessairement sur les risques d’une catastrophe majeure. Savoir comment éviter et minimiser les problèmes et dangers de la vie quotidienne et comment réagir à des désastres aux conséquences temporaires est même sa préoccupation principale.

    Si le survivalisme est souvent perçu comme un mode de vie réservé aux illuminés ou aux fous furieux, la réalité est bien différente. Au cours d’une vie, tout un tas de coups durs surviennent : perte d’emploi, problèmes de santé, perte d’un proches, catastrophe naturelle… dans les moments où l’argent vient à manquer ou quand plus rien ne semble avoir de sens, avoir un stock de denrées alimentaires et de l’argent de côté est un « luxe » qu’on apprécie.

    Les scénarios plus graves sont bien sûr aussi un sujet de préoccupation pour le survivaliste, mais leur nature extrêmement imprévisible et destructrice les rend très complexe à anticiper. Une personne seule ou accompagnée de sa famille ne peut rien faire pour anticiper une catastrophe nucléaire ou une guerre, et à l’heure où les discours alarmistes se multiplient en France il est bon de garder les pieds sur terre. La préparation à l’imprévu ne doit pas se transformer en une peur irrationnelle du lendemain ni en angoisse de tous les instants.

    Un certain nombre d’auteurs et de commerçants on fait de la peur un fonds de commerce très lucratif et distillent leur message angoissant par le biais de livres, de vidéos et de billets de blogs. Si injecter un peu de réalité dans l’esprit de son prochain n’est en soi pas une mauvaise chose, il faut savoir rester terre à terre.

    • On a plus de chance de se faire renverser en traversant la rue que d’être victime d’une attaque bactériologique,
    • il est plus probable de perdre son emploi que de voir son lieu de travail détruit par un bombardement,
    • le risque de perdre un proche de la maladie est plus élevé celui de le voir tomber lors d’une attaque terroriste,
    • il est plus vraisemblable de subir les conséquences d’une inondation que celles d’une guerre civile. etc…

    Si cette dernière hypothèse apparait souvent comme la moins probable, elle est néanmoins possible et nombreux sont les événements à nous l’avoir rappelé ces dernières années. Ce n’est pas un hasard si on entend de plus en plus parler de survie urbaine, de survivalisme et de résilience… Les divers sites de sécurité civile ont toujours préconisé de garder chez soi de quoi tenir au minimum 1 mois et le gouvernement allemand a récemment incité sa population à constituer des stocks de vivres et d’eau en cas d’attentat ou de catastrophe.

    Si vous lisez ceci c’est que vous prenez conscience que le contexte général actuel et notre mode de vie moderne –la dépendance à tout- nous rendent vulnérable. Vous voulez vous donner les moyens de protéger votre famille du mieux que vous le pouvez en cas de situation de crise et c’est normal. Pour chacun et plus encore pour le survivaliste, l’idée de voir ses proches manquer, souffrir ou mourir est inacceptable. S’imaginer incapacité et ne plus pouvoir leur être utile ou les défendre l’est tout autant. On ne survit pas pour soi, on survit pour que les siens survivent. Et pour cela, il faut se préparer.

    Quoi qu’il en soit, nul ne peut se préparer à toutes les éventualités ni vivre dans l’isolement total, quel que soit son niveau de préparation. Personne ne choisit la date ni les circonstances de sa mort et nous ne pouvons qu’essayer d’en retarder l’heure. Les éventualités de vivre un cataclysme majeur sont restreintes. Il est donc plus constructif et accessible de se concentrer sur des scénarios plus plausibles et de mettre en place des plans d’actions répondant à des troubles limités en gravité et en durée : le plan d’évacuation et les sacs d’évacuation d’urgence, qui peut s’avérer utile en cas de travaux dans l’appartement comme en cas de guerre civile, en est un bon exemple.

    01.5 Ville et campagne, deux environnements pour une même dépendance

    Le milieu urbain évoque communément une forte densité de population et le nombre élevé de logements et services qui lui sont dédiés : barres d’immeubles, parkings, usines, bureaux, hôtels de police, casernes de pompiers, ateliers, hôpitaux, crèches, commerces, écoles, etc.  A l’école, on nous apprend très tôt à différencier la ville et la campagne, comme si ces deux univers se côtoyaient sans  se rencontrer. La réalité est bien différente et dès lors qu’il s’agit d’être confronté à une situation de crise, les enjeux des habitants de grandes villes de France comme Paris, Lyon ou Marseille ne sont pas très éloignés de ceux de communes bien plus modestes.

    On peut alors élargir les critères de la vie en milieu urbain à toute personne qui vit dans un logement qui donne sur une route fréquentée ou qui en est proche, qui a une proximité directe de voisinage (maisons proches ou mitoyennes, vie en appartement dans un immeuble), qui est dépendante des réseaux publics pour l’eau, le gaz et l’électricité et des commerces pour s’alimenter.

    On s’aperçoit ainsi que la plus grande part de la population française est confrontée à des problématiques de résilience et de survie urbaine. La densité de population et la proximité des bâtiments sont les facteurs les plus inquiétants à considérer dans le cadre d‘un effondrement de la normalité dans une ville. La haute concentration d’individus dans un secteur aux ressources limitées ou épuisées ne peut rien amener de bon et le survivalisme urbain fait de plus en plus d’adeptes. Il est extrêmement difficile de se figurer la barbarie des comportements induits par le manque. On a beau se l’imaginer, on ne connait pas le manque d’hygiène total, ni la soif, ni la faim, la vraie, celle qui rend fou au point de piller ou de tuer son voisin pour se nourrir.

    01.6 Le siège de Sarajevo : une population forcée au survivalisme urbain

    Les survivants des guerres de Yougoslavie et en particulier ceux du siège de Sarajevo (Bosnie) auraient beaucoup à dire sur le sujet. Pris au piège par le siège le plus long et le plus meurtrier de l’histoire de la guerre moderne (5 avril 1992 – 29 février 1996, près de 11500 morts), la population a vécu en vase clos pendant 4 ans. A la merci du manque de tout, pris pour cibles par les snipers et les bombardements incessants de l’artillerie serbe, les assiégés ont vu tomber près de 500 000 obus sur leur ville. Entre pertes humaines dramatiques et ravages matériels, le cauchemar fut total. Ce qui est particulièrement marquant avec ce siège et ce qui en fait un cas d’école, c’est la situation de Sarajevo avant que la situation ne bascule. Avant la guerre, cette capitale dynamique de 500 000 âmes connaissait une forte période de croissance et de développement et était un modèle de mixité ethnique et religieuse.

    Les habitants vivaient en paix et jouissaient de l’animation de la cité qui proposait douceur de vie et services modernes : hôpitaux, cinémas, restaurants, etc. Entouré de ce confort et de ces signes tangibles de civilisation, la population n’a pas voulu croire à la guerre qui frayait son chemin jusqu’à elle. Ces gens vivaient dans un pays civilisé où ils étaient égaux. Nationalités, religions et origines ethniques différentes se mélangeaient pour créer une nation vantée comme forte et prospère, égalitaire, fraternelle… du moins jusqu’à ce que l’équilibre des forces change et qu’il en soit décidé autrement. Et lorsque les obus ont commencé à pleuvoir autour de la ville, il était trop tard. Incrédules, les Sarajéviens ont imaginé que leur gouvernement allait faire quelque chose, que l’aide internationale allait solutionner le conflit et que la situation allait revenir à la normale rapidement. Mais rien ne s’est produit. Et personne n’était préparé à vivre l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire européenne du XXe siècle.

    01.7 L’expérience est un peigne pour les chauves

    La morale est que nos sociétés structurées nous offrent une facilité d’accès à du matériel utile et un confort de vie dont il ne faut pas se priver tant qu’il nous est donné d’en profiter. Plus le niveau de civilisation est élevé, plus la chute est rude. Survivalisme rime nécessairement avec anticipation. Nul ne sait de quoi demain est fait et la satisfaction des besoins médicaux doit être une priorité, en particulier en France où leur accès est aisé et bien remboursé. Ce n’est pas une fois privé d’accès aux soins qu’il faut se dire qu’on aurait dû faire soigner cette mauvaise dent, cette douleur à l’abdomen ou se faire prescrire des lunettes à notre vue…

    En dépit de ce confort, nombreux sont ceux qui fantasment un effondrement socio-économique en France qui les placerait en position dominante ou leur donnerait un rôle, une mission claire qu’ils comprennent et approuvent. Ceux-là sont les victimes inconscientes d’une société d’hyper-croissance et d’uniformisation de masse qui les empêche de trouver leur place : personne ne veut être un mauvais investissement. Personne ne veut être pris pour moins que ce qu’il ne vaut. Personne ne veut être la preuve que la vie ne vaut finalement vraiment rien. Alors tout le monde avance dans les pas de celui qui le précède. L’individualisme est total et rend la dépendance collective et massive, le naufrage est universel.

    La consommation n’est pas un mode de vie ni une fin en soi et nos générations en prennent conscience dans la frustration et la douleur, ce qui n’est pas sans engendrer une certaine forme de violence.

    02. Un regard survivaliste sur les restes du monde

    Au-delà de l’accumulation de connaissances et de matériel, le survivalisme s’appuie sur la compréhension du monde qui l’entoure. Ceux d’entre vous qui ont lu 1984 de George Orwell se souviennent certainement de ce slogan: « LA GUERRE, C’EST LA PAIX. LA LIBERTE, C’EST L’ESCLAVAGE. L’IGNORANCE, C’EST LA FORCE.»

    Ce slogan du régime politique fictif (ANGSOC) de 1984 de George Orwell illustre parfaitement la stratégie de contrôle mise en place par nos gouvernements et la contradiction permanente dans laquelle nous vivons. La double pensée orwellienne qui consiste en l’acceptation simultanée de deux concepts contradictoires  se retrouve par exemple dans le concept de guerre « préventive » moderne (Irak, Afghanistan, Lybie, Syrie, etc.) utilisé par les États-Unis et l’OTAN.

    02.1 « La guerre, c’est la paix »

    Éliminer un adversaire potentiel avant qu’il n’ait une chance de pouvoir se défendre honorablement dans le cadre d’un éventuel conflit est interdit par le droit international, mais le concept de guerre préventive existe pour contourner cette interdiction : appuyés par le flot continu d’informations orientées des médias, les gouvernements nous emmènent faire la guerre pour ne pas faire la guerre.

    Ce système de pensée se retrouve aussi dans les discours politiques : le meilleur exemple récent en est l’élocution du Président de la République Française qui au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 annonçait gravement « la France est en guerre » devant le Parlement et la France entière et déclenchait l’état d’urgence… sans qu’aucune mesure cohérente ne soit mise en place par la suite : du jamais vu au pays de la pensée cartésienne.

    La population française, à qui on a annoncé la guerre suite à des attaques d’une barbarie extrême qui ont fait 130 morts, plus de 400 blessés et détruit des milliers de vies, a donc continué à vivre comme en temps de paix. Si certains analystes politiques voient dans cette déclaration présidentielle une énième maladresse de communication, on peut en faire une lecture différente. La répétition de cette déclaration et les invitations lâches du Premier ministre à « s’habituer à vivre avec le terrorisme » pourraient laisser penser qu’on cherche à nous habituer à vivre en paix dans un état de guerre permanent. Aveu d’impuissance ou manipulation ?

    Le résultat est le même pour le citoyen. De tous  temps, la propagande mensongère a été la composante majeure des systèmes politiques sans principes. Tous les systèmes tentent de convaincre leurs électeurs que le système est bon, juste et noble, digne d’être défendu et perpétué… Mais en France, y croit-on encore ?

    02.2 « Et je soufflerai sur ta maison… »

    L’objectif des terroristes est de perturber notre mode de vie et de nous faire vivre dans la peur constante d’une attaque. Les réponses hasardeuses apportées par les politiciens, loin de créer de la réassurance, appuient malgré eux cet agenda : déploiement inutile de militaires et de policiers patrouillant en tenue de combat dans les rues, propositions de lois visant à restreindre l’accès aux armes à feu à la population, édition de consignes à respecter en cas d’attaque… l’intégration de l’islam en France (comme ailleurs) est un échec et la guerre se mène désormais à la fois contre un ennemi intérieur et extérieur.

    Toutes ces mesures soulignent la soumission et l’impuissance de notre nation devant l’ennemi et influent négativement sur le quotidien du citoyen sans le protéger pour autant. Et rares sont ceux à opposer le bon sens à ces dispositions. Les militaires sont formés à la guerre conventionnelle et ne sont ni organisés ni équipés pour s’engager rapidement et efficacement dans des situations où civils et terroristes sont mélangés.

    Nos policiers, qui sont d’ailleurs souvent adeptes du survivalisme, souffrent d’un manque de personnel, de formation et d’un équipement désuet dont le remplacement est sans cesse repoussé par manque de budget… En dépit des millions dépensés par le gouvernement dans des projets inutiles ou moins urgents. On l’a bien vu lors des attaques du 13 novembre 2015, les terroristes ont pris leur temps avec leurs victimes, en particulier au Bataclan.

    02.3 Le jeu de quilles de l’ennemi : strike sur un peuple français désarmé

    Tels des renards dans un poulailler, ils ont joué avec nos frères, nos femmes, nos adolescents avant de les mettre à mort. Ils ont pris leur temps car ils savaient qu’il n’y avait aucune chance qu’ils rencontrent la moindre résistance armée de la part de leurs otages. Et devant la volonté des citoyens de s’armer pour se protéger, la leçon que tirent les politiciens est : il faut interdire les armes à feu à la population. A ce titre, le cercle des tireurs sportif et le mouvement survivaliste sont surveillés de près.

    L’explosion du survivalisme en France est directement liée à la montée de l’insécurité et à la fréquence de plus en plus élevée des attaques terroristes. Les bombes ont été délaissées pour des attaques barbares à l’arme automatique, à la machette, à la hache, au couteau ou au camion-bélier… La capitale n’est plus la cible unique et chacun se sait désormais la victime potentielle d’un « déséquilibré« . Survivalisme et défense sont directement lié et sous l’impulsion de l’Union Européenne, les lois sur le contrôle des armes légales se durcissent. L’interdiction pure et simple de détenir une arme finira par tomber, ce n’est plus qu’une question de temps. Il ne faudrait pas que le peuple Français aie l’idée de se défendre… la puissance de l’État ne doit pas être remise en cause (on ne peut mettre fin à la tyrannie sans recours à la force…) et le spectre de la guerre civile ne doit pas être agité.

    Pourtant, l’ensemble des tueries de masse procède du même mode opératoire bien connu : un ou plusieurs assaillants lourdement armés pénètrent dans une enceinte abritant des civils désarmés et les massacrent. Le concept de gun-free zonesinventé par les américains pour créer des zones de sûreté est en réalité le meilleur moyen de créer des pièges mortels pour les civils.

    Il en va de même à l’échelle d’un pays. Incriminer préventivement les citoyens et chercher à les priver de leur doit à posséder légalement les armes à feu qui leur permettraient de se défendre est une hérésie sans nom. Désarmer un peuple revient à nier son droit à l’autodétermination et à l’offrir en sacrifice au premier assaillant venu. Le survivaliste et le tireur sportif, qui souvent sont une seule et même personne, ne savent cela que trop bien.

    La seule réponse apportée par la population aux massacres du 13 novembre aura été le dépôt de bougies, de fleurs et de peluches devant les lieux où ils furent commis, symptôme d’une population infantilisée qui ne juge et ressent les événements que par le prisme façonné par les médias et les discours du pouvoir en place, qui la dispensent d’exercer son jugement et de prendre en main son destin. La guerre de la désinformation fait rage, les mêmes images et les mêmes discours tournent en boucle sur les chaines télévisées et l’effet de sidération fait son œuvre. « Vous n’aurez pas ma haine ».

    Dépendant et désarmé, le citoyen devient un sujet à la merci des décisions de la classe politique qui règne en maitre. La guerre est là, invisible mais prête à s’abattre et à déchaîner toute sa barbarie dans le monde fleuri et vulnérable des gentils, peuplé de peluches, de dessins d’enfants et de bougies ; la violence en suspens a alors un effet de pétrification sur le peuple impuissant et l’enferme dans la psychose. Ceux qui contrôlent les médias, et donc les esprits des citoyens, ont un pouvoir dont n’auraient pas osé rêver les rois et les dictateurs. La population, couche par couche, perd progressivement toute capacité de discernement. Or le discernement est la capacité à reconnaître la différence entre croyance et réalité démontrable. Aujourd’hui, tout n’est plus que croyances martelées… Le survivalisme et sa philosophie visent à contrecarrer cela.

    02.4 « La liberté, c’est l’esclavage »

    Ce slogan pourrait malheureusement être gravé sur les devantures de la plupart des entreprises. Aussi paradoxale que cette affirmation puisse paraitre, elle est à la base de la structuration de notre société moderne. De l’ouvrier au ministre, tous les êtres humains sont esclaves de l’argent et du profit : ils doivent travailler pour vivre et s’acquitter de taxes et d’impôts souvent abusifs pour faire partie de la société, certains plus que d’autres, certains profitant des autres. Néanmoins, beaucoup s’imaginent être libres.

    Si vous avez un doute, cessez de payer lesdits impôts et vous comprendrez rapidement que la liberté s’achète. Le système financier nous oblige à pointer chaque jour de 9h à 18h et peu nombreux sont ceux qui peuvent se targuer de faire un travail à la fois bien payé, créatif, stimulant et utile à la société. Bien souvent, la seule motivation pour aller travailler est la paye à la fin du mois, qui bien sûr ne suffit pas à combler les besoins et ce n’est pas un hasard. D’un côté, le smicard vit un survivalisme économique forcené : vivre avec rien ou presque est un vrai combat quotidien, personne ne peut le nier.

    Travailler plus pour gagner plus… pour payer toujours plus

    Le schéma est le même dans toutes les entreprises : les équipes dirigeantes sont payées 5 à 10 fois plus que les petites mains (ouvriers, agents de maitrise, cadres) car en maintenant la plus grande part de la population dans la précarité on l’enferme dans sa condition et on la fait se concentrer sur ses problèmes matériels : comment payer les impôts, économiser pour changer de voiture, mettre de côté pour les vacances des enfants ou pour la retraite, s’offrir tel bien ou tel service… d’ailleurs nombreux sont ceux qui s’intéressent d’abord au survivalisme par nécessité matérielle.

    Avec de telles préoccupations, l’envie d’envoyer paître son patron ou de prendre du temps pour se lancer en politique disparait aussi vite qu’un SMIC en période de Noël. La pauvreté, la maladie et la guerre sont profitables mais rien n’arrive à la cheville de l’esclavage salarié quand il s’agit de contrôler la population tout en la mettant au service du capital.

    L’argent est devenu la religion planétaire, partout dans le monde on trouve ses fidèles. Des êtres qui vivent une vie d’esclave, piégés dans des cages de verre et de béton le jour, hypnotisés devant des écrans la nuit. Dépendants de tout, ils assemblent leurs chaînes minutieusement dans des jobs qui ne sont d’aucune utilité à leur prochain. Obéissants et soumis à l’autorité ils sont les suppôts d’un mal exponentiel et les plus dociles d’entre eux sont glorifiés par la société comme ambitieux. De bons soldats bien sous tous rapports, prêts à piller, trahir et tuer avec la bénédiction de la Machine qui joue de leurs frustrations. Se soumettre au système est leur victoire la plus étincelante ; en être exclu est leur pire cauchemar.

    02.5 « L’ignorance, c’est la force »

    Ces quelques mots reflètent bien l’absence d’écoute et de partage du savoir entre les élites auto-proclamées et le simple citoyen, le manque de transparence et l’immobilisme des gouvernements ainsi que la confiscation du pouvoir au peuple en dépit des discours, des postures et du cirque démocratique. On le sait et on le constate chaque jour dans le monde entier, un système politique fera n’importe quoi pour préserver son pouvoir, y compris envoyer sa nation à la casse. En Chine, on dit qu’un sot juge les gens sur leurs paroles, et qu’un homme sage les juge sur leurs actes et leur accomplissement… Avec une classe politique qui n’accomplit rien, nous en somme réduits à choisir nos présidents en fonction de leur degré de corruption. Et tout cela semble banal en France, berceau de la démocratie…

    Nos jeunes sont désormais programmés dès le plus jeune âge pour exécuter des tâches binaires, leur raison d’être est de générer plus de zéros sur un serveur bancaire car leur survie en dépend : personne ne leur a appris l’indépendance ni montré qu’une autre voie est possible. La liberté  passe aujourd’hui au travers d’une vie professionnelle dévorante et d’un casque de réalité virtuelle ; l’expérience n’est plus acquise mais simulée et personne ne questionne les programmeurs. C’est une véritable guerre de destruction intellectuelle qui est menée et la conquête se fait par la saturation des esprits.

    survivaliste préparation guerre virtuelle

    Déconnexion totale de la réalité pour un abrutissement maximal

    Le constat est clair : nos vies s’articulent autour de centres d’intérêt, d’actions et de matériels qui s’éloignent et nous éloignent chaque jour un peu plus de nos besoins réels. Les séries nous abreuvent d’histoires extraordinaires abordant d’ailleurs souvent la question du survivalisme (The Walking Dead, Jericho, The leftovers, The 100, etc.) pendant que nous sommes vautrés dans nos canapés. Il suffit d’allumer sa télévision ou de s’attarder sur les publicités placardées dans les couloirs du métro parisien pour prendre conscience que la priorité de l’humanité est devenue de s’échapper du réel. Qu’il s’agisse de consoles de jeux, de chaînes câblées proposant des milliers d’heures de séries à visionner ou de casques de réalité virtuelle invitant à l’évasion numérique, la tendance générale s’inscrit dans la fuite de la réalité. Nous sommes entrés dans l’ère du divertissement.

    Diversion : Manœuvre ou procédé visant à attirer l’adversaire vers une zone ou un point différent de celui sur lequel on compte attaquer : opérer une diversion. Événement, action qui amène quelqu’un à détourner son attention d’une tâche, d’un souci : Une agréable diversion à son ennui.

    Cet éloignement de la vie et l’ultra dépendance au système qui en découle résultent d’une certaine atteinte de la civilisation telle qu’elle nous est présentée par la société de consommation. Ce que nous appelons survivalisme était tout simplement la vie pour les générations qui nous ont précédées. Le survivalisme d’aujourd’hui ferait sans doute sourire nos ancêtres. Dans notre monde moderne, un être civilisé est un être qui ne se soucie pas de pouvoir satisfaire lui-même ses besoins physiologiques, il se consacre au travail et au divertissement. Chacun de ses actes génère des profits pour la Machine et c’est la Machine qui pourvoit à ses besoins vitaux.

    02.6 L’esclavage moderne

    Chacun doit pouvoir se dédier entièrement à travailler, à consommer et à se divertir pour combler les temps morts entre ces deux activités. Ces derniers se font d’ailleurs de plus en plus rares : le divertissement devient lui-même une source inépuisable de consommation : télévision à la demande (payante bien sûr), électroménager connecté avec fonction de commande automatique, jeux avec achats intégrés, etc. La consommation s’insinue partout et tout le temps, omnipotente, omnisciente, vorace.

    Telle l’oie que l’on gave, l’humain devient une machine à consommation perpétuelle. Une personne qui se soucie de sa capacité à vivre sans l’appui des miracles et du harcèlement constant de la société de consommation  (c’est-à-dire, qui met en doute sa pertinence, ses intentions, ses valeurs et sa pérennité, un survivaliste par exemple) est considérée comme réactionnaire -voire dangereuse-, mise au ban par les gens « normaux » et lapidée par les médias.

    Mais quelle est donc cette norme à laquelle on veut nous faire adhérer à tout prix ? Accepter la cheptelisation de l’humanité, la privatisation des gains et la socialisation des pertes, la décadence de la société et la destruction des valeurs, la négation du bon sens et de l’équilibre naturel et l’usure de l’humain jusqu’à la corde, voilà ce qu’est devenue la normalité (lire accès à la consommationprogrès et cohésion sociale). Le survivalisme, au-delà des considérations de sécurité physique et matérielle, vise aussi à préserver l’esprit. Et plus le temps passe, plus il devient urgent de se prémunir contre les déviances que provoque la société « moderne ».

    02.7 Le survivalisme pour reprendre le contrôle

    Devenir survivaliste et résilient, c’est travailler sur soi pour y échapper et créer sa propre réalité pour vivre en accord avec ses valeurs. Gagner son autonomie, c’est se donner les moyens d’être plus confiant en l’avenir et s’offrir une paix de l’esprit pour avancer le plus sereinement possible dans un monde instable et incertain. Un pied dedans, un pied dehors : il faut profiter de la croisière mais être prêt à sauter dans un canot de sauvetage si le navire sombre. Et comme à bord du Titanic, il n’y en a pas assez pour tous les passagers.

    Le constat est terrible : on ne peut pas changer le monde. Mais on peut changer son monde. Prendre le contrôle de sa vie et de son environnement pour le simplifier et le sécuriser est à la portée de chacun et pour cela il suffit d’ouvrir les yeux. La résilience c’est aussi, en partie, sortir de l’enfance. L’homme est une créature d’habitudes en quête constante de réassurance ; le réflexe enfantin de se cacher dans les jambes de ses parents se transpose à l’âge adulte par le réflexe de faire appel à la protection de la société, même si elle en est incapable. Le survivaliste apprend à rejeter ce réflexe et à ne s’appuyer que sur lui-même.

    La vulnérabilité entraine la peur et pour beaucoup la peur appelle le déni. Peut-être avez-vous déjà fait part de votre préoccupation à des collègues ou à des proches et essuyé des regards fuyants ? C’est frustrant mais tout à fait normal. Le commun des mortels fait tout pour oublier qu’il l’est ; ne vous avisez surtout pas de lui rappeler. La vie s’en chargera.

    Si vous lisez cet article c’est que vous savez que quelque chose ne tourne pas rond et que vous voulez agir. Votre instinct de conservation s’est réveillé car vous sentez que le système se trouve déjà dans une situation critique et qu’il pourrait brutalement tout entrainer dans sa chute. Vous l’avez écouté et c’est très bien, soyez-en fier. Le mouvement survivaliste s’appuie sur l’espoir et le courage, signe le désir de renouer avec la vie et le refus de se soumettre un esclavagisme pervers.

    Le survivalisme est la forme la plus avancée d’engagement et de désobéissance civile. Et par-dessus tout, c’est un chemin qui mène à la vie dans sa nature la plus authentique. En minimisant notre dépendance, nous regagnons notre indépendance, notre liberté et surtout notre humanité.

    Si les quelques ondes négatives attachées au terme « survivalisme » vous dérangent, sachez que ce n’est qu’un mot. Les valeurs et notions qu’il abrite sont, elles, universelles et positives.

    03. De l’ultra-consumérisme au survivalisme en France : les raisons du changement

    L’objectif du survivalisme est d’apprendre comment se passer au maximum des systèmes de support et de la respiration artificielle qu’ils représentent. Le but profond est de (re)conquérir son humanité et de s’ancrer dans le réel.

    03.1 La place du survivalisme dans une société déséquilibrée

    Maslow a théorisé qu’en tant qu’êtres humains, nous avons différents besoins à combler pour nous épanouir dans notre condition et pour tendre à la civilisation. Ces besoins sont hiérarchisés (à tort dans un contexte de développement personnel mais à raison dans un contexte de survivalisme) en 5 strates pyramidales et complémentaires qui entrent dans 3 sphères de besoins à la fois différents et indissociables : besoins physiologiques, besoins psychologiques et enfin, besoins sociologiques.

    survivalisme pyramide de maslow

    Notre mode de fonctionnement moderne nous permet de nous concentrer sur nos besoins psychosociologiques. Si c’est en soi la marque d’une société stable au quotidien, cela a pour effet pervers de nous rendre égocentriques et de nous divertir de ce qui devrait toujours être au centre de nos préoccupations : garantir la satisfaction pérenne de nos besoins vitaux et ceux de nos proches. Le survivalisme n’est pas une occupation farfelue ni un centre d’intérêt : c’est un mode de vie à part entière.

    Une étude mondiale récente TNS-SOFRES a démontré qu’en France les 16-34 ans passent plus de 24 heures par semaine à consulter les réseaux sociaux. Cela représente plus de 3h30 par jour, auquel nous pouvons ajouter 1h30 de télévision soit en moyenne 5 heures de divertissement audiovisuel quotidien et ces chiffres ne sont pas très éloignés chez leurs aînés. A titre de comparaison, environ 2h30 par semaine sont consacrées aux courses alimentaires, et 3h30 au tâches domestiques (source INSEE).

    La suite ici : 

    https://www.resilience-urbaine.com/survivalisme-resilience/survivalisme-france-societe-valeurs/#comment-619

     

  • JUSQU'AU BOUT : la douleur

     

    Ce roman, je l'ai écrit, il y a vingt ans. Rien n'a changé en moi de ce que j'écrivais à cette époque sinon que mes espoirs d'une humanité éveillée a fini par disparaître.

    Des humains qui s'éveillent, oui, cela, j'y crois toujours. Je suis convaincu par contre que leur émergence se heurtera un jour à la folie de la masse sans âme et que cette confrontation ne se fera pas dans l'amour. L'amour viendra lorsque la folie aura été éradiquée.

    Quant aux réflexions qui m'ont conduit là, elles ne datent pas de la semaine dernière. Ce sont des centaines de pages écrites, des milliers d'heures à penser, penser, penser encore et d'autres centaines de pages écrites, dans ce roman-là puis les autres et ceux à venir.

    La dévastation de la vie sur Terre nourrit proportionnellement la rage qui jaillira le jour où tout cela ne sera plus supportable et où le combat pour la survie deviendra inéluctable.

    Il faudra aller jusqu'au bout avant de disparaître.

     

     

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    JUSQU'AU BOUT

    "Il décida de marcher. L’envoûtement des pas, le retournement vers soi… Plonger à l’intérieur. Le goût d’un bonbon de son enfance. Il revenait régulièrement. Il n’aurait su le décrire mais il le ressentait pourtant. Ce n’était pas dans la bouche mais dans une mémoire profonde, diffuse, insaisissable, un abysse impossible à situer. Comme un envahissement. Qu’y avait-il d’autre dans ces endroits inexplorés ? Était-il possible de remonter plus loin dans le temps ? Une mémoire à l’échelle de l’humanité se cachait-elle en nous ? Une mémoire à l’échelle de l’univers, était-ce possible ? Portions-nous bien plus que nos simples souvenirs ?

    Enflammé par les idées, il se prépara joyeusement et partit. Il délaissa les sentiers et s’enfonça sous les arbres. Une borne d’altitude placée sur la carte. C’était son objectif. Entraînement pour le Grand Nord.

    Méandres sous les pinèdes, franchissements de talus, remontées de flancs rocailleux, faire le point avec la boussole, tracer un azimut, prendre des repères…

    Il essaya de replonger dans la discussion de la veille. L’opposition entre l’essence et la personnalité. Où en était-il ? Un fouillis de pensées lui brouilla rapidement l’esprit. Désagréable malaise. Comme un travail titanesque, une odyssée périlleuse, sans aucune balise. En était-il capable ? Il décida de chercher parmi les écrivains ceux qui auraient pu s’intéresser à cette théorie et qui l’aurait analysée. Il n’en trouva aucun et il perdit les quelques réflexions personnelles qu’il avait réussi à extirper des méandres de son cerveau agité. Manque de culture, il se trouva pitoyable.

    Il s’arrêta pour rectifier son cap avec la boussole. La traversée d’une zone de feuillus encombrée d’arbustes épineux et de taillis serrés l’avait écarté de son axe.

    Lorsqu’il voulut reprendre le fil de ses réflexions il n’en restait qu’un capharnaüm indescriptible. L’impression de devoir tout reprendre à zéro. Il en garda une pénible sensation d’impuissance et décida finalement de ne penser à rien et de se concentrer sur la marche.

    Les parfums de résine, les chants joyeux d’oiseaux invisibles, les couleurs chatoyantes des frondaisons, la découverte curieuse d’un nouveau paysage, quelques traces d’animaux dans une boue séchée, des sentes discrètes qu’il suivit silencieusement attisèrent peu à peu cet abandon.

    Et pourtant ce dépit, cette déception tenace. Ce n’était pas ainsi qu’il parviendrait à progresser dans sa propre connaissance et la désillusion le rattrapait. Une lutte inéluctable, comme si les pensées ne pouvaient cesser de se combattre, de se chevaucher, de se contredire, il voulait cesser de penser et devait y penser pour y parvenir. Désirer l’apaisement et créer dès lors les conditions favorables à l’émergence du dégoût, une nasse inévitable, ce dégoût de l’impuissance en lui.

    En débouchant dans une clairière, il s’aperçut que la couverture nuageuse s’était déchirée et que des taches de bleu parsemaient le tissu tendu du ciel. Une étrange similitude avec les différents états dans lesquels il évoluait depuis quelques mois. Les trouées éparses pouvaient représenter les quelques moments de clairvoyance qui parvenaient parfois à déchirer la masse compacte de son engourdissement. Les eaux boueuses du lac. La nature, quand on l’observait réellement, offrait de multiples possibilités d’analyses de l’existence. Mais cette simple observation restait insuffisante si l’on désirait parvenir à une conscience supérieure. Comme un simple jeu enfantin, une connivence imaginaire. Il en resta troublé puis l’idée jaillit brutalement comme un éclair de lucidité, une fulgurance qui faillit le renverser !

    Il s’arrêta.

    Le ciel, comme son esprit, procédait de la même façon, ils étaient semblables et égaux dans leurs existences ! Il ne s’agissait pas de se comparer occasionnellement à un élément de la nature mais de vivre comme cet élément, aussi fragile ou déterminé que lui, aussi troublé ou apaisé. Identique. Lui, simple être vivant, membre à part entière d’une nature vivante, il ressentait les mêmes troubles, les mêmes agitations, les mêmes apaisements qu’un ciel, qu’un lac, qu’un arbre ou qu’un insecte. Leurs effets étaient sans doute différents dans leurs matérialisations visibles mais leurs causes restaient communes. Les ouragans ou les tremblements de terre pouvaient donc représenter les conséquences d’un trouble profond de la planète, trouble assimilable à celui d’une crise de nerfs chez l’homme.

    Durant quelques secondes, cette idée lui sembla totalement folle puis finalement cela lui parut évident. Les animistes l’avaient ressenti depuis longtemps. Cette terre était vivante, tout comme lui et il la percevait enfin dans sa réalité. Tous ces textes ésotériques qui prenaient, à travers cette vision, une portée considérable, ces réflexions qu’il n’avait pas su saisir, ces témoignages incompris.

    Mais si cette nouvelle conscience s’avérait exacte, tout ce que l’homme infligeait à la nature devait la plonger dans une totale incompréhension vis à vis de cette humanité.

    « Pourquoi cette espèce vivante me cause-t-elle autant de douleurs ? »

    Cette question devait résonner à chaque instant dans l’âme de cette planète. Il en eut honte. Terriblement honte. Aucune autre espèce vivante ne se permettait un tel affront, l’idée d’une atteinte physique inconsidérée et injustifiée ne pouvant sans doute même pas s’éveiller dans l’esprit d’aucun des autres membres de cette vie. Le plus incroyable étant d’entendre ces hommes accuser la montagne meurtrière, la mer implacable, les volcans cruels d’avoir emporté quelques vies humaines. Mais pouvait-on honnêtement demander à cette planète de rester impassible juste parce que nous vivions à sa surface ? La puce qui nous sautait dessus ne nous demandait pas de rester immobile et de cesser toute activité. Elle savait bien qu’elle prenait un risque en s’aventurant sur cette surface vivante, mouvante et colérique. Elle en assumait la décision. Nous étions bien les seuls à oser nous plaindre des phénomènes inhérents à la vie de notre vaste foyer.

    Il essaya de recentrer chacune de ses pensées et d’en retirer un résumé, une formule parfaite, un condensé précis qu’il pourrait facilement transmettre aux hommes qui seraient prêts à l’écouter. Il ne trouva rien de simple. Vouloir limiter de telles réflexions revenait systématiquement à en perdre un aspect et à donner à l’ensemble une impression farfelue. On ne l’écouterait même pas, on se moquerait de lui, il s’en doutait bien et entendait déjà les railleries. L’humanité s’était enfermée dans une vision restrictive mais rassurante, une hégémonie qui satisfaisait son désir narcissique. Vouloir établir une égalité d’existence, une similitude dans nos émotions avec un brin d’herbe ou une fourmi relevait de l’utopie absolue. Personne ne l’écouterait.

    Il pensa à Maryse et Daniel. Un possible partage.

    Le retournement vers soi. Il ne s’agissait pas de se contenter d’un regard humain mais d’instaurer un regard différent, neuf, épuré, jusqu’à l’effacement de cet humain. Qu’il ne reste qu’une forme de vie en symbiose avec d’autres formes de vie. L’oubli de soi, quand il ne s’agit que d’une forme aiguë de prétention, était la clé nécessaire à cette ouverture vers le monde. Il tenait la solution et la joie qui le gonflait aurait pu le faire voler au-dessus de la cime des arbres.

    Ce fut comme une naissance et l’accession à une nouvelle lumière.

    Pas, cette fois, la lumière artificielle d’une salle d’hôpital mais la lumière de l’univers. Un rayonnement d’étoile, un embrasement au cœur de ses fibres, un noyau en fusion, une âme libérée, un envol. Des vagues de frissons qui cascadent.

    Un autre état de conscience, différent de celui prôné par l’esprit humain. Un état naturel. Un état de connivence avec le monde. Nous serions donc en dehors de la vie, attachés comme du bétail à tirer dans une fuite aveugle des fardeaux imposés, à nous abrutir jour et nuit de drogues licites, à nous interdire, par tous les moyens, de nous observer. Il pensa à ses journées de travail, à ses six heures en classe, à ses deux heures au bureau, à l’entretien de son logement et de son fourgon, de son vélo et de toutes ses petites affaires, aux courses, à la télévision et à la radio, à ces informations d’un monde en débâcle, aux discussions sur le mauvais temps et le prix de l’essence, et à tous les passe-temps dérisoires pour occuper les dernières minutes de cette mort camouflée dans une journée quotidienne. Toutes nos activités nous tournaient irrémédiablement vers un extérieur artificiel, à des distances considérables de nous-mêmes et du monde. De notre complicité avec ce monde. Nous étions tous dans un état de non vie.

    Il s’assit au sommet d’une butte. Il dominait la cime des arbres. Le paysage devant lui s’étendait jusqu’à l’horizon. Il eut peur brutalement de ce qu’il découvrait.

    Il eut peur du moment où il redescendrait parmi les morts.

    Il eut envie de leur parler. Il eut pitié d’eux. Pour la première fois, il aima l’humanité. Pendant quelques secondes. Pourquoi cette humanité avait-elle abandonné ce bonheur ?

    Il chercha… Et comprit qu’il ne devait pas le faire. Chercher, c’était encore faire appel à l’esprit humain pour répondre à une question qui concernait un ordre planétaire, une harmonie universelle d’où l’homme s’était retiré.

    Il déposa son sac, sortit sa serviette et l’étala. Il se déshabilla et s’allongea au soleil. Les yeux fermés.

    Une brise légère mais régulière coiffait le sommet dégagé et repoussait les insectes. Il pensa aux rennes de Scandinavie qui progressent sur les crêtes ventées pour se protéger des taons. Il suivit leurs longues marches. Vaste troupeau obéissant à des migrations séculaires, chaque individu posant ses pas dans les pas de ses ancêtres, acceptant la loi du groupe sans même y penser, perpétuant sereinement un ordre naturel. Un faucon survolait les troupeaux. La danse suspendue de l’oiseau le conduisit au bord de l’océan. Jonathan Livingstone l’accueillit. Le goéland avait acquis la liberté à travers le vol, il avait brisé les règles établies et choisi de développer des qualités extraordinaires pour éveiller sa propre connaissance. Mais s’il avait atteint une liberté sublime, il ne le devait qu’à une volonté farouche. Ce n’était pas un exemple accessible à tous. Le développement de cette connaissance hors du commun n’avait été rendu possible qu’à travers l’extrême perception et l’absolue maîtrise de son essence. Il avait retrouvé enfoui sous de misérables comportements quotidiens toutes les possibilités de son corps et de son esprit. De son être unifié. Aujourd’hui, le culte de la personnalité qui servait de référence ne représentait en fait que la consolidation d’un système pervers, nullement l’accession à cette connaissance supérieure. Ce n’était pas l’homme qui était promu mais sa totale participation à une vie de masse. Et les quelques individus parvenant à s’extirper de cette foule anonyme cautionnaient par cette fausse réussite un esclavage doré, totalement éloigné de toute essence. Rien ne s’éveillerait. Ce n’était pas l’homme libre qui pouvait jaillir mais juste l’homme privilégié, profitant avidement de l’opulence sordide des plaisirs offerts par ce système, l’embellissement frénétique des murs de la prison. Celui qui y parvenait apparaissait comme le plus heureux et le meilleur des hommes et la foule envieuse continuait à rêver avec le même enthousiasme aveugle, la même convoitise, se nourrissant d’espoirs de gloire et de fortune quand la paix de l’âme restait à portée de main, accessible à tous, sans distinction sociale, raciale ou d’intelligence. C’est l’esprit seul, sa sensibilité et sa capacité à goûter pleinement l’importance d’un brin d’herbe comme celle d’une étoile qui ouvrait les portes du monde.

    Il s’étonna de la fluidité de son raisonnement. Il ne se souvenait pas avoir connu auparavant des éveils aussi flamboyants. Il ne pouvait certifier qu’il parviendrait à échanger de telles idées mais ce bonheur était déjà si inattendu qu’il lui suffisait amplement. Il douta d’ailleurs d’une possible transmission. N’était-ce pas à chacun de constituer sa propre théorie ? Sa propre vérité…Opposée à cette vacuité terrible qui nous étouffait. Soudainement, encore une fois, le vide de l’existence telle qu’elle était instituée, lui brûla la gorge. Physiquement. Il s’assit, prit la gourde et avala plusieurs goulées d’eau fraîche. L’angoisse disparût mais la tension dans laquelle l’esprit s’était maintenu céda d’un coup. Les larmes coulèrent, librement, sur les joues, il fallait pleurer, il le sentait, c’était une délivrance nécessaire, pas une fuite ou un abandon mais un lien avec ce monde oublié et battu. La rencontre triste de deux consciences esseulées, la complicité fabuleuse de deux esprits en sursis, deux êtres condamnés à plus ou moins brève échéance, sentant au-dessus de leurs consciences effrayées la menace permanente d’un sabre que l’espèce humaine tenait fièrement.

    Il refusa de sombrer dans les noirceurs et se releva. Il reprit son sac et s’engagea sur une sente. Il força son pas durant de longues minutes, crachant des bouffées de déprime dans les souffles jaillis de ses poumons, dans les brûlures de ses muscles, les gouttes de sueur qui voilaient ses yeux. Il sentit combien la peur pouvait étouffer les plus beaux sentiments, les plus intenses émotions. Il avait entrevu son retour parmi les hommes et la terreur qui s’était dressée l’avait tétanisé. Comment supporter ce mensonge immonde ? Ça ne lui semblait plus possible.

    Il marcha comme un forcené, évadé d’une prison morale et qui court, qui court, sentant dans son dos la rage haineuse des morts.

    Il serpenta entre les arbres, hors de tout objectif et de toute conscience réelle. Ce fut une fuite sans but. La douleur était en lui, les terreurs l’habitaient. Et il souffrait davantage encore de ne pas maîtriser ces assauts morbides, de ne pas parvenir au contrôle de soi et de devoir, pour trouver une certaine paix, consumer ses forces dans des défis déraisonnés.

    Il atteignit un nouveau sommet, simple colline déboisée, ouverte sur les horizons. Dans la dernière montée, un vertige l’avait ébloui. Il décida de manger. Espérant surtout y trouver l’absence de pensées dont il avait besoin.

    Face à lui s’étendaient des pentes boisées, vastes mers de couleurs superbes sur lesquelles les rayons solaires, variant leurs inclinaisons et leurs intensités, jouaient pendant des heures. Il devina, sous le secret des frondaisons, les itinéraires répétés des animaux, leurs parcours ancestraux, incessamment agressés par des hommes envahisseurs. Il sentit l’angoisse pesante des espèces encerclées, les cris suppliants des arbres abattus, les râles étouffés d’une terre labourée, toutes ces souffrances quotidiennes qui resserraient impitoyablement sur des êtres fragiles leurs étreintes mortelles. Il aperçut au loin une brume étrange, surplombant une vallée invisible. Était-ce une vapeur échappée d’un lac ou la pollution d’une ville ? Embryon de pluie ou haleine putride. C’est de nos âmes que s’élevait ce poison. L’empreinte des hommes sur la Terre. Le cerf, au fond des bois, percevait le parfum pestilentiel des fumées d’usine, le ronflement des moteurs, le vacarme des avions, le hurlement aigu des tronçonneuses, les appels des chasseurs vers les meutes excitées des chiens. Même le parfum âcre de sa sueur agressait les narines des animaux aux abois. L’homme n’était toujours qu’une menace, que le complice cynique de la mort. Le dégoût. Il n’était qu’un humain. Les fumées de son fourgon, les routes dont il profitait, les champs sulfatés pour les récoltes forcées dont il se nourrissait, les bétails engraissés pour des populations obèses, les mers vidées par les filets dérivants, les centrales nucléaires pour des électricités gaspillées, les forêts vierges rasées pour des meubles coûteux, les fleuves agonisants sous les rejets nitratés, les décharges sauvages et les dépotoirs engorgés. On immergeait dans les fosses marines des containers de déchets radioactifs comme on jetait par les fenêtres des voitures un paquet de cigarettes. Le geste était le même. C’est la mort qu’on propageait.

    Le dégoût.

    Il ne voyait pas d’issue et sentait combien ses réflexions le conduisaient à une impasse. Si les animaux vivaient dans la peur permanente, la planète elle-même ressentait-elle cette angoisse ? Représentions-nous désormais le mal absolu ?

    Sa simple présence éveillait dans les arbres des frissons inquiets et les gens incrédules mettaient cela sur le compte du vent. Un pigeon passa devant lui. Son vol était puissant et rapide. Était-ce une fuite, la recherche désespérée d’un dernier refuge ? On trouvait jusque dans les mers australes des traces de dérivés chimiques. Où pouvait-il aller ? Les feuilles des arbres, autour de lui, le regardaient avec des yeux terrifiés, des hordes d’insectes affolés fuyaient devant ses pas aveugles, les nuages empoisonnés pleuraient des larmes acides.

    Les hommes avaient propagé la mort. Ils étaient son plus fidèle allié. L’humanité comme l’étendard de la grande faucheuse.

    Le dégoût.

    La violence du dégoût.

    Il se leva et prit le chemin du retour. Un court instant, des désirs de suicide. Il en gardait sur les lèvres un goût sucré, presque bon, l’anéantissement salvateur de la culpabilité et l’impression d’un geste enfin à soi.

    Il ne devait pas rester seul. Il en mourrait. C’était certain.

    Tête baissée, il parcourut les bois, la mort aux trousses et c’est ce sentiment effroyable de la fin à venir que les hommes étouffaient sous des agitations frénétiques. Ne pas savoir, ne pas écouter ni sentir. Rien. Vivre dans l’aveuglement, juste pour se supporter. Nous étions la mort et nous le savions. Mais nous maintenions avec obstination l’interdiction de le dire.

    Il finit par courir espérant que la violence de l’effort empêcherait toute intrusion raisonnée.

    Arrêter de penser et ne penser qu’à cela.

    C’était donc cela le rôle du sport. Juste le complice d’une dictature complexe. L’opium du peuple, un de plus.

    Ne pas penser. Courir. Etouffer le dégoût sous des épuisements musculaires.

    « Arrête de penser ! » cria-t-il dans le silence craintif des bois. Des sanglots échappés bloquaient ses souffles dans la gorge serrée.

    « Arrête de penser, gémit-il, arrête. »

    A l’orée d’une clairière, il se figea. Il ne se souvenait pas de cet espace dégagé. Il regarda autour de lui et ne reconnut rien. Au premier instant, il se dit qu’il était perdu mais l’absurdité de cette conclusion le frappa. Parmi les hommes, il était perdu. C’est ici qu’il était quelque part mais il n’y trouvait pas les repères inculqués et se sentait totalement égaré.

    Avant de s’effondrer, il fonça, droit devant.

    Ce n’est pas le temps qui s’égrena mais la répétition mécanique de ses foulées, la force de ses respirations, l’usure de ses muscles, le choc dans son crâne des pas retombés, les crachats de salive qui suintaient aux coins des lèvres et les larmes salées qui coulaient de son corps comme un pus honteux.

    Honteux.

    C’est ainsi qu’il déboucha sur une route. Il reconnut l’accès au lac. Il était descendu trop bas. Il remonta le ruban goudronné sans diminuer la longueur de ses foulées, comme poursuivi par l’horreur du monde humain et il songea à ces milliards de kilomètres balafrant la planète, cicatrices sans cesse entretenues, élargies, renforcées, reliées entre elles par des réseaux de plus en plus étendus. Il crut devenir fou et comprit qu’il découvrait la vraie raison. Les fous, de leurs côtés, traçaient de nouvelles routes pour rejoindre plus rapidement leurs semblables.

    Le parking, le fourgon. Il courut encore, s’engouffra, ferma la porte et sauta fébrilement sur la boîte de cannabis. Anesthésier les flots de pensées sous des brouillards parfumés, étouffer fébrilement des consciences insupportables."