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JUSQU'AU BOUT : Dialogue
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/12/2011
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Dialogue entre deux pères.
XXXVIII
Dès qu’ils furent sur la route, Cloarec fit part de ses craintes à son ami.
« Moi, je te dis qu’il est capable de faire une connerie avec son fusil. Il faudra faire attention quand on les retrouvera. Il est assez fou pour tirer, même avec les gosses autour. Il ne peut pas encaisser le coup que l’instit a fait. Qu’il soit rentré dans sa ferme pour détacher le petit David, je crois que pour lui, c’est encore pire que ce voyage. C’est comme s’il n’y avait que lui de concerné. Il en a fait une histoire d’honneur. Et ça, à la fin, c’est toujours des conneries.
-Faut dire que la Bernadette, elle a vite fait le tour du pays avec son histoire.
-Elle l’aime pas le Miossec, elle voit bien le mal qu’il fait au petit. »
Miossec roulait comme le demeuré qu’il était. Cloarec avait un mal de chien à suivre.
« J’espère qu’il n’a pas pris sa bouteille de rouge, sinon il va finir dans un arbre, s’inquiéta Le Renard. Fais gaffe, hein ? C’est pas la peine de se tuer pour ce malade. Moi aussi, je veux retrouver Rémi et Fabrice mais je veux y arriver en entier et pas sur un brancard. Tu crois que l’instit, il leur a fait du mal aux gosses ?
- Sûrement pas. Tu vois Jean, je vais te dire franchement, si ma femme n’avait pas insisté pour que j’aille chercher Marine, j’aurais pas bougé. Je crains rien du tout. Marine, elle est vachement heureuse d’avoir eu cet instit et tu peux pas savoir comme elle a changé pendant l’année. Et tout en bien. Elle a grandi dans sa tête, incroyable ! Elle était déjà vachement mûre pour son âge, c’est Florence qui disait ça, mais alors maintenant on dirait presque une petite femme. Tu peux pas imaginer les discussions qu’on a avec elle. Parfois, j’ai du mal à suivre. Ce qui m’emmerde le plus c’est que c’est pas moi qui l’ai emmenée en vacances. Tu vois, la ferme, j’en ai plein le cul ! Quand je pense qu’on n’a même pas le temps de s’occuper de nos enfants. Ils grandissent et on ne voit rien. On compte les litres de lait, les tonnes de patates, les hectares de maïs et on ne voit pas nos enfants. Ca me fait chier, tu vois, vraiment ça me fait chier. L’instit, j’ai presque envie de le remercier. Bien sûr, j’aurais préféré qu’il m’en parle de son idée et j’aurais accepté tout de suite mais on n’a jamais pris le temps d’aller discuter avec lui. On a vraiment dû passer pour des tarés. On est vraiment trop cons ! Je l’ai même suspecté d’être un pédophile ! Tu vois un peu. C’est Miossec qui m’avait filé cette idée à la con. Alors que Marine, elle a jamais été aussi heureuse. Quand je l’ai questionnée un peu pour voir comment ça se passait dans la classe, j’ai bien vu que tout ce qu’il faisait, c’était pour leur bien. Si ça avait été un tordu, Marine, elle me l’aurait dit. Je lui ai fait comprendre ce qui me faisait peur et je peux t’assurer que ça ne lui a pas plu du tout que je puisse douter de son maître. C’est elle qui m’a dit que c’était pas parce qu’il était différent des autres qu’il était dangereux. Elle m’a même dit que c’était les autres instits qui étaient dangereux parce qu’ils n’aimaient pas les enfants comme lui il les aime ! J’étais pas fier, tu vois. Et j’ai arrêté de dire des conneries. Non, j’y crois pas du tout qu’il pourrait leur faire du mal. Tu te rends compte des risques qu’il prend pour emmener nos gamins en vacances ! Et nous, on n’a même pas été foutu de voir que ce mec-là, il fallait juste qu’on l’écoute un peu. Faut croire que le boulot, ça te bouche toute la tête comme un paquet de merde dans le cul. Ce mec, moi je pense que c’est quelqu’un de bien et ce qui est sûr c’est qu’il aime les enfants. Nos enfants ! Alors, je peux pas lui en vouloir. Tu comprends ? Lui, au moins, il s’en occupe. Moi, par contre, ça me fout la honte. Tu vois, après cette histoire, j’ai décidé que je m’occuperai davantage de mes filles. J’ai déjà loupé beaucoup de choses avec Marine, il faut pas que je fasse la même connerie avec Morgane. Je suis déjà bien content que Marine continue à me parler. Peut-être même qu’elle m’aime encore. Et pourtant j’ai pas fait grand-chose pour elle. T’as vu tout ce que l’instit a fait découvrir à nos gamins. C’est la honte pour nous. C’est la honte.
- Ouais, moi aussi, ça me fait ça. C’est vrai que Rémi et Fabrice, ils ont sacrément changé. Tu vois Fabrice, tu le connais un peu. Il était vachement timide, il manquait de confiance. J’avais beau me dire qu’en grandissant ça s’arrangerait et ben que dalle. Il s’améliorait pas le gamin. Et là, en un an, c’est dingue comme il a changé. Il parle avec un adulte, même s’il le connaît pas, il prend des initiatives, il rigole vachement plus qu’avant. Tu vois, plein de trucs comme ça. Il est beaucoup plus heureux. Et c’est vrai que c’est pas grâce à moi. Le séjour au camping à Camaret, ça l’a transformé. Et Rémi, je t’en parle pas, je le reconnais plus. D’ailleurs, j’ai l’impression que lui non plus me reconnaît plus. Tu vois ce que je veux dire. Comme si je l’intéressais moins qu’avant. Et ça me fout vachement la trouille…T’as raison, c’est vraiment nul que ça soit pas avec nous qu’ils aient vécu tout ça. D’ailleurs, ma femme, elle me l’a dit y a pas longtemps. –Quand t’as le temps, au lieu d’aller à la chasse avec tes copains, tu ferais mieux de passer la journée avec tes deux garçons. L’instituteur, il s’en occupe mieux que toi. Je me demande même lequel de vous deux aime le plus les garçons.- Ca m’a fait mal quand elle m’a dit ça. On s’est même engueulé. Je lui ai dit que je bossais pour qu’ils manquent de rien et que je pouvais bien passer un peu de temps avec les copains. C’était vraiment des conneries. Et puis, après avec le boulot, j’y ai plus pensé.
- Ah ouais, toujours ce boulot. Ça, tu vois, c’est une excuse de merde. On se dit ça juste parce qu’on est trop con pour réfléchir un peu. Marine, un soir, elle m’a lu une phrase que l’instit leur a donnée en classe. La vache, ça m’a marqué. Attends que je la retrouve…Ça dit à peu près ça -On rencontre beaucoup d’hommes qui parlent de liberté mais ils passent leur vie à se fabriquer des chaînes.- J’y ai même pas compris quand Marine elle m’a lu ça. C’est elle qui m’a expliqué que ça voulait dire qu’on travaillait pour avoir du pognon et s’acheter plein de trucs mais qu’en fait, au lieu d’être libre, on était prisonnier de tout ce qu’on désirait. Tu vois le truc ? En fait, on croit qu’on va bien parce qu’on gagne du fric mais en vrai, on voit pas nos gosses grandir parce qu’on en veut toujours plus. Enfin, c’est pas simple mais c’est quelque chose comme ça. J’ai passé des heures à réfléchir à ce truc. Parfois, j’étais sur mon tracteur et je pensais à ça. Non, mais tu vois la situation. Le demeuré de paysan, le cul sur son tracteur, qui réfléchit à la vie qu’il mène parce que sa fille lui a lu une phrase. Un vrai truc de fou !
- Ouais je vois bien… Enfin, je vois surtout que c’est pas facile de tout réussir. Son boulot, élever des gosses, aimer sa femme, pas foutre sa santé en l’air, s’occuper des gens qu’on aime, le boulot, les machines, les bêtes et les gosses et les impôts et puis comme ça pendant des années et ça passe à toute vitesse… T’as l’impression de tout faire comme il faut toi ?
- Sûrement pas pour mes deux filles et sans doute pas non plus pour ma femme. Tu vois l’instit, il le sait sûrement pas mais il m’aura fait comprendre ça. Enfin, c’est Marine qui l’aura fait mais je sais que c’est lui aussi. Tu vois par exemple, il a prêté des livres à Marine et elle m’a demandé d’en lire certains. Tu vois le problème ! J’ai jamais rien lu que le Ouest France et L’équipe. Je te dis pas comme ça m’a emmerdé au début puis finalement j’ai découvert que j’aimais ça. C’est dingue hein ? Saint-Exupéry par exemple, c’est vachement bien ce qu’il a écrit. Jack London, j’aime bien aussi. Avec les chiens au Canada dans la neige et les chercheurs d’or. Ça fait comme les westerns. J’aime bien. Ça fait voyager des trucs comme ça. Et puis, j’aime bien le nom du mec, ça sonne bien ! Jack London ! Ça a de la gueule hein ? Et il y en a plein d’autres des écrivains ! Mais alors moi, les noms, je les retiens pas. Alors Marine, elle me fait des fiches avec le titre du livre et le nom de l’écrivain. Elle dit qu’il faut que je m’en souvienne. C’est un boulot dis donc ! Mais bon, j’essaie quand même, c’est tellement bien ce qu’ils ont écrit tous ces gars !
- Oh la vache ! je connais rien de tout ça moi. J’ai bien vu que Rémi et Fabrice, ils lisaient vachement mais ça m’a pas intéressé. Je sais même pas ce qu’ils lisent.
- Et tu sais que c’est l’instit qui a prêté ses propres livres aux enfants. Tu te rends compte ? Il leur fait vachement confiance. D’ailleurs Marine, ça l’a embêtée quand elle a vu le temps que je mettais à lire. Elle a voulu ramener le bouquin pour les autres gamins de la classe. Mais moi, je voulais connaître la fin. C’était Terre des hommes, de Saint-Exupéry. Celui-là je l’adore ! Le mec avec son copain, il avait posé son avion dans le désert. Ils étaient en panne, ils étaient entrain de crever de soif. Et c’est une histoire vraie ! Moi, je voulais savoir la fin alors je suis allé dans une librairie à Loudéac et j’ai acheté le bouquin. Tu me vois dans une librairie ! Je te dis pas tous les bouquins qu’il y avait sur les étagères, c’est dingue, j’y ai pas cru et en plus, c’est pas deux fois le même ! Que des bouquins différents. Incroyable je te dis ! Il a fallu que je demande à la patronne sinon je serais mort de vieillesse avant de trouver celui que je voulais! Et le soir quand Marine, elle m’a vu avec le bouquin dans la banquette, elle m’a fait une de ces bises sur la joue ! Un truc, tu vois, c’était plein d’amour. Tu peux pas savoir le bien que ça m’a fait. C’est elle qui m’a lu le passage quand ils ont trouvé une orange dans la cabine de l’avion. C’est tout ce qui leur restait. Je peux te dire que maintenant une orange, je la vois plus de la même façon. C’est incroyable, ces écrivains comme ils savent bien raconter. T’as l’impression que c’est eux qui t’ouvrent les yeux. Comme si avant, t’avais que de la merde dedans. Comme si t’avais jamais vu la vie. Tu vois, tu crois que tu sais ce que tu fais, que tu sais où tu vas mais en fait, tu sais rien, que dalle. Y a que ces mecs qui peuvent te montrer ce qui est vraiment important. Y a des soirs, tu vois, tu gardes ça pour toi hein, et ben j’en aurais pleuré. Ouais je te jure. Y a un marin aussi, Montessier ou Moitessier, je sais plus bien, Marine, elle a ramené le bouquin, quand il a fait son tour du monde sur son bateau, il était tout seul, il a découvert des trucs en lui, c’était fou. Avec l’océan, c’était une sacrée histoire d’amour. Nous aussi, on pourrait vivre ça avec la terre mais on la regarde pas comme il faut. Ouais, je sais ce que tu penses, me regarde pas comme ça, tu te dis que j’ai un peu reçu, et que je déconne. Mais moi aujourd’hui, je dis que c’était avant que je déconnais. Maintenant, je commence à y voir un peu plus clair. C’est con que ça m’ait pris autant de temps. Il faudra que j’arrive à le dire à l’instit. Ca m’emmerderait qu’il parte comme ça, sans qu’on ait le temps de parler. On s’est rencontré une fois dans la librairie à Loudéac et je suis resté comme un vrai con. J’ai rien trouvé à dire…J’espère que j’y arriverai maintenant. Je suis pas habitué à parler comme ça moi. Les sentiments et tous ces trucs-là, ça me dépasse un peu. Enfin, avec les bouquins j’ai fait des progrès… Et la musique, ah bon dieu la musique ! J’y connaissais rien non plus et l’instit leur a prêté des cassettes. Y a une musique de film, « le mépris » ça s’appelle, j’écoute ça sans arrêt à la maison. Attends, je te jure, tu peux pas écouter ça sans que ça te prenne aux tripes. T’as l’impression que les violons ils sont entrain de t’ouvrir le bide ! Et j’aime bien la tête du mec qu’a fait ça. Tu vois que c’est la tête d’un mec bien. Y a la rue dans son nom. Tiens, cherche la cassette, elle est là. Regarde comment il s’appelle… Georges Delerue, ah ouais, c’est ça ! Alors lui, c’est un champion ! Et Marine, elle nous a fait écouter d’autres trucs, des musiques incroyables. Ma femme, presque à chaque fois, elle pleure comme une chasse d’eau qui fuit. Et puis, tu vois l’instit, il leur passe de tout, c’est ça qu’est bien. Du Mozart, du jazz, de la chanson française, Alan Stivell. Tu vois même celui-là, il est Breton et ben pourtant je connaissais rien. La symphonie celtique, si tu connais pas ça, tu sais pas ce que tu perds. Tu vois ça nous change de Rika Zaraï et des nullités qu’on entend à la télé. La télé, j’en ai plus rien à foutre maintenant. C’est vraiment de la merde en boîte. Ils nous prennent pour des cons parce qu’on est des cons ! C’est de notre faute tout ça. On a qu’à les envoyer chier ! C’est tout ce qu’ils méritent. Maintenant, le soir on parle des bouquins. En ce moment, Marine, elle lit un bouquin de Tolkien. Ouais, je te jure c’est son nom au mec ! C’est tellement bizarre comme nom que je m’en souviens. Ca a l’air vachement bien. J’ai hâte qu’elle me le passe. Parfois, dans la journée, j’ai envie de m’arrêter de bosser pour aller lire !
- Non, je te crois pas !
- Si je te jure. Moi aussi, au début, ça m’a fait drôle, j’ai même cru que j’étais malade ! Mais c’est plutôt parce qu’on s’arrête jamais qu’on est des malades ! Alors quand je vois l’autre fou devant, avec son fusil dans le coffre, je me dis qu’on a intérêt à faire gaffe. L’instit, même s’il a fait une connerie en partant comme ça, il mérite pas qu’on l’emmerde. Pour une fois qu’on tombe sur un mec bien. Tu te rends compte tout ce qu’il a fait changer en un an...J’étais en train de perdre ma grande fille et j’aurais sans doute fait pareil avec Morgane. Et puis voilà qu’on se parle maintenant. Et pas du boulot en classe ou du métier qu’elle veut faire plus tard. Tout ça, c’est que dalle, ça n’a aucune importance, c’est pas ça qui compte. Non, on se parle de la vie, tu vois, je sais même pas comment te l’expliquer tellement ça me dépasse encore. C’est que quand je suis avec Marine que ça vient. C’est comme si tous les mots, ils étaient coincés quelque part et puis d’un coup ça ressort. Et même avec ma Florence ça va beaucoup mieux. Tu vois, on parlait de la ferme, des impôts, du prix du lait. Vraiment on était con ! Tu sais ce qu’elle m’a dit la semaine dernière ? -Alain je t’aime- Tu te rends compte, ça faisait des années que c’était pas arrivé. Je sais pas comment c’est pour toi mais chez moi c’était pas terrible. Pourtant, on s’entend bien mais c’est comme si on passait à côté de quelque chose et qu’on savait pas quoi. Et ben, maintenant, je sais ce que c’est. C’est l’amour. Et te fous pas de ma gueule, je sais que ça a l’air con mais je te jure que c’est ce qu’il y a de plus beau.
- Je me fous pas de ta gueule Alain. Je me dis même que t’as de la chance. Ça me touche vachement que tu me parles comme ça. C’est vrai je te jure. Ça me fait vachement plaisir et je me dis que t’as de la chance…J’ai vraiment hâte de retrouver mes deux garçons et de les serrer dans mes bras et qu’on rentre à la maison. Je comprends mieux tout ce que je sentais depuis quelques temps. Toi, t’as déjà compris beaucoup plus de choses que moi et ça va m’aider tout ce que tu viens de me dire…Merci Alain. Merci de m’avoir expliqué tout ça. Moi j’aurais jamais osé. Et je sais que c’est une connerie, c’est toi qui as raison…Dis, tu me prêteras des bouquins ?
- Ouais, bien sûr, tu viendras à la maison, je te montrerai tout ce que j’ai acheté. La librairie de Loudéac, maintenant je m’y retrouve sans problème et je connais bien la patronne. C’est elle qui me conseille aussi. On s’entend bien. Elle est sympa. Et tout ce qu’elle connaît ! La vache c’est impressionnant ! Et puis, je vois qu’elle aime bien Marine. Ça me fait plaisir. Quand je vois ma fille, comme ça, dans les bouquins je me dis que l’instit, il lui a vraiment montré un trésor incroyable, tu vois ce que je veux dire, un trésor qu’arrête pas de s’agrandir ! C’est pas un coffre qui est fermé avec des vieilles choses pourries dedans. Non, là, le coffre il est ouvert et ça n’arrête pas de tomber dedans, des belles choses et toutes celles qui sont là depuis des années et des années, elle vieillissent pas. C’est fou hein ? Putain, tu te rends compte comme je parle bien maintenant. Ça, c’est une vraie image d’écrivain que je viens de dire. Faudra que je la répète à Marine, ça va lui plaire. Tu sais, tu vas pas me croire mais samedi dernier on y est resté trois heures dans la librairie. Et on est parti parce que ça fermait sinon on n’aurait pas bougé ! Et Morgane aussi, elle veut ses bouquins ! On était tous les trois sur le trottoir avec chacun notre sac et nos bouquins dedans. C’était vachement beau. Et puis Marine, elle a pris mon sac pour me donner la main. Je vais te dire, j’étais vachement fier comme ça sur le trottoir avec ma jolie grande fille qui me donnait la main et Morgane qui trottinait comme un poulain devant nous avec ses petites gambettes. J’ai rigolé comme ça pour rien. Enfin non, c’était pas pour rien. C’était du bonheur…Oh ! tu dis plus rien ?
- Non je t’écoute. C’est vachement beau ce que tu racontes. Je te voyais pas comme ça. Et je me dis que je suis vraiment con. J’ai rien vu moi. Rémi, bon sang c’est un petit gars formidable et j’ai l’impression que je l’ai pas vu depuis des années. Parfois, je me dis comme ça, fais gaffe à lui, écoute- le, prends ton temps. Tu vois, je m’inquiète toujours pour Fabrice parce qu’il est vachement renfermé, enfin plus maintenant, et du coup je voyais pas Rémi. Je me disais toujours qu’il grandissait sans problème, qu’il avait moins besoin d’un coup de main que son petit frère. C’est con hein ? Comme si un gamin pouvait se passer de l’amour de son père ! »
Il tourna la tête vers la vitre, une boule dans la gorge, les yeux piquants.
« T’inquiète pas, c’est jamais trop tard. Regarde ce voyage comme il nous fait du bien. Ça sera plus jamais pareil après. C’est ça qui est important. Ne pas laisser passer les bonnes occasions quand elles se présentent. Même si on en a loupé un bon paquet depuis des années, ce qui compte maintenant, c’est qu’on a les yeux ouverts.
- Bon dieu, j’ai vraiment envie de les serrer dans mes bras mes garçons et je vais leur dire que je les aime. Oh oui ! je vais leur dire ça. Et je sais que j’aurai pas l’air d’un con.
- Oh non ! ça c’est sûr t’auras pas l’air d’un con. Celui qui est con, c’est Miossec. Le pauvre David, il me fait peine ce gamin, il a l’air tellement triste. Olivier, il a l’air de s’en sortir un peu mieux mais le petit il souffre vachement, ça c’est sûr et ce grand con de Miossec, il voit rien et il ne verra jamais rien…Tiens, allez, on va s’écouter la musique de Delerue. Tu sais, ce mec-là, ça se voit sur sa figure qu’il en sait plus que nous. J’explique pas pourquoi, c’est comme ça. Et quand t‘entends sa musique, tu sais que c’est vrai. Quand tu inventes des musiques comme ça, c’est que dedans, tu as senti des choses que les autres, ils ont pas encore trouvées. Moi, j’écoute ça tous les jours. Ça va nous faire du bien, tu vas voir ! T’as vu que je me suis payé un super auto radio et je peux te dire, c’est pas pour écouter Europe 1 et tous les gros cons qui s’y trouvent ! Je te jure, quand t’as ça qui passe, tu peux que fermer ta gueule alors que quand Rika Zaraï elle ouvre sa trappe à conneries, tu peux bien brailler avec tes potes, ça gêne personne. Mais alors ça, c’est comme si c’était l’amour mis en musique. Tu vois, quand j’entends ça, c’est comme si je revoyais Marine ou Morgane, tout bébé, dans leurs petits lits, toutes fragiles. J’ai envie de les prendre dans mes bras, de sentir leurs petits corps, de les embrasser, de leur dire des gentils mots, tout plein d’amour, de les protéger, de sentir le parfum de leur peau. Maintenant, je vais les réveiller le matin, je peux plus m’en passer, je leur fais des petits câlins tout doucement, je leur parle gentiment, tu vois, je faisais jamais fait ça avant. Je rentrais, j’ouvrais les volets, je gueulais, allez debout là-dedans ! et je me barrais au boulot à toute vitesse comme si ma vie en dépendait. Mais le plus important de toute ma vie, il était là, devant moi, dans les petits lits bien chauds, et j’y voyais rien, je sentais rien. Je crois que mes deux filles, je les regardais jamais dans les yeux, je les regardais, c’est tout mais je ne les voyais pas vraiment. C’est dur à expliquer tout ça. Les mots, ça peut pas tout dire. Les émotions, c’est bien plus fort. Y a que les écrivains qui savent en parler. Moi je suis qu’un paysan, alors tu vois, c’est pas facile.
- Et ben moi, je peux te dire que t’en parles vachement bien. Ca me serre les tripes tout ce que tu dis. Je suis vachement content d’être venu avec toi. Ouais, bon dieu de bon dieu, moi aussi cet instit faut que je le remercie. C’est une sacrée baffe qu’il nous a mise et il était temps qu’on se la prenne. Bon allez mets-nous cette musique. » -
L'exemple caché de l'Islande
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/12/2011
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Mercredi 23 novembre 2011http://www.moulinier.info/article-islande-93-du-peuple-impose-le-non-remboursement-des-banques-89608202.htmlISLANDE: L'AUTRE FORMIDABLE REVOLUTION !
Contre-exemple intéressant, non, de nos jours ?...
93% du Peuple IMPOSENT le NON-Remboursement des Banques !! La révolution dont les Médias se gardent bien de parler
Aussi incroyable que cela puisse paraître, une véritable révolution démocratique et anticapitaliste a lieu en Islande en ce moment même, et personne n'en parle, aucun média ne relaie l'information, vous n'en trouverez presque pas trace sur « Google »: bref, le black-out total.
Pourtant, la nature des évènements en cours en Islande est sidérante :
Un Peuple qui chasse la droite au pouvoir en assiégeant pacifiquement le palais présidentiel, une « gauche » libérale de remplacement elle aussi évincée des « responsabilités » parce qu'elle entendait mener la même politique que la droite, un référendum imposé par le Peuple pour déterminer s'il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays dans la crise, une victoire à 93% imposant le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d'orgue de ce processus par bien des aspects « révolutionnaire » : l'élection d'une assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d'écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société.
Un autre possible face aux marchés financiers: la démocratie !
Alors que gronde dans l'Europe entière la colère des Peuples pris à la gorge par le rouleau-compresseur capitaliste, l'actualité nous dévoile un autre possible, une histoire en marche susceptible de briser bien des certitudes, et surtout de donner aux luttes qui enflamment l'Europe une perspective la reconquête démocratique et populaire du pouvoir, au service de la population.
Plus bas, vous trouverez deux articles traitant de cette révolution en marche, *à faire circuler le plus largement possible, puisqu'on ne doit compter sur aucun média pour le faire à notre place*.
http://www.cadtm.org/Quand-l-Islande-reinvente-la
Depuis le samedi 27 novembre, l'Islande dispose d'une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet.
Depuis cette crise dont elle est loin d'être remise, l'Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire. Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l'Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d'ex-communistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C'était une première pour l'Islande, tout comme la nomination d'une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre.
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http://bellaciao.org/fr/spip.php?article122457
http://parisseveille.info/quand-l-islande-reinvente-la,2643.html
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Technocratie
- Par Thierry LEDRU
- Le 03/12/2011
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http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet.php?abo=380571&serv=10&idCla=3636&idDoc=2017489&utm_source=ofmnewsletter&utm_medium=lettredinformation&utm_campaign=informationsgenerales
rôle d'exercice à la centrale nucléaire
vendredi 02 décembre 2011-
La centrale normande de Paluel.
AFP
Des élus voulaient vérifier, de nuit, la sécurité des réacteurs de Paluel (Seine-Maritime). Ils ont eu froid dans le dos.
Paluel, un demi-millier d'âmes, près de Dieppe (Seine-Maritime). Mercredi soir, Claude Birraux, député UMP de Haute-Savoie et président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), frappe à la porte de la centrale nucléaire d'EDF. Celle-ci compte quatre réacteurs de 1 300 MW, chacun mis en service entre 1984 et 1986.À sa demande, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) simule un accident du type Fukushima : une perte totale d'électricité et du groupe électrogène de secours du réacteur n° 1. Ce qui nécessite un branchement sur l'installation du réacteur n° 2.
« Situations burlesques »
L'alerte fictive, déclenchée à 22 h, donne lieu à un enchaînement de « situations burlesques », selon le député. Les agents d'astreinte arrivent bien, rapidement. Mais, à 23 h 30, ils annoncent qu'une clef nécessaire pour ouvrir un panneau d'alimentation électrique est actuellement « en commande »...
À minuit, ils entrent dans le local électrique de la tranche 1 « mais les indications du document de procédure ne correspondent pas au panneau électrique », raconte le député.
Après d'autres découvertes tout aussi stupéfiantes, les techniciens décident alors, de leur propre initiative, de se raccorder sur le réseau du réacteur n° 3. Mais, insiste Claude Birraux, le guide de procédure d'EDF comporte de nouvelles inexactitudes et des ambiguïtés. Dans ce grand capharnaüm, le député félicite le personnel : « Il a su se poser de bonnes questions, n'est jamais resté bloqué devant ces situations ».
Au même moment, Bruno Sido, sénateur UMP de Haute-Marne, était à la centrale du Blayais (Gironde). Il a constaté lui aussi les difficultés des agents à se repérer dans le maquis des documents et des procédures édictés par EDF.
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Conseiller pédagogique (école)
- Par Thierry LEDRU
- Le 03/12/2011
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Une espèce de défoulement envers cette hiérarchie qui ne comprend rien à rien.
JUSQU'AU BOUT
EXTRAIT
Un mardi matin, le conseiller pédagogique entra.
« Je vous fais une petite visite avant la fin de l’année, voir si tout s’est bien passé. »
Il pensa à la cavalerie qui arrive après la bataille. Costard cravate, les cheveux soigneusement peignés, de gauche à droite, la raie superbe, bien rectiligne, chaussures de ville bien cirées, mallette de représentant de commerce. Il eut envie de le flanquer à la porte.
Le fonctionnaire, raide comme un porte-drapeau, ne salua pas les enfants. Il alla se réfugier rapidement derrière le bureau comme à l’abri d’un muret face à l’ennemi.
Il lui demanda son cahier journal.
« C’est vraiment indispensable, il faut savoir le remplir, je vais vous montrer les dernières trouvailles.
- Je n’ai plus de cahier journal, je l’ai jeté, annonça-t-il d’une voix moqueuse.
- Vous l’avez jeté ? Mais c’est impossible de mener une classe si vous n’avez pas de cahier journal ! »
Devant la bêtise de l’abruti, il décida de tout lâcher.
« J’ai jeté aussi mes progressions et mon emploi du temps. Je ne fais plus de fiches de préparation. Je travaille au jour le jour. »
L’individu ébahi regarda les enfants comme de pauvres âmes égarées dans la classe d’un fou. Marine lui décocha un sourire ravissant. Il ne le vit pas.
« Vous avez fait des évaluations tout de même ? Comment vous vous organisez pour les remédiations ?
- Je demande aux enfants s’ils ont été contents de leur journée et s’ils trouvent que j’ai été un bon maître, c’est tout. Et s’ils trouvent que la journée a été difficile, j’essaie le lendemain de la rendre plus joyeuse.
- Oui, mais pour les enfants, comment vous les évaluez ? insista-t-il. Avec tous les niveaux, comment vous contrôlez leurs connaissances ?
- Ils n’ont pas besoin que je les évalue. Ils savent très bien ce qu’ils doivent apprendre et ils le font. Ils n’ont pas besoin d’être menacés par une note pour apprendre. Je leur explique à quoi ça sert et ils apprennent. C’est tout. Et s’ils n’y arrivent pas, c’est que je m’y prends mal. Ce sont eux qui m’évaluent. Jamais le contraire. »
Un mur d’incompréhensions. Il sentit que le bonhomme l’avait jugé et que c’était définitif.
« Vous n’êtes jamais allé à l’école normale cette année ? demanda-t-il d’un air soupçonneux.
- Non, il n’y avait pas de possibilité d’être remplacé.
- C’est dommage, vraiment dommage. Je pense que vous avez besoin d’avoir quelques éclaircissements. Vous êtes un peu perdu mais c’est normal quand on commence. Il ne faut pas vous inquiéter. Les techniques, ça s’apprend au fur et à mesure. Si c’était si simple de faire un cahier journal et tout le reste, n’importe qui pourrait être enseignant. »
Il n’essaya pas de répondre, pensant que c’était justement le cas. N’importe qui était enseignant. C’était bien là le drame.
Sans espoir. La voix paternaliste et condescendante était à vomir. Il s’imagina ouvrant la mallette pour y dégueuler son mépris.
« Je vais vous laisser quelques documents qui pourront vous aider. C’est un travail qui a été réalisé par une équipe de chercheurs en sciences de l’éducation. C’est très intéressant. Toutes les techniques pour bien mener une classe ont été décrites. Bon, c’est sûr, c’est une classe à un seul cours avec dix-huit élèves. C’est moins compliqué qu’ici mais ça va vous aider quand même. C’est très clair, vous verrez. Les tableaux et les graphiques sont très bien faits. »
Il posa la pile de feuilles sur le bureau et lui serra la main. Il s’enfuit sans dire un mot aux enfants.
« C’était qui le monsieur ? demanda Léo.
-Un con », répondit-il.
L’enfant éclata de rire.
Il déchira les feuilles et les jeta à la poubelle. Il aperçut le sourire de Marine, penchée sur son cahier.
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Désintoxication
- Par Thierry LEDRU
- Le 03/12/2011
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« Si notre conscience a la possibilité de grandir à l’intérieur de notre espace clos, c’est sans doute que nous ne l’avions pas développée auparavant et qu’il reste de la place. Mais se pourrait-il aussi que cette conscience soit extérieure à nous-mêmes, comme une conscience commune dans l’univers et qu’il s’agisse simplement de la saisir pour l’inviter à occuper notre espace intérieur ? La plupart des hommes vivrait sans conscience, ce qui pourrait expliquer aussi les déviances de l’humanité. A la place de cette conscience universelle jamais rappelée, l’esprit s’emplirait de valeurs intrinsèquement humaines, totalement détachées de la source commune. Et ces valeurs, nombreuses et variées, incessamment renforcées pour le maintien du mensonge, donneraient l’impression à l’humanité entière qu’elle est sur la bonne voie…La manipulation de la masse par la masse elle-même nous a entraînés sur une fausse route. Nous ne sommes pas sur la voie de l’univers. Nous ne sommes plus en expansion avec lui. Nous sommes perdus. »
UNE ETRANGE LUMIERE
Nécessité de la désintoxication. Voilà où en est l'humanité.
Je m'efforce d'éveiller chez mes élèves cette sensation qu'en eux vibre une création qu'ils ignorent, que l'identification et l'assemblage constant des rôles qui s'enchaînent contribuent à cette intoxication. Et qu'il s'agit bien d'une drogue. Avec les effets redoutables que l'ont peut voir, à chaque instant, partout, sur la planète.
Meurtres, guerres, viols, attaques à main armée, maltraitance, souffrance psychologique, douleurs physiques, extermination, famine, disparition de la biodiversité... Si on passe une heure à parcourir des sites d'informations, cette drogue du conditionnement et de ses dégâts collatéraux prend une dimension insupportable. A en croire que l'amour, la beauté, la plénitude, le bien et tout ce qu'il contient n'existent plus.
Une certitude aussi, c'est que cette intoxication est contagieuse. On est dans le même registre qu'un virus comme le sida. Contamination des egos et mort de la dimension spirituelle. Il ne s'agit pas de la décrépitude des corps mais de celle des âmes. Elle n'intéresse pas les laboratoires bien évidemment. Quoiqu'ils seraient bien capables un jour de nous sortir une pilule du Bien... Lobotomie chimique. Non, les anti dépresseurs ne sont pas des pilules du Bien mais juste un moyen de rattraper au passage les âmes détruites par la guerre des egos. Les Français sont les plus gros consommateurs d'anti-dépresseurs et je ne vois aucune amélioration de la population depuis que cette drogue chimique a été mise sur le marché. Je ne condamne pas pour autant cette aide dès lors qu'elle est accompagnée par un travail spirituel, psychologique. Il est des situations où l'urgence prédomine et le travail spirituel n'a jamais eu d'effets immédiats. C'est un long chemin. Il conviendrait bien davantage d'agir à la source et de ne pas laisser s'installer les errances psychologiques. C'est là que le partage spirituel avec les enfants prend toute son importance. Agir avant que la cure de désintoxication devienne indispensable. Principe de précaution.
Mais le principe de précaution n'est pas rentable. Une population bien portante est économiquement inintéressante. Aucun laboratoire n'irait envoyer un visiteur médical chez les Kogis...Une population bien portante n'est pas manipulable. Elle ne porte aucun intérêt envers le matérialisme étant donné que sa dimension spirituelle la comble. Elle n'a pas peur de l'avenir étant donné qu'elle ne se projette pas au-delà de l'utile dans une dimension temporelle qui n'existe pas.
Que pourrait bien vendre TF1 à une population bien portante ?
Bon, je sens que je vais m'énerver là...
Et que je vais tomber dans les travers de l'ego drogué.A croire que je resterai toujours en cure de désintoxication. Jusqu'à la fin de mes jours.
Le monde humain est dangereux. Le reste du monde est d'une beauté ineffable. Et ce soir, il neige sur les montagnes.
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Philo-ados
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/12/2011
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Une collection pratico-philosophique ... Rue de l’échiquier.
PHILO ADO , une collection utile et agréable... des livres intelligents.
Rue de l’échiquier est une maison d’édition créée en 2008 par Thomas Bout et Anne Fitamant Peter, qui propose une collection Philo Ado très riche.Marie-France Hazebroucq dirige cette collection, tout en étant elle-même également auteur (avec Mentir et Se Venger notamment).
Comme son nom l’indique, cette collection s’adresse aux adolescents. Il s’agit de leur proposer une bouffée d’oxygène, un éclairage philosophique, autour de problématiques très concrètes qui les touchent au quotidien.
L’idée n’est pas de mettre entre les mains des ados, des livres philosophiques rébarbatifs, mais bien de les amener à réfléchir à une thématique donnée à partir de situations vécues, d’exemple concrets qu’ils ont pu voir au cinéma ou dans les médias, livres etc
Les philosophes et auteurs dont ils entendent parler en cours se retrouvent ici par touches légères et toujours en lien avec le propos. Des passerelles se créent entre les grands philosophes qui semblent parfois inaccessibles ou lointains… difficiles à saisir... et leur quotidien…. : Meetic, Harry Potter, Facebook …..
La philosophie devient ici, fluide, facile… Sartre, Beaudelaire ou Homère s’invitent dans les questionnements de nos ados.L’adolescence, période en ébullition, les nerfs à fleur de peau, entre métamorphose et mal être parfois... périodes de tensions intérieures et extérieures... les émotions qui se bousculent et les hormones qui s’activent…
L’adolescence est une période précieuse de la vie, l’incontournable passage de l’enfance au monde adulte, elle est propice à la créativité, la fragilité, la force….
C’est une période de construction de soi importante.
Ces ouvrages peuvent trouver un écho favorable entre les mains des jeunes.
Ils peuvent s’identifier très vite au sujet proposé… car enfin… qui n’a pas eu envie de se venger, de rendre œil pour œil, en cas d’offense ? Qui n’est jamais tombé amoureux ? paniquant peut être tout à la fois à l’idée d’une première fois ? d’une rupture ? ...
Qui n’a jamais menti pour cacher une mauvaise note, dissimuler les véritables raisons d’un choix inattendu à son meilleur ami … ? Qui n’a pas envie de se laisser aller à rêver, à se prélasser sans rien faire ?
Tricher, faire l’amour, être en colère, halluciner, se divertir….
Autant de choses qui parlent aux adolescents et autant d’ouvrages pouvant permettre de remettre un peu d’ordre dans le chaos de l’esprit de l’ado ou de calmer dans la tempête qui fait rage au coeur de ses émotions.Ces ouvrages peuvent tout simplement aussi donner du sens, du recul.
L’éditeur répond à : Pour Qui ? Pourquoi ? et Comment ? ....
Pour qui ?
Les jeunes de 14 à 19 ans qui, grâce à la collection, vont découvrir le plaisir de penser par eux-mêmes et acquérir des armes pour mieux vivre.
Les parents, désireux d’échanger des idées avec leurs adolescents, soucieux de les sensibiliser aux valeurs importantes, d’aiguiser leur esprit critique et de les inciter à s’intéresser au monde qui les entoure.Pourquoi ?
Pour que le jeune public, dans une société en mal de repères, découvre que la philosophie peut répondre à un besoin et servir à vaincre ses peurs, vivre mieux et donner du sens à sa vie.Comment ?
Chaque auteur élabore une réflexion personnelle autour du sujet de l’ouvrage, présentée sous forme d’éclats, de fragments. Le discours s’appuie sur des exemples concrets empruntés au cinéma et à la littérature et sur des témoignages d’adolescents. En marge du texte, des notes apportent des repères et indiquent les références des textes de philosophes qui sous-tendent le propos de l’auteur.Livres disponibles
Mentir de Marie-France Hazebroucq
Perdre son temps de Malcolm Hammer
Tomber amoureux de Sabrina Cerqueira
Se venger de Marie-France Hazebroucq
Rêver de Barbara de Negroni
Être jaloux de Philippe FontaineSabrina Cerqueira
Agrégée de philosophie, Sabrina Cerqueira enseigne la philosophie en classe de terminale. Elle a rédigé plusieurs ouvrages méthodologiques sur l’épreuve de philosophie du baccalauréat et a collaboré au titre Perdre son temps, dans la même collection.Barbara de Negroni
Agrégée de philosophie, Barbara de Negroni enseigne la philosophie en classes de terminale et d’hypokhâgne. Spécialiste du XVIIIe siècle, elle a édité des œuvres de Rousseau et de Diderot, et est l’auteur d’études sur la censure des livres et la tolérance religieuse.Philippe Fontaine
Professeur agrégé de philosophie et docteur ès Lettres, Philippe Fontaine est maître de conférences à l’université de Rouen. Spécialiste de phénoménologie et d’esthétique, il a publié de nombreux ouvrages portant sur des questions de philosophie générale.Malcolm Hammer
Diplômé de philosophie et journaliste radio de formation, Malcolm Hammer se consacre à la vulgarisation scientifique sur des supports multimédias. Dans le cadre du collectif Génération précaire, il a coécrit Parcours du combattant stagiaire (Mille et une nuits) et Sois stage et tais-toi ! (La Découverte).Marie-France Hazebroucq
Agrégée de philosophie, Marie-France Hazebroucq a passé toute sa carrière à enseigner terminales et en classes préparatoires. Spécialiste de l’œuvre de Platon sur laquelle elle a rédigé sa thèse, elle publie régulièrement des traductions et des commentaires de dialogues platoniciens.
Focus sur MENTIR
Marie-France Hazebroucq
Collection Philo ado
genre : Essai
prix : 10 euros
format : 120 x 200 mm
nombre de pages : 144 pages
date de parution : 18 février 2010
EAN : 9782917770085
ISBN : 978-2-917770-08-5
Mentir pour faire passer une mauvaise note en disant que « la moyenne de la classe n’était de toute façon pas très bonne » ; soutenir qu’à une fête que l’on ne manquerait pour rien au monde, « il n’y aura ni garçons ni alcool » ; ne pas avouer à ses parents qu’on a manqué un cours...que cachent ces mensonges d’adolescents ? Entre désir de se préserver et volonté de ne pas faire de mal, ils nous incitent à réfléchir sur l’obéissance, la dépendance, l’éducation et la liberté.
Mais, du mensonge rigoureusement interdit au mensonge toléré, voire recommandé, cette notion n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air. En nous interrogeant sur le savoir-faire du menteur et les différentes formes de mensonges, sur la tricherie et la justice, la sincérité et le secret, le pouvoir du langage...nous apprendrons à mieux la cerner.
Car tenter de comprendre ce que veut dire « vraiment mentir » nous permet de réfléchir sur notre rapport à nous-même et à notre conscience, mais aussi sur notre comportement en société et notre conception du monde.Focus sur PERDRE SON TEMPS
Malcolm Hammer
Collection Philo ado
genre : Essai
prix : 10 euros
format : 120 x 200 mm
nombre de pages : 96 pages
date de parution : 18 février 2010
EAN : 9782917770108
ISBN : 978-2-917770-10-8
« Lâche ton jeu », « viens prendre l’air », « tu as déjà vu ce film trois fois »...Combien de fois les adolescents ne subissent-ils pas ce reproche : « tu perds ton temps ! » Pourtant, est-ce que cela n’arrive pas à tout le monde ?
Entre plaisir et culpabilité, action et rêverie, l’expression « perdre son temps » est plus complexe qu’il n’y paraît, et recouvre des notions très différentes : paresser, traîner, remettre à demain, s’ennuyer, est-ce perdre son temps ?Et pourquoi ranger sa chambre ne sera pas considéré, également, comme une perte de temps ? Notre rapport au temps, finalement est l’une des expression les plus distinctes de notre rapport au monde. Mais encore faudrait-il que nous soyons capables de définir précisément ce qu’est le temps...
Il y a le temps des horloges et le temps vécu, où viennent se loger la mémoire et l’oubli, l’habitude et la nouveauté, notre désir de lutter contre l’irréversibilité du temps qui passe comme celui de le laisser filer...Voyager au cœur de ce temps insaisissable, c’est approcher la complexité humaine.
Focus sur TOMBER AMOUREUX
Sabrina Cerqueira
Collection Philo ado
genre : Essai
prix : 10 euros
format : 120 X 200 mm
nombre de pages : 144 pages
date de parution : 21 octobre 2010
EAN : 9782917770160
ISBN : 978-2-917770-16-0
On dit « tomber amoureux » comme « tomber enceinte », ou « tomber dans l’alcool ». « Tomber », il faut donc l’entendre au sens fort — faire une chute ; mais l’expression revêt aussi un sens plus souterrain qui indique un devenir. Car si l’amour se manifeste parfois de façon soudaine sous la forme du coup de foudre, tout amour n’est-il pas bouleversant en ce qu’il nous fait devenir autre ? Porté par un désir d’union ou de durée, l’amour est cette puissance qui nous déséquilibre et nous fait envisager le monde sous un angle nouveau. Faudrait-il alors se méfier de ce changement ? Charles Fourier moquait les « beaux parleurs », les « orateurs fleuris » qui, pour parler d’amour, « trempent leur plume dans l’arc-en-ciel et poudrent leurs écrits avec la poussière des ailes du papillon ». De Spinoza à Titanic, de Thérèse d’Avila à L’Empire des sens, de Peau d’âne à Schopenhauer, nous tenterons de comprendre cette passion.
Focus sur SE VENGER
Marie-France Hazebroucq
Collection Philo ado
genre : Essai
prix : 10 euros
format : 120 X 200 mm
nombre de pages : 160 pages
date de parution : 11 janvier 2011
EAN : 9782917770177
ISBN : 978-2-917770-17-7
De l’Odyssée à Taken, d’Andromaque au Comte de Monte-Cristo, de La Bête humaine à Un justicier dans la ville, nombreux sont les récits dont les héros font payer à l’offenseur le prix de son offense, et font justice eux-mêmes, selon l’implacable loi du talion : œil pour œil, dent pour dent. Peut-on pour autant parler de justice ? La violence meurtrière de la vengeance sévit surtout au cinéma, au théâtre ou dans les romans ; mais combien de fois n’avons-nous pas supprimé, en pensée ou en paroles, ceux qui nous ont fait du mal ? Le plus souvent, nos vengeances sont anodines ou restent symboliques, or toute vengeance n’est-elle pas excessive par nature ? Ressentiment, rancune, hostilité, colère, fureur… Les passions qui animent le vengeur sont généralement condamnées par les philosophes ; pourtant, elles nous apprennent quelque chose sur nous-même. Que se cache-t-il alors derrière le désir de SE VENGER ?Focus sur RÊVER
Barbara de Negroni
Collection Philo ado
genre : Essai
prix : 10 euros
format : 120 X 200 mm
nombre de pages : 144 pages
date de parution : 9 juin 2011
EAN : 9782917770245
ISBN : 978-2-917770-24-5
Nous rêvons la nuit, nous rêvons aussi le jour — quand nous sommes dans la lune ; nous rêvons de transformer le monde, de devenir les héros de nos livres ou de nos films préférés. Nos rêves nocturnes nous inquiètent parfois et nous nous demandons s’ils ont un sens ; nos rêveries cheminent selon d’étranges associations d’idées. Même si nous avons plaisir à les raconter, nos désirs, nos projets peuvent sembler absurdes et irréalistes. Faut-il arrêter de RÊVER ? ou nos rêves nous apportent-ils espoir, bonheur et réconfort ? Un monde sans rêves serait-il encore un monde humain ?
Des stoïciens à Freud, de Descartes à Diderot, de Spinoza à Nietzsche, de nombreux philosophes ont interprété les rêves et étudié ce qu’ils peuvent nous apprendre sur nous-même. L’homme est souvent défini comme un animal raisonnable, un animal rieur ou un animal politique, ne pourrait-on pas aussi le définir comme un animal qui rêve ?Focus sur Être JALOUX
Philippe Fontaine
Collection Philo ado
genre : Essai
prix : 10 euros
format : 120 X 200 mm
nombre de pages : 112 pages
date de parution : 15 novembre 2011
EAN : 9782917770313
ISBN : 978-2-917770-31-3
Qui ne sait ce qu’est la jalousie, pour en avoir éprouvé au moins une fois, dans sa vie, le sentiment ?
Nous avons tous été aux prises avec cette impression angoissante d’être abandonné, ou privé de quelque chose qui nous revenait de droit — du moins le croyions-nous.
Mais sommes-nous pour autant capables de définir la jalousie ? Ne faut-il pas commencer par la distinguer de l’envie ? Et si la jalousie semble trouver sa forme privilégiée dans l’amour, pouvons-nous pour autant en conclure que l’amour est nécessairement jaloux ?
En explorant les notions de désir, de possession, d’estime de soi, en s’interrogeant sur ce qui se cache derrière la jalousie, ce livre propose une forme d’initiation à la psychanalyse. Avec
à l’appui de nombreux exemples littéraires et cinématographiques : de Guy de Maupassant à Marcel Proust,
de Georges Simenon à Simone de Beauvoir, de Luis Buñuel
à Jean-Luc Godard.
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Si...
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/11/2011
- 1 commentaire
"Si tu ne comprends rien de tes souffrances, c'est que tu ne méritais pas qu'elles prennent soin de toi. "
Jarwal.
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Les agents littéraires
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/11/2011
- 0 commentaire
Une bien belle découverte à l'instant.
http://www.les-agents-litteraires.fr/
Un travail très vaste, riche, documenté, argumenté, des découvertes à faire, des explorations à mener.
Et oh combien nécessaire...
LES AGENTS LITTERAIRES
Pourquoi avoir créé ce blog ?
Parce que nous croyons en l’importance de maintenir, en France, une vraie diversité de l’offre éditoriale. En effet, nous avons la chance de bénéficier d’un tissu dense d’éditeurs indépendants (plusieurs centaines), attachés à jouer le rôle de découvreurs de talents, à tenter des aventures intellectuelles, à contribuer aux débats d’idées. C’est grâce à eux que voient le jour des livres de qualité/ originaux/ hors normes et, souvent, que sont édités pour la première fois les auteurs de demain.
Or, cette bibliodiversité, qui joue un rôle éditorial si important, est aujourd’hui menacée. Parce que la tendance actuelle, dans le monde de l’édition, est à la concentration financière et à la domination de quelques grands groupes éditoriaux, qui privilégient la démarche commerciale à la qualité éditoriale. Et, parallèlement, en raison de la difficulté qu’ont les petits éditeurs à faire connaître leur production, à trouver leur place dans les rayons des librairies et, plus généralement, à conquérir et à fidéliser un lectorat.
D’où l’objectif de ce blog : repérer, chaque mois, les meilleurs livres en panne de médiatisation et se faire leurs « agents littéraires », c’est-à-dire assurer leur promotion grâce à internet. Vous ne trouverez donc pas sur ce blog d’articles portant sur les « best-sellers » du moment. Mais, au contraire, des critiques de livres d’éditeurs indépendants ou, parfois, d’auteurs auto-édités, dont vous n’aurez (peut-être) pas entendu parler et serons (nous l’espérons) autant de belles découvertes.
> Quel est notre champ d’action ?
- Surveiller l’actualité des parutions des éditeurs indépendants et auteurs auto-édités,
- Rédiger des critiques des livres que nous repérons ou qui nous sont envoyés,
- Promouvoir les meilleurs livres par l’envoi de newsletters d’information,
- Initier un dialogue sur ces livres, via des interventions sur les sites littéraires de référence : Babelio.com, libfly.com, etc.
- Débattre, de manière large, de l’avenir du livre et de ses rapports avec Internet.
> Qui sommes-nous ?
Ce blog existe avant tout grâce aux plus de 200 blogueurs qui le font vivre, en rédigeant régulièrement des critiques de livres. De tous âges, de tous horizons, ils sont réunis par le même intérêt qu’ils portent à la production des éditeurs indépendants francophones. > Découvrir quelques portraits de blogueurs
A l’origine du projet, deux passionnés des livres :
- Vincent Beghin. Il est un peu le « touche à tout » sur ce blog. Il s’occupe notamment de la communication, de la relation avec les éditeurs, auteurs et contributeurs et, bien sûr, de la rédaction d’articles et de critiques. Vincent est titulaire d’un Master de communication et d’une maîtrise d’Histoire. Il a travaillé 5 ans dans une agence de communication éditoriale.
- Emmanuel Pierrat. Il est en charge de l’aspect « technique » du projet. Il s’occupe également de la veille sur le parutions des éditeurs et de la rédaction de critiques de livres. Emmanuel est diplômé d’une maîtrise de lettres modernes et d’une licence pro métiers de l’édition. Il travaille actuellement dans une librairie parisienne.