Pour un catastrophisme éclairé
- Par Thierry LEDRU
- Le 15/03/2024
- 0 commentaire
Il ne faudra pas dire que nous ne savions pas.
Il faudra juste reconnaître que nous ne voulions pas comprendre ce que nous savions.
EAN : 9782020660464
224 pages
Seuil (16/04/2004)
4/5 15 notes
Résumé :
Le temps est venu de mener une réflexion sur le destin apocalyptique l’humanité : nous avons en effet acquis la certitude que l’humanité était devenue capable de s’anéantir elle-même, soit directement par les armes de destruction massive, soit indirectement par l’altération des conditions nécessaires à sa survie. Le pire n’est plus à venir mais déjà advenu, et ce que nous considérions comme impossible est désormais certain. Et pourtant nous refusons de croire à la réalité du danger, même si nous en constatons tous les jours la présence. Face à cette situation inédite, la théorie du risque ne suffit plus : c’est à l’inévitabilité de la catastrophe et non à sa simple possibilité que nous devons désormais nous confronter.
"Ce n'est pas l'incertitude, scientifique ou non, qui est l'obstacle, c'est l'impossibilité de croire que le pire va arriver. [...]
La peur de la catastrophe n'a aucune force dissuasive. [...]
David Fleming construit un "principe inverse d'évaluation des risques" : la propension d'une communauté à reconnaître l'existence d'un risque serait déterminée par l'idée qu'elle se fait de l'existence de solutions. [...]
Tout nous porte à penser que nous ne pouvons étendre indéfiniment, ni dans le temps, ni dans l'espace, le mode de développement qui est actuellement le nôtre. Mais remettre en cause ce que nous avons appris à assimiler au progrès aurait des répercussions si phénoménales que nous ne croyons pas ce que nous savons pourtant être le cas. [...]
On ne croit à l'éventualité de la catastrophe qu'une fois celle-ci advenue, telle est la donnée de base. On ne réagit qu'à son actualité, donc trop tard" (in Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé, 2002, p. 141-145, 163-165)
Ajouter un commentaire