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Sport et handicap
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/05/2018
Là-Haut
Extrait :
"C’est une journée magnifique, un ciel d’une pureté absolue, une neige étincelante. En altitude, les dépressions de la semaine passée ont déposé une extraordinaire poudreuse.
Cinquième descente. Aucune appréhension. La prothèse ne le limite pas. Il n’attaque pas encore totalement la pente, mais il sent que rien n’est impossible. Quelques sorties supplémentaires et les automatismes s’installeront de nouveau. Il a déjà remercié Lionel qui a insisté pour le filmer. Plusieurs personnes du groupe l’ont félicité pour son style et sa maîtrise. Lionel leur a révélé qu’il était guide. Il s’est raidi à cette phrase et une jeune fille a aussitôt rajouté.
« Vous allez pouvoir reprendre le métier. »
Il a répondu qu’il ne savait pas encore et son trouble, depuis, ne le quitte plus. Pour tous ces gens, rien ne l’empêche de parcourir de nouveau la montagne et d’y emmener des clients. Il ne laissait jamais l’idée lui effleurer l’esprit. Il en avait fait son deuil. Un de plus. Et là, sans aucune hésitation, cette jeune fille, Lionel et les autres gens du groupe se tournent vers lui et affirment qu’il est en pleine forme, que son style est impeccable, qu’on voit l’expérience du professionnel de la montagne. Il a la tête qui tourne.
Il descend la piste rouge des bosses sans aucune appréhension et sans même y penser réellement. Il est ailleurs, dans un univers lumineux de parois verticales. Bouleversé. Et c’est un nœud qui s’est délié dans son ventre.
Un peu plus tard, sur un télésiège, ses deux compagnons du moment, « rasta attitude » avec un débit de paroles étourdissant, lui demandent s’il a repris l’escalade, car ils aimeraient bien essayer. Amputés tibiaux tous les deux. Accident de moto. Ils en parlent avec une facilité qui le déconcerte et l’essentiel de leurs discussions se tourne vers de multiples projets. Rien ne semble les arrêter. Il répond qu’il doit d’abord s’y remettre avant de songer à emmener quelqu’un. Et un des deux skieurs, enthousiaste, ajoute : « Vu comment tu reprends le ski, ça posera aucun problème. » Et cet enthousiasme finit par le gonfler lui-même d’une certitude joyeuse. Il va tout recommencer, avec force et application. Il en sourit, tout seul, en tournant la tête vers les montagnes qui l’environnent.
« On a déjà fait une via ferrate à Aussois, avec Lionel, raconte le plus hirsute des deux. C’était génial. Le vide, ça nous plaît, mais l’escalade, ça doit être encore mieux. Dans la cité d’où on vient tous les deux, on n’a jamais eu l’occasion de faire des sports comme ça. Nous, c’était plutôt la course à pied avec les flics au cul. Mais alors depuis qu’on a perdu un bout de guibole qu’est-ce qu’on s’éclate ! »
Là, c’est trop. Ils en sont contents ! Il a du mal à y croire. Mais ils paraissent tellement naturels. Et hilares !
Lionel les attend au sommet de la piste.
« T’as fait la montée avec ces deux jobards ! Et ben, t’as pas dû t’ennuyer. C’est des fous furieux. Des comme ça, j’ai jamais vu. On leur ferait faire n’importe quoi pourvu que ça leur fiche la trouille. Des accros, je te dis. Si tu veux des mecs blindés pour aller en montagne, tu trouveras pas mieux. »
Les deux gars, à cet éloge, se tapent dans la main en remuant leurs dreadlocks et en gueulant un « yahou » à libérer toutes les avalanches du secteur.
Il ne peut s’empêcher de rire. Et les larmes aussitôt lui viennent aux yeux. Il refuse de dévoiler cette émotion incontrôlée et se lance dans la pente. Les deux joyeux lurons et Lionel se lancent à ses trousses. Il a les yeux embués et les essuie d’un geste rapide. Il sourit maintenant et s’amuse en entendant les efforts du trio qui le suit.
L’éclat de son rire. Comme une brèche dans un mur. Cette forteresse dans laquelle il s’était enfermé. Un prisonnier à l’air libre. Libre de rire et de se mêler à ses semblables, sans réticence ni crainte. Il ne saurait même plus expliquer les raisons de cet enfermement qu’il s’imposait. L’étourdissement du bonheur est un puissant antalgique. Un avenir totalement nouveau se dessine. Il peut approcher les êtres qui l’entourent. La solitude n’est plus une nécessité ni une pénitence, elle ne doit être qu’une occasion de repos et de retour vers soi. Toute sa perception de l’existence change. En quelques instants. Et l’image de la jeune fille surgit soudainement dans un éclair ébouriffant. Son visage auréolé d’une joie lumineuse. Il ne pue pas la mort comme il le craignait et avant d’être un amputé il est une personne dont la compagnie n’est pas rejetée. Il est aussi du monde des hommes. Et ses semblables sont toujours prêts à l’accueillir.
Ils mangent, tous réunis au soleil, assis sur des rochers dégagés par le vent et la douceur des derniers jours. Chacun profite du moment pour retirer sa prothèse et sécher la peau du moignon, affiner les réglages et la position de l’appareillage. L’étalage de jambe en matériaux composites dessine une étrange scène. Les dernières nouveautés techniques sont commentées, les expériences sportives des uns, les projets des autres. Il est très impressionné par le fait que rien ne semble les limiter. Ils sont tous à la recherche de solutions. Pas de regards attristés sur le passé, pas de nostalgie d’un temps lointain. La fusion du groupe et l’enthousiasme commun projettent les idées vers l’avant. Il se sent soulevé par cette ambiance joyeuse et positive, transporté vers les arêtes dentelées, gravissant des parois vertigineuses. C’est parce qu’il était seul qu’il ne pouvait imaginer autre chose que la marche vers des sommets arrondis. Tous ces compagnons du moment lui affirment qu’il n’y a pas d’autres limites que celles de l’esprit. L’un d’eux lui raconte l’histoire d’un alpiniste, un Polonais, amputé fémoral d’un côté et tibial de l’autre, qui a gravi le Mont Blanc l’été dernier. Lorsque lui tentait de gravir quelques marches.
« Et des cas comme celui-là, rajoute-t-il, il y en a tout de même pas mal. »
Et chacun effectivement de raconter une histoire similaire dans le milieu du cyclisme, du ski, de l’escalade, de la voile, de la course à pied, du triathlon. Il est estomaqué. Bouleversé. Une jeune fille, à ses côtés, lui raconte le marathon de New York. Elle l’a couru l’an passé, vingt mois après son amputation. Elle était accompagnée par deux amis en fauteuil roulant. Tous les trois, ils ont fini l’épreuve.
Il sait que dans le centre de rééducation, il aurait pu rencontrer de telles personnes. Il n’a pas voulu les voir, il a rejeté toutes les approches. Il s’est enfermé dans son handicap. Sans jamais prendre en considération celui des autres. Il comprend à cet instant combien il s’est trompé et immédiatement se corrige en pensant que cette étape, pour lui, était peut-être nécessaire, qu’il n’aurait pas su profiter aussi pleinement de cette journée sans avoir connu auparavant cet état de solitude. Rien n’est à répudier, tout est à comprendre. Il veut tout du moins y croire."
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"La Terre vue du cœur"
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/05/2018
« La Terre vue du Cœur » : Hubert Reeves s’exprime dans un film poignant
Une grande nouvelle pour ceux qui admirent le personnage. Astrophysicien et écologiste emblématique, Hubert Reeves est reconnu dans les cercles militants pour ses multiples interventions publiques en faveur de la protection de l’environnement et un changement de paradigme sociétal. Dans le film « Hubert Reeves – La Terre vue du Cœur », documentaire de Iolande Cadrin-Rossignol, il raconte de sa voix paisible et envoutante la manière dont il perçoit le monde d’aujourd’hui et le défi que doit relever l’humanité pour limiter la catastrophe en cours. À ses côtés, des acteurs mobilisés de la société civile s’expriment pour évoquer leur lutte pour la biodiversité.
Il est des paroles qui ne laissent que difficilement insensible. Il en est ainsi de celle du franco-canadien Hubert Reeves, connu du grand public pour ses essais de vulgarisation scientifique et son engagement pour la protection de l’environnement depuis les années 2000. Celui qui participe indéniablement à conscientiser les nouvelles générations se livre aujourd’hui dans le dernier documentaire de Iolande Cadrin-Rossignol qui sortira dans les salles françaises le 23 mai prochain.
« La détérioration de la nature n’a jamais été aussi rapide que maintenant »
Du haut de ses 85 ans, dans le cadre enchanteur de sa ferme à Malicorne (Bourgogne), Hubert Reeves nous raconte comment il a vu changer le monde qui l’entoure. Assis sur les bords d’une marre, il confie avoir vu la biodiversité s’effondrer années après années de ses propres yeux. Le triste constat a été confirmé par les dernières publications scientifiques qui s’alarment en effet de la vitesse vertigineuse à laquelle les campagnes se vident de leur vie. Une étude d’octobre 2017 estimait que 80 % des insectes avait disparu en l’espace de 30 ans en Europe – ce qui s’apparente à un véritable effondrement. En France, en 15 ans, ce seraient 30 % des oiseaux qui auraient disparu.
Agir, malgré tout !
Faut-il céder face à ces constats alarmants ? Alors que bon nombre de personnes, que ce soit dans certaines régions côtières ou dans des territoires arides souffrent d’ores et déjà du changement climatique, que la forte mortalité des abeilles ou les zones mortes des mers ont une incidence catastrophique sur des populations de plus en plus importantes, des citoyens et des citoyennes se mobilisent pour encourager le changement et tenter de faire naître un nouveau modèle économique
C’est ainsi qu’Hubert Reeves nous présente des spécialistes de divers horizons qui ont observé, comme lui, les beautés en péril de notre planète et qui mettent tout en œuvre pour la sauvegarde de notre biodiversité. Inspiré et inspirant, ces grands vulgarisateurs, scientifiques et citoyens engagés nous proposent des pistes d’actions collectives concrètes et à notre portée. Le film met en relief cette lutte épique dans laquelle nous sommes tous impliqués, qu’on le veuille ou non : d’un côté la destruction de la planète et ses écosystèmes s’accélère et de l’autre les initiatives pour la protéger et la restaurer sont en plein essor.
Ligne 7, le distributeur du film, souhaite d’ailleurs que la projection du film permette d’accompagner les citoyens et les citoyennes vers l’action, au-delà des « constats alarmants ». Certaines projections organisées au Canada et en France se feront ainsi en présence d’associations et de structures locales qui présenteront aux spectateurs certaines pistes pour s’engager à l’échelle individuelle et collective.
Pour savoir où et quand le documentaire sera projeté : facebook.com/pg/laterrevueducoeur/events/ ou www.laterrevueducoeur.com
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Pour sauver un arbre
- Par Thierry LEDRU
- Le 22/05/2018
MOBILISATION POUR UN CÈDRE PLURICENTENAIRE MENACÉ D'ABATTAGE
Malgré son histoire et ses dimensions, cet arbre devrait être rasé pour laisser la place à un supermarché. Mais beaucoup se dressent contre cette issue.
Par
Axel Leclercq-
Publié le 15 mai 2018 à 11:01 - Mis à jour le 16 mai 2018 à 8:59PAS DE PUBLICITÉ, DES CONTENUS EXCLUSIFS...
SOUTENEZ NOTRE PROJET ET NOTRE ÉQUIPE !« Il m’a fallu deux siècles pour grandir. On m’abattra en deux jours. Prenons deux heures pour y réfléchir. » Voici résumée en une phrase la résistance qui s’organise autour d’un cèdre pluricentenaire bientôt abattu pour laisser place à un supermarché. Tout un symbole dont beaucoup ne veulent pas. Explications.
Gençay, 1 700 habitants dans la Vienne (86), compte un magnifique cèdre du Liban. Planté en 1800, il a grandi sur sur un terrain privé qui, malheureusement, devrait bientôt accueillir l’agrandissement du supermarché voisin. Résultat : malgré sa longue histoire, ses 30 m de haut, ses 20 m d’envergure et ses 5 m de circonférence, il devrait être abattu. Une issue à laquelle près de 40 000 personnes refusent de se soumettre, comme en atteste cette pétitionlancée il y a une semaine seulement.
Pour comprendre l’enjeu de cette mobilisation et faire connaissance avec cet arbre d’exception, voyez cette vidéo :
« Détruiriez-vous un château pour construire une grande surface ? »
Contacté par Positivr, le maire de Gençay, François Bock, rappelle que « la mairie de Gençay n’est pas propriétaire du terrain et ne peut pas interdire l’abattage d’un arbre sur un terrain privé. »
Une solution alors ? L’élu semble assez pessimiste :
« La mairie dispose d’un document d’urbanisme où plusieurs centaines d’arbres sont protégés dans un « espace boisé classé » (EBC). Les deux cèdres ne font malheureusement pas partie de ces EBC. Il est cependant possible de créer un EBC qui protègerait ces arbres. Cette opération nécessiterait la révision du « plan local d’urbanisme » (PLU).
Une révision du PLU est prévue prochainement dans le cadre du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) de la communauté de commune du Civraisien en Poitou (CCCP).
Les délais de mise en œuvre sont néanmoins longs, sont soumis à enquête publique et à une validation de la Préfète de la Vienne. »Autrement dit, le temps court et ne joue pas en faveur du cèdre. La pétition, qui connaît un formidable succès, pèsera-t-elle suffisamment pour inverser le cours des choses ? On ne peut que le souhaiter.
Pour signer la pétition, c’est ici.
Discours de Philip Wollen : les nations animales
- Par Thierry LEDRU
- Le 22/05/2018
Philip Wollen, ex banquier, est aujourd'hui un des plus grands activistes pour le droit des animaux. Il est australien et a déjà reçu de nombreuses médailles, le récompensant de ses actes philanthropes, en faveur de l’humanité (au même titre que le Dr Jane Goodall, Capitaine Paul Watson, eux aussi connus mondialement pour leurs actions envers un changement considérable de notre rapport à l’animal).
En 2012, il a donné un discours de 10min qui est désormais célèbre à travers le monde. Ce discours est important à regarder car il résume tous les points importants à saisir en ce qui concerne l’industrie de la viande, des produits animaux et l’environnement.
La vidéo
sous titrage activable en bas de la vidéo (4eme icône en partant de la droite)
Le discours :
Le roi Lear, tard dans la nuit sur la falaise,
demanda à Gloucester :“Comment vois-tu le monde ?”
Et Gloucester, qui était aveugle, répondit :
« Je le vois parce que je ressens. »Ne devrions-nous pas tous ?
Les animaux doivent être retirés des menus parce que ce soir, ils crient de terreur dans les abattoirs, les caisses et les cages, vils goulags ignobles de désespoir.
J’ai entendu les cris de mon père mourant, son corps ravagé par le cancer qui l’a tué,
et j’ai réalisé que j’avais déjà entendu ces cris avant.
Dans les abattoirs ;
les yeux arrachés et les tendons coupés,
sur les navires bétaillers en direction du Moyen-Orient
et chez la mère baleine mourante
quand un harpon explose dans son cerveau
alors qu’elle appelle son baleineau.
Ces cris étaient ceux de mon père.
J’ai alors découvert que dans la souffrance, nous sommes tous égaux,
et que dans notre capacité à souffrir,
un chien est un cochon, est un ours, … est un garçon.La viande est le nouvel amiante – plus meurtrière que le tabac.
CO2, méthane et oxyde nitreux provenant du secteur de l’élevage tuent nos océans,
créant des zones mortes, acides, hypoxiques.
90% des poissons de petite taille sont broyés pour nourrir le bétail :
les vaches végétariennes sont aujourd’hui les plus grands prédateurs marins.
Les océans sont en train de mourir.
D’ici 2048 toutes nos pêcheries seront mortes :
les poumons et les artères de la terre.
Des milliards de petits poussins sautillants sont broyés vivants,
simplement parce qu’ils sont des mâles.Seulement 100 milliards de personnes ont vécu sur terre.
7 milliards y vivent aujourd’hui.
Et nous torturons et tuons 2 MILLIARDS d’animaux chaque semaine.
10.000 espèces sont anéanties chaque année par les actions d’une seule.
Nous sommes maintenant face à la 6ème extinction de masse de l’histoire cosmologique.
Si un autre organisme agissait comme ça, les biologistes l’appelleraient – un virus,et le bombarderaient jusqu’à l’âge de bronze.
C’est un crime contre l’humanité aux proportions inimaginables.
Mais heureusement, le monde est en train de changer.
Il y a 10 ans, Twitter n’était qu’un bruit d’oiseau,
www un clavier bloqué, Cloud (nuage) était dans le ciel,
4G une place de parking, Google un rot de bébé,
Skype une faute de frappe et Al Qaeda était mon plombier.Victor Hugo a dit :
“Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue.”
Les droits des animaux sont aujourd’hui la plus importante question de justice sociale depuis l’abolition de l’esclavage.Il y a plus de 600 MILLIONS de végétariens dans le monde.
C’est plus grand que la population des États-Unis, Angleterre, France, Allemagne, Espagne,
Italie, Canada, Australie et Nouvelle Zélande réunis.
Si nous étions une nation, nous serions plus grand que les 27 pays de l’Union Européenne réunis !Malgré cette empreinte massive, nous sommes toujours étouffés par ces cartels tapageurs qui chassent, abattent et tuent, croyant que la violence est la réponse alors qu’elle ne devrait même pas être une question !
La viande est une industrie qui tue les animaux, qui nous tue nous, et qui tue notre économie.
Medicare (l’assistance médicale aux personnes âgées) a déjà ruiné les États-Unis.
Ils auront besoin de 8 milliards de dollars investis en bons du Trésor rien que pour payer les intérêts.
Et ils en ont exactement zéro !
Ils pourraient fermer toutes les écoles, l’armée, la marine, l’armée de l’air et les Marines, le FBI et la CIA – et ils ne seraient toujours pas en mesure de payer.
Les Universités de Cornell et d’Harvard l’affirment : la quantité optimale de viande pour une alimentation saine est précisément : ZERO.L’eau est le nouveau pétrole.
Les nations partiront bientôt en guerre pour elle.
Les aquifères souterrains, qui ont pris des millions d’années pour se remplir, sont à sec.
Il faut 50.000 litres d’eau pour produire un kilo de viande de bœuf.
1 milliard de personnes aujourd’hui ont faim.
20 millions de personnes mourront de malnutrition.
Réduire la viande de seulement 10% nourrira 100 millions de personnes.
L’élimination de la viande mettra fin pour toujours à la famine.Si tout le monde mangeait un régime alimentaire occidental,
nous aurions besoin de 2 planètes pour les nourrir.
Nous n’en avons qu’une seule et elle est en train de mourir.Le gaz à effet de serre provenant du bétail est 50% plus élevé
que celui des transports… avions, trains, camions, voitures, et navires.
Les pays pauvres vendent leurs céréales à l’occident,
alors que leurs propres enfants meurent de faim dans leurs bras.
Et nous en nourrissons le bétail pour pouvoir manger un steak ?
Suis-je le seul à voir cela comme un crime ?Chaque morceau de viande que nous mangeons
est une gifle au visage baigné de larmes d’un enfant affamé.
Quand je le regarde dans les yeux, dois-je rester silencieux ?La terre peut produire assez pour les besoins de chacun,
mais pas assez pour la cupidité de tous.Nous sommes face à la tempête parfaite.
Si une nation avait mis au point des armes pouvant causer de tels ravages à la planète,
nous lancerions une attaque militaire préventive et la bombarderions jusqu’à l’âge de bronze.
Mais il ne s’agit pas d’un État dévoyé. Il s’agit d’une – industrie.
La bonne nouvelle est que nous n’avons pas à la bombarder.
Nous pouvons tout simplement ne pas l’acheter.
George Bush avait tort.
L’axe du mal ne passe pas par l’Irak, l’Iran ou la Corée du Nord.
Il passe par nos tables. Les armes de destruction massive sont nos couteaux et fourchettes.Notre proposition est le “couteau suisse de l’avenir” –
il résout nos problèmes environnementaux, de santé, d’eau
et met fin pour toujours à la cruauté.L’âge de pierre n’a pas pris fin parce que nous n’avions plus de pierres.
Cette industrie cruelle prendra fin parce que nous finirons par manquer d’excuses.La viande est comme les pièces de 1 et 2 centimes.
Elle coûte plus cher à faire que ce qu’elle vaut.
Et les agriculteurs sont ceux qui ont le plus à gagner.
Ce ne serait pas la fin de l’agriculture mais son essor.
Seule la ligne de produits changerait.
Les agriculteurs gagneraient tellement d’argent qu’ils ne prendraient même plus la peine de le compter.
Les gouvernements nous aimeront.
De nouvelles industries émergeraient et prospéreraient.
Les primes d’assurance santé seraient en chute libre.
Les listes d’attente des hôpitaux disparaîtraient.
On serait tellement en bonne santé qu’on devrait tuer quelqu’un juste pour commencer un cimetière !Alors ce soir, j’ai 2 défis pour l’opposition:
1.) La viande provoque un large éventail de cancers et de maladies cardiaques.
Vont-ils nommer une maladie causée par un régime végétarien ?
2.) Je finance la trilogie Earthlings (“Terriens”).
Si l’opposition est si sûre de ses opinions,
je les mets au défi d’envoyer le DVD à tous leurs collègues et clients.
Allez, je vous mets au défi.Les animaux ne sont pas seulement d’autres espèces,
ils sont d’autres nations.
Et nous les assassinons à nos risques et périls.
La carte de la paix se dessine sur un menu.
La paix n’est pas seulement l’absence de guerre.
C’est la présence de justice.La justice doit être aveugle face à la race, la couleur, la religion ou l’espèce.
Si elle n’est pas aveugle, elle sera une arme de terreur.
Et il y a une terreur inimaginable dans ces horribles Guantánamo
que nous appelons “élevages industriels” ou “abattoirs”..
Si les abattoirs avaient des murs de verre, ce débat n’aurait pas lieu.Je crois qu’un autre monde est possible.
Par une nuit tranquille, je peux l’entendre respirer.Retirons les animaux du menu et de ces chambres de torture.
S’il vous plaît, votez ce soir pour ceux qui n’ont pas de voix.Merci.
P.Wollen
Abeilles et produits chimiques
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/05/2018
Ce matin, on s'est baladé pendant 3h30 dans le secteur, une bonne quinzaine de kilomètres. On a traversé des champs, des prairies, des sous-bois, avec un grand soleil. Des abeilles ? Non, rien. Pas une seule et pourtant on a cherché. Dans notre jardin potager, c'est le même constat. Cette année, on assiste à une véritable disparition.
Un constat effroyable.
700 ruches mortes en Dordogne fin mars... 3 000 aujourd'hui. Une catastrophe naturelle annoncée
Cadavres d'abeilles dans un rucher de Razés en Haute-Vienne
PARTAGES
L'Union européenne a voté la semaine dernière l'interdiction pour 2019 de trois pesticides néonicotinoïdes utilisés pour protéger les cultures agricoles. Des produits accusé de causer la disparition des abeilles... Nécessaire, mais sans doute loin d'être suffisant et sûrement trop tardif.
Par Pascal Faiseaux
En trente ans, près de 80 % des insectes volants auraient disparu d'Europe. Et parmi les victimes les plus "visibles", les abeilles dont les hécatombes récentes ne cessent d'inquiéter les apiculteurs. Fin mars, les apiculteurs de Dordogne avaient dénombré 700 ruches désertées, vides de tout occupant. Aujourd'hui il y en aurait 3 000 ! Plus de 3 000 ruches détruites en Dordogne, probablement à cause des nouveaux produits chimiques
Après de précieuses années perdues en débats et batailles d'experts, l'interdiction de trois néonicotinoïdes reconnus dangereux pour la survie des précieux insectes a été prononcée par Bruxelles, mais n'entrera en vigueur qu'en 2019. L'Union Européenne s'appuie sur des évaluations négatives de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa), publiées en 2013 et confirmées en février dernier.Surmortalité des abeilles, notre sujet de mai 2018Décision tardive, mais décision quand même. Que l'Union Européenne vienne d'interdire ces trois pesticides dangereux reste une bonne nouvelle pour les apiculteurs, désespérés de constater, impuissants, les disparitions vertigineuses de leurs ruches.
Ces pesticides néonicotinoïdes s'attaquent au système nerveuxdes abeilles au moment où celles-ci butinent des champs traités. Évidemment pas le but premier recherché par les agriculteurs qui apprécient en revanche la protection contre les parasites des récoltes, qu'ils proviennent du sol ou des airs. Un engouement bien sûr encouragé par les industriels...
Est-ce pour autant la fin du cauchemar pour les insectes ? C'est malheureusement loin d'être sûr. D'autres molécules sortent régulièrement sur le marché, trop vite pour être testées. Et les autres néonicotinoïdes sont de toute façon encore autorisés et largement utilisés.
Et comme si ces produits ne suffisaient pas, le 15 avril dernier dans une tribune publiée dans Libération des scientifiques et des chercheurs du CNRS, INRA et de l'Inserm alertaient la population et les pouvoirs publics sur les risques potentiels de fongicides SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) utilisés "à grande échelle" en agriculture pour détruire les moisissures qui se développent sur les céréales ou les fruits et qui se retrouvent dans la nourriture. Une substance qui bloque une étape de la respiration des champignons, et qui pourrait affecter les cellules de tous les êtres vivants, voire modifier l'ADN humaine... Nous vivons une époque formidable... où le progrès fait rage...
► A lire l'article de Francetvinfo
Des animaux stars en voie d'extinction
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/05/2018
Ces animaux stars menacés d’extinction
13.04.2018, par
Zoo Portraits. All Rights Reserved. 2018
Les espèces sauvages les plus populaires et les plus présentes dans le commerce ou les médias (cinéma, jouets, publicité…) sont fortement menacées d’extinction… ce que le public semble ignorer. Une étude internationale révèle cet étrange paradoxe, et propose de mettre en place un mécanisme de compensation – sorte de « droit à l’image » – pour financer la conservation de ces espèces. Entretien avec Franck Courchamp, qui pilote cette étude.
Vous venez de publier dans Plos Biology(link is external)1une étude selon laquelle, contrairement aux idées reçues, les espèces sauvages emblématiques, celles que l’on considère comme les plus charismatiques – le lion, le tigre, ou l’éléphant –, même si elles sont favorisées sur le plan des efforts de conservation, restent malgré tout très menacées, et ne sont pas perçues comme telles par le public. Selon vous, une des explications pourrait être que ces animaux sont justement surreprésentés dans notre quotidien – imaginaire, culture, publicité… Des populations « virtuelles », en quelque sorte, qui masqueraient la situation critique bien réelle de ces espèces. Comment se lance-t-on dans une telle étude ?
Franck Courchamp2 : J’ai commencé il y a six ans ce travail, que je faisais en parallèle de mes recherches principales, lesquelles portent essentiellement sur les espèces envahissantes et le changement climatique. J’avais été frappé par l’affirmation maintes fois répétée que les espèces sauvages charismatiques étaient très privilégiées en biologie de la conservation, au détriment d’autres espèces. Je me suis donc demandé si cela était vrai, mais avant de commencer, il me fallait déterminer quelles étaient ces espèces charismatiques, au moins pour un public occidental. J’ai donc effectué parallèlement quatre études, à partir de sources différentes, pour obtenir cette liste.
De quel type d’études s’agit-il ?
F. C. : La première est un site Internet multilingue (français, anglais, espagnol et italien) qui pose directement cette question aux internautes.
Nous connaissons mieux le nombre d’étoiles qu’il y a dans notre galaxie que le nombre d’espèces qui existent sur Terre.
Nous avons eu assez rapidement près de 5 000 réponses, ce qui est plutôt bien pour ce genre d’étude, car nous nous trouvons plus souvent devant des échantillons de dizaines ou de centaines de personnes. Nous avons complété cela avec des questionnaires similaires auprès d’enfants de dix ans dans des écoles en Espagne, en Angleterre et en France.
Ensuite, nous avons ajouté deux autres approches. La première consistait à répertorier tous les animaux sauvages qui étaient sur les affiches de tous les films d’animations de Disney, Pixar et Dreamworks, ainsi que tous les animaux figurant sur la première page des sites Web des zoos des cent plus grandes villes du monde. Dans les deux cas, l’idée de départ, c’est que ces espèces avaient été choisies parce qu’elles étaient charismatiques. D’ailleurs, les résultats de ces quatre études sont presque identiques.
Scène du film d’animation Madagascar 3. Selon l'étude de Franck Courchamp, le public semble ignorer que la girafe est menacée d’extinction.
Pacific Data Images/COLLECTION CHRISTOPHEL
Avec des différences par zones géographiques ?
F. C. : En effet, nous avons vu des choses assez intéressantes, et nous allons essayer de les publier dans un deuxième temps. Par exemple, les Espagnols aiment beaucoup le lynx ibérique et le taureau sauvage, alors que les Anglais préfèrent les animaux féroces, comme les requins-tigres ou les anacondas. À mon avis, cela pourrait refléter la forte présence de ces animaux dans les films de la BBC, comme les documentaires de Richard Attenborough. Un autre point intéressant est que les enfants avaient beaucoup plus d’imagination que les adultes et trouvaient beaucoup plus d’espèces.
En observant la liste finale de ces espèces sauvages charismatiques – donc, dans l’ordre : le tigre, le lion, l’éléphant, la girafe, le léopard, le panda, guépard, l’ours polaire, le loup gris et le gorille –, on est étonné par la présence du loup gris…
F. C. : Cela m’a en effet un peu surpris, car c’est le seul qui ne soit pas exotique, ni le plus menacé. En effet, bien qu’un tiers de son territoire ait été réduit et qu’il ait été décimé dans plusieurs pays, il n’est pas en danger d’extinction imminent comme les neuf autres. C’est aussi un animal qui a été historiquement et reste persécuté dans le monde, et il est donc étonnant qu’il soit en même temps jugé l’un des plus charismatiques.
Finalement, ce qui vous a le plus surpris, c’est que le public n’a pas toujours conscience qu’il s’agit d’espèces menacées ou en voie de disparition…
F. C. : Dans un premier temps, cette liste me paraissait tellement évidente que je ne trouvais pas cela très intéressant. Mais c’est en parlant autour de moi que je me suis rendu compte combien les gens avaient une faible connaissance de l’état réel de ces populations. Sur notre site Web initial, une deuxième page demandait aux internautes d’associer ces espèces à six caractéristiques : dangereux, mignon, magnifique, etc. Une de ces caractéristiques était « menacée », et une personne sur deux s’est trompée sur sa réponse. Lorsque j’étais à UCLA3 il y a trois ans, j’ai aussi interviewé une centaine d’étudiants de plusieurs disciplines au sujet de cette liste et du statut de ces espèces. J’ai ainsi pu quantifier le degré d’erreur pour chacune de ces espèces.Le panda, l’ours polaire et le tigre sont les plus évidents, car ils bénéficient de nombreuses campagnes d’information. Mais pour d’autres, comme la girafe, les résultats sont frappants. Le public ne semble pas savoir que la girafe est une espèce en voie de disparition, que la girafe Masaï a perdu 97% de ses effectifs en quelque 35 années, ce qui est quasiment un génocide lorsqu’on parle d’une espèce et de ses gènes. Le public interrogé ignorait que les lions pourraient disparaître dans vingt ans si rien n’était fait. C’était un résultat que je trouvais assez probant, surtout pour des espèces qui sont les préférées du public. Car si nous n’arrivons pas à sauver le lion, le roi des animaux et l’espèce emblématique que l’on retrouve sur tous les blasons, tous les drapeaux, tous les logos sportifs, quel espoir avons-nous de sauver un papillon des forêts tropicales d’Amérique du Sud, que personne n’a jamais vu ?
Le lion, «roi des animaux», est l’espèce emblématique par excellence, omniprésent sur les blasons, les drapeaux ou les logos sportifs (ici, opération publicitaire Wanagogo en Belgique, en mars 2016).
Van den Meersschaut/Reporters-REA
L’hypothèse avancée dans votre étude pour expliquer cette dissociation entre le réel et le perçu est que ces espèces charismatiques sont justement surreprésentées dans notre quotidien.
F. C. : Oui, nous pensons que c’est parce que l’on voit ces espèces partout que l’on ne pense pas qu’elles sont rares. Leur perception est biaisée. L’exemple de la girafe en France est frappant. Chaque année, il est vendu plus de jouets « Sophie la Girafe » qu’il n’y a de bébés qui naissent (plus de 700 000 en 2016) ; et évidemment bien plus que de girafes vivantes sur Terre. Nous avons aussi demandé à 48 volontaires français de noter le nombre de fois qu’ils voyaient une de ces espèces dans leur quotidien pendant une semaine. Ils en ont vu en moyenne une trentaine par jour.
Côté américain, vous notez que ces dix espèces charismatiques représentent 48 % des peluches vendues sur Amazon chaque année. Mais la deuxième partie de votre étude, presque la plus importante, porte sur la condition actuelle de ces espèces à l’échelle planétaire. Et là, les chiffres globaux de population cachent une fragilité souvent incomprise.
F. C. : C’est cela aussi qui nous a pris beaucoup de temps. Nous avons dû trouver le nombre de zones d’habitat de chaque population, les tailles de ces populations passées et présentes, et les tendances. Prenons par exemple les tigres. À l’échelle planétaire et en liberté, il en reste 3 500. Donc, nous pouvons nous dire qu’il s’agit d’une population significative. Mais si on retire ceux qui sont trop vieux ou trop jeunes pour se reproduire – car ce qui est important, c’est le potentiel de la population –, nous pensons qu’il reste aujourd’hui seulement mille tigresses en capacité de reproduction. De surcroît, il ne s’agit pas d’une seule population, mais de nombreuses petites populations totalement isolées à l’intérieur de petits territoires. Il est question d’une quarantaine de populations de moins de 100 tigres, ce qui est très peu pour que chacune de ces petites populations ait des chances de s’en sortir à long terme.
Il s’agit là de quelque chose d’assez surprenant : ce sont les espèces que nous préférons que nous tuons.
Pour toutes ces espèces, si l’on prend en compte ces deux éléments – reproduction et fragmentation de la population –, la perception est différente. Une de ces espèces a été récemment dans l’actualité : le dernier rhinocéros blanc d’Afrique du Nord. Cela faisait longtemps qu’il ne pouvait plus se reproduire, et les deux derniers spécimens – deux femelles – sont ses enfants. Cela montre bien que ce n’est pas parce qu’il reste des individus que la population peut s’en sortir.
Un rapport de l’Union internationale de conservation de la nature (IUCN), cité dans votre étude, indique que c’est la chasse qui menace bien souvent ces espèces.
F. C. : En effet, et il s’agit là de quelque chose d’assez surprenant, car ce sont les espèces que nous préférons que nous tuons. Les grands singes, par exemple, chassés pour être mangés, ne disparaissent pas uniquement à cause de la destruction de leur habitat. Pour les lions, il s’agit de chasse au trophée, l’éléphant pour ses défenses, les loups pour protéger nos troupeaux et les tigres sont abattus pour des préparations de médecine traditionnelle. Il y a là quelque chose d’assez paradoxal et de cynique.Atelier de Taxidermie en Namibie. Les chasseurs des États-Unis et d'Allemagne y font naturaliser leurs trophées de chasse.
Ton Koene / Visual and Written - Photo Collection / Biosphoto
Quelle est la prochaine espèce qui va nous quitter, selon vos constats ?
F. C. : Plusieurs études montrent que d’ici 20 à 30 ans, les tigres auront tous disparu à l’état sauvage. Pour les éléphants, il s’agit d’une cinquantaine d’années, de même que pour les ours polaires. Cela reste bien sûr difficile à évaluer exactement, mais nous parlons bien de décennies. Si rien n’est fait, la plupart des personnes qui sont en train de lire cet entretien verront l’extinction de la plupart de ces espèces à l’état sauvage, ce qui, à l’échelle géologique, est pratiquement instantané.
Dans cette publication, vous lancez deux appels, le premier étant pour qu’il y ait davantage d’études à l’échelle globale sur ces espèces.
F. C. : Oui, car nous connaissons mieux le nombre d’étoiles qu’il y a dans notre galaxie que le nombre d’espèces qui existent sur Terre, ou encore la surface de la Lune que le fond de nos océans – et je dis cela en étant moi-même un amateur enthousiaste d’astronomie. Mais malheureusement, il n’y a pas assez d’investissements aujourd’hui pour préserver la plus grande richesse que nous ayons sur cette planète. Le problème n’est pas que les chercheurs ne s’intéressent pas assez à ce problème, mais qu’il manque des chercheurs dans les domaines de la conservation et de l’écologie.
Il n’y a pas assez d’investissements aujourd’hui pour préserver la plus grande richesse que nous ayons sur cette planète.
Nous avons beaucoup d’étudiants, mais il y a très peu de postes et de financements pour les projets de recherche, et nous avons peu de croisements possibles avec des fonds privés. C’est pour cela qu’un mécanisme de compensation pourrait permettre de générer des fonds afin d’aider à la conservation de ce patrimoine.
Et c’est là-dessus que nous allons conclure, sur ce deuxième appel, un mécanisme qui permettrait de financer la conservation de certaines espèces suite à l’utilisation de leur image : un « droit à l’image du lion », par exemple.
F. C. : Si une entreprise fait des bénéfices sur l’image du lion, par exemple, il serait en effet normal qu’une partie de ces bénéfices – rien du tout, un dixième de pourcent, par exemple –, aille soit à des campagnes d’information pour essayer d’annuler le « mal » qui est de contribuer à faire croire que le lion est omniprésent, soit tout simplement de faire des dons à des fonds de préservation des lions. Et pour ces entreprises, cela n’est pas étranger à leur culture de marketing, puisqu’elles payent des droits d’auteur pour toute image qu’elles utilisent. Quant à l’impact financier, cela ne représenterait pas grand-chose pour une entreprise qui utilisent l’image d’une espèce menacée, mais énormément pour les efforts de conservation de ces espèces. Ces entreprises auraient d’ailleurs tout à y gagner, car si elles étaient vues comme des acteurs de la préservation de l’espèce qui le représente, le message serait fort et attractif auprès de leurs consommateurs.
À l’inverse, si elles perdaient leur emblème, cela serait assez préjudiciable, car elles se verraient promouvoir fièrement le logo d’une espèce disparue…Notes
- 1.F. Courchamp et al., "The paradoxical extinction of the most charismatic animals,PLOS Biology, publié en ligne le 12 avril 2018. https://doi.org/10.1371/journal.pbio.2003997(link is external)
- 2.Directeur de recherche au laboratoire Écologie, systématique et évolution (CNRS/Université Paris-Sud/AgroParisTech).
- 3.Université de Californie à Los Angeles.
Où sont passés les oiseaux des champs ?
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/05/2018
Où sont passés les oiseaux des champs?
20.03.2018, par
En France, le nombre de pipits farlouses, des passereaux qui se nourrissent d’invertébrés, a diminué de 68 % en 17 ans.
S. BOUILLAND/BIOSPHOTO
L’alouette des champs ou la linotte mélodieuse font traditionnellement résonner leur chant dans les campagnes françaises. Mais pour combien de temps encore ? Deux études récentes dressent un constat alarmant : les populations d’oiseaux vivant en milieu agricole ont perdu un tiers de leurs effectifs en 17 ans.
« Nous pulvérisons les ormes, et aux printemps suivants nul merle ne chante, s’alarmait l’écologiste américaine Rachel Carson en 1962 alors que le DDT, un puissant insecticide, décimait les populations d’oiseaux aux États-Unis, non qu’ils aient été touchés directement mais parce que le poison a fait son chemin, pas à pas, de la feuille de l’orme au ver, puis du ver au merle »1. Depuis, la responsabilité du DDT dans la mortalité accrue des oiseaux a été démontrée et le « poison » interdit dans de nombreux pays. Mais le problème est loin d’être réglé.
Toutes les espèces sont concernées
Les études pointant du doigt les effets de l’agriculture intensive et de l’utilisation massive de pesticides sur la biodiversité se multiplient. Deux d’entre elles, menées récemment par le Muséum national d’histoire naturelle sur tout le territoire français et par le CNRS à l’échelle locale, présentent à leur tour un bilan inquiétant : en 17 ans, un tiers des oiseaux ont disparu des campagnes françaises.
Nos campagnes sont en train de devenir de véritables déserts.
« La situation est catastrophique, se désole Benoît Fontaine, biologiste de la conservation au Centre d’écologie et des sciences de la conservation2 (Cesco) du Muséum national d’histoire naturelle. Nos campagnes sont en train de devenir de véritables déserts. » « Les populations d’oiseaux s’effondrent littéralement dans les plaines céréalières, et cela concerne toutes les espèces, renchérit Vincent Bretagnolle, écologue au Centre d’études biologiques de Chizé3 et directeur de la zone atelier « Plaine et val de Sèvre ». Les perdrix se sont presque éteintes de notre zone d’étude… »
Poussée par une tradition naturaliste particulièrement forte, la Grande-Bretagne commence à suivre les populations d’oiseaux selon des méthodes standardisées et rigoureuses à partir des années 1970. La France lui emboîte le pas. C’est dans cette tradition que le Muséum national d’histoire naturelle initie en 1989 un vaste programme, le Suivi temporel des oiseaux communs(link is external)4 (Stoc) sur tout le territoire français. Deux fois par an, au printemps, plusieurs centaines d’ornithologues bénévoles recensent les oiseaux qu’ils voient et entendent au petit matin dans des aires de 4 kilomètres carrés situés en ville, en forêt ou à la campagne. Alouette des champs, hirondelle de fenêtre, mésange noire, pigeon ramier… 175 espèces d’oiseaux communs sont inventoriées dans tous les milieux. « À partir de 2001, nous avons changé notre méthode d’échantillonnage avec un tirage aléatoire des sites à surveiller, ce qui permet d’obtenir une image plus fidèle de ce qui se passe sur le territoire français », indique Benoît Fontaine.
L’alouette des champs a vu ses effectifs diminuer d’un tiers en moins de 20 ans sur la zone atelier Plaine & Val de Sèvre.
V. Bretagnolle, CEBC (CNRS/Université de La Rochelle)
Un bilan plus lourd en zone agricole
Parallèlement, dans les Deux-Sèvres, un programme de suivi intensif de la faune et de la flore(link is external) se met en place dès 1993, dans la zone atelier « Plaine & val de Sèvre ». Mais cette fois-ci, les 450 kilomètres carrés de la zone étudiée sont entièrement agricoles. « Au départ, nous suivions des oiseaux des plaines céréalières menacés comme l’outarde canepetière et le busard cendré, raconte Vincent Bretagnolle. Mais à partir de 1995, nous nous sommes progressivement intéressés à l’ensemble des oiseaux car ils ont une position intermédiaire dans la chaîne trophique, étant quasiment tous prédateurs d’insectes mais aussi, pour certains, prédatés par des rapaces. » Au total, 160 zones de 10 hectares chacune sont soumises chaque année à l’expertise d’ornithologues chevronnés, selon un protocole spatial et temporel bien défini. Une centaine d’espèces y sont identifiées, à la vue et au chant. « Sur ces terres agricoles, nous suivons aussi les plantes, les mammifères et les insectes, ce qui nous permet d’avoir une vision de tous les compartiments de l’écosystème et de leurs interactions », précise le chercheur.
Les dernières données de ces programmes de recherche sont catastrophiques : de nombreuses espèces d’oiseaux sont en déclin dans tous les milieux, et clairement en chute libre dans le milieu agricole. Le programme Stoc révèle ainsi que les oiseaux communs des milieux agricoles ont perdu 33 % de leurs effectifs depuis 2001.
C’est la qualité globale de l’écosystème agricole qui se détériore.
Le pipit farlouse, par exemple, un passereau qui se nourrit d’invertébrés, a perdu 68 % de ses troupes en 17 ans, tandis que la linotte mélodieuse, friande d’invertébrés à la belle saison et de graines de plantes adventices en hiver, a vu disparaître 27 % de ses effectifs sur la même période. Du côté de la plaine céréalière des Deux-Sèvres, même constat. Les populations d’oiseaux familières des zones cultivées, comme l’alouette des champs ou la perdrix grise, s’effondrent littéralement, avec respectivement −50 % et −90 % de leurs effectifs en 25 ans.
« Ce qui est véritablement alarmant, c’est que tous les oiseaux du milieu agricole régressent à la même vitesse, même les plus généralistes ou les oiseaux des milieux boisés, qui ne diminuent pas ou peu dans leur milieu de prédilection, analyse Vincent Bretagnolle. Cela signifie que c’est la qualité globale de l’écosystème agricole qui se détériore. »
La Perdrix rouge, une espèce jusqu'ici présente dans les milieux agricoles, est également en déclin.
F. JIGUET
Les pesticides pointés du doigt
Les raisons de ce déclin sont en effet à chercher du côté de l’intensification de l’agriculture, les paysages devenant toujours plus homogènes – des champs de maïs et de blé à perte de vue – et toujours aussi massivement arrosés de pesticides, malgré le plan Écophyto qui vise à réduire de moitié leur utilisation en France d’ici à 2020. « Les surfaces dédiées à la monoculture n’ont cessé d’augmenter en France, conduisant à la destruction des milieux favorables aux oiseaux et aux insectes. Et en 2009, la Politique agricole commune a donné un coup d’arrêt aux jachères, ce qui est également néfaste pour la biodiversité, décrypte Benoît Fontaine. Dernier facteur nuisible : les pesticides. » Si, dans les années 1960, c’est le DDT qui fait parler de lui, ce sont aujourd’hui les néonicotinoïdes, des insecticides qui contaminent l’ensemble de l’écosystème, mais aussi le glyphosate (Roundup), l’herbicide le plus utilisé au monde, qui inquiètent. Tous les deux concourent à la disparition des plantes et des insectes et donc aux ressources alimentaires des oiseaux, surtout au printemps. « Il n’y a quasiment plus d’insectes, c’est ça le problème numéro un », martèle Vincent Bretagnolle. Et le constat est le même partout. Deux études récentes ont révélé que l’Allemagne et l’Europe auraient perdu 80 % d’insectes volants et 421 millions d’oiseaux en 30 ans5.
L'utilisation des pesticides et herbicides est incriminée dans le déclin des oiseaux.
Claudius Thiriet / Biosphoto
Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement d’interdire un pesticide, mais de changer de paradigme.
Alors que faire ? Pour Benoît Fontaine, « la diminution des pesticides va être aussi motivée par les préoccupations de santé humaine, mais la solution viendra du monde agricole ». Justement, dans la zone atelier « Plaine & Val de Sèvre », Vincent Bretagnolle s’est associé aux agriculteurs pour expérimenter des modèles agricoles alternatifs, basés sur l’agroécologie et les potentialités de la biodiversité.
« Profitant de la mise en place du plan Écophyto, en 2008, nous avons convaincu des exploitants de réduire d’un tiers ou de moitié les intrants chimiques sur certaines parcelles, rapporte le chercheur. Résultat : les rendements sont maintenus, ce qui augmente les revenus des agriculteurs et la biodiversité. »D’autres études montrent que les subventions pour les prairies et les haies sont également favorables à la biodiversité et donc, là encore, au maintien de la productivité des parcelles. Désormais, les acteurs du monde agricole doivent se saisir de ces outils et changer leurs pratiques à grande échelle. « Le printemps silencieux annoncé par Rachel Carson pourrait devenir une réalité si nous ne réagissons pas très vite, conclut Vincent Bretagnolle. La situation est inquiétante, d’autant qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement d’interdire un pesticide, mais de changer de paradigme. » ♦
L'interview de Vincent Bretagnolle sur les pratiques agricoles : Quand le productivisme nuit à l'agriculture
Notes
- 1.Extrait du livre Silent Spring (Printemps silencieux), de Rachel Carson, publié aux États-Unis en 1962.
- 2.Unité CNRS/MNHN/UPMC.
- 3.Unité CNRS/Université de La Rochelle/Inra.
- 4.Ce programme est coordonné par le MNHN, dans le cadre du réseau Vigie-Nature.
- 5.« More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas », C. A Hallmann et al., PLoS One, publié en ligne le 18 octobre 2017. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0185809(link is external) ; « Common European birds are declining rapidly while less abundant species' numbers are rising », R. Inger et al., Ecology Letters, publié en ligne le 2 novembre 2014. Doi : 10.1111/ele.12387
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Mots-clés
Biodiversité OiseauxOrnithologie CampagnesEnvironnement PesticidesNéonicotinoïdesAgriculture Intensive JachèresPAC Modèle AgricoleScience Participative
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Auteur
Laurianne Geffroy
Laurianne Geffroy est journaliste scientifique et auteur depuis 2000. Elle réalise, au sein de Ya+K productions, des reportages pour les sites Internet du Cnes, de l’Inserm et d’Universcience.tv, et collabore régulièrement à des ouvrages scientifiques édités par Le Cherche Midi.
Altitude news
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/05/2018
ALTITUDE NEWS est, comme son nom l'indique, un site dédié à la montagne, qu'il s'agisse d'expéditions les plus engagées à une pratique plus accessible. Des articles de qualité qui parlent du bonheur d'être là-haut, de l'intensité des moments, de la richesse des découvertes, qu'il s'agisse de paysages ou de la part intérieure des individus qui parcourent ces lieux.
J'ai le plaisir aujourd'hui d'y trouver un article consacré à mes romans.
Et j'en suis très touché.
Accueil Business L’écriture et la montagne en guise de thérapie
L’écriture et la montagne en guise de thérapie
Par
Arnaud P-
Instituteur basé en Savoie, Thierry Ledru partage sa vie entre montagne et littérature. Alors qu’il n’est qu’adolescent, il écrit déjà des nouvelles que ses profs de lettres corrigent, encourageants. A 16 ans, son frère est victime d’un grave accident de la route. Ce dernier passe plusieurs mois entre la vie et la mort, Thierry est à ses côtés. Cette période dramatique va avoir un fort impact sur la suite de sa vie et sur son écriture.
Quelques années plus tard, alors que ses rêves de montagne se font plus forts, Thierry se fait opérer d’une hernie discale. L’opération rate et les sommets s’éloignent. S’en suivra une période de dépression que seule l’écriture saura guérir : « Faut-il donc avoir souffert pour savoir écrire ? Pour sortir de soi un écrit acceptable, faut-il donc être descendu dans les tréfonds de l’âme ? » se demande-t-il en ayant au fond de lui une petite idée de la réponse.L’écriture en guise de thérapie
Ce n’est pourtant que bien plus tard qu’il met un point final à son premier livre. Après de longues années de dépression. Un premier roman, « Vertiges », histoire d’un drame en haute montagne. S’en suivront trois autres titres : « Là-haut », un guide de haute montagne qui perd sa femme et sa jambe dans un attentat, « Jusqu’au bout » un récit qui s’éloigne un peu de l’univers des montagnes ou encore « Noirceur des cîmes » où une auteure rédige un manuscrit dans la tente d’une expédition au K2. L’écriture le prend alors aux tripes. Pendant l’écriture de ce dernier titre, un des personnages « m’a appelé une nuit, dans un rêve, un appel déchirant, il allait mourir, il fallait que je vienne le sauver. Je me suis levé, j’ai allumé l’ordinateur, je lui ai dit que j’arrivais » explique-t-il.
Et après ces 4 romans, Thierry aura raison de ses hernies discales et il repartira enfin en montagne, son dos débarrassé d’un lourd poids. Depuis, il ne quitte plus la montagne et son stylo. Il en est à son douzième roman et ne compte pas s’arrêter de sitôt. Les cimes font partie intégrante de sa vie, et qu’il le veuille ou non, il transmet sa passion : ses deux fils « Rémi et Léo sont des mordus de ski de pentes raides » !
Quelques titres encore disponibles
Certains des romans sont édités et disponibles en librairie, comme ces trois-là :
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